chapitre sept

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La plage


I

Dès que Ron fut parti, le trio fortuit transplana. Ils arrivèrent en bord de mer la nuit. Les galets étaient froids sous les pieds nus de Drago et la mer pouvait être comparée à des abysses sombres qui ne tarderaient pas à l'avaler.

Drago pensait que le départ de Ron rendrait tout beaucoup plus facile pour lui, que son angoisse reprendrait sa place de second rôle et que les nuages menaçant qui planaient au dessus de lui s'évaporeraient comme par magie, mais aucune de ses espérances ne se consolidèrent pour prendre place dans la réalité.

Au contraire, l'ambiance était lourde, chargée de tristesse, d'un goût amer d'abandon et de rancune. Le garçon avait ressenti la haine qui émanait de Harry jusque dans ses entrailles et elle lui glaçait le sang. Même si elle n'était pas dirigée vers lui, elle n'en restait pas moins froide et impersonnelle. Il avait également eu de la peine pour Hermione, réellement. À ne pas se méprendre car la jeune fille ne lui inspirait aucune pitié, néanmoins sa tristesse le touchait sans qu'il ne se l'admette vraiment. Car Hermione n'était bien entendu pas qu'une simple Moldue. Au fil du temps, Drago avait réussi à comprendre que personne n'était défini par le sang qui coulait dans leurs veines, tout ça n'était que futile. Pour lui les Hommes étaient déterminés par les choses qu'ils transmettaient, défendaient, tout ce qui prouvait à quel point leur coeur était bon. Drago s'était donc retrouvé du côté des malpropres tandis que Harry, Hermione et peut-être bien Ron, qui n'en restait pas moins un idiot, se trouvaient du côté des bons, des justes. Le blond ressentait cette barrière, c'était celle qui le poussait toujours plus loin des autres. Cependant il ne devait s'en prendre qu'à lui même, bousculer ses supposés principes avait pris du temps, parfois il devait se rependre, heureusement la certitude de sa croyance effaçait tous ses doutes.

La nuit était noire, l'eau couleur encre. Par pure folie et curiosité de découvrir si ses cauchemars pouvaient devenir réalité, il s'avança sur le bord de mer  jusqu'à ce que le bout de ses chaussures touche les rivages. Toujours sans bien y donner trop de réflexion Drago retira ses bottines d'un coup de pied. Son esprit était clair, tellement clair qu'il s'en trouvait vide, il laissa ses doigts de pied disparaître sous l'eau. Il voulait plonger dans l'obscurité, non pas celle que ses parents défendait mais celle dans laquelle le garçon vivait, ou du moins s'efforçait de vivre.

Son coeur était lourd, il ne se sentait nul part à sa place, il progressa de quelques pas. La fraîcheur de l'eau aspira toutes les parcelles d'angoisse hors de son corps et Drago était à nouveau capable de voir clair. Il se sentait infiniment petit, l'empreinte qu'il avait laissée de sa courte existence pouvait s'effacer à l'aide d'un simple coup de vent. Plus rien ne comptait. L'eau lui arrivait à la taille.

C'était comme se tenir debout dans l'étendu de ses pleurs, glacées et désespérées, il n'avait jamais goûté au soleil. Il laissa ses mains s'enfoncer dans les tréfonds impitoyables de l'océan. Il était impossible qu'il se débarrasse de ses erreurs, de qui il était, tous ses souvenirs flottaient et flotteraient autour de lui pour l'éternité, en guise d'uniques compagnons. Il se laissa tomber sans pour autant ressentir le froid, puis il profita du silence. Seulement ce n'était pas assez, il voulait s'immerger entièrement dans l'obscurité et finalement se laisser aller. Au moment où le bout de son nez disparut sous la ligne parfaitement calme qui séparait l'air de la mer quelqu'un l'empoigna violemment par le bras et le redressa.

Drago n'entendait et ne comprenait pas vraiment ce que Harry lui disait mais il pouvait largement deviner que la garçon criait tout en essayant de capter son attention. Le blond se sentit tout d'un coup faible et coupable.

— Désolé, hoqueta-t-il, sans même se reprendre devant le brun.

