Chapitre 20

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Alexandre s’était mis à courir dans la forêt, d’une vitesse fulgurante dont il ne se pensait même pas capable. Les lieux se faisaient peu à peu recouvrir par l’obscurité. Un peu plus tôt sur le Red Edan, le capitaine écarlate avait réfléchi à ce qu’il allait faire. Son maître d’équipage avait raison, Powell avait raison. Il ne devait plus fuir. 

Le pirate s’était donc mis en tête d’aller chercher joli cœur seul, pour ne pas mettre en danger son équipage. Car il avait lui-même eu le culot d’abandonner cette femme face à ces indigènes. Alexandre s’était donc retrouvé à courir seul dans le noir afin d’aller la chercher, alors que tout se montait contre lui. Il ne connaissait ni l’endroit, ni combien ils étaient contre lui, ni s'il allait vraiment voir joli cœur et dans quel état... Il en avait été détruit, s’étant rendu compte de l’importance qu’elle devenait pour lui. Il avait peur, trop peur. Tellement peur qu’il ne réfléchissait même plus à ses gestes. Il le faisait. Et c’était tout. 

Lorsqu’il regarda l’horizon, une grande fumée grisâtre s’élançait dans le ciel. Alexandre était plus que chanceux. Sans même passer plus de temps à scruter cette entendue grise, le pirate s’élança de plus belle vers ce feu. Ses muscles lui faisaient mal, son souffle commençait à devenir de plus en plus accéléré mais il ne s’en préoccupa guère arrivant bientôt sur les lieux. 

Lorsqu’il y fut enfin, il vit son joli cœur les yeux fermés et la tête baissée sur le côté. Un des indigènes pointait son horrible arme sur elle, près à la tuer à tout moment. Par simple réflexe, Alexandre prit un cailloux trouvé près de lui au sol et le lança habilement de tout ses forces vers la main armée. L’inconnu surpris et touché lâcha son arme, il tourna par la suite la tête vers le pirate en quête de compréhension. 

- Bonsoir chers amis, commença-t-il en croisant les bras. J’espère que je ne dérange pas ?

Il avait maintenant attiré tout l’attention sur lui, même celle de joli cœur. Il senti les yeux bleu océan le regarder suivit par des larmes d’espoir. Elle avait eu peur. Très peur. Et il s’en voulait. Tellement qu'il était dorénavant prêt à tout pour la ramener saine et sauve sur l'Edan.

Le pirate écarlate s’élança le sabre en main vers ces “monstres” cannibales. Le groupe avait en effet pour but de se faire un bon noble en guise de repas. Tandis qu’Alexandre se battait de toutes ses forces contre trois d’entre eux - bientôt aidés par des renforts - la jeune femme essayait de bouger. Il lui fallait quitter cet endroit au plus vite. Malheureusement pour elle, le costaud reprit vite son arme. Ik était hors de question qu’il perde son repas. 

La noble força de toutes ses forces sur chacun de ses muscles afin de bouger et surtout fuir. Mais sans grand succès. Son cœur tambourinait en elle violemment. Par réflexe, elle reporta son regard sur son ennemi qui lui asséna un coup dont elle n’était pas préparée. Elle évita le coup fatal en s’écartant au mieux, les poignets et chevilles toujours liés. En revanche, l’arme toucha tout de même ses côtes coupant sa peau et faisant glisser ce liquide rouge et chaud sur son corps et sa chemise blanche. Une douleur horrible s’installa en elle lui offrant une grimace.

Alexandre en difficulté numérique rangea son arme à sa ceinture. Il leur fallait fuir. En seulement quelques secondes, il esquiva au mieux les attaquants tout en s’approchant de la noble. Habilement, il la posa sur son épaule et commença à sprinter vers l’extérieur du village. Ses jambes bougeaient particulièrement vite, son souffle s’accéléra. Il allait les sauver tous les deux. 

Après plusieurs minutes à courir cherchant à fuir ce peuple cannibale qui les avait prit pour cible, ils arrivèrent enfin sur la plage. Mais sa course commençait à devenir difficile. Il était ralenti par ses pas qui s’enfonçaient dans le sol, ses muscles lui faisaient mal et ses poumons comme sa gorge commençaient à le brûler de l’intérieur. 

Alexandre s’approcha tout de même de la chaloupe qu’il avait laissé. Il lâcha Marie qui s’écrasa sur le petit bateau et le mit au plus vite dans l’eau voyant les torches ennemis se rapprocher dangereusement. Il prit les pagaies et rama de toutes ses forces pour s’éloigner de la place en direction du Red Edan

Marie souffrait en silence pendant ce laps de temps. Mais son corps était douloureux depuis tellement longtemps, qu’elle avait fini par s’en habituer. Le silence prit la chaloupe tandis qu’ils se rapprochaient peu à peu du bâtiment aux voiles rouges. 

Ils montèrent ensuite sur le pont du navire. Alexandre portait encore Marie n’ayant pas prit le temps de couper ses liens qui l’entravaient avant cela. Puis une fois en haut, l’homme reprit son souffle tout en détachant la noble avec son sabre. Ils y étaient enfin. Le pirate écarlate était soulagé. 

Marie quant à elle, se releva doucement. Elle egardait le visage de chaque matelot qui les entourait. Malgré tout ce qu’elle voulait se dire, elle était heureuse de les revoir. En revanche, leur visages n’avaient rien de joyeux. Non. Ils étaient… inquiets ?

Mais elle ne s’en préoccupa pas plus, se concentrant sur le capitaine qui avait le dos tourné vers elle. Les mains sur les genoux, la tête penchée, l’homme reprenait son souffle. Un léger sourire vint se former sur ses lèvres. 

- Merci de m’avoir sauvé, intervient-elle la voix tremblante mais un visage où un beau sourire s’affichait. 

Alexandre se tourna vers son joli cœur. Mais sa joie s’effaça lorsqu’il aperçu le teint bien trop pâle de la femme. Joli cœur avec le visage bien plus blanc que dans ses souvenirs. Il s’approcha d’elle voulant vérifier son état, un pli s’était formé sur son front. Mais sans même crier gare, Marie s’effondra face à lui. Un réflexe de l’homme la rattrapa avant qu’elle n’ait pu se prendre le sol en plein visage. 

À son touché, il senti une chaleur bien anormal émaner d’elle et lorsqu’il la tourna pour la mettre dos au sol, l’homme remarqua sa main rouge sang. Elle était blessée. Il ne l’avait pas vu. De suite son cœur fit un vol plané.

- Appelez le médecin ! Vite ! cria-t-il en gardant la tête de Marie entre ses grandes mains. 

Elle était bouillante. Elle tremblait. Alors pourquoi avait-elle sourit de la sorte en le remerciant ? 

- Je suis ici capitaine ! répliqua Scott en courant vers eux. 

Le chirurgien du bâtiment se positionna près de la blessé pour vérifier son état. Le pirate écarlate le regardait inquiet, avant de reposer ses yeux bruns vers la noble. 

Sous les ordres du médecin de bord, ils l’emmenèrent dans la cabine du capitaine. Ils la posèrent par la suite sur le lit du capitaine où Scott vérifia plusieurs fois la température de la femme. Un matelot apporta par la suite le matériel nécessaire du médecin. Puis les deux hommes s’enfermèrent ensemble dans la cabine, laissant l’équipage inquiet sur le pont. Ils attendaient que l’un deux sortent. Mais pour combien de temps ?

Posant alors ses affaires près du lit, Scott s’agenouilla pour être à bonne hauteur et ouvrit - sans arrière pensées - la chemise de la noble. Il commença son travail, vérifiant la blessure. Après s’être désinfecté les mains à l’alcool, il toucha doucement la coupure.

- Elle n’est pas profonde, fit-il les doigts rouges par la plaie. Mais je vais devoir désinfecter. 

Le médecin regardait Alexandre d’un air sérieux. Le capitaine savait que ce ne serait pas une tâche facile. Il ne connaissait rien en médecine mais pourtant, il avait comprit parfaitement ce que voulait dire son matelot. Pour désinfecter, il leur fallait y verser un alcool fort à même la coupure. Mais la douleur dont sera prise Marie deviendra insupportable.

Le capitaine, après avoir prit un grand bol d’air, se plaça de l’autre côté du lit. Puis il posa ses mains encore tachées de sang sur les bras de la blessé dans le but d’empêcher un mouvement brusque due à la douleur. L’homme regardait le visage blafard de joli cœur. Ils se devaient de l’aider. Mais pour cela, elle devait souffrir. Rien que cette idée, qui venait de traverser son esprit, lui faisait du mal à lui aussi. Mais c’était pour son bien. 

Alexandre fit donc un signe de tête, un feu vert pour le médecin qui répondît de même. Scott ouvrit donc la bouteille d’alcool, dont l’odeur forte qui en émanait brûlait la gorge rien qu’en la sentant, et commença à verser quelques gouttes sur la coupure. Au départ tout allait bien mais le corps se mit tout de même à réagir, même inconsciente Marie se tordait de douleur. Mais la force du capitaine était là pour l’arrêter. Il serra de plus belle sur ses poignets de sorte à ce qu’elle ne fasse pas de gestes trop brusque jusqu’à blesser l’un d’eux, ou se blesser elle-même. 

Il se concentra tout de même pour ne pas lui faire de mal, Alexandre tenait fermement joli cœur mais faisait tout de même attention. Le capitaine vit le visage de la noble se crisper, des larmes venant couler sur ses joues blanches. 

Une première.

