[18] Le retour de Katsu

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La présentatrice télé continue d'étendre la longueur du problème alors que mon téléphone vibre dans ma poche. Je le saisi et regarde.

- Hiashi? je constate en appuyant pour répondre.

Je porte l'appareil à mon oreille.

- Allo? je demande.

- Oui, ai-je bien Sasukara Nitsuki au téléphone? demande quelqu'un qui n'est évidemment pas mon oncle.

- Qui est-ce? je demande directement.

- Bon, ça semble être toi, reprend-t-il. Je t'appelle pour te dire que j'ai attaqué trois personnes de ton entourage à trois endroits de la ville. Je suis présentement en train de refaire la mâchoire de notre très cher Hiashi. Si tu ne viens pas seule au point de rendez-vous que je vais t'envoyer par e-mail dans une minute, je le tue sur le champ et je referais un deuxième essaie avec une seconde personne, et ainsi de suite jusqu'à ce que tu vienne.

J'écarquille les yeux et regarde le tissu du canapé.

- Tu ne parle de cet appel à personne autour de toi, je le saurais sinon.

Aussitôt, j'écarte le téléphone de mon oreille et raccroche d'un coup.

- Malade mental, je marmonne en fixant l'écran.

Un autre bruit de notification survient tout à coup et à l'écran apparaît "vous avez un nouveau e-mail de Hiashi".

- Tss, je fais en appuyant sur l'icône pour ouvrir l'e-mail.

« C'est pas gentil de raccrocher au nez des gens. Mais bon, rendez-vous dans le parc au coin de central avenue. Je te rappelle que si tu ne viens pas, je tue ton oncle. Tu as une heure. »

- Tomoharu, appelle immédiatement tous nos contacts, je commence en me levant du sofa. Puis dit-moi qui ne répond pas.

- Pourquoi? À cause de cet avertissement.

- Ne pose pas de questions, je conseille en me dirigeant vers les escaliers. Je monte dans ma chambre, je reviens.

J'ouvre la porte et commence à grimper pour monter en haut. Je part dans ma chambre et récupère une veste et mes chaussures. Je me dirige vers mon lit mais sursaute lorsque quelqu'un toque à la porte.

- Je peux entrer? demande une voix de l'autre côté.

- Euh, oui, je répond.

La porte s'ouvre et je vois du coin de l'oeil Shoto qui entre.

- Ça va? Tu as l'air tendu, fait-il remarquer en refermant la porte derrière lui.

- Pas plus que d'habitude, je marmonne en attachant mon lacet sans le regarder.

Il s'approche en silence et s'asseois à côté de moi.

- Qui c'était au téléphone? demande-t-il.

- Je ne sais pas, je répond. Ah! Ça m'a échappé.

Il me jette un regard curieux et j'évite son regard.

- On m'a dit de ne rien dire, je marmonne finalement.

- Tu sais que tu es incapable de ne cacher quoique ce soit, ajoute le bicolore.

- Je vais voir Hiashi, j'affirme en me levant sans plus.

- Et où est-il?

- À son travail, je réplique.

Il continue de me regarder sans rien dire puis se lève à son tour. Il se dirige vers la sortie et je le suit de près. Nous descendons en bas et j'y retrouve Tomoharu au téléphone.

- Sasu, te revoilà enfin, remarque-t-il. Ça fait trois fois que j'essaie de joindre Haruo et Nadeshiko, mais aucun de leurs téléphones ne réponds. Sinon, je suis rendu à Chiyuki et Hiashi et j'ai déjà appelé Asuma et Hajimo, ils sont avec leurs soeurs.

- Je vais voir Hiashi à son agence, j'affirme en me dirigeant vers la sortie ma veste dans mes mains.

- Je viens, me réplique Shoto.

- Non, ça va aller, je tente.

- Il est hors de questions que je te laisse toute seule la nuit, affirme-t-il en allant dans l'entrée mettre ses chaussures.

Comment faire pour l'empêcher de me suivre???

- Attend Sasukara! me cris Tomoharu. Regarde la télé.

J'arrive rapidement face à l'appareil et regarde la flash info. Je lance ma veste sur le sofa et me tourne vers l'écran.