Harry arrêta de s'agiter et fixa Drago avec crainte. La lune l'éclairait lui et seulement lui, il rayonnait comme une sorte de lumière dans toute cette nuit éternelle. Ses yeux étaient toujours aussi perçants mais reflétaient quelque chose que Drago avait du mal à définir car personne ne l'avait jusqu'à présent regardé ainsi. Il n'arrivait pas vraiment à savoir si le garçon le dévisageait avec inquiétude ou chagrin. Ses pupilles vertes n'étaient plus flamboyantes, juste éteintes et profondément soucieuses. Drago voulait de nouveau s'excuser mais Harry le stoppa.

— Ne dis pas ça. — Il marqua une pause. — Ne sois pas désolé pour ça.

Il désigna l'étendu gigantesque de noir qui les entourait avec impuissance.

— Explique moi plutôt.

Drago plongea ses yeux dans celui du brun à la recherche de détails sur ce qu'il devait dire mais il ne fit que s'y perdre d'avantage, alors il prit son courage à deux mains et demanda :

— Expliquer quoi ?

Il ne reconnut pas sa voix qui était rauque et fébrile, il se demandait même si c'était bel et bien lui qui s'adressait à Harry Potter avec tant de vulnérabilité. Cette prise de conscience lui envoya plusieurs frissons désagréables le long de la colonne vertébrale, et en quittant Harry des yeux il remarqua que les lèvres du garçon étaient bleues. Les couleurs du visage d'Harry étaient enivrantes, des cheveux noir de jais, des yeux verts, une peau blanche et laiteuse et des lèvres bleues tournant au violet. Drago fut surpris de penser au garçon comme quelqu'un de foncièrement beau, mais il était incapable de le voir autrement alors que le brun se trouvait devant ses yeux.

— On sort de l'eau tu veux ?

Le blond s'éclipsa de sa rêverie et secoua vigoureusement la tête. Tout son corps tremblait. La main de Harry se leva vers lui mais après quelques secondes il la laissa retomber mollement d'un air penaud et pensif. Drago le suivit hors de l'eau, et Harry lui jeta un sort réchauffant. C'est donc ainsi qu'ils se retrouvèrent tous les deux, se faisant face sur la plage. Ni l'un ni l'autre n'osait briser la bulle d'intimité dans laquelle ils avaient flotté. Drago réfléchissait alors que des sentiments contradictoires se bousculaient dans sa tête. Harry s'éclaircit la gorge pour capter son attention.

— Alors ?

Les pensées du blond étaient en ébullition mais le calme qui émanait de l'autre garçon lui fit dire une phrase qu'il n'avait jamais, au grand jamais, pensé articuler.

— Je voulais disparaître.

Les sourcils du brun se froncèrent et la réalisation sembla le frapper de plein fouet. Il releva rapidement les yeux vers Drago incapable de produire une phrase.

— Je pense toujours à ça, quotidiennement, continua Drago sans être capable de pouvoir s'arrêter. Disparaître, c'est une obsession. Depuis plusieurs mois dès que je baisse ma garde et que toutes ces pensées noires me submergent, c'est la seule chose que je vois, je suis incapable de penser à autre chose. Et dans ces moments là... c'est comme si je n'existais déjà plus.

Ce qu'il venait de confesser prit plus de temps que prévu à monter jusqu'à son cerveau. Il écarquilla les yeux et les baissa, et honteux il se retourna pour partir. Sauf qu'Harry le retint une seconde fois avec une toute nouvelle détermination.

— Je sais que c'est bizarre, s'empressa d'assurer Drago par peur que leur bulle éclate. On peut faire comme si je n'avais rien dit et-

— Tais toi.

Drago ouvrit la bouche pour protester mais Harry exerça une légère pression sur son bras et rajouta :

— Vraiment.

Il décida donc, avec contrariété, de se taire et d'attendre la quelconque moquerie que le garçon choisirait de prononcer l'atteindre.

— Ce n'est pas la solution, affirma Harry qui inspira un bon coup avant de continuer. Si je suis venu te chercher dans l'eau tout à l'heure c'est parce que je ne voulais pas perdre quelqu'un d'autre aujourd'hui.

Drago se tut et resta stupéfait face à la franchise du garçon, quelque chose qu'il était certain de ne pas avoir mérité.

