Chapitre 34

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Le sang de la jeune se glaça à l’entente de cette phrase. Pourtant le pire n’était pas ce qu’elle venait de dire mais plutôt ce qu’il faisait. Alexandre avait bien trop vite attrapé son pistolet pour le pointer sur la pirate qui ramait encore.

- Vas-y mon beau pirate, tue la. Elle essaie de se mettre entre nous. Notre amour lui paraît impossible. Elle est jalouse. Tue la, argua la sirène en replongeant ses bras dans l’eau pour éviter les blessures dues au soleil.

Marie ne savait plus quoi faire. Son sang n’avait fait qu’un tour. La peur ne prit en revanche pas le dessus sur elle, une chose dont elle se souvenait lui avait redonné des forces pour le reste du voyage vers l’Edan.

Le capitaine, elle le connaissait. Il n’avait en aucun cas envie de la tuer. Et même si sous l’emprise de ce monstre il le ferait, il ne se passerait rien. Car elle ne savait que trop bien comment l’homme utilisait son pistolet.

Alors, avec encore plus d’entrain, elle usa de ses bras pour faire avancer la chaloupe aussi loin que possible de l’Isla Sirena. Alexandre ne lui ferait rien.

La sirène qui les suivait toujours ne lâchait en aucun cas son regard de l’homme.

- Tue la, mon pirate, ajouta-t-elle.

Le capitaine était figé, face à son joli cœur. Ses membres ne répondaient plus de rien, écoutant seulement ce que disait cette odieuse femme. Son bras tendu, sa main était crispée sur son arme à feu. Le doigt frolait la détente prêt à appuyer à tout moment.

- Tire, finit la rousse avec des yeux durs envers Marie.

L’homme fit donc.

Son doigt activa le pistolet prêt à tuer son joli cœur. Alors que le monstre marin pensait avoir enfin gagné. Ayant enfin réussi à capturer une proie digne de ce nom, aucun bruit ne retentit.

C’était comme si le pistolet n’avait rien fait. Et c’était le cas. Car la jeune pirate était encore bien en vie, continuant sans crainte à faire avancer la chaloupe plus loin de cette maudite île.

Marie eut un sourire. Elle avait raison. Même si au fond d’elle la peur s’était mise à régner, elle savait que l’homme ne chargeait jamais son arme. Que celle-ci était toujours à blanc. Qu’elle n’était donc en aucun cas dangereuse. Mais surtout présente pour effrayer les ignorants ou les guider en erreur.

Ils étaient presque arrivés, plus qu’un dernier petit effort.

- Comment est-ce possible ? grogna la rousse en laissant la chaloupe s’éloigner.

Elle ne pouvait plus rien ou elle risquerait de se blesser en retour. C’était donc avec difficulté que la sirène abandonna sa proie repartant dans les profondeurs laissant seulement de petites vagues derrière elle.

C’était enfin terminé. Marie en avait fini avec ces femmes aquatiques. Tout son corps se relâchait lentement. La peur avait disparu. Elle était sereine.

De son côté Alexandre reprit petit à petit conscience. Il eut d’ailleurs un choc en voyant qu’il pointait son joli cœur sans savoir pour quelle raison. Il baissa donc immédiatement l’arme pour la remettre à sa ceinture. Le pirate regardait le sol. Il ne se souvenait de rien. Et il avait peur de ce qu’il aurait pu faire, Alexandre plaça ses mains sur son visage. Marie prit la parole.

- Ne vous inquiétez pas, fit-elle en manquant de plus en plus de force pour terminer le voyage.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-il tout de même en se levant.

Le pirate écarlate avec des gestes doux attrapa les pagaies pour continuer sa route, comme il lui avait promis. Marie au départ surprise, ne mit pas longtemps à changer de place pour lui laisser champ libre. Tandis qu’il commença ses mouvements de bras, elle répondit donc à la question précédente.

- Une sirène est passée à l’attaque, ce qu’elles n’avaient osé faire la dernière fois. Celle-ci a vite pris possession de votre esprit. Vous faisiez tout ce qu’elle voulait.

