Chapitre 10 - Eternité

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Quelques minutes. Juste quelques petites minutes auraient suffit. Elles auraient suffit à éviter ce désastre, à éviter la Mort.

Si ils étaient arrivés ne serait-ce qu'un instant plus tard, l'assassin les aurait évités, et le père d'Alice serait en vie. Mais on ne change pas le passé.

Telles étaient les pensées d'Arthur le soir même, dans son lit. Il fixait le plafond, les yeux vides. Un regard vers son réveil, 4h34. Il poussa un long soupir puis s leva et descendit dans la cuisine. Il se servit un verre de lait et s'assit sur le canapé en allumant Netflix. Il chercha un moment quoi regarder et se décida à finir Breaking Bad, mais s'endormit finalement à la moitié du premier épisode.

Le dimanche matin, il se réveilla vers 13h et se leva difficilement du canapé, finit son verre de lait de la veille et remonta s'habiller dans sa chambre. Quelques minutes plus tard il marchait dehors, la tête ailleurs.

Le vent faisait onduler ses cheveux bruns et entraînait les arbres dans sa danse infernale tandis que le ciel laissait couler des larmes, brillantes come un millier de soleil dans la douce lumière du milieu d'après midi. Des images de la veille emplissaient son esprit. Sa gorge se serra. Il vit encore e visage de son amie couvert de larmes, les yeux suppliants. Il vit aussi la pénombre de la ruelle où les fantômes valsaient encore main dans la main avec les étoiles. Il vit aussi la Mort, la peine et la douleur s'approcher d'elle avec leurs sourires moqueurs. Mais par-dessus tout, il la voyait elle et son désespoir. Il releva la tête et se mit à courir le plus vite que ses jambes le lui permettaient. Il tourna à droite, rattrapa la grande rue et continua à courir. Il traversa la moitié de la ville, ignorant les battements de son cœur qui lui déchiraient la poitrine et l'air qui enflammait ses poumons. Il s'arrêta sur un banc au milieu d'une place, au milieu des gens et du bruit. Il ne voulait qu'une chose, que ses pensées s'arrêtent, qu'elles se taisent. Il aurait préféré ne pas comprendre, ne pas voir cette ruelle pas quitter sa petite vie tranquille pour ne pas apercevoir les démons dans la nuit.

Mais il ne pouvait pas la laisser seule.

Il resta une heure assis là, peut être deux, à regarder les gens passer devant lui. Il pensait à tout et à rien, à la vie, à la mort, à ses amis, à la solitude, au monde, au néant, tout se brouillait, se mélangeait, jusqu'à ce qu'il se lève et dise stop. Littéralement. Malgré le tonnerre qui résonnait dans sa tête, il ordonna à ses jambes de se lever et dit stop. Fort, clairement. Il ne fut bien évidemment pas le seul à s'entendre et quelques passants se tournèrent vers lui. Peu importe, il avait maintenant tout nettoyé, son esprit était parfaitement clair et opérationnel, comme si ce seul mot avait chassé toutes ses peurs, tous ses doutes et tous les démons qui transformaient sa tête en un véritable brasier.

Il se leva donc et commença à marcher. Pas vers une direction quelconque, non, il se dirigea vers sa maison. Il avait besoin de la voir, de lui parler, de la rassurer. La nuit envahissait déjà le ciel lorsqu'il arriva devant sa porte, et les lampadaires répandaient leur étrange lumière autour d'eux. Il entra après y avoir été invité, la mère de la jeune fille lui montra du doigt la porte du toit, un sourire illusoire hantant ses lèvres.

Il fit quelques pas, poussa la porte, monta les escaliers puis releva la petite trappe et plongea la tête dans les étoiles.

Elle était là, allongée à même le sol, hypnotisée par la douce lueur de la Voix Lactée. Il s'approcha lentement puis s'allongea près d'elle. Mais lui, il ne regardait pas les étoiles. Il regardait son étoile. Il prit sa main. Elle entrelaça leurs doigts. Il lui sourit. Et elle pleura.

Les quelques larmes qui salissaient ses joues et rougissaient ses yeux reflétaient le scintillement des astres, pourtant un sourire illuminait son visage.

Il l'admirait paisiblement jusqu'à ce qu'elle à sont tour ses yeux vers lui.

Il pouvait presque lire dans ses pupilles les paroles qu'elle empêchait de sortir depuis tant de temps. Les mots se brisaient sur ses lèvres comme les vagues sur la plage, la condamnant à un silence douloureux. Il espérait vraiment entendre sa voix. Il connaissait son histoire, sa vie, son visage, son rire, ses larmes, sa maison, ses parents, tout. Sauf sa voix. Alors il rompit le silence en murmurant :

« - Si je devais vivre une éternité juste pour entendre le son de ta voix, je le ferais sans hésiter. »

Elle retourna son sourire vers le ciel et une nouvelle larme illumina son regard. Pas une larme de tristesse, pas une larme de douleur, une larme de bonheur.

« - Merci. »

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