— Je sais que nous avons toujours été plutôt loin d'être amis, même tout le contraire, mais maintenant tout cela n'a plus d'importance. Bien sûr ce sera dur de te faire confiance mais je pense qu'on peut essayer des deux côtés. Tenter le coup ?

Il semblait peu confiant de ses propos, mal à l'aise des mots qu'il employait. Drago connaissait ce sentiment, l'impuissance de pouvoir exprimer ce que l'on pense tout au fond, alors il hocha la tête d'une manière qui se voulait compréhensive.

— Je peux voir que tu as changé, je ne sais pas exactement pourquoi et... là j'ai du mal à reconnaitre le Drago Malefoy qui était avec moi à Poudlard, j'ai beaucoup de mal à le voir faire... ça.

Il fit un geste lasse vers la mer puis se massa le front. Drago avait envie de lui crier que c'était bien lui dans l'eau, qu'il était plus défini par son ombre que par son propre corps. Seulement le dire à voix haute était encore plus effrayant que de le penser.

— Je connais le désespoir mais j'ai connu quelque chose d'encore plus fort, et c'est ce qui me pousse à continuer toute cette quête.

— Quoi ? Se surprit à demander le blond.

— La lumière, déclara Harry sans flancher. L'amitié, l'amour, tout ce qui efface l'obscurité comme si elle n'était qu'un petit détail ridicule, insignifiant.

Drago comprenait mais avait du mal à se projeter dans cette perspective. Pendant plus d'un an sa seule compagnie avait été les ténèbres, il ne connaissait plus la sensation de la chaleur des rires ou d'un sourire. Harry avait sûrement dû cerner son désarroi car un sourire triste se dessina sur son visage.

— Avant j'aurais eu du mal à penser qu'un Malefoy puisse entrevoir la lumière mais tu n'es pas pas un Malefoy, tu es Drago.

— Mais toutes les choses que j'ai faites ?

Drago était incertain quant au pardon et cela se reflétait dans son hâtive question.

— Toutes les choses odieuses que j'ai faites sont ineffaçables, je suis sûr que tu es le premier à le penser.

— Je, hésita Harry. Oui. Tu as raison... Il y aura toujours des choses qui échapperont à ma compréhension... Cependant tu es là maintenant, et je suppose que je peux oublier le passé pour le temps qu'il nous reste.

Drago resta perplexe, que voulait-il dire par « le temps qu'il nous reste » ? Il devait poser une question à la fois mais une certitude prit le dessus :

— On ne peut pas oublier le passé.

— Et qu'est ce qu'on fait du présent ? Questionna-t-il en retour. Écoute Drago, dit-il en mettant l'accent sur son prénom, je décide de laisser le passé de côté parce que tu es avec nous maintenant pour aider et non avec Tu-Sais-Qui. Tu as pris une décision et je ne m'y opposerai certainement pas, arrête de tout le temps vouloir être contre moi alors que l'on devrait se serrer les coudes.

Drago pouffa mais se reprit bien vite, son instinct lui intimait de continuer de pousser Harry à le détester, de se mettre lui même à l'écart mais l'appel du garçon fut celui qui remporta cette première bataille, alors il acquiesça.

— On devrait retourner à l'intérieur pour se changer, suggéra Harry en analysant attentivement Drago.

Le blond qui avait eu son quota d'échanges de regard avec le Gryffondor ne se fit pas prier et fila vers la tente. Il regretta rapidement son empressement lorsqu'il tomba sur une Hermione recroquevillée sur un fauteuil essayant d'étouffer ses sanglots. Elle se redressa vers Drago, et comme une enfant prise sur le fait elle se rassit droite avec empressement en s'essuyant les joues.

— Désolé, marmonna-t-elle d'une petite voix.

Drago ne savait pas gérer ses émotions, par conséquent encore moins celles des autres. Elles le mettaient inconfortable, la tristesse des autres le laissait indifférent auparavant, maintenant elle l'atteignait différemment. Il se sentait impuissant, démuni de mots, de réactions, d'humanité. Le problème était lui et non les autres. Mais aujourd'hui il voulait s'efforcer de faire différemment ou du moins d'essayer, il ne pouvait pas se défiler alors qu'il essayait tant bien que mal de recoller les morceaux entre eux.

— Ne le sois pas, essaya-t-il donc de la rassurer. Je devrais être celui à m'excuser...

