16 jours sous une branche de gui

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Trois jours.

Ça faisait seulement trois jours que le mois de Décembre avait commencé et déjà Drago en avait marre.

Tout le monde réfléchissait frénétiquement à tous les cadeaux qu'iel devait offrir, les profs semblaient avoir décidé de se la jouer "cool" en accrochant des guirlandes, aux couleurs de leurs maison respectives bien évidemment, dans leurs salles de classe, et même Peeves était apparemment passé en mode fête.

Mais le pire dans tout ça, c'était que même si Dumbledore était mort depuis plus d'un an, lui et ses idées débiles semblaient encore régner dans le château.

Des branches de gui.

De foutues branches de gui made in Waesley.

Et bien entendu, comme si Drago n'avait déjà pas assez souffert pour 20 ans au moins, l'une d'elles avait eu l'excellente idée de trouver logis au-dessus de sa tête.

Il était impossible de prévoir, d'esquiver. Ça vous tombait dessus sans prévenir, et on était ensuite obligé·e de se ridiculiser en se promenant dans toute l'école ainsi, puis en embrassant quelqu'un·e sous l'œil des curieux·ses.

Puisque, bien entendu, le sortilège - ou plutôt devrait-on appeler ça la malédiction - ne se dissipait que de cette manière, paraissait-il. Pire, il ne se dissipait que si l'on embrassait la bonne personne, celle dont on était amoureux·se, ou notre "âme sœur" - ou un charabia dans ce style -, ce qui signifiait qu'embrasser son/sa meilleur·e pote, ou quelqu'un·e, choisi·e de manière hasardeuse, dont on n'était pas amoureux·se ne marchait pas.

Et bien évidemment, c'était tombé sur lui.

C'est Blaise qui l'avait remarquée en premier.

Assis dans leur salle commune, également en compagnie de Théo et Pansy, son meilleur ami avait soudainement été frappé d'un énorme fou rire. Drago l'avait regardé en un haussement de sourcil typiquement Malefoyen, et le Serpentard avait réussi à articuler : "Drago... La branche de gui... Au-dessus de toi...", pour ensuite repartir dans un grand éclat de rire.

Drago avait levé les yeux et n'avait que pu constater la fatale réalité.

"Oh non" avait été sa seule et unique pensée.

Parce que jamais, au grand jamais, il n'irait embrasser quelqu'un·e. Il préférait se ridiculiser toute sa vie avec une branche de gui au-dessus de sa tête que de se ridiculiser en embrassant quelqu'un·e.

Démoralisé, il avait fui jusque dans le recoin le plus caché de la Bibliothèque pour y ruminer des pensées moroses.

C'est pourquoi il se trouvait là, abattu, dans la Bibliothèque de Poudlard.

- J'allais te demander en quel honneur tu tirais une tête de 6 pieds de long, mais je crois que j'ai la réponse., dit une voix calme provenant de la même table que lui.

- Potter. Salut. Je pensais pas que tu serais encore là.

- Et bien si. Ron et Hermione s'embrassent dans le dortoir, je n'avais pas envie de tenir la chandelle.

Drago hocha la tête : il comprenait. Qu'est-ce que Blaise et Théo pouvaient être chiants quand ils s'y mettaient !

- Sinon, t'as fait le devoir de métamorphose ?

Le Serpentard remercia silencieusement Potter de ne pas avoir abordé plus longtemps le sujet de la branche de gui.

- Ouais.

- T'as mis quoi à la question 4 ?

Alors ils passèrent le reste de l'heure à s'échanger leurs réponses, comme à leur habitude depuis la rentrée.

C'était devenu leur rituel à la bibliothèque. Leurs ami·e·s étaient au courant, étant plus ou moins enthousiastes face à leur nouvelle et étrange amitié.

Lorsque Madame Pince les chassa de leur coin, ils se dirigèrent vers la Grande Salle, avant de se séparer pour aller à leurs tables respectives.

