VIII

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

         Puis les jours étaient passés comme la date butoir se rapprochait. Il ne lui restait qu'une semaine de vacances ici. Sept pauvres jours où ses moments avec Bambi seraient réduits avant d'être brutalement arrêtés, et ça, ça l'avait maintenu éveillé la nuit durant. Il avait été le premier à se lever, à s'asseoir à la table de jardin en fer, seul. Il fixait le vide, il ne mangeait même pas le bol de céréales qu'il s'était préparé.
    Depuis sa dispute avec Heeseung, Jungwon s'était considérablement éloigné des garçons. Il n'avait pas grande envie de leur parler, de revoir Heeseung dans l'immédiat, il n'avait pas le désir qu'ils s'expliquent ou qu'il s'excuse.
    En rentrant l'autre jour, après avoir passé la nuit dehors, son père l'avait toisé comme s'il savait. Or il n'avait rien dit, il l'avait à peine salué en lui demandant comment il allait avant de revenir à son journal. Sa mère n'était pas présente dans la maisonnée et il n'avait pas eu à subir les centaines de questions inquiètes sur son état, sa decouchette sans prévenir. Jungwon était rentré, c'était le principal, non ? Il avait dix-sept ans après tout, ce n'était plus un enfant et il n'était pas si déraisonnable que cela. Il avait quand même passé sa journée à dormir comme s'il n'avait pas fermé l'œil depuis des jours. L'appétit qui s'en était suivi lorsqu'il avait été appelé pour le dîner avait été considérable, il s'était mangé l'équivalent de presque deux saladiers de macédoine et sa mère l'avait regardé comme si elle ne le reconnaissait pas. Il n'avait pas caché toute la vérité. Il s'était justifié d'une dispute avec Heeseung, à propos d'une broutille, et qu'il avait fait du vélo toute la nuit parce qu'il n'avait pas trouvé le sommeil.
    Puis les jours qui avaient suivi, il passait ses après-midi entière avec Bambi. Ils s'étaient même baignés presque dangereusement dans la rivière, cependant aucun des trois autres garçons ne les avait vu. Ils s'étaient gentiment chamaillés dans l'eau, ils avaient ri et discuter encore et encore. Bambi n'avait pas besoin d'utiliser des mots, ses oreilles et ses yeux parlaient pour lui. Jungwon portait une attention particulière à son regard. Il était toujours attentif, brillant et intense, il le rendait tout chose s'il s'y focalisait trop longtemps. Tout était précieux chez lui, jusqu'à la couleur rosé de ses joues, celle des peintures célèbres dont le pâle du violet rendait plus délicat les coups donnés à la toile.
    Jungwon s'était laissé à le dessiner de nombreuses fois, sous la compagnie rassurante des étoiles. Les croquis étaient réussis et il était fier de son travail.
    Sa mère venait de descendre, elle s'était fait couler un café parfumé avant de le rejoindre dehors. Elle l'avait salué de son surnom habituel avant de s'asseoir sur la chaise en face de la sienne. Néanmoins, Jungwon n'avait pas plus bougé que précédemment : les doigts liés sur ses cuisses, les coudes solidement posés sur les accoudoirs, il regardait sa mère se délecter des premiers rayons chauds qui filtraient à travers les arbres.

- Hum; soupira-t-elle, la tasse dans les mains; ce que ça va me manquer le sud.

    Jungwon se pinca les lèvres avant d'acquiescer. Oui, ça allait lui manquer aussi. Il ne voulait pas reprendre les cours, ni retrouver ses anciens camarades qui lui laisserait un goût fade en bouche.

- Je suis contente que tu t'y plaises cette année; continuait-elle, les paupières toujours fermées en direction du soleil.

    Il était vrai qu'auparavant, il n'y avait pas de copains de son âge, ou alors ils partaient trop rapidement pour se lier d'amitié avec eux. Il restait principalement dans le jardin à lire et dessiner pour passer le temps. Les réunions entre adultes n'étaient pas ce qu'il préférait avant, et il les évitait au maximum.

- On s'était dit, avec ton père, que tu ne devrais pas revenir l'année prochaine.

    Son cœur s'était drastiquement arrêté dans sa poitrine à ses mots. Il la regardait avec douleur. Il ne reviendrait pas ?

- Tu vas avoir ton diplôme et on a parlé du fait que tu devrais commencer à travailler pour tes études. Ça serait bien que tu gag...

    Mais Jungwon avait bondi de sa chaise pour filer en direction de la cuisine, sans prendre son bol de céréales. Il ne voulait pas en entendre plus.

- Mon ange; l'appelait doucement sa mère.

