𝐎𝐒 𝐂𝐨𝐧𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 #𝟐

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○

LetTheMagicHappen

Lékaël (+ mention du Pauly)

2044 mots

Ce mur que j'ai construit... 

Du plus loin qu'il se souvienne, Léon avait toujours su qu'il était gay. Sa toute première attirance pour un garçon remontait à son arrivée à Poudlard, lorsque son préfet l'avait aidé à se relever alors qu'il venait de chuter dans les escaliers.

C'était la première fois qu'il grimpait les marches du majestueux château et il s'en souviendrait probablement toute sa vie. Ce n'était pas tant la chute qui l'avait marqué, ni même les rires moqueurs de quelques Serpentards passant par-là, non, c'étaient les yeux verts du brun qui l'avait relevé, auxquels il était resté accroché pendant dix bonnes secondes. Sur le coup, il avait été incapable de remercier son préfet sans bafouiller. A peine quelques heures plus tard, alors que tout le monde dormait dans le dortoir des Serdaigles, Léon s'était surpris à repenser aux yeux de son préfet, ainsi qu'au contact de sa main dans la sienne et sa voix si gracieuse lui demandant s'il s'était fait mal. Ce soir-là, Léon s'était endormi avec un sourire aux lèvres.

Pour Léon, aimer un homme était naturel, mais il voyait bien qu'autour de lui tous ses amis garçons étaient intéressés par les filles. Alors, pendant presque toute sa scolarité à Poudlard, il avait fait semblant. Semblant d'être comme les autres, d'être dans la "norme".

Il était sorti avec quelques filles mais cela n'avait jamais duré bien longtemps, ces dernières se rendant bien compte que l'alchimie ne passait pas.

Une fois, alors qu'il sortait avec Emeline - Emy - Lecharles, une très belle Gryffondor aux cheveux roux et aux yeux vert pomme, rappelant à Léon ceux de son ancien préfet, ils avaient voulu passer à l'acte. Cela avait été un échec total pour Léon dont l'organe masculin refusait de prendre du plaisir. Il s'était senti si mal à ce moment-là qu'il s'était mis à pleurer.

Emy était une fille douce et surtout très compréhensive. Et elle n'était pas stupide. Elle avait remarqué comment Léon regardait les garçons et, même si elle aurait aimé qu'il la regarde ainsi, elle savait au fond d'elle que cela ne serait jamais le cas.

Ce soir-là, Emy s'était rhabillée en silence, légèrement déçue, mais pas surprise. Elle fut cependant un peu plus surprise de voir son petit-ami pleurer mais elle tenta de le rassurer : 

Eh, Léon, ce n'est pas grave tu sais ? lui dit-elle d'une voix douce. Ça arrive à tout le monde. Si tu n'as pas envie...

Ce n'est pas ça le problème, lui répondit la voix enrouée de Léon. Je t'aime vraiment Emy mais je... 

Léon se tut, n'arrivant pas à énoncer tout haut ce qu'il pensait. En fait, il avait peur. Peur de la réaction d'Emy s'il lui annonçait qu'il était attiré uniquement par les garçons. Le pire, c'était qu'il aimait vraiment Emy. Mais pas de la même manière qu'il pourrait aimer un garçon. 

J'ai compris Léon, annonça soudainement Emy. Et ce n'est pas un problème, d'accord ? Il n'y a pas de mal à aimer les garçons. 

Léon était resté bouche bée, stupéfié qu'Emy ait percé son secret à jour. Cette dernière avait souri.

J'aime les garçons moi aussi. 

Et cette phrase était si naturelle et bienveillante que Léon avait voulu la croire. Il avait voulu croire que tout était aussi simple que cela. Il aimait les garçons. Emy aimait les garçons. Point final.

─ Eh, Léon tu m'écoutes ? 

Il fallut cinq bonnes secondes à Léon pour se reconnecter à la réalité. Mickaël, assis à ses côtés, le regardait fixement, attendant une réponse de sa part. Même si Mickaël ne ressemblait en rien au préfet des Serdaigles, Léon le trouvait magnifique. 

─ Heu... Désolé, dit Léon, un peu embarrassé. J'étais perdu dans mes pensées. 

