Chapitre 26

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Alexandre regardait son second debout face à lui. Le capitaine attendait que celui-ci parle. Il était plutôt courant qu’il vienne le voir pour faire un point, que ce soit sur l’équipage, les stocks… et très souvent, son ami chauve venait en tant que porte parole de tous. 

- Capitaine, nous avons besoin d’une pause, commença Rick.

Évidemment qu’il le savait, c’était tout le but de cet arrêt au port. Un capitaine se devait de prendre soin de son équipage. Depuis presque deux mois ils traversaient les eaux sans jamais vraiment s’arrêter sur terre. Au moment où ils avaient croisé joli cœur, le Red Edan venait de rentrer d’une aventure déjà bien assez fatigante. Et s'était rajouté celle qu’ils avaient commencé. Les pirates étaient humains après tout, ils avaient besoin d’un moment de tranquillité où ils pourraient se reposer physiquement comme mentalement. 

- Restons ici cette nuit, l’équipage aimerait prendre du temps dans un caboulot et profiter du rhum durant la soirée.

Il n’avait effectivement pas prit en compte le fait que ses matelots voudraient sortir, mais Rick le connaissait. Alors pourquoi présenter tant d’inquiétude à son égard ? 

L’homme se leva, fit face à son second, puis croisa les bras. 

- Pourquoi me demander cela ? fit-il un visage neutre.

Rick avait prévu cette demande de la part de son ami et le second avait choisi d’expliquer exactement les bons points de cet arrêt. Comme s'il avait écrit noir sur blanc son explication pour réussir à convaincre Alexandre. 

- Étant donné que nous sommes en quête du trésor le plus recherché, il est préférable ne pas perdre trop de temps. Mais nous n’avons pas réellement prit de pause depuis. Même si nous devons nous hâter pour trouver ce butin avant d’autre, il serait pourtant mieux de laisser nos pirates se reposer sur terre. Après cela ils montreront sûrement plus d’entrain à cette recherche.

Alexandre se mit à sourire, se décontractant totalement. Comme si le capitaine du Red Edan venait de quitter son corps pour laisser paraître seulement l’homme et ami qu’il était à l’égard de Rick.

- Ce n’était pas vraiment la réponse que j’attendais Rick, fit-il le sourire toujours sur les lèvres. 

Son second était perplexe, ne comprenant guère où il voulait en venir. Ce qui l’amusa d’autant plus.

- Je faisais allusion à la demande elle-même, continua le capitaine devant le regard interrogateur de l’homme à la jambe de bois.

- À la demande ?

- Tu sais que tu es mon second Rick ? demanda Alexandre en contournant son bureau pour se placer près de son ami de longue date. 

Le chauve se tourna peu à peu pour suivre le regard du capitaine qui avançait vers lui. 

- Tu sais ce qu’est un second, Rick ? 

L’homme était encore plus perdu, ne comprenant pas ce qu’il insinuait par là. Alors Alexandre continua. 

- Le second est le membre de l’équipage qui remplace le capitaine si celui-ci ne se voit pas en mesure d’exercer les ordres, commença à expliquer le pirate écarlate se souvenant exactement de ce que lui avait expliqué son ancien capitaine à propos de cela. Il représente aussi le conseiller et a de l’autorité sur les autres membres de l’équipage. Donc, si je t’ai fait second c’est que j’ai une confiance aveugle en toi, Rick. Si tu estimes que l’équipage a besoin d’une pause et de sortir ce soir dans un caboulot. Faites donc. 

Même s'ils se connaissaient depuis plusieurs années maintenant, il fut toujours surpris de cette réponse de la part d’Alexandre. Rick se mit à sourire. Les deux amis n’eurent pas besoin de plus de mots, ils se comprenaient sans même se parler. Leur mains virent donc s’allier l’une à l’autre, claquant lorsqu’elles se touchèrent, comme pour se serrer la main d’un accord conclu. 

Les deux hommes se mirent donc à sortir de la cabine pour parler à l’équipage de ce qui était prévu. Marie leva la tête à la vue des deux silhouettes. Une agréable sensation s’installa en elle quand elle vit Alexandre un petit sourire sur les lèvres.

L’équipage n’attendit même pas que le capitaine l’appelle pour être déjà devant lui attendant la réponse qu’ils espéraient. Alexandre croisa les bras gardant la tête haute digne d’un chef, où son grand chapeau trônait au dessus de lui.

Il laissa le silence prendre le pont, voyant l’excitation monter dans les yeux de ses marins. 

