Chapitre 10

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La femme regardait maintenant Marie-Louise, celle-ci ne savait que dire. Alexandre continua donc dans sa lancée, gardant un minimum de proximité avec l'inconnue afin de la soudoyer comme il en avait tant l'habitude.

- La robe qu’elle porte doit forcément coûter une fortune, murmura-t-il en détaillant à son tour la jolie tenue.

- C’est vrai ça… argua la femme en regardant chaque parcelle du tissus. 

- Ce doit être une robe française. Une beau tissus, si tu veux mon avis.

- Très bien, je vous la prends, fit-elle en posant sa chope sur la table et en regardant le pirate droit dans les yeux.

- Doucement, répondît l’homme la coupant dans son élan. Il va nous falloir quelque chose pour l’habiller avant cela. 

- Quoi donc ? 

- Et si, vous faisiez un échange ? Sa robe, contre tes habits. Qu’en dis-tu ? 

L’inconnue était en pleine réflexion tandis que la noble regardait la scène se dérouler sous ses yeux. Il avait visiblement pour but d’échanger les vêtements de deux. Il n'y avait rien à payer. Ils finissaient donc tous gagnants. Mais l’idée de porter la les habits d’une étrangère, sales qui plus est, n’était pas très agréable pour Marie. Pourtant elle se résigna de dire quoi que ce soit, il lui fallait quelque chose à porter et seul Alexandre était en pouvoir de l’aider. Elle devait donc se maintenir à ses méthodes, même si l’idée même de porter ces choses sales la répugnait… 

- Ce n’est pas réellement arrangeant… murmura la femme en scrutant encore la robe que portait Marie. 

Mais Alexandre commençait à s’impatienter. Elle devait prendre une décision et la réponse devra être oui.

- Aller... Qu’est-ce donc de porter, pendant quelques heures, cette robe puisqu’après tu en seras grassement payée ? Prends cela plutôt comme un avantage, fit-il en chuchotant encore plus près de son oreille comme pour l’inciter à l’écouter. Il est rare pour des personnes comme nous, pauvres, de porter une tenue aussi splendide. Un honneur. 

L’inconnue réfléchissait encore et Alexandre continua. Rapprochant ses lèvres de l’oreille de la femme, il chuchota.

- Tu ne vas tout de même pas refuser pour si peu ?

- J’accepte !

- Parfait ! ajouta le pirate d’un air triomphant, un grand sourire sur le visage. 

Après tout il avait réussi à convaincre cette inconnue d’échanger leur tenue. Mais ce n’était pas vraiment le point qui l’intéressait le plus pour le moment. Il y avait un léger détail que Marie n’avait pas prit en compte et dont il comptait bien profiter tel l'horrible forban qu’il était. 

L’homme se leva doucement et s’approcha de Marie-Louise. Plongeant son regard brun dans les pupilles océans de la jeune, elle ne savait que penser et il le voyait.

- Déshabille toi et échange, continua l’homme.

Les sourcils de joli cœur s’étaient froncés à l’entente de cette phrase, elle n’avait visiblement pas du tout appréciée. Mais Alexandre se fichait guère de ses caprices de noble. 

Marie était à la fois surprise mais déstabilisée. Il lui avait donné l’ordre de se changer ici ? Au milieu de tout ces gens ? Sans même être caché ? Il était hors de question qu’elle le fasse, quitte à rester en robe.

- Me déshabiller ? demanda-t-elle comme si elle voulait se convaincre qu’elle avait mal entendu.

- Oui, c’est plus pratique si tu veux enfiler autre chose, lui chuchota-t-il à l’oreille.

Il avait rapproché son visage de celui de la noble, pour qu’elle puisse l’entendre sans qu’il n’ait à crier et s’user la voix inutilement. 

Le souffle de l’homme venait caresser la joue de Marie, son cœur loupa un battement en voyant ce peu de proximité présent entre eux. Elle avait presque arrêté de respirer tellement ce geste l’avait surprise, bien plus que l’idée qu’il venait de proposer. Pourtant, lorsqu’il décala légèrement son visage pour que leur yeux se croisent, elle ne quitta pas son regard et reprit ses esprits pour se défendre. 