Avant de rejoindre ses ami·e·s, Potter lui dit :

- Pour ton problème de branche de gui... Tu peux toujours essayer de demander à Flitwick.

- Ouais, peut-être. Merci. Salut, Potter.

- À plus, Malefoy.

Malheureusement pour lui, malgré un acharnement de 3 jours de la part du professeur de Sortilèges, Drago ne fut absolument pas débarrassé de la branche de gui, ce qui l'obligea donc à continuer de se promener avec cette chose au-dessus de lui, ce qui commençait à le rendre vraiment très très grognon.

Heureusement, Potter était là pour lui changer les idées.

Sept jours plus tard en effet, le Gryffondor se laissa tomber à côté de lui et lui proposa de but en blanc :

- Tu veux venir faire un petit match de Quidditch avec nous ?

- Qui est ce "nous" ?

- Ginny, Ron, Dean, Seamus et moi. Et toi et d'autres gens s'il y en a.

Drago resta silencieux.

- Enfin, c'est comme tu veux. Moi, ça me manque, de jouer. Et toi ?

- Oui... Ça me manque aussi.

- Alors viens.

- Je ne suis pas sûr qu'iels seront content·e·s de me voir.

Potter haussa les épaules.

- Je leur ai dit que je te proposerais, et personne n'a crié, donc ça doit être bon. Mais c'est comme tu veux. Sache juste que tu es le bienvenu.

Le bienvenu ?

Ça faisait longtemps qu'il n'était plus le bienvenu autre part que dans sa salle commune. Comme s'il percevait son agitation, le Survivant lui adressa un de ses grands sourires dont il avait le secret.

- OK. Je viendrais.

- Cool ! Cette aprèm', 15h30, OK ?

- Okay.

Il ne savait absolument pas dans quoi il s'était embarqué, mais Potter semblait si confiant qu'il l'aurait suivi les yeux fermés.

- Et si tu connais des gens susceptibles de vouloir venir, propose-leur !

- Ça marche.

- Parfait. Bon, t'as toujours pas réglé ton problème de branche de gui ?

Drago secoua la tête.

- Non. Mais on s'y habitue au bout d'un moment. Je vais instaurer une nouvelle mode.

- Oui, sûrement.

Le blond esquissa un sourire tandis que Potter riait.

C'était ça aussi, le don du Sauveur. Quand il riait, on avait envie de rire avec lui. Étrange sentiment que c'était, pour lui qui n'avait jamais vraiment ri.

L'après-midi, il se rendit avec Potter sur le terrain de Quidditch, qui lui sembla surpeuplé de Gryffondor. Lui n'avait trouvé personne à Serpentard, mais il y avait là quelques Poufsouffle et Serdaigle.

Les équipes se formèrent plus ou moins naturellement, chacun·e connaissant le rôle des autres, afin de faire des équipes équilibrées. Aussi, lors de ce premier match, tous·tes les joueur·eus·s occupaient leur poste habituel et, pour la première fois depuis longtemps, Drago et Potter s'affrontèrent à nouveau pour le Vif d'or.

Les deuxième et troisième parties devinrent vite plus drôles que productives, puisqu'iels avaient décidé d'attribuer un rôle qui n'était pas le leur à la base aux joueur·euse·s.

Et ainsi, lors de ces parties de Quidditch, Drago se sentit bien, inclus dans ce groupe pour le moins hétéroclite. Malheureusement, la réalité le rattrapa bien vite.

Entre éclats de rire et bousculades, Drago eut la mauvaise idée de regarder Potter qui riait avec ses camarades tout en se changeant dans les vestiaires. Drago sut quand il croisa fugitivement le regard vert qu'il était fichu.

Il sut - ou plutôt il eut la confirmation de ce qu'il essayait de nier depuis le début de l'année - que Potter était définitivement trop beau pour ce monde.

Et il sut que cette foutue branche de gui le savait aussi.

Bien sûr, il savait tout cela avant.

Il était tout de même mieux et plus pratique de savoir qui est-ce qu'on avait potentiellement envie d'embrasser. Et puis il était dur de ne pas se souvenir des yeux verts et des cheveux noirs de jais qui peuplaient ses rêves.