« Nadeshiko Hotaru et Haruo Nagako ont été retrouvés inconscient dans deux ruelles de la ville. Je crains que les deux attaques soient de nouveau en rapport avec Soul Ice. »

- Ils n'ont pas trouvé Hiashi, je m'étonne bas.

- De quoi? commence Tomoharu.

- J'y vais! je fais remarquer en partant rapidement vers la porte. Je ne sais pas si je vais dormir à l'agence, alors ne m'attendez pas.

- Attend, tu ne vas pas sortir alors que Nadeshiko et Haruo viennent de se faire attaquer! s'énerve Tomoharu.

- Il n'a pas tort, réplique Shoto.

Je les ignore et sort dehors. Je commence à courir et m'élance vers le parc.

Une fois sur place, je m'arrête à côté d'une structure et reprend mon souffle en restant sur mes gardes.

- J'ai faillit attendre, j'entends dans mon dos.

Je me retourne et regarde un garçon une tête plus haute que moi debout dans la pénombre.

- Où est Hiashi? je demande directement en gardant mon sang-froid.

- Quelque part par là, me répond-t-il imprécis.

- Il est encore en vie au moins?

- J'avoue que je lui ai porté deux ou trois coups de trop, mais il est supposé respirer.

Je soupire de soulagement en voyant son sourire disparaître.

- Et maintenant, commence le type en s'avançant. C'est de toi que je vais m'occuper.

Je recule doucement en souhaitant mettre le plus de distance possible entre nous. Mais je me heurte à la structure derrière moi et il s'approche jusqu'à être au dessus de moi.

Pourquoi il n'attaque pas?

Il lève la main et la porte à mon oreille. Il passe ses doigts sur ma joue et repose une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Je ne veux pas te faire de mal, marmonne-t-il. Alors détend-toi.

Plus facile à dire qu'à faire.

- Tu te souviens? reprend le garçon en posant sa main sur ma tête pour flatter mes cheveux. Tu te souviens de cette journée où nous avons eu cinq ans?

- C'était ici, je complète en me calmant progressivement. Il n'y avait que papa, maman, Sakuya, Kisaki, toi et moi. On imaginait des surnoms de super-héros.

- On devait crier un surnom avant de lancer une boule de neige, ajoute-t-il. Il y avait Ice Lantern mais aussi Ikedai, puis Soul Ice. Tu n'as pas grandit.

- Tu as changé, je constate. Physiquement et mentalement.

J'ai peur de lui demander, j'hésite longuement et me lance.

- Où étais-tu? Pourquoi tu n'es pas revenu? Pourquoi tu t'es attaqué à nos amis? Je ne comprends pas pourquoi tu fais tout ça. Qu'est-ce qui t'es arrivé? Pourquoi t'être attaqué à Tachio, Haruo et tous les autres?

Il ne répond pas immédiatement et fronce les sourcils.

- Pourquoi? répète-t-il d'une voix mesquine. Simplement parce qu'ils me tapait sur les nerfs.

Je le regarde attendant des explications.

- Vois-tu, les revoir après tout ce temps ne me réjouis pas du tout, déclare-t-il en me forçant un regard. Tout ce que je voulais, c'était ma soeur et c'est tout. Mais puisque personne ne voulait me dire où te trouver, nous en sommes arrivé là. Le monde, je l'emmerde.

- Katsu? je marmonne. Qu'est-ce qui t'es arrivé?

- Ça n'a pas d'importance, annonce-t-il en me saisissant le poignet sans prévenir.

Il commence à me tirer et me traîne.

- On va où? je demande sans me débattre.

- Tu verras.

- J'ai de l'école demain, est-ce que ça va durer longtemps?

- Tu pense encore à ça? sourit-il comme s'il se moquait. Aucune chance que tu y retourne, tu reste avec moi un point c'est tout.

Là, je ne reste pas sans rien faire. Je m'arrête et essaie de retirer mon poignet de son emprise.

- Qu'est-ce que tu fais? Viens, m'ordonne-t-il.

- Non, je refuse sévèrement. Je suis venue car tu as menacé de tuer Hiashi, pas pour que tu m'emmène je-ne-sais-où sous prétexte que tu en as décidé ainsi.

