Chapitre 53

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Marie-Louise ne bougeait toujours pas, elle ne savait comment mais il lui fallait trouver une solution.

- J’aime sa couleur, avait-elle répondu.

Quel était le point faible de William ? Que fallait-il qu’elle dise ou qu’elle fasse pour le faire libérer l’équipage ? Elle n’en savait rien… Il lui fallait retracer chaque jour qu’elle avait vécu avec lui, ce qui était malheureusement très court. Qu’avait-il dit sur lui ? Quelque chose qu’il appréciait énormément ?

- Je trouve qu’elle vous sied à ravir, reprit-il après quelques bouchés.

- Elle est inconfortable.

- N’est-ce pas le but d’une aussi belle robe ?

- Il est tout de même plus agréable de porter un pantalon et une chemise. L’un n’est pas lourd, l’autre ne vous coupe pas la respiration, argua-t-elle en détournant légèrement le regard vers les murs.

Malgré ce calme qu’elle montrait, elle avait peur. Il lui fallait trouver vite une solution. Elle n’allait pas les abandonner à ce triste sort. Tout autour d’eux avait l’air d’être cher, tout brillait à la lumière des lustres. Vers les fenêtres, le ciel devenait sombre. Il se faisait visiblement encore plus tard qu’elle ne l’aurait pensé. Une raison de plus de se dépêcher.

- Vous parlez encore comme ces pirates, râla-t-il en reposant son verre de vin rouge. 

- Au moins eux sont libres de dire ce qu’ils pensent.

- Marie-Louise, j’ai l’impression que cette petite entrevue avec ces forbans vous a fait perdre tout l’enseignement de vos parents.

Elle fronça les sourcils en se tournant vers lui.

- J’appellerais un professeur. Vous avez besoin de reprendre toutes vos manières, fit-il comme s’il était déçu de cela.

- Je n’ai pas besoin d’un professeur pour apprendre à devenir aussi ennuyeuse que toi, William.

L’homme se leva. Il posa sa serviette, qui reposait sur ses genoux, sur la table pour ensuite s’approcher d’elle. À moins d’un mètre d’elle, il prit un regard noir.

- Je suis votre mari, vous me devez le respect.

- Tu n’es pas mon mari, mais mon fiancé tant que je n’ai pas dit « oui » , lui cracha-t-elle en gardant le regard fixé sur lui.

Elle n’allait pas se laisser marcher dessus par un idiot dans son genre. En tout cas, elle n’allait plus se laisser faire de la sorte. S’en était finit de cette femme simplette et trop docile. Elle en avait marre de devoir cacher chaque jour ce qu’elle pensait, marre d’être toujours polie envers tout le monde, marre d’être la femme exemplaire qui devait seulement rester debout à côté de son mari tandis que lui s’amusait et parlait. Tout cela était si injuste. Les femmes étaient humaines, comme eux, alors elles devaient avoir autant de respect qu’ils en avaient. C’était enfin terminé de s’excuser pour tout, de s’excuser de vivre.

Alors, elle continua.

- Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans ce mariage. Ce n’est pas moi, ça j’en suis persuadée. Mais quoi ?

Le noble ne répondit rien, la tête haute, il jugeait Marie-Louise du regard. Si elle avait vraiment était la cause de ce mariage il lui aurait montré plus de respect, d’importance. Il l’aurait écouté.

C’était vrai après tout, il ne l’aimait guère, elle le voyait dans ses yeux. Ce n’était pas elle. Mais l’argent ? Cela semblait logique. Après tout, il voulait tuer les pirates pour récupérer la récompense.

Tout s’assemblait enfin. William Gardner ne souhaitait ce mariage que pour assouvir ses propres besoins. Il réclamait simplement plus d’argent. Utilisant Marie-Louise comme excuse. Mais rien ne l’aidait à trouver une solution pour sauver l’équipage du Red Edan.

Sauf… si elle avait quelque chose à lui donner en retour. Quelque chose de bien plus conséquent que la récompense. Elle s’excusait déjà auprès des pirates d’avoir eu cette idée. Mais elle ne voyait que ça pour les épargner.

Alors, le défiant du regard, Marie-Louise avança d’un pas pour s’approcher de l’homme. Il fut légèrement surpris mais ne recula pas pour autant.

- Libère les pirates.

- Hors de question, répondit-il bien décidé à les faire pendre.

Elle savait pertinemment qu’il allait répondre cela. Un petit sourire naissant sur ses lèvres elle se tourna vers la table. Elle allait jouer un peu avec lui. Voir en combien de temps elle arriverait à le faire succomber pour de l’or, même si cet homme ne méritait guère une telle somme.