Micka lui sourit en émettant un petit rire et profita de l'air perdu de son petit-ami pour lui voler un baiser. Leurs lèvres qui se frôlèrent firent reprendre à Léon de la vigueur.

En cette jolie journée de juillet, Léon et Mickaël profitaient des premiers rayons de soleil estivaux, annonçant des vacances tant méritées. Les parcs royaux de Londres s'étendaient de part et d'autre des deux garçons qui avaient trouvé un coin un peu en retrait pour savourer leurs retrouvailles. En effet, les deux garçons avaient eu un peu de mal à se voir durant ces dernières semaines, le patron de Mickaël se montrant de plus en plus exigeant et Léon ayant de plus en plus de travail à fournir pour sa formation au sein des Aurors. Mais désormais, ils étaient tous les deux en vacances et comptaient bien en profiter.

 ─ Donc, je disais, reprit Mickaël. Tu penses qu'on en serait là si on avait été en même année à Poudlard ? 

En effet, Mickaël étant de trois ans l'aîné de Léon, les deux jeunes ne s'étaient pas beaucoup côtoyés à l'école de sorcellerie. De plus, tandis que l'aîné arborait les couleurs jaune et noire sur son uniforme de Poudlard, le cadet portait fièrement l'aigle.

Léon, tentant de se souvenir de Mickaël à Poudlard, ouvrit la bouche pour répondre mais il fut coupé par une voix féminine qui semblait hystérique : 

─ Mickaaa ! hurla l'inconnue. Qu'est-ce que tu fais là ?! 

Une jeune femme, qui devait avoir environ l'âge de Mickaël, venait de tourner la tête vers le couple et s'approchait en trombe d'eux, tout en gesticulant de manière très exagérée. Lorsqu'elle fut à leur hauteur, elle étreignit Mickaël qui se laissa faire, surpris. Léon la détailla, légèrement vexé que cette fille vienne briser ce moment d'intimité qu'il passait avec Mickaël. Son cerveau mit quelques temps à la reconnaître : il s'agissait d'une ancienne élève de Poudlard, qui avait été à Serpentard si les souvenirs de Léon étaient bons. 

─ Salut Léonor, lui répondit calmement Mickaël, mettant fin à leur étreinte. 

Léon sourit à la jeune fille, voulant se montrer poli mais cette dernière l'ignora royalement. On aurait presque dit qu'elle ne l'avait même pas remarqué aux côtés de Mickaël. 

─ Je suis si contente de te revoir ! Qu'est-ce que tu deviens ? poursuivit la dénommée Léonor, avec une voix qui agaçait de plus en plus Léon. 

─ Eh bien, cette année, j'étais en stage au ministère de la magie, au département de la justice magique, expliqua Mickaël. 

Léonor voulut dire quelque chose, mais Mickaël la coupa, avant qu'elle ne commence : 

─ D'ailleurs, je te présente Léon, mon... 

L'hésitation de Mickaël sembla durer une éternité du point de vue de l'ancien Serdaigle. 

─ ... Un ami à moi, termina Mickaël en baissant les yeux. 

Même si sa voix n'avait rien de convaincant, Léon sentit quelque chose se briser en lui. Son sang se figea et un violent frisson lui parcourut le dos. Tentant de cacher son désarroi et sa profonde déception, il construisit un semblant de sourire sur son visage. 

─ Oh ça y'est ! Je me souviens de toi ! s'exclama Léonor, toujours avec cette voix exagérément aigüe. Tu es encore à Poudlard, il me semble ? Et tu es à Poufsouffle ?

Pas du tout. 

─ Oui, c'est ça, mentit Léon en souriant faussement à Léonor. 

Léon sentit le regard de Mickaël se poser sur lui, mais il l'ignora. De son côté, Léonor avait déjà reporter son attention sur Mickaël.

Les deux jeunes adultes se mirent à parler de tout et de n'importe quoi, la conversation étant principalement menée par la jeune femme, qui avait la langue bien pendue. Si au début, Léon tenta de suivre, il lâcha vite prise en se rendant compte que l'attention ne se portera jamais sur lui. Il sentit ses yeux s'embuer de larmes, si bien qu'il dut se détourner pour ne pas trahir sa déception. Avec un pincement au cœur, il se leva brusquement et fit quelques pas pour s'éloigner, lorsque Léonor l'interpella : 

─ Léo ! Tu ne restes pas ? 

