À MES 13 ANS

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TREIZE ANS

Bizarrement, cette année si remplie de mon adolescence m'inspire peu en terme d'écriture. J'ai du mal à me fondre dans la personnalité d'un personnage de treize ans. Peut-être parce qu'à cet âge, j'avais trop de facettes différentes à explorer sans jamais vraiment me comprendre.

Treize ans, c'est quand je suis sortie définitivement des nuages de l'enfance et de la préadolescence vers un brouillard épais, avec le tonnerre qui grondait.

13 ans, j'ai eu mon premier ordinateur, là où j'ai appris à faire du graphisme sur des forums, où j'ai beaucoup rigolé dans des chatbox, où j'ai compris que j'aimais bien ça : innover à fond.

13 ans, j'ai ouvert un compte instagram. Deux plutôt. Le premier où je prenais des photos, où je gagnais des abonnés, auquel j'étais accro. Le deuxième, où j'écrivais des histoires (« chroniques » sur insta), des textes et dont les photos avaient toujours des bandes blanches. J'avais cette bulle de rencontres virtuelles, de nombre de likes et d'abonnés qui me trottaient dans la tête. J'étais influençable. J'étais paumée et je découvrais d'autres mondes.

Un soir, j'ai eu un coup de blues. Mon premier, de vrai, de fort, de triste, de badant. C'était à propos de mes grands-parents, qui étaient partis vivre en Chine à la fin de mes douze ans. C'était dur de les voir s'envoler vers un autre continent.

Puis j'ai eu d'autres coups de blues, sur l'amitié, sur les romances inexistantes, sur ma famille et ma vie. Je me détestais d'être aussi ordinaire, timide mais si folle sur le net. J'avais l'impression d'être une imposture. Mais laquelle ? Celle d'une Elodie réservée ? ou celle d'une Elodie décomplexée ?

J'ai découvert la dépression. La mutilation. La mort. Le mensonge. Tout ça à travers des filles qui nous faisaient croire sur instagram qu'elles avaient un cancer. Des présupposées étoiles éteintes. Sauf Edith. Je pense qu'il faut que je la mentionne aujourd'hui. Parce que ça fait des années que jusquauxetoiles est partie. Et que, y a peu de gens qui l'ont connue. Mais c'était une vraie étoile, qui m'a montrée qu'on peut être courageuse même dans les temps les plus difficiles. Sans la connaître tant que ça, elle a bouleversé ma vie.

J'ai rien fait de grave contre moi-même, affligé aucune peine physique. Mais mon reflet me faisait mal à voir. C'était plutôt des dégâts psychologiques. Dans ce tourbillon de ressentis, je me suis perdue pour la première fois de ma vie.

C'est la claque de l'adolescence ? Les « problèmes » qu'on s'invente ?

Une fois sous un commentaire, je me rappelle qu'un garçon de 17 ans avait lâché : « et c'est une fille de 13 piges qui veut me faire la morale ? ». À 13 ans, je l'avais mal pris, alors que ce n'était même pas dirigé vers moi. C'est bête mais je ne comprenais pas pourquoi est-ce que les adolescents de treize ans n'avaient pas le droit de donner leur avis. Pourquoi est-ce qu'on était moins légitime ? Et encore aujourd'hui, je suppose qu'on sous-estime cette année-là. Que les 13 ans signifient beaucoup dans l'adolescence de quelqu'un.

Dans le film Virgin Suicides, il y a une citation qui m'interpelle, un : « Obviously, Doctor, you've never been a 13 year-old girl ». J'ai vu le film il y a deux ans. Et j'avoue avoir été impactée par tout le sous-entendu cette citation.

13.

C'était difficile pour moi d'avoir treize ans.

T'essayais toujours d'aider ceux qui n'allaient pas bien, au détriment de ton propre bien-être. C'était dangereux pour toi.

J'aimerais quand même remercier N. pour avoir été pendant un an ma meilleure amie avant qu'on se perde de vue à cause de mon égoïsme. J'aimerais remercier les E. pour ne jamais me rejeter comme d'autres gens égocentriques l'ont fait dans ce car, ce jour-là.

Aujourd'hui, quand j'y repense, cette histoire avec N., c'était peut-être ma première rupture d'amitié. Dans les couloirs du lycée, on ne se dit plus bonjour. Peut-être que les lecteurs de 29 LETTRES comprendront cette référence : mais j'ai été la Louise de quelqu'un, en quelque sorte.

À 13 ans, on m'a blessée dans ma confiance en moi, encore plus qu'avant. Je détestais mes origines en prime.

Mais à 13 ans, j'ai compris que je n'étais pas qu'une fille silencieuse, que j'avais une voix et que j'étais bavarde à souhait si on me laissait le temps d'être moi-même. Et puis, que j'aimais l'art et l'écriture, à fond.

Si j'ai une chose à te dire, Elodie de 13 ans, c'est qu'il n'y a pas de honte à être mal sans raison, qu'aujourd'hui, tes coups de blues ont disparu et qu'en grandissant, tu verras, il n'y a pas qu'un chemin sombre devant toi.

Et puis, les amis ne sont pas quelque chose à rejeter. Que le virtuel a du bon et du mauvais. Que tu peux faire des rencontres exceptionnelles.

Tu es la Elodie que je comprends le moins aujourd'hui. Mais tu aurais été fière du moi que tu es devenue.

P.S.: tu es une rescapée d'instagram qui sait ce que veut dire #s4s (sfs)?  dommage qu'on ait piraté ton compte photo, d'ailleurs, t'aurais pu percé vu comment t'étais bien partie à un moment... (mais bon)


Et toi, qu'as-tu à dire à ton toi de 13 ans?


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