Il l’avait vu un sourire aux lèvres qui montait jusqu’à ses yeux, une colère énorme, une peur à en perdre la force… mais jamais elle ne lui avait montré sa souffrance. Un pincement au cœur s’installa en lui. Il détourna le visage de celui de la noble, se concentrant surtout sur sa tâche. 

Après plusieurs minutes, le médecin finit alors son travail par un petit tissus propre qu’il appliqua sur la blessure. Scott l’enroula délicatement autour des côtes de la jeune, son capitaine la soutenant pour lui faciliter le travail. L’homme fit un noeud et se redressa un sourire aux lèvres. Marie de son côté avait l’air bien plus paisible. 

- J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, avec du repos, elle s’en remettra, intervient Scott en rangeant ses affaires médicinales. Elle doit reprendre des forces. Appelle moi lorsqu’elle se réveillera, sourit l’homme en se levant.

- Bien, merci, répondît le capitaine en se redressant à son tour. 

Scott se mit à sourire, un doux sourire qui se voulait réconfortant. Puis il sorti de la cabine sans rien ajouter de plus en laissant le pirate écarlate seul avec Marie encore endormie. 

Ne sachant quoi faire, il se plaça derrière son bureau. Sa veste écarlate étendue sur sa chaise, il posa ses lunettes sur son nez. Puis il ouvrit son carnet et se mit à écrire avec sa plume qu’il trempa dans l’encre noire. 

Quelques heures étaient écoulées depuis, Marie se mit à bouger dans le lit. Mais fut, à sa grande surprise, prise d’une horrible douleur du côté gauche de ses côtes. La femme se remémora ce qu’il s’était produit plus tôt.

La pierre verte, l’arrivée des indigènes, l’abandon de son capitaine... puis tout le reste jusqu’à ce qu’il vienne la sauver.

Elle ouvrit ses paupières difficilement, celles-ci étant encore endormies. Puis constata qu’elle était dans une pièce familière. Et non plus dans les griffes de ces hommes effrayants assoiffés de chair humaine. Marie fixait le plafond se perdant peu à peu dans sa contemplation.

- Vous êtes enfin réveillée, intervient une voix rauque presque endormie aussi. 

Elle ne répondît rien, tournant seulement la tête vers son interlocuteur qui n’était autre qu’Alexandre. L’homme avait attendu toute la nuit, ayant dormi sur sa chaise. Une nuit des plus désagréable. Ne serait-ce par les soucis qu’il se faisait pour joli cœur mais aussi par la position inconfortable qu’il avait adopté. Il était assis ses bras et jambes croisés, un regard étrangement doux, ses yeux entourés de petites poches foncées.

Voyant qu’elle ne dirait rien, peut-être encore en manque d’énergie. Alexandre se mit à regarder son bureau. Sur la table était posé ce petit cailloux vert qu’ils avaient trouvé à la place de la carte. Lorsqu’il était parti pour chercher joli cœur des griffes de ces hommes, il l'avait trouvé sur son chemin. Sûrement qu’il était tombé des poches de la noble. Sans en connaître la raison exacte, il l’avait gardé à son tour.

- Vous l’avez donc emmené avec vous, fit-il en prenant l’objet verdâtre entre ses mains. 

Marie eut un léger mouvement, presque trop brusque car un râle s’échappa d’elle inconsciemment, tentant seulement de se redresser. L’homme se mit à sourire. Pas un de ses sourires sarcastiques, mais plutôt compatissant, ce qui calma directement la jeune.

- Ne vous inquiétez pas joli cœur, je ne le jetterais pas. Vous pouvez vous détendre, ajouta-t-il dans le but qu’elle s'apaise pour lui éviter des douleurs inutiles.

Elle acquiesça d’un petit mouvement de tête se replaçant donc sur le lit. Elle reposa sa tête contre l’oreiller délicat et agréable. Marie aimait la douce odeur qui en émanait.

- Je vais aller chercher le médecin, je reviens de ce pas. 

Elle le regarda quitter la pièce puis fermer la porte derrière lui. Elle se retrouva seule. Essayant de s’occuper au mieux la femme posa son regard sur la fenêtre derrière le bureau. De là, elle pouvait y voir l’océan accompagné de son bel horizon. Le soleil se levait petit à petit.

Puis la porte s’ouvrît, laissant apparaître le capitaine et un homme derrière lui. Au premier regard, elle put y voir une chemise jaune délavé, un pantalon et des bottes brun bois. L’inconnu portait des gants marrons et possédait une sacoche visiblement bien remplie d’antidotes et médicaments de tous genre. Ce qui était donc très sûrement le médecin dont avait parlé Alexandre.

L'inconnu se tourna vers elle, un grand sourire sur le visage et s’approcha du lit où elle était allongée. L’homme posa son sac au sol et planta son regard vert brun vers elle. 

- Bonjour, je me nomme Scott, médecin du Red Edan.

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