Le premier cours de Défense contre les Arts Obscurs se déroulait sans accroc, selon Drago. Jusqu'à présent, il n'y avait eu aucun sort qui avait mal tourné et pas une seule bagarre entre les maisons adverses. Il supposait que cela était dû au fait que les Serpentard avaient été jumelés avec les Serdaigles. Les Serdaigles, calmes et conservateurs, faisaient un effort particulier pour éviter le regard froid et calculateur des Serpentards tout en essayant de noter chaque mot qui sortait de la bouche du professeur. En général, les Serdaigles s'occupaient de leurs affaires, mais parfois, il y avait un élève qui devait juste tirer une chaîne ou remuer le couteau dans la plaie. Aujourd'hui, il n'y avait même pas un murmure étouffé, ce que Draco pensait être dû au loup blanc assis patiemment derrière son maître, regardant fixement tout ce qui bougeait. Damian, quant à lui, était étalé sous la table, sa tête reposant sur l'une des chaussures de Draco. Le mouvement régulier de sa poitrine et le battement rythmique de sa queue les apaisaient tous les deux.

Dumbledore a enfin réussi à trouver un professeur DADA qui ne soit pas complètement cinglé. chuchota Draco, la plume d'oie glissant sur le parchemin devant lui tandis qu'il prenait des notes.

Hé ! Il n'y avait rien de mal avec le professeur Lupin. marmonne Harry, en écoutant le bourdonnement régulier de la voix du professeur Dirdsue.

Alors le fait qu'il soit un loup-garou ne le classe pas parmi les fous dans vos livres ? marmonna Draco, posant sa plume alors que le professeur faisait la démonstration d'un sort qui pouvait être utilisé pour se défendre contre certains types de malédictions.

Non, je veux dire combien d'élèves ont été blessés dans son cours par rapport aux autres professeurs qui nous ont enseigné ces dernières années. répondit la panthère en grommelant, suivi d'un grondement rauque alors qu'elle tentait d'éloigner Thelma de la cloche argentée qui pendait à son col. Draco étendit son pied et repoussa l'écureuil loin de Damian avant de se retourner et de lancer un regard à Crabbe qui ne prêtait pas attention à son familier. Alors qu'il se retournait pour faire face au front, son regard s'est croisé avec celui d'un des Serdaigles. Leurs regards se sont maintenus un moment avant que l'autre sorcier ne fronce les sourcils et ne baisse les yeux sur Damian qui n'avait pas remarqué l'interaction du sorcier.

Harry ?

Quoi ? grogna Harry en se retournant dans l'autre sens, ignorant le fait que son mouvement soudain avait fait sursauter plusieurs élèves autour de la classe.

Quand tu a dit avoir chassé plusieurs élèves l'autre soir, il ne s'agissait pas de Serdaigles, n'est-ce pas ?

Hm, ils l'étaient certainement ; ils ont couru comme une bande de Poufsouffle dès que je suis arrivé. Pourquoi ?

Parce que l'un d'entre eux te regarde d'un air très intéressé. marmonna Drago en rangeant ses livres, heureux de pouvoir enfin échapper au regard de l'autre élève. Maintenant lève-toi, nous devons aller à notre prochain cours.

Draco était assis parmi les Serpentards en cours de Transfiguration, les Gryffondors occupant l'autre moitié de la classe. C'était un sujet d'amusement constant entre Draco et Blaise que Dumbledore s'arrangeait toujours pour que les deux maisons aient au moins un cours par jour l'une avec l'autre. C'était comme si le vieux sorcier essayait constamment de leur faire voir l'autre maison d'une toute nouvelle façon et qu'il échouait lamentablement. Les querelles entre Serpentards et Gryffondors étaient pratiquement légendaires. Quelle que soit l'année, il y avait de nombreuses batailles de mots et d'actions qui semblaient élever la barre pour l'année suivante.

Aujourd'hui était l'un de ces jours où l'hostilité était à son comble et où aucune des deux maisons n'était capable de se contenir. Les deux maisons n'étaient réunies que depuis quelques instants et déjà plusieurs insultes avaient été lancées et des baguettes brandies dans une menace non dissimulée d'action si quelqu'un allait trop loin. Le fait qu'une boule de papier destinée à Draco ait frappé Blaise sur le côté de la tête n'a pas aidé, ce qui a déclenché chez Nox un barrage de grognements et de claquements dans la direction générale d'où venait le papier froissé. Lorsque le professeur McGonagall arriva, presque tous les élèves avaient leur baguette pointée sur un autre et la salle était remplie de voix menaçantes.

"Rangez ces baguettes maintenant. Vous devriez tous avoir honte de donner un tel exemple aux plus jeunes élèves." Le professeur McGonagall a déclaré, en croisant ses mains derrière son dos et en commençant à faire les cent pas devant eux.