Léon se retourna, ne tiquant même pas sur l'erreur de Léonor sur son prénom et mima un sourire cordial. 

─ Je dois y aller. J'ai promis à mes parents de les aider à... pour une bricole. 

Le jeune homme n'avait jamais su mentir de manière convaincante, mais Léonor hocha la tête et Léon fut persuadé qu'il aurait pu raconter n'importe quoi qu'elle aurait quand bien même acquiescer.

Avant que Léonor ou bien Mickaël ne puissent le dissuader de partir, Léon prit ses jambes à son cou et s'éloigna, au pas de course. Lorsqu'il fut sûr d'être hors de portée de l'insupportable voix de Léonor, notre apprenti Auror s'assit dans l'herbe, réchauffée par le soleil, et ferma les yeux. Il serra fortement ses paupières, refusant de se laisser aller aux sanglots. Il savait pertinemment que ce qu'il ressentait était de la jalousie et il s'en voulait d'être aussi possessif, mais il n'arrivait pas à digérer. Pourquoi Mickaël n'avait pas dit à Léonor qu'il était son petit-ami ? Léon, qui avait mis tant de temps à s'assumer et à se construire, sentait sa confiance s'amenuiser petit à petit. Le mur de confiance qu'il avait bâti, brique après brique, s'émiettait devant lui et il ne pouvait rien faire pour l'empêcher de s'effondrer.

─ Léon ? L'interpellé frissonna à l'entente de cette voix qu'il avait appris à reconnaître parmi tant d'autres. 

Il sentit quelqu'un s'asseoir près de lui et un silence s'installa, durant lequel aucun des deux garçons n'osa parler.

Léon savait que Mickaël attendait des reproches de sa part, mais au fond, Léon ne lui en voulait pas, pas plus qu'il n'en voulait à Léonor. La seule personne à blâmer, c'était lui- même : il aurait voulu avoir eu plus de confiance en lui et avoir dit à Léonor que Mickaël était son petit-ami. A ce moment précis, il n'avait pas l'impression d'avoir évolué depuis Emy Lecharles et pourtant, il en avait fait du chemin ; il avait osé parler de son homosexualité à sa meilleure amie, Paula, sans trop bafouiller, même s'il s'était senti obligé de lui demander après coup si cela ne la dérangeait pas.

─ Je suis désolée d'être parti tout à l'heure, avoua alors Léon, penaud. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. 

Mickaël resta sans voix un bref instant, semblant ne pas réaliser les propos de son petit-ami. 

─ Je crois que c'est plutôt à moi de m'excuser, entreprit le jeune stagiaire. Je n'aurais pas dû mentir à Léonor. 

Léon ne dit rien et se contenta de venir poser sa tête sur l'épaule de Micka. Ce dernier le laissa faire, soulagé qu'il ne lui en veuille pas de sa bêtise.

─ Je t'aime Léon, n'en doute jamais, souffla-t-il. 

Un sourire étira les lèvres de l'apprenti Auror et il murmura à son tour :

 ─ Je t'aime aussi. 

Les deux jeunes restèrent ainsi, collés l'un à l'autre pendant de longues minutes jusqu'à ce Léon se rende compte de l'heure qu'il était.

─ Micka ! s'exclama-t-il. Il est déjà vingt heures ! 

─ Et alors ? On est en vacances, non ? 

Léon se rappela soudain qu'il n'avait pas parlé à son petit-ami de la soirée qui se préparait ce soir. Sur les quais de la Tamise, un feu d'artifice aurait lieu, suivi d'un bal. Paula avait insisté pour que Léon et Mickaël viennent, elle-même serait accompagné de son cher et tendre Teddy. Désireux de montrer plus que tout qu'il pouvait s'assumer, Léon poursuivit d'une traite : 

─ Il y a un bal ce soir, sur les bords de la Tamise et j'aimerais que tu m'accompagnes. Tu veux bien être mon cavalier ? 

Un sourire franc éclaira le visage de Micka qui, au lieu de répondre à son petit-ami, fondit sur ses lèvres. Léon le repoussa, gentiment. 

─ On n'a pas le temps, il faut qu'on aille se préparer ! 

Il attrapa la main de son compagnon et tous deux se mirent à courir à travers le parc. Sa main dans celle de Mickaël, Léon se sentit plus vivant que jamais. Il remercia alors silencieusement Emy qui avait déposé la première brique de son mur de confiance. Léon savait qu'il avait encore du chemin à parcourir, que son mur de confiance n'était pas encore des plus solides, mais il avait surtout la certitude que, tant que Mickaël serait près de lui, rien ne pourrait lui arriver.

FIN 


○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○

Marie_French-Gold

Doroma (+ présence du Pauly)

1774 mots

_Summertine Sadness_

 L'OS se déroule cinq ans après la fin des études de Paula Bouvard et ses amis, il commence dans la maison d'Emma et Dorothée... ■

- Emma, on va être en retard !

- Mais non !

Dorothée attendait impatiemment sa petite-amie, en consultant sa montre toutes les quatre secondes. La rousse arriva finalement, les cheveux encore enroulés dans une serviette, à moitié en pyjama.

- Mais... mais... mais !!! Ça t'arrive de te dépêcher ?! S'exclama la brune.

- Du calme, on a le temps ! Rigola Emma. Tu connais Paula, je suis sûre qu'elle est encore dans son lit !

Dorothée laissa échapper un rire, forcée d'admettre qu'Emma avait raison.

- C'est Teddy qui va s'arracher les cheveux, le pauvre, il est tellement ponctuel lui !

- Je te le fais pas dire !

***

Quelques heures plus tard, tout le monde était enfin là. "Tout le monde", c'est-à-dire Paula, Teddy, Dorothée, Emma, Nat et Garry. Cette année, ils avaient décidé de partir ensemble en France pour passer les vacances d'été. Et pour couronner le tout, ils avaient décidé de faire cela "à la moldue" : pas de baguettes, pas de magie. Hormis les quelques petits problèmes de cheveux incontrôlés de Teddy et Paula, ils étaient entièrement coupés du monde sorcier.

Ce qui impliquait : pas de transpanage ! Les six amis s'étaient donné rendez-vous à l'aéroport de Londres, afin de prendre un avion pour Paris. Et ils se rejoignirent... environ une heure plus tard que prévu, à cause d'Emma et Paula. Heureusement, Teddy et Dorothée s'étaient passé le mot et avaient donné au groupe une heure de rendez-vous beaucoup plus tôt que le vol... simple précaution, mais qui s'était révélée nécessaire. Emma avait d'ailleurs piqué une crise (mi énervée mi amusée mi honteuse) quand Dorothée lui avait avoué.

Enfin bref, ils eurent leur avion à temps, et pour des sorciers, ils passèrent plutôt bien inaperçus. Le seul incident "marquant" fut quand une jeune hôtesse de l'air vint demander à Paula, somnolente, où elle avait fait sa couleur et que Paula répondit en marmonnant que ses cheveux changeait comme elle voulait. Teddy rattrapa le coup en prétendant qu'elle plaisantait, et qu'elle avait acheté une couleur dans une boutique méconnue. L'hôtesse parut le croire et repartit. La seule autre chose qu'ils firent nécessitant de la magie, ce fut de lancer à tout les six le même sort que Paula avait reçu lorsqu'elle était arrivée, des années plus tôt; pour leur permettre à tous de parler français.

***

- Emma, écoute ça.

Dorothée tendit un écouteur (quelle merveille cet objet moldu ! ) à sa copine qui le saisit.

Heaven is a place on earth with you 》

Emma laissa échapper un sourire en direction de Dorothée :

- C'est de qui ?

- Lana Del Rey, répondit la brune. Et cette phrase nous décrit à merveille.

- Je t'adore toi, sourit Emma.

- Oh, je sais, rigola Dorothée en lui faisant un bisou sur le nez. Tu m'aimes, même.

- Exact, espèc4 e d'andouille, rit la rousse.

***

Le groupe d'amis étaient arrivés dans leur hôtel depuis plusieurs jours maintenant, et tout allait pour le mieux : ils avaient un accès à la plage, à la piscine, ils avaient aussi expérimenté bon nombre d'activités moldues.