Hermione le dévisagea avec effarement, alors que Drago n'était pas lui même certain de ce qui sortait de sa bouche. Heureusement la jeune fille se rattrapa bien vite et effaça tout étonnement de son visage. Elle reflétait un grand calme et c'est à ce moment là que Drago réalisa que des excuses sincères seraient le premier et utile pansement à mettre sur la plaie. Il sentit la présence de Harry derrière lui mais s'efforça de rester concentré.

— Je suis désolé pour Ron, mais surtout pour toutes les fois où je t'ai traité de Sang-de-Bourbe. C'était injuste et totalement stupide. Enfaite tous ces statuts n'ont pas beaucoup de sens, cela ne nous donne pas plus le droit de vivre que quiconque, alors... Je m'excuse.

L'attention de la jeune fille se détourna vers son meilleur ami qui se trouvait toujours derrière l'épaule de Drago, et elle lui demanda de l'aide sans pour autant utiliser des mots, sûrement dans l'aimable objectif de ne pas blesser le blond. Seulement Drago n'était pas dupe et il se racla la gorge pour signaler que la stratégie de la jeune fille ne marchait pas.

— Je sais que c'est probablement étrange, mais c'est sincère.

— Et bien... Excuses acceptées Drago. J'ai juste était prise de court et puis... C'est toujours de bonne augure d'avoir un allié de plus.

Elle n'avait pas employé le mot ami, Drago lui en était reconnaissante, il ne voulait plus être baigné dans des mensonges. Avec un embarras mal dissimulé, Hermione détourna les yeux du blond qui resta planté au milieu de la tente ne sachant pas vraiment quoi faire par la suite. Pour éviter au silence de s'installer Harry lança un « bien » plutôt inattendu et résolu. En passant à côté de Drago il lui tapota l'épaule d'une manière qui se voulait amicale et cette fois ci, et pour la première fois depuis longtemps, ce dernier ne tressauta pas au contact physique.

Harry se pencha au dessus d'Hermione et lui demanda si elle avait besoin de quoi que ce soit, l'expression de la jeune fille s'était rembrunie et Drago pouvait jurer voir des larmes à nouveau s'amasser au coin de ses yeux. Avec l'intention de les laisser discuter tranquillement il partit s'asseoir sur son lit qui était en dessous de celui du Gryffondor, et regarda son sac avec envie avant de finalement se laisser tenter.

Son sac à dos en toile et aux brides en cuir avait le même sortilege d'Extension Indétectable que celui d'Hermione. Avec application et grande délicatesse il sortit les différentes boîtes, sa platine et le reste de son matériel pour l'installer. Sa concentration l'apaisait, il était dans son monde et se sentait léger, si déconnecté de ce qui l'entourait qu'il ne remarqua pas Hermione et Harry qui le fixaient avec des yeux ronds. Il murmura un « lumos » — La lumière était faible dans la tente et éclairait à peine le fond de la pièce. Il farfouilla parmi ses albums et en sortit plusieurs sous le faisceau lumineux de sa baguette et lorsqu'il leva les pochettes un peu plus haut il remarqua enfin ses spectateurs et se stoppa net dans son geste.

— Est-ce que ça vous dérange ? Demanda-t-il d'un ton incertain.

— Je pense que c'est une bonne idée, acquiesça Hermione en poussant Harry vers le blond.

Il fronça les sourcils devant la mine agitée du brun qui se tournait les pouces debout devant lui. Il lui faisait de l'ombre mais Drago médita sur le fait que ce n'était probablement pas la chose la plus ingénieuse à dire.

— C'est juste que Hermione pense que je devrais me changer les idées des Horcruxes, se justifia-t-il alors que le garçon ne lui avait rien demandé. Du moins pour ce soir.

Drago lui fit signe de s'asseoir, un minime sourire malicieux flottant sur ses lèvres.

— Je ne te savais pas aussi timide Harry.

Le garçon tressaillit et jeta un coup d'oeil au blond sans trop s'attarder. Il essaya d'adopter un air studieux tout en fouillant dans les albums, s'arrêtant de temps en temps prétendant en reconnaître certains.

— Je ne le suis pas, renchérit-il laborieusement.

— Si tu le dis.