- Tu sais William, j’ai passé plusieurs mois à bord de ce navire pirate. J’ai apprit à penser comme eux, à me battre, à naviguer… et surtout, à trouver les trésors.

Marie-Louise tourna légèrement les yeux de sorte à voir le visage du noble. Elle avait vu juste. Celui-ci paraissait bien plus intéressé. Elle allait gagner.

- Tu veux de l’argent n’est-ce pas ? continua-t-elle en posant ses mains sur ses hanches tout en lui faisant face. Je sais où en trouver.

- Je vous écoute.

- Il y a évidemment une condition, argua Marie-Louise le sourire encore plus grand.

Cet homme était bien trop simple à comprendre. Alexandre avait vu juste sur toute la ligne. Ce noble était obsédé par son argent. Plus il en avait, plus il en demandait. Visiblement, même les femmes ne faisaient pas le poids. Après tout c’était comme ça que l’être humain était fait. Égoïste et stupide. Ne pensant qu’à lui. Il était facile de le manipuler si on trouvait son point faible.

- Une condition ? répéta-t-il.

- Oui, ça ne peut être gratuit.

William était en pleine réflexion. Un silence s’installa entre eux. Seuls leur respirations faisait éco dans la pièce. Puis, il croisa les bras ayant visiblement prit sa décision.

- Je vous écoute.

- Parfait, fit-elle avec un grand sourire. Si je te dis où trouver l’or, tu libères les pirates et leur laissent reprendre la mer avec le Red Edan.

Il fronça les sourcils, il ne s’attendait pas à ce qu’elle reporte la conversation sur eux, encore. Mais cette fois-ci, le noble était prêt à écouter ce qu’elle avait à dire.

- Alors ? demanda-t-elle en espérant qu’il accepte même si cela voulait dire voler l’or de l’Edan.

Ils venaient tout juste de récupérer le trésor des abysses, ce trésor d’une richesse sans nom. C’était leur fierté. Mais, qu’était-ce face à toutes ces vies en jeu ? Elle ne savait ce que l’équipage penserait d’elle en apprenant cela. Pourtant, elle préférait qu’ils la détestent tous, plutôt que de les voir morts pendus à une corde.

- Où est ce trésor ? demanda William avec un doute sur ce qu’elle disait.

- Libères les et je te dirais où il se trouve.

L’homme râla intérieurement mais succomba tout de même.

- Très bien, ils sont libres. Où est l’or ? répéta-t-il en haussant la voix.

- Ordonne à tes gardes de les libérer, je descendrais avec eux, je veux le voir de mes propres yeux.

- Comme bon te semble. De mon côté je les ai assez vu.

William quitta la pièce pour aller chercher quelques hommes qui descendront sûrement avec elle vers les geôles. Puis, elle repensa à ces cartes qu’ils avaient récupéré sur le bâtiment pirate. Après tout, William n’avait guère besoin de la carte aux milles richesses. Alors, elle attendit qu’il soit assez loin pour se précipiter d’un pas rapide vers le bureau de l’homme. Par chance, il n’était pas à l’étage, ce qui lui laissera le temps d’entrer et de récupérer cette carte !

Marie-Louise marchait dans les grandes pièces en fixant les fenêtres. Le noble était sûrement sorti pour aller parler au chef s’occupant de tous ces gardes. Le temps d’aller vers leur quartier général, il mettrait au moins une dizaine de minutes, si ce n’était un peu plus. Elle passa dans les pièces entièrement vide de vie où seulement ses pas étaient audibles. La jeune noble s’arrêta devant une grande porte en bois. Sans même hésiter une seule seconde, elle ouvrit le bureau pour y pénétrer.

Face à elle trônait un bureau de bois brun où plusieurs feuilles étaient parsemées. Autour s’étendaient de grandes bibliothèques. Mais elle ne s’attarda pas dessus préférant se dépêcher à trouver la carte. Elle passa donc de l’autre côté de sorte à fouiller les papiers qui y étaient disposés. La jeune femme les déplaçaient, cherchant surtout la feuille jaunâtre vide. Après qu’ils aient trouvé le trésor des abysses, les inscriptions de celle-ci s’étaient automatiquement effacés. Ce qu’elle avait trouvé étrange. Mais enfin de compte, ce qui était peut-être pour le mieux.

Cela faisait quelques minutes qu’elle farfouillait dans la paperasse sans la moindre trace de cette feuille vide. Les cartes d’Alexandre y étaient toutes, sauf celle qu’elle cherchait. Marie-Louise ne voulait pourtant pas baisser les bras continuant son labeur qui a s’en couper les doigts de temps à autres. Les petites blessures lui faisaient mal, certaines avaient même commencé à saigner, tachant quelques papiers qu’elle prit la peine de cacher sous d’autres. Mais encore rien.