- Bien, commença-t-il en détruisant l’atmosphère pesante d’impatience. On m’a rapporté que vous vouliez tous prendre du temps à l’extérieur du Red Edan

Marie, légèrement en retrait du groupe, écoutait attentivement ce que les hommes avaient demandé. Et un rire s’échappa d’elle en pensant qu’ils étaient tous effrayés face à l’homme.

Chaque membre de l’équipage se demandait ce que leur capitaine allait bien répondre. Certains se voyaient même déjà déçu à attendre que le temps passe sur le navire alors qu’ils écoutaient la musique sortir des caboulots en ville. 

- Vous avez tous fait du bon travail, continua l’homme en relâchant peu à peu ses muscles.

Son visage s’était presque entièrement radoucit. Marie se décala pour voir l’homme. Même si cela faisait longtemps maintenant qu’elle était sur le Red Edan, elle s’étonna de la différence de taille qu’il y avait entre le capitaine et certains matelots. Rick était légèrement plus petit que l’écarlate, et d’ailleurs, celui-ci dépassait presque la plus part de ses compagnons forbans. 

Il était grand, costaud… et sans même s’en rendre compte la jeune femme se mit à l’observer d’un autre œil. Admirant presque la vue qui s’offrait à elle. Sauf qu’à la différence, celle-ci n’était pas composée d’arbres mais bien de chair et de muscle. 

- Ce soir, tournée pour tout le monde ! fit l’homme en haussant la voix ce qui sorti rapidement Marie de ses pensées. 

Le groupe entier se mit à rire et crier de joie. Le sourire aux lèvres, elle devait sûrement avoir un regard mélancolique sur les yeux. Après tout, ces hommes étaient heureux de retourner sur terre pour profiter du rhum et tout ce qu’un caboulot pourrait leur offrir. Mais elle, a chaque fois qu’elle pensait à la terre ferme, elle revoyait à son passé. À ce qu’elle aurait dû accomplir depuis maintenant quelques semaines, si elle n’avait pas été enlevée par des pirates ce jour là. 

Eux qui étaient heureux de retourner sur le sol. Elle ne voulait qu’une chose, s’éloigner le plus possible. L’océan était devenu sa liberté et la terre ses chaînes. Marie espérait du plus profond de son cœur que jamais elle ne retourne au port où résidait son fiancé, que jamais elle ne l’épouse, quitte à devenir l’enfant mal éduqué de sa famille. 

L’équipage était parti depuis un petit moment maintenant, Alexandre tourna la tête et vit son joli cœur regarder dans le vide. Il s’approcha d’elle d’un pas lent pour ne pas la faire sursauter. La femme leva la tête aussi vite qu’il fut arriver, ce qui le surpris lui. 

- Vous êtes un bon capitaine, murmura-t-elle à elle-même ce qui fut un échec car l’homme l’avait entendu. 

Marie sortie de ses nombreuses pensées, l’avait vu arriver. Et son cœur lui avait bien fait comprendre. Cet homme la mettait dans tous ses états. Mais elle avait aussi apprit à cacher toutes ses émotions qui s’entremêlaient les unes avec les autres. 

Alexandre se mit à sourire. Dit par n’importe qui, cette phrase ne lui aurait sûrement fait aucun effet. Mais c’était joli cœur qui l’avait prononcé. Joli cœur venait de lui faire un compliment qu’il accepta les bras grands ouverts.

- Je me dois d’être bon envers eux, répondît-il en plaçant son regard vers quelques hommes sur le pont surexcités de sortir. Ils ont placé leur vie entre mes mains.

Elle le voyait, cet homme avait changé. Au début de leur aventure il était froid, distant et méchant avec elle. Ce qu’elle avait fini par comprendre au fil du temps. Mais plus les jours passaient, plus ce pirate écarlate devenait doux en son égard. Il ne la critiquait plus d’être née dans une famille noble, après tout elle était devenue un pirate. 

- Ils vous font entièrement confiance, continua-t-elle en fixant le visage de l’homme. 

Celui-ci regardait toujours les quelques matelots présents sur le pont. Les trois hommes se chamaillaient pour un bout de tissus, il ne saurait réellement dire pour quelle raison. Mais cette situation face à lui le faisait rire. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il était attaché à tous ces matelots, tous ces pirates du Red Edan. Ce navire avait définitivement changé sa vie. 

Il avait entièrement confiance en ses hommes. 

Les deux jeunes gens étaient chacun perdus dans leur propres pensées, Alexandre voyait la chance qu’il avait d’être capitaine de ce superbe bâtiment aux voiles rouges sang. Marie quand à elle s’était mise à réfléchir sur ce qu’elle était devenue.

La différence entre les pirates et les nobles était si importante, qu’elle se demandait même comment elle avait fait pour vivre aussi longtemps dans ces conditions. Les nobles s’entretuaient, se marchaient dessus pour avoir ce qu’ils voulaient. Ces nobles utilisaient les plus démunis pour avoir encore plus. Ils écrasaient ces pauvres personnes qui ne vivaient que par du pain. En revanche, les pirates étaient des hommes et femmes libres, pensant par eux même. Se battant du mieux qu’ils pouvaient pour vivre, ils échappaient tous aux lois et méchancetés des grands. Leur navire était une liberté et leur équipage une famille sur qui ils pouvaient compter. 

Un silence s’était installé entre eux. Marie ne disant rien. Alexandre reprit vite la parole pour briser ce mur. 

- Faites-vous parti de ceux qui veulent sortir ce soir ? commença l’homme en se tournant vers elle. 

Elle s’évada vite de ses pensées pour faire face au capitaine. Marie ne savait que répondre. Après tout, elle ne s’était effectivement pas comptée parmi eux. 

- Je ne bois pas, fit-elle comme seule réponse réfléchissant encore au fait de sortir ou non.

- Vous devriez.

- De quoi ? 

- Eh bien sortir avec eux. 

- Je ne suis pas sûre…

- Vous avez peur de quoi ? Qu’ils ne vous acceptent pas ? Si c’était réellement le cas, celà ferait longtemps que vous ne seriez plus à bord de ce bâtiment joli cœur, argua Alexandre en croisant les bras sur son torse armé d’un sourire. 

Marie fronça les sourcils en le voyant ainsi, qu’essayait-il de faire ? La convaincre de sortir avec l’équipage ? Voulait-il se débarrasser d’elle ? Elle fit une petite grimace qui se rapprochait surtout d’une moue enfantine. 

- Vous l’avez vu par vous même, je n’aime pas boire. 

- Vous avez donc décidé de ne pas y aller, continua l’homme.

- Je n’ai pas dit cela.

- Mais vous le pensez.

- J’y réfléchi.

- Alors réfléchissez bien.

Marie ne savait ce qu’il essayait réellement de faire. Elle ne savait pas si la situation était drôle ou effrayante. Voir le capitaine négocier la sortie d’un matelot ou de voir qu’il essayait de l’emmener dans un endroit pas net avec des buveurs d’alcool et profiteurs de femme. Il voulait tant qu’elle y aille, mais est-ce que lui venait aussi ? 

- Vous sortez aussi ? demanda-t-elle en levant la tête pour regarder de face le visage de l’homme. 

Alexandre aurait aimé répondre oui, mais il était évident qu’il avait bien plus important à faire. 

- Je ne peux pas, je dois encore faire quelques recherches sur notre butin joli cœur.

- Donc vous essayez de vous débarrasser de moi ? 

Il fronça les sourcils. Comment osait-elle dire une chose pareil ? S'il pouvait, il la garderait avec lui toute la journée. Durant les jours passants, il s’était surpris à penser à elle lorsqu’il n’était point occupé à autre chose. Toutes les heures, toutes les minutes et secondes il voyait son visage. Et s’était même rendu compte que lorsqu’elle approchait un autre homme de son équipage, il ne faisait que la fixer et surveiller son matelot. Était-il devenu fou ?

Des bruits de pas vinrent emplir le pont du navire. Plusieurs hommes de l’équipage s’apprêtaient à quitter le Red Edan dans le but de rejoindre enfin le caboulot dans lequel ils passeraient une soirée de rire et de rhum. Le capitaine leur fit un signe de tête signant le feu vert pour descendre du bâtiment et chacun quitta le navire suivit de bruit de rire et de voix. 

Scott, qui faisait parti du groupe, s’arrêta avant de sortir entièrement du bâtiment. Il se tourna vers Marie un sourire lumineux sur le visage. Le médecin tendit sa main vers la jeune femme. 

- Tu viens ? demanda-t-il à quelques mètres d’elle. 

Marie s’était tournée vers lui surprise que quelqu’un lui demande de l’accompagner. Instinctivement et sans réellement savoir pour quelles raisons elle faisait cela, Marie se mit à regarder Alexandre. Le capitaine lui fit un signe approbatif de tête, l’incitant à suivre son marin sur la terre ferme. 

- Amusez-vous joli cœur, chuchota-t-il. 

Il l’avait dit tellement bas qu’elle ne l’avait pratiquement pas entendu. La jeune pirate lui fit un grand sourire avant d’attraper la main du médecin et de le suivre vers la ville. 

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