Il arrête de tirer sur ma main mais reste dos à moi. Katsu serre tout à coup énormément mon poignet qui me fait gémir de douleur.

- Tu viens, grogne-t-il durement en recommençant à tirer sur mon poignet.

- Arrête! je m'énerve en me débattant. Lâche-moi!

Par réflexe, j'active mon Alter et créé des piques de glace qui surgissent du sol pour fendre vers la main de Katsu. Il me lâche surpris et recule en esquivant. Puis, il perd son air étonné et s'énerve.

- Pourquoi!? cris-t-il en frappant un grand coup dans mon pique de glace qui explose en milles morceaux.

Problème de colère. Peut-être aussi de l'anxiété avec ça. Je recule d'un pas sur mes gardes et le regarde pour ne pas le perdre de vue. Il a une puissance physique plus forte qu'il en a l'air, ça surprend. Enfin, ma glace n'était pas solide non plus, puisque je suis hyper fatigué. Je sursaute lorsqu'il relève une seconde fois la voix et je dresse un bras protecteur contre ma poitrine.

- Je ne comprends pas pourquoi! s'énerve-t-il. Ce que je veux, c'est ma soeur. Alors pourquoi!? Pourquoi me rejette-tu ainsi!?

- Ce n'est pas comme si j'étais un objet! je réplique.

Je sursaute une nouvelle fois en croisant son regard.

- Katsu...?

- Alors tu as changé, remarque-t-il en baissant les yeux.

Un silence se creuse entre nous alors que seul les cris des grillons attisent le parc.

- Ce n'est pas pour me déplaire, poursuit-il en lâchant un petit sourire en coin. Pardonne-moi, ça risque de faire mal.

Il se met en position d'attaque et lâche une énorme vague de glace vers moi. J'essaie d'esquiver, mais il l'anticipe et arrive dans mon dos. Il m'assène un coup de poing à la tête qui me propulse au sol vraiment rapidement. J'ai de la misère à me relever et vois de plus en plus flou.

- Oh, tu n'as pas crié! s'étonne-t-il amusé. Au premier coup, tous les autres ont crié.

Je pose une main sur le sommet de mon crâne, qui je rappelle viens de dire "coucou" à l'asphalte en la fissurant légèrement, et regarde ensuite ma main recouverte de sang.

Je sursaute de surprise en remarquant Katsu qui saute face à moi et me donne un coup de pied au visage.

Cette fois, je m'y étais attendu et j'ai réussi à éviter de me refracasser la tête sur le sol. Katsu reviens à la charge et essaie un autre coup que je bloque avec mes avant-bras. J'allais reculer pour m'éloigner mais me heurte à un pilier de glace que mon frère a fait apparaître.

- Le rôle d'un grand frère, commence-t-il, c'est de protéger sa petite soeur! Je ne devrais même pas avoir à te frapper!

Il me donne un coup de poing sévère dans l'estomac et je crache du sang en relâchant un gémissement étouffé. Son bras se recouvre de liquide rougeâtre et je tombe à genoux lorsqu'il écarte sa main.

- Je ne le redirais pas, tu viens, ordonne-t-il durement.

- En quatre coups, je remarque difficilement en toussant.

- Tu as mal? demande-t-il un sourire taquin aux lèvres en se penchant pour être à ma hauteur. Ça ne t'étonnais pas que j'ai réussi à piquer son téléphone à Hiashi?

C'est vrai, Hiashi est tout de même onzième au classement des super-héros.

Il prend mon menton dans sa main et me relève la tête comme si c'était aussi simple que de soulever une plume alors que j'essaie de garder la tête basse de toutes mes forces.

- Tu es trop petite, affirme-t-il fièrement. Ça risque de poser problème.

- Problème pour quoi? je recrache d'un regard noir.

Il lâche mon menton et se lève sans plus.

- Dans un sens, un si petit corps n'a pas besoin de beaucoup manger pour récupérer, fait-il en ignorant ma question. Bon, il serait mieux que tu soit inconsciente pour..., non finalement ça suffit comme ça.

Il se penche et m'attrape par la taille. Il me soulève comme si je ne pesais rien et me met sous son bras gauche. Je commence à me secouer pour essayer de me déprendre sans succès.

- Et d'abord! Où est Hiashi!?

