(07.11) Aimée rencontre des gens

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7 novembre

Je déteste mes secrets, tout ça parce qu'ils compriment mon cœur et me rappellent que je n'oserai jamais les dire à personne. Pourtant à cette soirée, je me suis fait un nouveau secret. Un secret que je garderai dans mon cœur comme un souvenir empli de douceur.

- Tu ne parles pas beaucoup, a remarqué un des amis d'Ovide alors que j'essuyais la sueur de mes paumes contre mon jean.

Désolant.

- C'est parce qu'elle est timide, a lancé un blond assis aux côtés d'Ovide.

Ce soir-là, Ovide avait l'air pâle, isolé de la bulle de bonheur des autres, perdu dans ses pensées, le regard dans le vide. Il a décliné toutes les bouteilles et verres qu'on lui avait offerts, et celui-ci donnait l'impression de broyer du noir. Je l'ai regardée, mal à l'aise, en me demandant ce qui avait bien pu se passer. Cette image m'a rappelée définitivement que je ne connaissais rien de lui.

- Tu t'appelles comment déjà ? a demandé le blond avec un sourire attendrissant.

Il n'avait pas l'air de me vouloir du mal.

- Aimée...

J'ai inspiré, puis expiré, de nouveau perturbée par tout cette sociabilité inattendue.

- Et toi ?

Le blond a fait mine de réfléchir.

- Moi, c'est Camille ! J'Aimée ton prénom.

Facile. J'ai ri discrètement et pour me détendre, il m'a raconté sa vie et l'horreur de vivre avec un emploi du temps et une vie de Terminale S. Il m'a parlé des misères causées par Tristan, la pression du futur BAC blanc et le souvenir doux de l'été de ses dix-sept ans. Camille était ouvert, prêt à parler, enthousiaste et entraînant.

- Tu connais Ovide ? a-t-il demandé soudainement, alors qu'il venait de finir de conter un épisode de son enfance.

J'ai lâché un « non » sourd.

- Hé Ovide ! a crié Camille en lui ordonnant de se rapprocher.

Ce qu'il a fait. Le sourire rayonnant de Camille a déteint sur le visage du brun et ses épaules se sont détendues.

- Hm ?

- Arrête d'être beau putain ! s'est plaint Camille en lui tirant la joue.

Les deux garçons étaient aussi beaux l'un que l'autre. Wow, un harem de beauté. Tristan, le plus beau terminale du lycée tout confondu s'est approché. Je me suis soudainement rappelée du pourquoi du comment. Camille et Tristan sont meilleurs amis. Et cette info m'était totalement sortie de la tête. Les gens beaux intimident, que ce soit des filles ou des garçons. Dans leurs traits, nous lisons un idéal que certains recherchent ; et cette gêne fait éclore des ressentis qu'on ne sait jamais réellement décrire.

Tristan m'a salué puis nous a piqué Camille du canapé. Ovide est resté à mes côtés, silencieux, étrange, différent de la fois dans les couloirs ou l'escalier.

- Camille est sur toi, a lâché Ovide en se tournant vers moi.

J'ai haussé un sourcil.

- C'est pas parce qu'on vient me parler qu'on est sur moi.

- Non mais ça se voit là. Flagrant, assure-t-il en posant son regard sur le blond debout près de Tristan avec des bières à la main.

- Je dois réagir comment ? ai-je lancé trop naturellement.

Il m'a souri.

- Comme tout le monde après avoir appris qu'on plaisait à quelqu'un : flatté.

Rapidement, le malaise entretenu entre lui et moi s'est entièrement dissipé et son rire s'est même entendu à plusieurs reprises suite à mes remarques. Au final, je me suis relevée en lui souriant, l'impression d'être normale et d'avoir un cœur un peu trop léger. Camille s'est approché et j'ai observé son visage éclairé. Ses yeux luisaient d'une clarté que je n'arriverai jamais à coucher sur papier.

Ovide nous a parlé de sa petite-amie. Une eurasienne habitant à Paris qu'il avait rencontré sur internet. Une fille qu'il aimait vraiment bien et qu'il avait rencontré pour de vrai en Bretagne cette année pendant les vacances. Bizarrement, je n'ai rien ressenti de terrible du tout. Comme si, tout s'était évaporé en une soirée, mon cœur s'arrêtant de tambouriner subitement. Ce n'était plus Ovide, le Terminale dont l'image me faisait rêver. Ce n'était qu'Ovide, le brun qui m'avait incrustée gentiment à cette soirée.

Et mon secret est apparu, comme ça, sans prévenir. Un secret qui ne peut être bénéfique et apaisant pour mon cœur d'artichaut. Un secret qui fait réaliser que lui et moi n'avons jamais été faits l'un pour l'autre. Aussi bien en vrai que dans les romans.


Aimée.

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