- Comme par exemple vous tirer dessus ? fit-il avec une douleur étrange.

Il n’aimait guère ne pas être chef de lui-même. Et encore pire, c’était de faire du mal à cette femme sans son contentement. Pour la première fois de sa vie, il était heureux de ne pas avoir chargé son pistolet. Heureux d’avoir hésité. Heureux d’avoir laissé ses balles dans son placard. Il ne s’en serait jamais sorti si son joli cœur n’était plus par sa faute.

Sans se dire quoi que ce soit d’autre, les deux pirates arrivèrent enfin près du Red Edan. La chaloupe placée près de l’échelle, Marie grimpa pour atteindre le pont. De son côté, Alexandre travaillait avec ses hommes pour rattacher le petit navire au bâtiment. Une fois fait, il rejoignit tout le monde.

Très vite son second vint à leur rencontre. Rick avait besoin de savoir, comme le reste de l’équipage, s'ils avaient enfin réussi. Si le trésor était à portée de main. La richesse et la renommé à un fil.

Et c’était le cas.

- Vous avez trouvé la carte ? s’empressa de demander le boiteux.

Le capitaine se mit à sourire, un sourire vainqueur. Mettant alors sa main dans sa veste, il en sortit très vite le papier jaunâtre pour le déplier devant les yeux ébahis de ses marins.

Les inscriptions étaient invisibles.

Chaque homme était perplexe devant une simple feuille blanche. Rick écarta lentement sa tête pour voir Alexandre qui se trouvait de l’autre côté.

- Un vide ? demanda-t-il en espérant que les sirènes n’aient pas rendu fou leur cher capitaine.

- Encore une fausse piste ? râla un des hommes dans la foule suivit par quelques autres.

- Non, c’est bien elle, regardez attentivement, ajouta Alexandre ce qui attira une nouvelle fois l’attention de chaque.

Le capitaine lança un regard à son joli cœur. Elle comprit vite ce qu’elle devait faire. Alors se tournant vers l’équipage, elle prit une petite inspiration avant de continuer.

- Le trésor des abysses, fit-elle avec un sourire en fixant chaque visage.

La carte se mit doucement à briller. Les écritures prenaient formes comme des flammes. La destination vint s’incruster dans le papier. Leur carte rouge et orangé flamboyante était enfin visible. Elle les mènerait vers le butin que chaque pirate rêvait d’obtenir.

Tous les hommes - sans aucune exception - furent surpris, choqués… mais des sourires virent vite remplacer tout cela. L’équipage, après plusieurs minutes de silence à fixer le papier, commença à acclamer leur capitaine et joli cœur.

Alors que Alexandre pensait avoir le droit à des centaines de questions de la part de ses pirates, ce fut Marie qui était entourée de toute part.

- As-tu réussi à contrer les sirènes sans trop de soucis ? demanda Scott avec son sourire habituel.

- C’était difficile, je ne vais pas te mentir. Mais elles ne sortent pas de l’eau le jour. C’était tout de même plus simple, répondit-elle.

Marie était presque enfermée par le groupe d'hommes, tous aussi intéressés par ce qu’il s’était passé sur l’île.

Alexandre se trouvait hors du groupe, les bras croisés, les sourcils froncés. Son visage arborait un air sérieux. Rick était toujours près de son ami d’enfance. Cela le faisait d’ailleurs rire de voir son capitaine ainsi. Le second n’arrivait pas à lire sur le visage de l’homme mais il sentait que celui-ci  bouillonnait de l’intérieur.

- Le capitaine ne t’a pas trop posé de problème ? argua Rogers en se tournant lentement vers son supérieur qui le fusillait du regard.

- Hum, non non… fit-elle en repensant malgré elle au baiser.

Son cœur et ses joues chauffèrent sans qu’elle n’ait le contrôle dessus. Il était étrange comment elle arrivait à attirer l’attention sans le vouloir. Elle essaya tant bien que mal de calmer les battements violents de son cœur tandis que d’autres mathurins prenaient la parole autour d’elle. Marie se faisait asséner de questions.

- Que s’est-il passé une fois sur l’île ? intervient Moore avec un grand sourire et des yeux lumineux.

- Nous avons trouvé le Ganj-i-Sawaï. Sa carcasse était échouée à plusieurs mètres de la plage.

- Le navire du capitaine Every ? s’étonna Powell qui était légèrement en retrait.

Les bras croisés, le dos bien droit et son regard plus que sérieux, il était lui aussi bien intéressé par ce qui se trouvait sur l’île. Après tout, aucun pirate n’avait vraiment le courage de braver les sirènes pour l’inconnu. Ils risquaient d’y laisser la vie.

- Oui, il y avait encore les butins qu’il n’a jamais pu ramener au port. C’est d’ailleurs là-bas que nous avons pris la carte.

- Son navire était-il rempli d’or ? demanda Morris les yeux empli d'étoiles rêvant de devenir le plus riche des pirates.

- La cabine entière gisait d’or, de pierre et de diamant ! continua Marie aussi excitée qu’eux.

- Pourquoi n’avoir rien pris ? s’inquiéta l’un des hommes.

Le sourire de Marie s’effaça doucement, sachant pertinemment que la réponse ne plaira pas plus à cet équipage.

- Le capitaine a estimé bon de le laisser à sa place. Après tout il avait raison ! Ça aurait été trop dur de le surveiller des sirènes et de prendre le trésor en même, se défendit-elle. Mais si un jour nous en avons besoin, nous saurons où le trouver !

- Mieux vaut avoir un plan de recours si besoin, argua Powell qui n’avait pas bougé d’un poil.

Alexandre continuait d’écouter attentivement, mais il n’avait plus la force de voir son joli cœur prisonnière de tous ces hommes pirates. Il ouvrit les yeux et se redressa. Il était temps de partir.

- Mathurins à vos postes et qu'ça saute ! Larguez les amarres ! Préparez à virer le bord ! Nous reprenons la route, fit-il de haute voix pour attirer l’attention de chacun.

Tout l’équipage s’était arrêté pour regarder leur capitaine. Celui-ci s’était vite tourné pour rejoindre le gouvernail.

- Je prends la barre, grogna-t-il en grimpant les marches de bois.

- Vous avez entendu ! répéta Rick en reprenant de son sérieux. Nous mettons les voiles ! ordonna-t-il à son tour avant de rejoindre son ami près du gouvernail. 

Chaque homme s’était précipité vers leur poste pour effectuer les ordres. Marie en avait fait de même, aidant à embraquer les cordages. Pendant son travail elle s’était légèrement tournée vers le capitaine.

La jeune ne l’avait jamais vraiment vu prendre le navire en main. Il laissait généralement Brown le faire, après tout c’était le travail même du timonier que de tenir la barre. Pourtant, en le voyant comme cela, elle arrivait à y voir le capitaine pirate qu’il était.

Le dos droit, le sérieux sur son visage, il avait les yeux braqués sur l’horizon. L’homme avait sorti son compas en regardant l’aiguille rouge pointer le Nord. Alexandre dégageait une certaine prestance qui n’échappa pas à la jeune. Celle-ci se sentit même souriante sans aucune raison. Elle quitta donc vite des yeux l’homme pour se concentrer à sa tâche.

Rick monta à son tour les escaliers de bois pour rejoindre l’homme.

- Eh bien, capitaine, commença-t-il en se plaçant à droite de l’écarlate fixant à son tour l’océan. Il est rare de te voir prendre la barre.

- Nous devons arriver au plus vite pour ne pas être dépassés.

- Nous ne serons pas devancés, et tu le sais très bien. Avoue plus tôt que cela t’a dérangé de voir la noble…

- Pirate, coupa Alexandre sans bouger.

- Oui, la pirate, entourée de tout l’équipage.

Le capitaine grimaça légèrement, ses sourcils froncés. Pourtant il ne broncha pas, n’ajoutant rien.

- Tu sais, l’équipage l’aime bien, c’est un bon point. Tu devras t’y faire, se mit-il à rire.

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