- Je ne suis pas stupide. Mais devant tous ces gens ? 

- Pas le choix joli cœur, sourit-il de plus belle. 

Ses yeux encore dans ceux du capitaine, elle se perdait peu à peu dans ses nombreuses réflexions. Mais une réponse restait tout de même évidente pour elle : il était hors de question qu’elle se déshabille face à des inconnus. Surtout si c’était en plein milieu de la taverne où les yeux ne manqueraient pas d'observer le spectacle. En revanche, Marie avait besoin de cette tenue. 

Avant même qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit, l’inconnue s’interposa entre eux, coupant le cordage invisible lié par leur regard. Il était étrange cette façon dont Marie arrivait à se noyer et se perdre dans les yeux du capitaine. Tout son monde paraissait disparaître quand elle plongeait dans les abysses du regard foncé d'Alexandre. Des yeux qui pouvaient paraître très froid, mais aussi devenir une source de chaleur sans fin, venant réchauffer de façon étrange le cœur de la noble.

Elle papillonna des yeux pour se reprendre et regarder maintenant l'inconnue.

- Il y a une salle à l’arrière où ils y mettent leur stocks, il n’y aura personne. Mais cette robe est à moi, argua la femme.

- Alors allons-y, répondît la noble en soutenant le regard. 

Les trois entrèrent donc dans la fameuse pièce et elle était, au grand bonheur de Marie, bien vide. Seulement allumée par quelques fanaux ci et là, elle possédait une teinte sombre et orangée. Le plafond était entièrement fait de bois où certains piliers venaient s'y encrer pour soutenir le plafond et l'étage supérieur. Les murs porteurs possédaient des pierres grises et froides, contrastant bien avec la chaleur boisée. Elle fut d'autant plus soulagée de voir que cette salle de stockage était remplie de caisses et tonneaux ; de bonnes cachettes s'il le fallait.

Au moment où la jeune comptait enlever sa tenue pour enfin la donner à l’inconnue, une silhouette qu’elle ne connaissait que trop bien la dérangea.

- Que faites-vous là ? demanda-t-elle en se tournant vers l’homme. 

- Bah quoi ? J’allais tout de même pas rater ça, se défendit Alexandre ne comprenant presque pas pourquoi elle posait la question. 

Il n’avait pas saisit totalement ce qui dérangeait joli cœur. Il trouvait ça pourtant très agréable à regarder. 

- Quoi ? fit-elle offusquée. Je vous interdis de me regarder.

- Alors allez plus loin.

- Très bien. 

Marie s’éloigna donc d’eux, se cachant derrière deux tonneaux. L’homme venait visiblement de l’énerver. Le visage légèrement crispé, elle passa outre de ce détail pour commencer ce pour quoi elle était venue. Elle détacha au mieux sa tenue, qui finit par tomber au sol. Il ne lui restait plus qu’à retirer le corset et cette autre robe bien plus légère qu’elle portait dessous. 

Marie plaça ses mains dans son dos afin d'y détacher correctement son corset. Mais même après plusieurs essais, rien n’était concluant. Il était difficile pour elle de l’admettre : elle ne savait pas le détacher seule, étant donné qu’elle avait toujours eu des domestiques pour l’aider dans cette tâche. 

- Vous en prenez du temps, cria l’inconnue déjà prête à donner ses affaires.

- J’en suis désolé… c’est juste que… 

- C’est juste que ? la coupa-t-il la tête dépassant d’un des tonneaux derrière lesquels elle s’était cachée. 

Marie eut un sursaut se tournant donc vers lui, surprise de le voir. Il s’était rapproché, les bras croisés, un air interrogateur sur le visage. Alexandre se demandait sûrement pourquoi elle était encore habillée. En réalité lhomme avait prit plaisir à regarder l'inconnue faire de même. Mais alors qu'ils attendaient tous deux la venue de la noble, elle n'en fit rien restant derrière ces caisses. Le capitaine avait donc décidé d'aller voir qu'il se passait, profitant donc du spectacle. Pourtant, il ne fut pas complètement convaincue lorsqu'elle ne finit pas le travail.