    Elle n'élevait que très rarement la voix sur lui. Mais Jungwon l'ignora et sortie de la maison. Il avait récupéré son vélo, deux jours après son accident, et il monta dessus pour se précipiter jusqu'à la forêt. Il pédalait jusqu'à ce que ses cuisses ne brûlent, que ses doigts ne craquent d'avoir trop serré le guidon, que son coccyx finisse par le lancer. Il abandonna son véhicule de fer dans la terre avant de s'accroupir près de la rivière, afin de s'asperger le visage d'eau froide. Il en avait besoin.
    Ces jours-ci, il était à fleur de peau, et la moindre contrariété dans sa routine actuelle le mettait dans un état qu'il ne se connaissait pas.
    Il se frotta le visage sans douceur avant de jeter l'excédent dans la terre, il plaqua par la suite ses cheveux en arrière afin de ne pas être dérangé par s sa tignasse détachée aujourd'hui. Il prit une grande inspiration en faisant rouler sa nuque avant d'enlever son teeshirt, la chaleur lui semblait soudain insoutenable. Il le jetta sans ménagement sur sa roue avant de se plonger dans l'eau glaciale qui ne le fit même pas râler. Il était d'humeur à se rafraîchir les idées avant de ronchonner de frustration. Étant de toute façon seul ce matin, il se laissa flotter dans le liquide statique qui soutenait un minimum son poids, fermant les yeux pour ressentir chaque petite vaguelette rencontrant son corps, chaque sensation qui lui permettait de se détendre. Il appréciait ce silence sourd dans ses oreilles, dû à l'eau accumulée et la profondeur moindre. Il prit de grandes inspirations pour faire cesser ses maux dû à son manque de nourriture et d'hydratation avant son sport soudain.
    Jungwon voulait revenir, maintenant qu'il avait une raison d'apprécier son temps ici, il ne voulait pas se dire que c'était la dernière fois. Pas maintenant, pas cette année.
    Son esprit était embourbé de pensées qu'il aurait aimé taire de lui-même, mais ce n'était pas lui qui fit cesser tout ça. Un petit courant s'échouant contre son épaule lui indiquait qu'il n'était plus seul. Peu importait que ce soit ses amis, ils n'auraient pas l'intention de lui faire la blague de le mouiller, il était trop tôt de toute façon. Un frôlement passa sur son front, laissant une fine traînée d'eau sur son passage, puis son sourcil, le deuxième. Jungwon avait ouvert les yeux quand la caresse passa sur l'arête de son nez. Il tomba sur le magnifique visage du cerf qui le détaillai en ayant stoppé son geste.

- Continue; lui demandait-il.

    Jungwon referma les yeux avant de venir chercher son contact sous l'eau. Il avait attrapé sa cuisse pour s'assurer ne pas rêver avant de savourer le pouvoir qu'il avait sur son esprit à cet instant. Bambi faisait découvrir son visage lentement à des goutelettes d'eau. Pommettes, mâchoire, arc de cupidon, il vint même embrasser subtilement ses paupières fermées comme dans l'attention de l'apaiser un peu plus. Puis il passa à la naissance de ses cheveux, sur chacune de ses tempes, sur les coins de ses narines, sur ses arc sourcilier, il n'oubliait que peu d'endroits. Or tout était délicat et délicieux à apprécier.
    Après avoir parcouru presque tout son faciès, Bambi s'arrêta et Jungwon ouvrit les yeux sur sa bouille d'ange. Ses oreilles étaient bien droite, comme chaque fois qu'il lui donnait toute son attention, ses joues étaient plus rosies qu'à la normale, ou alors était-ce le contre-jour qui marquait ses pommettes, ses yeux, son nez, sa bouche.

- Merci; souffla Jungwon en se relevant de sa flottaison; j'en avais besoin.

    Bambi lui demanda pourquoi, penchant très légèrement la tête sur le côté.

- Ne t'inquiète pas, rien de très grave.

    Pourtant, c'était bien ses mots mais son étreinte juste après contrastait avec son intention d'oublier ce qui le tracassait. Jungwon avait du mal à se dire qu'il ne reviendrait sans doute pas lorsqu'il regardait son visage. Il avait l'impression de le trahir s'il lui disait.
    Bambi enroula ses bras autour de sa taille pour lui rendre son attention, posant son menton sur son trapèze en reposant son oreille contre la sienne. Jungwon avait l'impression de sentir son ventre chauffé comme après être trop longtemps resté au sol, ou alors était-ce Bambi qui rendait l'eau glaciale supportable voir agréable ?
    Ils restèrent un moment comme cela, profitant de la tendresse de l'autre, de leurs palpitants mêlant leurs rythmes et leurs doigts sentirent leur présence. C'était tout ce dont il avait besoin à cet instant.
    Ce fut Jungwon qui rompit quelque peu le câlin parce qu'il voulait voir son visage, comme s'il ne l'avait pas assez vu, pas assez détaillé, pas assez appris. Ils ne se lâchèrent pas, ni du regard ni du contact physique. Le temps semblait s'être arrêté. Et si seulement.

- Bambi...

    Ses oreilles, précédemment descendues du moment doux et calmes, se redressèrent pour l'écouter. D'un élan d'emois, Jungwon apporta ses mains à son visage, moulant sa mâchoire comme si elle avait été dessinée pour tenir dans ses paumes à lui.

- Je ne veux pas partir...

    Le cerf fronça vivement les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire.

- Mes vacances touchent à leur fin, et..; sa voix s'éteignît en voyant le visage de son ami se décomposer; je suis désolé. Je n'ai pas vu le temps passer, je n'arrive pas à me résoudre à me dire que je m'en irais la semaine prochaine.

    Bambi le regardait comme s'il lui annonçait être atteint d'un cancer en phase terminale et qu'il allait mourrir dans les jours à venir. Il avait senti ses mains se détacher derrière son dos.

- Il n'y a pas d'école ici et je n'ai pas encore mon diplôme; se justifiait-il; je...

    Bambi resta muet, comme à son habitude, et Jungwon ne sut plus quoi dire. Il avait le cœur meurtri de lui annoncer cela et de se dire qu'ils ne se reverraient pas.
    Un pouce passa sur son cerne, délicatement, et c'est à cet instant que Jungwon se rendit compte qu'il pleurait.

- Je pleure ?; Bambi le regardait avec tendresse; ce que je suis ridicule.

    Mais il ne réagit pas, venant seulement le prendre à nouveau dans ses bras. Et Jungwon s'y blottit comme s'il était dans les bras les plus réconfortants du monde, de son monde.







[PAS RELU]

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro