Chapitre 47 : Il M'Evite...

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C'était vendredi soir et Fallone était censée avoir terminé son service depuis déjà une demi-heure, mais elle restait accoudée au comptoir en fixant l'entrée, pensive. Elle espérait qu'il vienne aujourd'hui tant qu'elle était là. Mais il ne pointait toujours pas le bout de son nez. Elle ne l'avait pas vu depuis mardi, alors qu'il venait tous les jours d'habitude. En fait, c'était depuis cette fameuse nuit. Depuis le petit déjeuner très pesant qu'ils avaient passé ensemble. Elle en avait marre qu'il l'évite comme ça. 

Voyant sa patronne plutôt calme, Thiéry s'inquiéta et alla la voir.

-Qu'est-ce qui t'arrive, Fall ?

-T'occupe !

-Tu guettes le retour d'Antoine ?

-La ferme si tu veux pas que je t'encastre la tête dans le sol !

-C'est fou. Je ne pensais pas qu'un homme réussirait à faire chavirer ton cœur ! Je ne pensais même pas que t'avais un cœur !

-Tu veux vraiment que je te refasse le portrait ?!

-Non, ça ira ! rit-t-il de nervosité.

-Y'a rien d'étonnant, il a toujours eu un don naturel pour manipuler les gens en sa faveur. Jusqu'à présent, je ne m'étais pas laissée faire. Mais faut croire que je me suis adoucie avec les années. 

-Tu veux dire que t'étais pire avant ?! s'étonna Thiéry, terrifié en imaginant l'ancienne Fallone.

-Hé hé, c'était le bon vieux temps ! se remémora-t-elle.

-T'as pas peur qu'il soit allé voir la concurrence ?

-Je sais très bien qu'il vient pendant ton service !

-C'est vrai.

-Bon, peu importe, je rentre chez moi, j'en ai marre de l'attendre ! La prochaine fois que tu le croise, dis lui que je veux le voir.

Thiéry acquiesça et Fallone se téléporta chez elle, puis se rendit chez Divana.

Là-bas, elle vit Katsuki et Divana en train de jouer aux cartes dans le salon. Quand Katsuki la vit apparaitre comme ça, sans prévenir, il s'énerva.

-Mais préviens, merde ! Ça va pas de rentrer chez les gens comme ça ?!

-T'es pas chez toi ici, alors ferme-la !

Katsuki et Fallone commencèrent à s'énerver et à monter dans les tons. Divana dut les calmer. Et une fois calme, Fallone fit une bouille un peu déprimé. Divana ouvrit les bras et Fallone vint s'y réfugier. Cette scène choqua Katsuki. Bien sûr, il savait que Fallone était tracassée en ce moment, mais de là à oublier toute fierté et se montrer dans un tel état de faiblesse, il ne la pensait pas capable de faire ça. Mais après, il comprit. Face à Divana, personne ne gardait sa fierté bien longtemps, et il le savait très bien.

-Il m'évite... se plaignit-elle.

-c'est bien typique des hommes de fuir à la moindre difficulté, lui sourit Divana.

Fallone jeta un coup d'œil vers Katsuki. Il se sentit tout à coup visé. Il grogna et se leva du canapé pour partir.

-Tu vois, chuchota Divana.

Fallone ricana une seconde.

-Il prend ses distances pour réfléchir un peu, non ?

-Tu crois ?

-Ou peut-être qu'il a vu que tu étais tracassée et qu'il te laisse le temps que tu veux.

-Ouais bah il me laisse beaucoup trop de temps là ! Sérieux, il devrait savoir que je suis pas patiente ! Ça me saoule de ressentir ça ! Pourquoi ça me touche autant qu'il ne soit pas là ?! Je vais péter un câble ! Je suis trop pathétique ! D'habitude, quand je vois des personnes toutes mielleuses comme ça, j'ai envie de leur taper dessus tellement c'est niais !

Tandis que Fallone s'énervait elle-même, Divana rigolait de l'ironie de la chose.

-Comment je dois faire pour redevenir comme avant ?

-A mon avis, c'est bien trop compliqué, voire impossible.

-A ce point ? Raah... Comment je fais ?

-Peut-être que tu devrais lui envoyer un message ?

-J'ai pas son numéro !

-Hein ?! s'étonna Divana. Mais comment... ? Bon, fais voir ton téléphone, je vais te le donner.

Fallone passa son téléphone à Divana et elle entra le numéro d'Antoine dedans. Après ça, Fallone réfléchit une minute à quoi lui envoyer. Puis elle abandonna la réflexion et écrivit ce qui lui passait par la tête. Divana l'arrêta dans son élan en voyant que ce qu'elle écrivait était plutôt violent. En même temps, de la part de Fallone, il ne fallait pas s'attendre à des bisous et des cœurs.

-Laisse tombé, c'est pas ton truc la communication... On va trouver autre chose.

-Passe-moi son adresse alors, j'irai le voir. 

-Euh... seulement si tu promets de ne pas le frapper et de ne rien casser chez lui !

-Ouais, peut-être.

-Fall...

-Ok, ok !