Elle se dirigea donc vers les bibliothèques, certaines possédaient des placards et tiroir vers le bas, peut-être était-elle rangée ici ? Marie-Louise les ouvrit tous, sans exception. À part de vieux livres poussiéreux, de rouleaux inutiles, rien ne ressemblait et n’était cette carte. Elle souffla presque découragée. Comment allait-elle faire ? Les laisser partir en ayant perdu ce qu’ils aimaient ? L’or et la carte qui ne leur a pas été facile à trouver ? Elle se voyait odieuse. Tout était de sa faute. Ils avaient beau avoir vécu une superbe aventure, celle-ci se terminait par la potence. Aucun pirate ne rêvait de cela. Et elle leur avait offert sur un plateau d’argent sans même le savoir.

Marie-Louise se releva, époussetant sa robe ensevelie sous la poussière, elle se tourna vers le bureau. Où pouvait-elle être ? Elle ne savait plus où chercher. Tout était donc perdu ? Ses yeux se baladèrent dans toute la pièce à la recherche d’un indice. Vint le moment où ils tombèrent sur la poubelle. Une petite corbeille placée sous le bureau. Même s’il y avait peu de chance, elle se plaça tout de même devant. Les genoux à terre, Marie-Louise plongea ses mains dans les papiers en boule. Elle les ouvrit tous, un par un. Et par chance l’une d’elle attira plus son attention.

C’était le seul papier jaunâtre vide. Elle l’avait reconnu. C’était la carte. Et elle la tenait entre ses mains ! Marie-Louise avait réussi ! Par précaution, elle le plia et le cacha dans son corset. La meilleure cachette dont disposait une femme et dont elle était persuadée que William n’y fouillerait pas.
 
Alors qu’elle était dans cette pièce rempli par le silence, elle entendit des pas s’approcher rapidement du bureau. Elle se releva rapidement de sorte à quitter le bureau avant que cette personne ne la voit. Mais elle ne fut pas assez rapide. Une fois debout, elle se retrouva face à William qui la regardait étrangement. Il n’avait pas l’air d’avoir peur qu’elle y trouve quoi que ce soit en revanche. Alors, elle profita de cela pour paraître la plus naturelle possible.

- Je me baladais simplement en t’attendant. Tu as récupéré les cartes des pirates, pourquoi ? fit-elle en prenant l’une d’elle en main pour la montrer au noble.

Celui-ci ne répondit rien, s’approchant d’elle. Il lui arracha la carte des mains pour la reposer sur le bureau de bois.

- Je voulais savoir où ma femme avait bien pu se balader tandis que je la cherchais, argua-t-il. Ils vous attendent dehors.

L’homme quitta la pièce suivit par Marie-Louise. Ils retournèrent dans le hall où il y avait effectivement un petit groupe de garde. L’un d’eux portait un trousseau de clef à sa ceinture, elle espérait seulement que ce soit les bonnes.

- Maintenant je veux savoir où est l’or, rétorqua William qui s’était tourné vers elle.

Sur le Red Edan. C’est ce qu’elle allait répondre. Mais rien que de l’imaginer trahir les pirates lui serrait la gorge. Pourtant, elle n’avait pas le choix. C’était le seul moyen de les libérer. C’était son seul moyen. Elle réfléchit tout de même à une solution qui empêcherait William de prendre l’entièreté du trésor. C’était déjà difficile pour d’elle de les vendre de la sorte, alors de leur donner le butin des abysses ?

Pourtant, elle préférait cela que de les voir mort au bout d’une corde. Elle respira un bon coup, tentant de cacher au mieux ses émotions qui refaisaient surface. Après tout, elle avait contribué à la recherche de ce trésor. Le voir partir aussi rapidement et pour ce genre d’homme lui faisait mal. Surtout lorsqu’elle visualisait les visages qu’allait faire l’équipage à cette découverte.

- Sur le navire pirate. Le Red Edan possède un grand trésor, tu le trouveras dans la cale, avait-elle répondu avec difficulté.

- Parfait ! se réjouit-il avec un sourire triomphant. Oh, une dernière chose.

Elle se tourna doucement vers lui de sorte à fixer ses yeux. Elle les détestait.

- Si le pirate décide de se rebeller ou que vous décidiez que fuir avec lui, je préfère vous prévenir que des canonniers sont postés partout autour de la ville, et dedans. Alors, ne faites pas n’importe quoi.

- Comment ? demanda-t-elle en essayant de comprendre exactement ce qu’il voulait dire.

- Ils n’hésiteront pas à tirer, finit-il avec son sourire toujours sur le visage en quittant la demeure suivit par quelques soldats.

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