Ce soir là, le dernier soir avant leur retour, Emma et Dorothée avaient abandonné les quatre autre et avaient décidé d'aller au cinéma toutes les deux. Pour leur plus grand bonheur, le film le plus populaire à l'affiche mettait en scène un couple de jeunes femmes, Aly et Sara, auxquelles, après quelques minutes du film, elles purent totalement s'identifier.

Lorsque la séance prit fin et qu'elles sortirent, une femme s'approcha de Dorothée et lui lança :

- Eh ben, quelle beauté vous êtes ! C'est quoi votre nom ?

Emma la foudroya légerement du regard, un peu jalouse, alors que Dorothée répondit :

- Merci, c'est gentil. Moi c'est Dorothée, et voici ma petite-amie Emma, dit-elle en insistant bien sur les mots "petite-amie".

- Oh, enchantée, lâcha la femme avec un ton qui laissait entendre qu'elle était plus qu'hypocrite. Écoutez, Dorothée, si ça vous dit, appelez-moi, dit-elle avec un clin d'oeil en lui tendant un bout de papier.

- Ça ira, merci, laissa échapper Emma en prenant la main de la brune. Dorothée, je crois qu'on devrait y aller.

- O...oui...

- À bientôt, Dorothée, sussura la femme à l'oreille de celle-ci.

Sur ce, Emma entraîna sa copine plus loin, et, rompant leur engagement de ne pas utiliser de magie pour leurs vacances, elle les fit transplaner directement à la maison.

- Emma, on avait dit pas de magie !

- J'allais pas la laisser flirter avec toi comme ça quand même ! Répliqua Emma

- Je sais me défendre tu sais !

- Oh, oui, ça j'en doute pas une seconde ! Si j'avais rien fait tu aurais fini avec elle dans moins d'une heure !

- Mais n'importe quoi !! Enfin qu'est-ce qui te prend Emma ?! T'as pas confiance en moi ?!

- Dorothée, tu nous a déjà bien regardées ?! Toi t'es comme Sara dans le film qu'on vient de voir ! Tu plais à tout le monde ! Moi pas ! Et je sais que n'importe quoi pourrait arriver !

- Qu'est-ce que tu racontes ? La coupa Dorothée en baissant d'un octave le ton de sa voix.

- Oh, je sais pas, peut-être qu'un jour tu vas trouver une fille un peu plus belle que moi, un peu plus cool, un peu plus sympa, et hop, je cesserai d'exister, répliqua Emma.

- C'est vraiment ce que tu crois ?

- Pourquoi ça n'arriverait pas ? Je veux dire, en quoi une fille comme toi devrait rester avec moi ?

- Mais enfin tu deviens folle ou quoi...

- C'est vraiment ce que tu crois ? Répéta Emma.

- De ce que je vois là, oui, c'est ce que je crois.

- Tu vois, lâcha Emma, les larmes aux yeux, je te saoule déjà.

- Tu deviens complètement dingue.

- Va te faire.

Emma attrapa sa baguette, et dans un mouvement de poignet, elle transplana une deuxième fois. À la seconde où elle fut partie, Dorothée fondit en larmes. Pourquoi n'avait elle pas été capable de la retenir ? Pourquoi, au lieu de dire qu'elle devenait folle, n'avait elle pas pu lui dire ce qu'elle ressentait véritablement ? Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle jamais dire ce qu'elle avait sur le coeur au bon moment ?

Elle réfléchit à tous les endroits où pourrait être partie Emma. Puis, elle se dit que c'était mieux si elles se laissaient toutes les deux un peu de temps. Elle décida elle aussi de laisser tomber la règle "pas de magie", et transplana dans sa chambre d'hôtel.

Quelques minutes plus tard, des pas se firent entendre, et quelqu'un tambourina à la porte.

- Dorothée, ouvre !!

Elle reconnut la voix de Nat et déverrouilla la porte. Cette dernière entra, suivie de Garry.

- On était en bas tout à l'heure et on a vu Emma passer, en larmes ! Dit celui-ci. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Elle n'a rien voulu nous dire, ajouta Nat. Mais on a cru comprendre que ça avait un rapport avec toi...