___

Dimanche matin, Fallone ne s'était pas encore décidée à aller voir Antoine. Elle comprenait à présent pourquoi il n'était pas venu. Il y avait comme un doute qui s'était emparé d'elle. Peut-être ne voudrait-il pas la voir. Elle voulait aller le voir hier, mais elle avait cogité toute la journée, puis après, elle s'était trouvée l'excuse que c'était trop tard dans la soirée et qu'elle allait le déranger. Alors elle avait abandonné pour la journée et retenterait aujourd'hui. Mais aujourd'hui encore, elle guettait l'entrée du bar, au cas où, il ferait le premier pas. Mais en fin de matinée, c'était Thiéry qui passait l'entrée pour prendre la relève de Fallone. Elle se dirigea donc vers lui.

-Tu lui as dit que je voulais le voir ?

-Je l'ai pas vu depuis, donc non. La dernière fois qu'il est venu, c'était jeudi soir.

-Quoi ?! Mais d'habitude, il vient tous les jours ! Bon, peu importe, je te laisse le bar.

Sur ces paroles, Fallone se téléporta, laissant Thiéry en plan. Ça l'avait inquiétée. Alors, sur un coup de tête, comme elle avait l'habitude de réagir à chaque fois, elle s'était téléportée devant chez Antoine. Elle observa le numéro sur le portail, c'était bien celle-ci, une petite maisonnette entièrement faite de briques rouges. Elle se téléporta devant la porte et sonna. Mais les quelques secondes qu'elle eut la patience d'attendre ne suffirent pas pour qu'on vienne lui ouvrir, donc elle sonna une deuxième fois. Mais elle n'attendit pas aussi longtemps et s'acharna sur la pauvre sonnette tout en tambourinant sur la porte. Au bout de quelques secondes d'acharnement, la porte s'ouvrit d'un coup.

-T'es sérieuse là ?!

-T'as qu'à ouvrir tout de suite au lieu de me faire attendre !

Fallone entra dans la maison où il faisait très sombre.

-Je t'ai pas autorisée !

-Je fais ce que je veux ! Estime-toi heureux que j'ai sonné, j'aurai pu me téléporter directement dans ta baraque ! fit-elle avant de le regarder de côté. Tu me fais la gueule ?

Antoine eut l'air surpris avant de soupirer et de fermer la porte.

-Non, c'est pas ça...

-Un coup de déprime ?

A mieux le regarder, Fallone s'était rendue compte qu'il n'avait pas l'air dans son assiette. Il avait les yeux et les lèvres pendantes, la tête légèrement inclinée vers le bas, les cheveux en bataille et la chemise boutonnée n'importe comment. Il était misérable. Mais il n'y avait pas que ça. Le noir dans lequel était plongé la maison était déjà un gros indice.

-Ça se voit tant que ça ?

-Très clairement !

-Bon, engueule-moi comme tu voulais le faire et rentre chez toi.

-J'ai plus envie !

Fallone s'avança dans la maison et se mit à ouvrir les stores de chacune des fenêtres et ouvrit celle du salon. Elle remarqua sur la table base devant le canapé un tas de papiers de gâteau, de bonbon et de chocolat.

-Qu'est-ce que tu fabriques ? demanda Antoine, perplexe.

-J'aère. Tu dois étouffer dans cette baraque sinistre ! Sérieux, depuis combien de temps t'as pas vu la lumière du jour et manger un vrai repas ?

-Mêle toi de tes affaires !

-Vu le tas de déchet, tu dois pas avoir faim !

-Pas vraiment, non.

-Qu'est-ce que t'as envie de faire ? demanda-t-elle en relevant la tête vers lui.

Antoine ne comprenait pas. Elle s'inquiétait vraiment pour lui, il le voyait dans ses pensées. Pourtant ce n'était pas son genre de s'inquiéter pour les autres. Enfin... c'était ce qu'il croyait.

-Je voudrais dormir pour que ça passe, mais j'ai déjà dormi hier toute la journée, donc j'arrive pas à fermer l'œil.

Fallone tendit la main vers lui pour qu'il vienne. Instinctivement, il fit un pas vers elle et attrapa sa main. Il ne sentit que de la douceur et du calme dans les pensées de Fallone, ce qui le surpris, mais qui le détendit bien plus. Doucement, elle l'amena à s'assoir sur le canapé avec elle avant de le prendre doucement dans ses bras. Antoine ferma les yeux. Il se sentait bien en son contact.

-Pose-la ta question.

-Pas besoin, tu lis dans mes pensées.

-Si je t'ai évité, c'était surtout que je ne voulais pas t'imposer ça.

-De quoi ?

-Bah t'as vu dans quel état pitoyable je suis aujourd'hui.

-Quelle excuse de merde !

-Y'a pas que ça. J'ai bien vu, mardi, que t'étais clairement pas à l'aise avec moi, avec cette idée, alors je me suis dit que c'était une erreur.

-Ça aussi, c'est trop nul comme excuse !

Antoine eut un petit sourire et prit une grande inspiration afin de se détendre complètement. Puis il serra un peu plus Fallone qui sourit à son tour. 

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