CHAPITRE 2

(10 septembre 1995, Parc de Poudlard)

    LORSQU'ELLE SORTIT, LE VENT FRAIS de septembre la fit frissonner. Quelle idée de sortir en simple pull ? Angel marcha un peu, pour trouver son banc de prédilection. Mais quelqu'un d'autre était déjà assieds. Un homme, par ses épaules plutôt carrées et ses cheveux courts. Mais dans le noir, impossible de l'identifier. Elle se dirigea alors vers son banc, tout en sortant une cigarette de son paquet.

— « Je ne savais pas que tu faisais le mur Novak » fit alors une voix grave. « Si javais su, je serais venu plus souvent. »

— « Et bien si javais su que des gens comme toi faisaient le mur, je le ferais moins souvent » dit-elle en s'asseyant sur le banc, à côté du garçon qu'elle identifia rapidement.

   Il ria.

— « Tes yeux brillent dans le noir, c'est beau. La nuit fait ressortir ta beauté. »

— « Et la journée fait ressortir ton âme noircie.»

— « Draco Malfoy. »

— « Angel Novak. »

— « Je sais. »

— « Bien évidemment. Cest si évident ? »

— « Disons que tu es reconnaissable de loin » a ricané Draco.

  Elle soupira.

— « Tu es au courant ? »

— « Oui, et toi tu l'es pour moi ? »

— « Oui. Tu penses réussir ? Ta mission est un peu plus complexe que la mienne » demanda-t-elle.

— « Je réussirai. »

Il marqua une pose et reprit.

— « Comment est Potter ? »

— « Je m'attendais à pire » dit-elle en haussant les épaules.

— « Sinon, pourquoi t'es la ? »

— « Je nai pas le droit de fumer dans ma salle commune. Du coup je viens là, c'est plutôt tranquille. »

   Il acquiesça en lui piquant sa cigarette.

— « Amis ? »

— « Amis. »

*

(15 septembre 1995, couloir du septième étage)

   La jeune fille marchait dans le couloir. Enfin marcher, plutôt essayait de retrouver son chemin. Elle entendit alors un drôle de son. Attend depuis quand les murs pleuraient ? Angel tourna la tête vers le mur en question.

— « Pourquoi tu pleures le mur » a murmuré Angel à soi-même. « Raconte-moi tes malheurs. »

   Elle soupira en secouant ses cheveux courts. Elle se trouvait désespérante. Alors qu'elle s'apprêtait à partir, une énorme porte de bois se matérialisa devant ses yeux ébahis. La jeune fille poussa timidement les battants de bois. Une grande pièce avec des miroirs en peu partout se trouvait devant la Gryffondor. Une pièce qui - à en juger les fauteuils et les photos sur un des miroirs - aurait dut être pleine de vie. Mais au lieu de ça, Harry Potter se trouvait là, devant des photos, la mine triste, triturant un morceau de verre, comme si c'était la chose la plus importante qu'il possédait. Elle hésita un moment. Elle n'était évidemment pas supposée être là. Alors qu'Angelina allait partir, Harry se retourna brusquement.

— « Angel ? »

   Sa voix était brisée et ses yeux rouges.

— « Je ne devrais pas être là » a-t-elle murmuré. « Je vais m'en allez Potter t'inquiète... »

— « Non reste ! »

   Elle fronça les sourcils et s'approcha un peu du garçon.

— « Tout va bien ? »

— « Pas vraiment » dit-il en un faible sourire, comme pour se rassurer lui-même. « Mon parrain est mort, mes amis me saoule et, sa voix se brisa. Il me manque bordel... C'est de ma faute s'il est mort. »

   Son coeur se serra légèrement. Elle ne savait pas ce que c'était de perdre un proche, mais de vivre sans ses parents, oui. Elle avait entendu parler de Sirius Black. Le traitre.

— « Ce sont tes parents ? » A-t-elle demandé, tout doucement, comme s'il pouvait se briser si elle parlait trop fort.

   Harry tourna la tête vers la vieille photo de l'Ordre.

— « Oui, et là, c'est Sirius. »

   Il désigna alors une photo d'un garçon châtain qui souriait.

— « La, c'est Cédric. Il est aussi mort à cause de moi. »

   Angelina soupira.

— « Arrête un peu Potter, à t'entendre, tous les malheurs du monde sont de ta faute. »

— « Je n'ai pas dit ça ! »

— « Alors ne culpabilise pas trop, sinon ça va te ronger. Je ne pense pas que les gens veulent d'une coquille vide pour héros. »

— « Mais » protesta Harry en glissant le long du mur, « je n'ai jamais voulu être un héros. »

— « Souvent, on na pas vraiment le choix » dit-elle doucement, en s'asseyant à côté de lui.

— « J'ai vu que tu venais d'une ancienne maison de sorciers. Qui ont disparu il y a longtemps. Pourquoi tu es la ? »

— « Oh Potter, petit fouineur ! Comment as-tu deviné ? »

— « Caractéristiques physiques. Si tu as du sang Serpentard, alors tu es parente avec Voldemort ? »

— « Sans doute » a-t-elle frissonné en entendant le nom du seigneur des ténèbres. « Mais pas tant que ça, vu que je suis à Gryffondor ! »

   En vérité, elle ne savait pas du tout pourquoi elle avait atterri à Gryffondor. Ce n'était pas vraiment dans son sang et elle n'avait pas envie de devenir comme Sirius Black.

— « En fait, tu ressembles un peu à un ange, j'ai comme l'impression que tu veilles sur moi. »

   Oh Potter, elle pensa. Si tu savais.

*

(16 septembre 1995, parc de Poudlard)

— « Alors, ça avance ? »

   Elle tourna la tête pour faire face à son ami.

— « On peut dire ça comme ça Blaise. Il me fait confiance. »

— « Bien ! Peut-être que le Seigneur des ténèbres le libérera. »

— « Il a intérêt » trembla la jeune fille. « C'est le deal. »

— « Tu penses que Potter est aussi stupide pour tomber dans le panneau ? »

— « T'inquiète Dray, il connaît mes origines et me fait confiance. Tout devrait bien se passer.»

   Le blond sourit à la jeune fille. Oui, il espérait de tout coeur qu'elle réussisse.

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