- Que faites-vous ? ajouta la noble en le regardant un air étrange sur le visage. 

- Et vous alors, vous êtes encore habillée à ce que je vois. 

Elle eut un râle silencieux, énervée une seconde fois qu’il se soit rapproché d’elle sans rien dire. Le pire étant qu'elle ne l'avait guère entendu venir. Il l'avait donc regardé faire dans un silence absolu ?

- Oh, continua-t-il comme s'il venait de comprendre ce qui tracassait la jeune. Vous n’y arrivez peut-être pas seule ? 

- C’est juste le corset… assuma-t-elle en se tournant de sorte à cacher son visage honteuse.

Elle était bien obligée de l’admettre, il avait raison. Durant toute sa vie on lui avait apprit à ne rien faire par elle seule, même s’habiller était une tâche qu’elle faisait accompagné. Marie n’avait en aucun cas envie de croiser le regard sûrement moqueur de l’homme, lui qui aimait tant se moquer des nobles sur ce point.

En revanche de son côté, Alexandre vit cette petite femme habillée très légèrement laissant des formes qu’il n’avait encore jamais vu d’elle ressortir. Comme ses chevilles ou même le début de son dos, ses épaules  découvertes, ses cheveux tombant en une tresse décoiffée… Le capitaine reprit vite ses esprits se concentrant sur le visage retourné de joli cœur.

- Vous avez peut-être besoin d’aide ? demanda-t-il sérieusement, étrangement, sans aucune arrière pensée à son égard. 

Et le voilà qui recommençait. Il continuait malgré lui à aider cette noble. Pourquoi se comportait-il aussi gentiment avec elle ? Il avait pourtant déjà eu affaire à tellement de femmes, chacune d’entre elles le laissaient indifférents. Évidemment qu’il en était intéressé mais vite lassé au bout d’une nuit ou deux. En revanche, c’était complètement différent pour ce qui était de joli cœur. L’avait-elle ensorcelé d’un simple regard ? De son doux regard océan ?

Marie prit quelques secondes avant d’acquiescer. Elle n’avait pas d’autre choix que d’accepter l’offre du capitaine. Elle soupira pourtant longuement, se détestant d’être aussi faible, mais que pouvait-elle en dire ? C’était son éducation qu’il l’avait obligé à être comme cela. Elle regardait donc le sol, dégageant ses cheveux de son dos. Elle laissa le champ libre à Alexandre. 

L’homme se mit à sourire, encore une fois il n’avait aucun réel contrôle sur celui-ci. Il prit donc les deux petites cordelettes, il les démêla et desserra doucement le corset de la jeune. Joli cœur eut même un frisson quand elle avait senti la main du capitaine trop près de sa peau, ce qui avait offert un ricanement de l’homme. 

- C’est ça d’avoir trop l’habitude qu’on vous fasse tout, commença-t-il toujours concentré sur sa tâche. Vous ne savez donc rien faire.

- Portez un corset et vous m’en direz tant, râla-t-elle sans hausser la voix. 

Elle l’entendait rire dans son dos comme seule réponse. Malgré tout ce qu'il lui faisait vivre, elle arrivait de moins en moins à le détester. Son rire était agréable à ses oreilles... elle n'en revenait pas et espérait que ce moment se finisse au plus vite. Marie avait l’impression que les minutes devenaient des heures. Le temps passait bien lentement puis sans crier gare, le corset tomba au sol, un bruit qui réveilla la noble de ses pensées. Ne portant plus qu’une légère robe blanche sur elle, l’échange allait pouvoir commencer. 

-  Et voici joli cœur.

- Merci, répondît Marie sans se retourner.

Alexandre avait beau avoir fini sa “tâche”, il n’en avait pas terminé avec elle. Il approcha donc doucement son visage de la jeune, plaçant sa tête à côté d’elle, sa bouche juste à quelques centimètres de son oreille. 

- Je pourrais toujours recommencer si l’envie vous tente, lui chuchota-t-il dans l’espoir d’avoir une réaction digne de ce nom de la part de joli cœur. 