Encore aurait-il pu embrasser n'importe qui pour se débarrasser de cette chose, mais autant embrasser Potter relevait du ridicule et de l'impossible.

Parce que c'était Potter, justement. Et lui...ben il était juste lui. Le Survivant, sortir avec un ex-Mangemort ? Autant essayer d'apprendre la vulgarité à un Hippogriffe !

Drago se secoua et mit son balais sur son épaule.

- C'est tout bon, Malefoy, on peut y aller ?, lui demanda l'Élu.

Il hocha la tête.

- On peut y aller.

Mais au bout de 15 jours durant lesquels il s'était trimbalé avec cette branche de gui, le Serpentard commençait à en avoir franchement ras-le-chapeau. Même si une certaine fierté s'emparait de lui lorsqu'il pensait au fait qu'il était la personne qui avait gardé cette décoration au-dessus de lui le plus longtemps. Même quand cette fierté se transformait en un intense sentiment de ridicule.

Et il avait beau être un Malefoy, il avait des limites.

Et il en avait marre de se cacher et de ne rien dire.

S'il devait se ridiculiser, autant le faire jusqu'au bout, avec courage et brio.

C'est pourquoi le 16ème jour de sa torture, Drago, déterminé, interpella Potter alors que celui-ci entrait à peine dans la Grande Salle.

La surprise du Gryffondor, dûe au fait qu'ils se parlaient rarement en dehors de la Bibliothèque, lui permis de changer quatre fois d'avis tout en avançant vers son triste destin.

- Potter.

- Malefoy. Que se passe-t-il ?, demanda le noiraud, à présent seul, puisque ses ami·e·s étaient allé·e·s s'asseoir, apparemment trop affamé·e·s pour rester loin de la nourriture.

- J'ai une branche de gui au-dessus de la tête.

- Oui, effectivement.

- Elle ne veut pas partir.

- Apparemment.

- Et j'aimerais franchement qu'elle s'en aille. Il faut donc que j'embrasse quelqu'un·e.

- Exact... Oh non. Si tu es là pour me demander de te prêter ma cape d'Invisibilité pour que personne ne voie qui tu embrasses, c'est hors de question., chuchota Potter de manière à n'être entendu que de Drago alors que la salle devenait étrangement silencieuse.

Drago balaya la supposition du Survivant d'un geste de la main.

- Je ne viens pas pour ça.

- Et pour quoi donc ? C'est pas à moi qu'il faut demander des conseils.

- Clairement, oui.

Le Survivant rigola.

- Donc, pourquoi t'es là, alors ? Pas que je t'apprécie pas, mais j'ai faim et tout le monde nous regarde, ce que je déteste profondément.

Drago eut une once de remords en pensant que ce qu'il allait faire n'aiderait pas les autres élèves à ne plus les regarder.

- Potter, je suis désolé pour ce que je vais faire, mais j'ai vraiment envie de me débarrasser de ça.

Et avant que le jeune homme n'aie pu ouvrir la bouche, Drago l'embrassa.

Devant toute l'école.

Devant tous les professeurs.

Et devant tous les fantômes, aussi.

Drago embrassa Potter en essayant de ne pas prêter attention à la créature qui logeait depuis mi-octobre dans ses entrailles et qui ronronnait de contentement en ce moment-même.

Et il aurait bien volontiers continué, mais il était tout de même conscient qu'ils avaient un public, et que Potter était très clairement en état de choc.

Alors il s'écarta, les joues légèrement rouges, et regarda le noiraud qui cligna des yeux, passa sa langue sur ses lèvres, regarda l'ancien emplacement de la branche de gui à présent vide, puis reporta son regard sur Drago tout en clignant une deuxième fois des yeux, hébété.

- Désolé., murmura le blond.

- Ce n'est...vraiment pas grave., souffla le Survivant, les joues rouges. Inattendu, mais vraiment absolument pas grave du tout.