Dorothée essaya tant bien que mal d'essuyer ses propres larmes.

- ...Et à en juger par ça, on n'avait pas tort, si ?

- Non... marmonna la brune. C'est ma faute... j'ai tout fait foirer, avoua-t-elle.
J'ai pas envie d'en parler. J'ai pas envie de voir qui que ce soit. Allez vous amuser avec Emma, laissez moi seule.

- Mais dis pas de bêtises on va pas te laisser toute seule ! Paula et Teddy sont avec Emma, elle non plus elle est pas seule.

- C'est pas contre vous, vraiment, assura Dorothée, mais s'il vous plaît fichez le camp. Je vous rejoins demain à l'aéroport.

- Ok... dit Nat.

Elle et Garry firent demi-tour et repartirent. Dorothée referma la porte et alla s'affaler sur son lit, étouffant ses larmes dans son oreiller.

Elle dormit très mal cette nuit là. Et ça ne faisait aucun doute qu'Emma de même. Toutes deux se manquaient, même si aucune ne semblait vouloir l'admettre et retourner vers l'autre.

Quand son réveil sonna, Dorothée resta allongée dans son lit, encore exténuée, si bien qu'elle se rendormit. Et pour la première fois de sa vie, quand elle se réveilla finalement, elle était plus d'une heure en retard.

Elle se dépêcha de se préparer et de rassembler les dernières de ses affaires qui traînaient dans la chambre (tout comme celles d'Emma, qu'elle prit également avec elle) et se précipita en bas pour attendre, avant de se rappeler qu'elle était une sorcière et de transplaner directement à l'aéroport.

Étrangement, Emma et Paula étaient à l'heure.

***

Le vol parut durer une éternité à Dorothée. Elle avait ressorti ses écouteurs, et la musique qu'elle écoutait à présent ne l'aidait pas vraiment à aller mieux :

《 I got that summertime,

Summertime sadness.

S-s-s-summertime,

Summertime sadness. 》

Cette phrase était celle qui décrivait le mieux son humeur actuelle, cependant. Elle passa la chanson en boucle, pendant ce qui lui sembla une éternité. Jusqu'à ce que la personne à sa droite se lève, et soit remplacée par une rousse qu'elle connaissait plus que bien... Cette dernière lui tendit son propre écouteur, que Dorothée saisit :

I just wanted you to know,

That baby, you're the best 》

- J'écoute ça depuis le début du trajet, murmura Emma. Ça m'a fait penser à toi.

La même chanson. Elles écoutaient en boucle la même chanson... C'est fou comme elles pouvaient être sur la même longueur d'ondes par moment...

- Emma...

- Je voulais aussi te dire... ajouta cette dernière, que je suis désolée pour hier. T'avais raison, je deviens folle.. j'aurais jamais dû réagir comme ça...

Dorothée prit son courage à deux mains et avoua :

- Non, tu deviens pas folle. Je t'ai jamais trouvée folle, tu sais. C'est moi qui ai pété les plombs, et je suis sincèrement désolée. La vérité c'est que je me suis emportée parce que... moi aussi j'ai peur de te perdre. Tu sais, hier tu m'as comparée à la Sara du film. Eh bien, je ne sais pas si tu as remarqué, mais sa copine, Aly, elle aussi elle attirait tout le monde, elle ne s'en rendait juste pas compte. Tu es comme elle, Emma. Et j'ai peur aussi, de ne pas être assez bien pour toi. Je veux rester avec toi, et seulement avec toi. Qu'est-ce que je ferais si un jour tu ne voulais plus de moi...

- Oh Dorothée... dit Emma. Bien sûr que je voudrais toujours de toi... Tu es tout ce que j'aurais pu espérer... Et je t'aime...

- Je t'aime Emma, sourit Dorothée.

Les deux s'enlacèrent. Elles restèrent comme cela pour toute la durée du vol. Et, alors qu'elles étaient main dans la main, leur playlist lança comme par magie une autre chanson :

I've got a hundred million reasons to walk away,

But baby I just need one good one to

Stay...》

Média : Summertime Sadness par Lana Del Rey

https://youtu.be/TdrL3QxjyVw


○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○○

↓ suite

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro