N

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N comme...
Nue.


Parce que c'est ainsi que je me préfère
Nue.
Et cela paraît étrange. Car souvent on se dit « oh non, nu je suis horrible, on voit tous mes défauts, je suis tellement vulnérable... »

Et pourtant c'est ainsi que je me préfère.
Nue.
Car nue, certes, mon corps ressort dans son entièreté, exhibant la moindre de ces imperfections. Car nue, certes, les gens seraient tentés de dire que je suis tout sauf féminine. Et pourtant, lorsque je pose ainsi, comme un ver face au miroir, je peux me dire que je suis entièrement moi et que je ne suis pas trop mal.

Vêtue, il m'arrive de me regarder dans la glace de ma chambre et de  penser : « je suis jolie dans cette robe ! » ou bien « ce pantalon me va bien ! ». Mais inlassablement, une pensée m'attrape et me souffle « Ce n'est pas moi qui suis belle, ce sont les vêtements derrière lesquels je me cache qui construisent une image de fille jolie ».
Nue, je n'ai pas ce problème. Lorsque je me retrouve face à mon corps, si en l'examinant je vois un détail qui me plait, je suis obligée d'admettre qu'il n'est pas embelli par quoi que ce soit, mais que c'est juste une pure partie de moi. Et cela me fait infiniment plaisir.

Et c'est pour ça que c'est ainsi que je me préfère.
Nue.
Il me semble avoir confié, alors que j'en étais seulement à la lettre C, que je détestais mon corps, purement et absolument. Qu'il était une barrière. Que je voulais en changer. C'était il y  a plusieurs mois et ma vision a changé. Je crois qu'à l'époque... C'est comme si je m'étais forcée à détester mon corps. Si je voulais vraiment être qui je suis, malgré mes formes différentes des autres, il fallait que je les haïsse, ces formes. Sinon,si je me prenais à aimer l'enveloppe dans laquelle on avait fourré mon âme, je ne pouvais pas être ce que je me sentais être.
Dis comme ça, cela semble totalement contradictoire. Et pourtant, à l'époque, c'était une évidence. Dans tous les écrits parlant de filles « comme moi » il en était ainsi. Alors nue, je me donnais littéralement envie de vomir, de casser ce corps affreux en morceaux.

Mais maintenant c'est ainsi que je me préfère.
Nue.
Et je suis loin, bien loin de trouver mon corps parfait. Et bien sûr, il m'arrive encore d'envier ces filles aux jolies poitrines et aux visages doux, comme Sargola. Mais lorsque je m'examine entièrement nue, presque tous les soirs, je me dis que je passe. Que je passe. Et cela semble peu de seulement « passer ». Mais de « se donner envie de gerber » à « passer », il y a un immense écart. Immense. Qui, je dois l'avouer, me rend fière.

Surtout que maintenant, c'est ainsi que je me préfère.
Nue. 

Je ne sais honnêtement pas s'il y a des lecteurs qui attendent encore la suite de cette histoire, et je suis vraiment désolée si c'est le cas. A vrai dire, ce chapitre a presqu'un an. Je sais, un an, c'est énorme. Je ne saurais même pas vous expliquer pourquoi je ne l'ai pas posté avant... 
Je ne sais pas si je vais continuer ABECEDAIRE. Je ne pense pas, à vrai dire, et en tout cas, ce chapitre n'est pas l'annonce de la reprise d'une publication régulière. Je trouvais seulement dommage de ne pas vous le partager, quand bien même c'est peut-être le dernier...



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