Et à l'entente de ces mots presque irréels, Drago eut un magnifique sourire, un vrai, lumineux.

Il hésita un instant, puis demanda :

- Tu voudrais... Tu voudrais sortir avec moi ?

Un sourire de pure joie se dessina sur les lèvres de Potter alors qu'il lui répondait :

- Bien sûr. Avec grand plaisir. Évidemment.

Le Serpentard aurait presque pu sautiller sur place. En guise de remerciement ou expression de satisfaction, que tout mot aurait rendu inutile et superflue, il posa à nouveau ses lèvres sur celle de Potter, qui répondit timidement à son baiser, puis s'écarta une nouvelle fois - à regret -, sourit au garçon et se dirigea vers sa table.

Il ne le vit que très partiellement, mais il fallut que Ginny vienne tirer Harry jusqu'à la table des Gryffondor pour que celui-ci se réveille, et que Ron, qui avait réussi à ne pas s'étouffer avec son poulet, s'exclame alors que le brouhaha reprenait :

- Ça, mec, c'était ultra bizarre ! Trop bizarre ! Tu veux que je meurs d'un arrêt cardiaque ? Faut pas faire ce genre de choses sans prévenir !

Un sourire éclatant et niais fendit le visage d'Harry.

- Non, c'était génial et merveilleux, Ron. Tout simplement merveilleux.

───── ❝ 𝑭𝑰𝑵 ❞ ─────

1934 mots

Voilà, c'est tout pour ce petit One Shot de Noël !

Pour celleux qui attendent impatiemment la suite de mon Drarry en cours et qui ont l'impression que je suis mort·e sur cette fanfic, ne paniquez pas, je suis toujours là, j'écris, mais mon cerveau est un peu cassé en ce moment, donc ça va un peu plus lentement (et aussi, j'ai plein d'autres idées de Drarry et de nouvelles, j'avoue, du coup j'écris un milliard de trucs en parallèle).

Enfin bref, bisous, joyeuses fêtes et j'vous nem !


Mes autres histoires :

Il était temps : Ginmione, vacances 5ème année, lemon, terminée (6 chapitres).

Notion du temps : Nouvelle, fille en prison, terminée mais possibilité d'amélioration du 4ème chapitre (5 chapitres).

Et si on s'aimait ? : Drarry, 5ème année, lemon, terminé (18 chapitres).

Va te faire foutre, Malefoy ! : Drarry, adultes, lemon, terminée (21 chapitres).

N'aie pas peur : Drarry, « 8ème » année, bonus lemon, en cours

LGBT, écolo, féministe, Potterhead, musicien·ne, et fier·e de l'être ! : mon Rantbook, OS, sujets sociétaux, discussions/débats, questions philosophiques, en cours

À l'encre de mes veines : tous les petits textes que j'écris, que vous pouvez aussi trouver dans mon Rantbook, mais sans tous les chapitre de racontage de vie inutile, en cours

Juste un rencard : Drarry, One Shot, 8ème année, no lemon, terminé

Main dans la main : Nouvelle, terminée (7 chapitres)

Un garçon comme un autre : Drarry, 8ème année, bonus lemon, terminée (11 chapitres)

Je t'aime, et c'est comme ça : Drarry, 5ème année d'Albus Potter et Scorpius Malefoy, lemon, terminée (7 chapitres).

Vivre, c'est agir, rester les bras croisés, c'est mourir sans avoir vécu : Drarry, Three Shot, 8ème année, no lemon, terminée.

Le Phoenix et le Dragon : Drarry, Two Shot, 1 an après la Bataille, ne tient pas compte de l'épilogue, no lemon, terminée.

Espèce d'idiot ! : Drarry, Two Shot, adultes, ne tient pas compte de l'épilogue, no lemon, terminée.

Tout ça pour du gâteau : Drarry, OS, 8ème année, ne tient pas compte de l'épilogue, no lemon, terminée.


Écrit le Samedi 13 Novembre 2021

Publié le Lundi 27 Décembre 2021


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