"Ce sont les Serpentards qui ont commencé." Ron a grogné en plissant les yeux en direction des Serpentards. "Malefoy a traité Hermione de Sang-de-bourbe." Souriant à l'expression du professeur sur le mensonge fabriqué, il ouvrit la bouche pour continuer sa destruction du personnage de Draco, mais il hurla comme une fille lorsqu'une masse noire géante tomba des chevrons de la salle, atterrissant sur le bureau en face de lui. Les yeux d'émeraude s'enflammèrent alors que le chat retirait ses lèvres et sifflait en plein dans le visage de Ron. La chaise sur laquelle Ron était assis s'est écrasée contre le sol et a basculé en arrière, aidée par une légère poussée d'une patte destinée à la tête de Ron.

"Monsieur Malefoy ! Appelez votre familier maintenant !" Le professeur hurla de stupeur, regardant la panthère se préparer à bondir sur Ron qui tentait de ramper à reculons sur le sol.

"A moi Damian." Draco a chuchoté, entourant de ses bras la tête de la panthère alors que le chat la déposait sur ses genoux, ses doigts traçant le bord d'une oreille alors qu'il levait le regard pour rencontrer les professeurs.

"Si je vois votre animal attaquer un élève de plus, Monsieur Malfoy, je serai obligé de le faire interdire d'accès à l'école. En l'état actuel des choses, vous avez perdu quarante points pour votre maison et vous serez en retenue avec le professeur Rogue la semaine prochaine." Elle se retourna et leva sa baguette mais s'arrêta en voyant qu'Hermione avait la main en l'air. "Oui, Mlle Granger ?"

"Malefoy ne m'a rien dit, professeur McGonagall." Hermione a murmuré, sans prendre la peine de regarder dans la direction des élèves de Serpentard.

"Est-ce vrai, Monsieur Malefoy ?" dit McGonagall en regardant l'élève en question.

"Oui, professeur McGonagall." Draco a dit, confus que Granger n'ait pas essayé de dénigrer son personnage quand elle en avait l'occasion.

"Monsieur Weasley, pouvez-vous m'expliquer ?" Le regard pénétrant du professeur fait rougir Ron, qui baisse les yeux sur son bureau et secoue la tête. "Je dois m'excuser Monsieur Malefoy, tous les points sont rendus et la retenue annulée. Monsieur Weasley, vous serez en retenue avec le professeur Rogue pendant deux semaines pour avoir menti à un professeur et essayé de faire porter la responsabilité de vos actes à un autre. Pour commencer, j'aimerais que vous répondiez à ce questionnaire surprise. Quand vous aurez fini, vous pourrez le rendre et commencer à lire le chapitre 5 de votre livre." S'asseyant derrière son bureau, elle a donné un coup de baguette magique et des papiers sont apparus devant eux. Lentement, des plumes d'oie furent tirées des sacs et les élèves commencèrent à remplir les réponses, l'esprit encore en train de travailler sur ce qui s'était passé il y a quelques minutes.

Les oreilles de Harry captent les marmonnements étouffés de Blaise qui parle de tricherie et qui trouve injuste que Drago soit lié à un autre élève qui a couvert le travail sur lequel ils sont maintenant interrogés.

Dis à Blaise que j'ai probablement lu autant de texte que lui. murmura Harry en fermant les yeux et en posant sa tête sur ses pattes avant, s'étant allongé au milieu de l'allée pour laisser à Nox l'espace sous le bureau. Harry grimaça intérieurement en entendant les marmonnements entre les garçons, puis le grognement qui émana de Blaise. Son regard parcourut la pièce, s'arrêtant sur ses anciens camarades de maison. Il avait autrefois cru qu'ils étaient ses amis, des gens qui l'accompagneraient tout au long de sa vie. Pour lui, Ron était une cause perdue, jaloux de Harry pour sa célébrité, son argent et ses faveurs auprès des professeurs. Certains Gryffondors semblaient ne pas comprendre l'affaire, croyant que Harry Potter avait été transféré pour des raisons de sécurité, tandis que d'autres ricanaient des mots que Ron ne cessait de débiter dans une campagne solo visant à dégrader le personnage de Harry Potter. Hermione était celle sur laquelle il se posait le plus de questions. Parfois elle suivait Ron et d'autres fois, comme aujourd'hui, elle se battait contre lui pour ce en quoi elle croyait. Fermant les yeux, il grogna contre l'écureuil qui tirait vaillamment sur la cloche d'argent pour tenter de sauver le gland brillant.

Draco rendit le questionnaire et retourna s'asseoir, sortant le texte de son sac et passant au chapitre qu'il était censé commencer à lire. Les mots se brouillent alors qu'il fixe la page d'un air absent, ne se sentant pas prêt à lire ce chapitre ennuyeux alors qu'il a d'autres choses à penser.

Regardant fixement le mur, il manqua de peu la boule de papier qui rebondit sur son bureau avant de tendre lentement la main et de l'arrêter. Jetant un coup d'œil aux Gryffondors, il remarqua qu'ils étaient tous en train de gribouiller, l'air complètement innocent, alors qu'ils essayaient de terminer leur devoir. Dépliant la balle, ses yeux s'assombrissent en voyant les mots inscrits sur le papier. Pendant un moment, il allait y mettre le feu au milieu de la classe, mais il s'est rappelé où il était. Il ramassa sa plume oubliée, la fit tourner distraitement entre ses doigts avant de sourire joyeusement et de gratter quelques mots de choix sous ceux déjà écrits. Grâce à un sort rapide, le papier se replia sur lui-même et s'envola en direction des Gryffondors. S'asseyant en arrière, il regarda Weasley attraper la balle et l'ouvrir, la bouche ouverte devant les mots que Draco avait soigneusement écrits. Draco a regardé la bouche de Weasley s'ouvrir et se fermer, son visage devenant rouge vif avant de plier précipitamment le papier et de le mettre dans la poche de sa robe. En ricanant pour lui-même, il ignora les questions de Harry et reporta son attention sur le livre qu'il était censé lire.

Les Serpentards étaient chahuteurs pour la première fois depuis que Harry était arrivé dans la maison. Des bouteilles d'un liquide douteux circulaient dans la pièce tandis que de nombreux jeux s'y déroulaient. Draco se reposait dans un grand fauteuil à dossier latéral devant le feu, Blaise en face de lui contemplant l'échiquier posé entre eux. Harry trouvait qu'il avait l'air d'un prince, dominant le reste de sa maison. Son regard balayait continuellement la salle commune, s'arrêtant à différents endroits pour regarder ses camarades jouer et boire. Harry ferma ses yeux émeraude, laissant le feu derrière lui envoyer des doigts chauds le long de sa colonne vertébrale. Nox se reposait à contrecœur à côté de lui, profitant également de la chaleur offerte par les flammes. Les yeux de Harry parcouraient la pièce, s'arrêtant sur Grabbe et Goyle qui tentaient de jouer au Twister avec plusieurs autres Serpentards. Baillant, il se laissa tomber en arrière et s'étira complètement avant de poser une patte contre le tibia de Drago.

C'est sympa. dit Harry à Drago. La maison Gryffondor est toujours bruyante, mais pas comme ça. C'est un autre type de bruit, plus insouciant et joyeux.

Beaucoup d'entre nous n'ont pas l'occasion de rire et de jouer à la maison, alors nous devons en profiter et nous amuser tant que nous le pouvons. Dieu seul sait ce qui se passera lorsque nous rentrerons à la maison pour Noël. Nous avons eu plus d'ennuis en une semaine que je n'en ai eu ces dernières années réunies. murmura Draco, les yeux dansant sur les pièces d'échecs avant de déplacer soigneusement un pion dans le but de contrecarrer Blaise.

J'ai remarqué. Je dois dire que votre maison a l'une des meilleures relations que j'ai jamais vues. Je veux dire que toutes les maisons sont divisées d'une certaine manière, par les années et le sexe, mais tout le monde dans votre maison a été forcé d'interagir par instinct de conservation, ce qui n'a fait que renforcer l'unité de votre maison. Je suppose que les Gryffondors ont un but en plus d'être courageux et loyaux, nous gardons toutes les autres maisons sur leurs gardes.

Je n'y avais jamais pensé de cette façon. Draco se demandait, en se mordillant la lèvre inférieure pensivement, avant de murmurer. C'est aussi la dernière fois que je te rappelle que tu n'es pas un Gryffondor, tu es un Serpentard.

Je vais essayer de m'en souvenir. Que pense-tu qu'il va se passer quand je serai enfin connu comme Harry Potter ?

Je ne sais pas et je m'en fiche complètement. Personne ne te prendra à moi et c'est tout. Secouant la tête, Harry se laissa aller à ses pensées. Il était tellement plongé dans ses pensées qu'il manqua de peu le léger coup frappé à l'entrée de la salle commune des Serpentards. La pièce devint parfaitement silencieuse et tous les regards se tournèrent vers la porte. En général, les gens ne frappaient pas à la porte des Serpentards ; ils étaient assez intelligents pour éviter les cachots, sauf s'ils devaient assister à des séances de potions. Les yeux quittèrent la porte pour regarder Blaise et Drago d'un air interrogateur, les leaders reconnus de Serpentard se regardèrent avant de hocher la tête en signe d'accord silencieux.

"Toi", le doigt de Drago désignant un troisième année, "ouvre la porte". Des baguettes glissèrent des différents fourreaux dans les mains des Serpentards qui se préparaient à ce qui se trouvait derrière la porte.