— Donc qu'est-ce que tu nous fait écouter ? L'interrogea Harry brusquement.

— Et bien... Je te laisse choisir, lui offrit Drago qui avait comme unique but de déstabiliser le brun.

Harry maugréa une plainte inarticulée et se rapprocha un peu plus de Drago, si bien que leurs genoux se touchaient, en tentant de prendre plus au sérieux sa tâche. Drago appréciait le fait que le brun n'essayait pas sans cesse de lui faire la conversation, de sans cesse parler de sujets chargés en émotions, tout simplement car il n'était pas prêt pour de telles conversations et de plus, cela l'éreintait. Il appréciait la chaleur naturelle du Gryffondor, en étant simplement à ses côtés et en ne faisant rien de particulier il se sentait bien, et non pas alourdi par son ordinaire morosité. Il était effrayé que cette sensation ne dure pas alors il ferma les yeux pour profiter du moment.

— Je ne connais pas vraiment les Beatles, avoua Harry en regardant Drago avec appréhension.

Il ouvrit les yeux et jaugea l'expression du brun avec amusement, il ne connaissait pas cette facette du garçon et elle lui plaisait. Le statut du Garçon-Qui-Avait-Survécu semblait être une étiquette très éloignée de la réalité. De toute façon, les étiquettes ne sont que des banalités dont chacun aimerait se débarrasser, pensa Drago.

— Je suis profondément déçu, le taquina le blond, tu ne peux même pas m'en citer une ?

Imagine ?

— C'est pire que ce que je pensais. C'est John Lennon.

— Et bien il fait parti des Beatles non ? Argumenta Harry en relevant la tête. 

— Oui mais...

— Il n'y pas de mais, ne remet pas en cause ma culture musicale Moldue.

— C'est malheureusement exactement ce que je suis en train de faire.

— Oh allez... Ne me dis pas que cela fait depuis la nuit des temps que tu écoutes de la musique Moldue ?

— Peut-être.... Depuis trois mois.

Le visage d'Harry se retrouva illuminé d'un sourire triomphant que Drago ne put s'empêcher de partager avec la plus grande des aisances. Tout paraissait si facile avec Harry et cela mettait du baume au coeur du garçon. Les deux se regardèrent sans aucune animosité mais avec une nouvelle étincelle que l'ont pouvait facilement qualifier d'amitié. Drago comprenait ce à quoi Harry faisait référence en parlant de la lumière. Il baignait dedans actuellement.

— Je choisis celui-là, l'informa fièrement Harry en brandissant l'album With The Beatles.

— Un de leur premier, je ne dirais pas que c'est le meilleur, mais j'aime particulièrement là... — Il s'arrêta, Harry faisait la moue. — Quoi ?

— On ne peut pas juste l'écouter ?

Drago lui lança un coup d'oeil réprobateur et lui prit la pochette des mains avant qu'une idée ne germe dans son esprit.

— Mets le.

— Tu es sûr, demanda-t-il l'air anxieux. Ma tante et mon oncle en avait une, de platine, mais je n'avais pas le droit d'y toucher, ni même de choisir la musique d'ailleurs...

— On les emmerde, l'interrompit Drago, tu peux très bien le faire.

Il l'encouragea d'un mouvement de tête tandis qu'Hermione s'esclaffa.

— Je suis d'accord Harry, on les emmerde.

La soirée se déroula ainsi, dans une bonne humeur qui fit oublier aux adolescents le temps de quelques heures le départ chiffonnant de Ron, la quête des Horcruxes et la guerre qui les menaçait dehors. Même Hermione se prit au jeu lorsque Harry l'invita à danser sur un des morceaux. Drago les regardait échanger des rires, ceux qui l'enveloppaient dans un doux réconfort et une sensation étrange de sérénité. Il se plaisait à penser que c'était du bonheur, il n'en était pas sûr, quoi que ce soit il ne voulait pas que ça s'en aille, même s'il savait que tout était destiné à s'effacer. Néanmoins quand Harry lui tendit la main, Drago finit par la prendre — même s'il avait fallu que le brun lui lance un pic pour que le blond vienne les rejoindre. Tandis que les trois valsaient en tournant en rond avec une élégance qu'il était possible de remettre en question, Drago oublia qui il était, seulement porté par l'euphorie.

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