La femme tourna vivement la tête. Leurs deux visages près l’un de l’autre, leurs yeux se fixèrent. Marie ne savait trop comment réagir à ça, elle était surprise mais à la fois un sentiment qu’elle ne connaissait guère s’installa en son estomac. Ce sentiment venait la déranger, elle l’écarta alors aussi vite qu’elle le put.

- Rah allez-vous en ! fit-elle sans s’écarter de lui, gardant cette proximité entre leur deux visages.

Il ne se passa pourtant rien. Ils continuaient de se fixer, un sourire vint décorer les lèvres du capitaine. Mais encore, le destin décida de déranger une nouvelle fois leur calme agréable.

L’inconnue s’était avancée vers eux, impatiente. Celle-ci avait le corps nu, tenant entre ses bras les habits qu’elle avait ôté depuis quelques minutes maintenant. On pouvait y voir la chemise abîmée et tachée par le temps, le pantalon brun posé en dessous. Les bottes se trouvaient au sol, accompagnée de quelques ceintures et du corset de cuir marron foncé. Celui-ci devait probablement être plus agréable que ce que Marie avait l'habitude de porter sous ses robes. 

Alexandre avait pour but de rester et d'attendre la fin du spectacle. Mais il savait pertinemment que s'il le faisait, joli cœur n'enlèverait rien. Il s’était donc placé à l’écart, mais pas trop tout de même, s’étant contenté de rester devant les tonneaux où la noble était cachée. Il avait le dos tourné, la tête dépassant des conteneurs, laissant voir son grand chapeau à la plume rouge.

Marie fit donc lentement glisser sa tunique blanche, laissant toute sa peau à découvert, un frisson la parcouru. Elle enfila au plus vite les affaires que lui avait donné l’inconnue. Commençant par la chemise blanc jaunâtre, au pantalon brun, elle finit par enfiler les bottes, le corset et toutes les ceintures qui s'étaient emmêlées sur sa taille. 

Une sensation agréable vint lui parcourir tout le corps. Elle se sentait revivre, cette tenue était parfaite ! La noble, par la suite, assosta l’inconnue pour enfiler la belle robe. Et surtout l’aida à mettre cet odieux corset. Une fois terminé Marie sortie de sa cachette pour se montrer au capitaine.

Celui-ci n’avait aucune réaction et détailla le corps, moulé par les habits, de joli cœur. En réalité il n’avait pas loupé tout le “spectacle”. Il avait légèrement tourné la tête mais avait aperçu la noble vêtu seulement de la chemise. Ses jambes étaient découvertes, ses pieds nus et ses cheveux décoiffés par le passage de l’habit blanc. La chemise tombant en dessous de sa taille, celle-ci était légèrement grande pour elle. Pourtant il avait fait en sorte de trouver une femme à la même morphologie que joli cœur, ou du moins presque. Mais il était vrai que l'inconnue - debout - était plus grande qu'il ne le pensait. 

Peu lui importait, la personne qui se trouvait face à lui n’avait plus cet air idiot que portaient les nobles. Elle avait l’air d’une pirate. Et il aimait ça, ce qui lui valu un sourire en coin. 

À la suite de cela, les deux partirent de la salle des stocks dans le but de rejoindre Rick qui les attendait. Depuis quelques bonnes minutes d’ailleurs, peut-être même une demie heure ? 

- Oh Marie ! fit le boiteux en la voyant arriver. Celà te change ! 

Alexandre la regardait du coin de l’œil, il était vrai que cette tenue lui allait à ravir. Mais si elle voulait ressembler à un vrai pirate, il lui faudrait avoir l’air plus sûre d’elle, pensa-t-il en s’asseyant autour de la table devant sa chope. Marie fit de même se mettant près de Rick, à sa gauche, mais face à Alexandre.

- Quel est votre but principal ? demanda-t-elle. 

Il était vrai qu’elle ne connaissait toujours pas la raison de leur venue sur cette île. 

- Simple, commença Alexandre en buvant de bonne gorgée de rhum. Un cap joli cœur.

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