- Je n'ai jamais dit que je le relâcherais si tu venais, fait-il d'un air nonchalant. Tu aurais dû le laisser mourir si c'était pour te faire capturer.

Il a pas tort sur le premier point, encore, mais pour le second point, hors de questions de concevoir une perte. Il avait peut-être rien dit, mais je m'en fout de me faire capturer. Mais je ne respecte pas sa logique, laisser quelqu'un mourir à ma place, je refuse.

- Rah! Tu m'éneve! Pose-moi immédiatement!

- Et que tu puisse t'enfuir? fait-il remarquer. Non merci, je te garde sous l'bras.

- J'arrête de me débattre si tu laisse au moins Hiashi aller à l'hôpital, je tente.

- Super le compromis, mais j'ai un moyen bien plus simple pour te faire arrêter de t'agiter.

Il me donne une pichenette sur le front et je lâche un cris de douleur.

- Aïe! C'est dix fois plus fort qu'une pichenette normal, je lui signale en tâtant mon front.

Il me lance un regard en coin avec un certain air relâché.

- Lâche-moi à la fin! je recommence en m'agitant de nouveau.

- Oh, si tu veux pas finir dans les pommes, commence-t-il agacé. Ferme-la un peu...!

Il se fait brusquement interrompre par une puissante flamme qui survient sur sa gauche.

- Je savais que je n'aurais pas dû te laisser toute seule, déclare l'auteur de ses flammes.

- Shoto! je m'étonne.

- Sasu, à l'avenir, commence Shoto. S'il fait nuit et que tu sort, ne ment pas sur le lieu de ta destination.

- Faudrait déjà qu'il y ai une prochaine fois, je remarque en tapant dans les côtes de mon frère sans qu'il ne réagisse. Mes coups ne lui font rien.

- Sasu, tu nous présente? propose Katsu en attrapant un sourire malin.

- C'est pas marrant! je m'énerve. Si tu pouvais éviter de me briser les côtes.

Comme pour se moquer, il accentue sa prise sur ma taille en me faisant lâcher un cri.

- Tu n'as pas précisé, je commence en serrant des dents pour essayer de ne pas crier plus fort. En vie et en un seul morceau ou morte et en pièces détachés?

- Va savoir, hausse-t-il les épaules. Alors, qui c'est? Je veux au moins savoir qui je vais tuer, j'en fait un point d'honneur.

Il va entrer dans une colère noir s'il apprend que j'ai un petit ami, ou pire il va se mettre à lui poser des questions pour savoir si c'est un bon type pour moi ou il va juste essayer de le tuer sans s'en soucier. Enfin, après neuf ans, ça m'étonnerait que j'ai déjà réussi à cerner le nouveau caractère de mon frère. Dans tous les cas, la situation ne s'arrange pas.

- Shoto! Va-t-en! je m'écris. C'est Soul Ice! Il va te tuer si tu ne t'enfuis pas!

- Oh, je vois que tu aimes ce surnom, sourit Katsu. Mais je ne voulais pas ce genre de présentation.

Il se penche et donne un coup de poing sur le sol ce qui a entraîné une gigantesque vague de glace que Shoto esquive.

- Je m'appelle Katsuhide Nitsuki, commence mon frère en se redressant. Je suis le grand frère de Sasukara. Ravie de te rencontrer, futur mort.

- Je dirais plutôt futur beau frère, corrige Shoto en actionnant ses fammes pour lancer une technique sur Katsu qui fait bien attention pour me mettre de l'autre côté.

Mon frère fait surgir un pique de glace pour contrer le feu du bicolore.

- J'ai bien entendu? demande Katsu sévèrement en serrant des dents.

Bon sang, ça le fout en rogne!

- Katsu, calme-toi! j'anticipe en sentant de plus en plus sa prise sur mes hanches.

- Il a quel âge? demande Katsu.

- 15 ans. Mais calme-toi! Il ne sais rien passé!

- Et il t'aime vraiment...?

- Il ne sais rien passé, je te dit!

- Tant pis, j'ai une raison de le tuer maintenant, constate mon frère en serrant le poing.

- Katsu, arrête! je supplie en me débattant. Shoto, va-t-en! Il est en colère!

Trop tard.

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