[text] au commencement il y avait la Mort...

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Petite indication : j'ai tous les droits sur ce texte et si je le poste ici, c'est pour savoir si ça vaut la peine que je le continue ou si jamais quelqu'un souhaite le terminer... Bref, ask me for any question.

   Je m'appelle Kiowan et la Mort est tombée amoureuse de moi.

   Quatre Castes : Artisan, Artiste, Sportif et Philosophe.

   Rien de plus, rien de moins. Un empereur pour tenir tout ça et le monde est né.

   Je m'appelais il y a dix ans Nataan et j'entrais chez les Artistes. Mon don à moi était le dessin.

   Enfant de deux Philosophes, j'étais également instruit et portais un grand respect envers toute chose. Seule la Forêt me hantait et elle me le rendait bien. Une cheville cassée ? J'avais voulu prendre un raccourci dans la Forêt. Une épaule déboîtée ? J'avais aidé Brett, un ami de la famille Artisan à faire le bûcheron. La seule évocation de cet endroit me faisait frissonner, même si je savais que cette peur était irréelle. La Forêt était quelque chose de tellement mystérieux et dangereux que j'en venais à bannir ses feuillages de mes dessins.

   A cause de cette phobie, je n'osais pas voyager. Mais c'était sans compter Lian, une Artiste écrivain que j'admirais pour ses talents. Elle m'offrait souvent ses poèmes que je mettais en images. Elle disait que mes pastels flous peignaient ce qu'elle avait dans ses pensées. Je n'étais pas très social et Lian était la seule personne avec qui j'accepter de parler dans réfléchir, de dessiner sous ses yeux. Je pouvais tout lui dire et ses mots justes complétaient les miens, quand mes dessins ne suffisaient pas ou que j'étais à sec d'eau et de peinture.

   Elle aussi parlait peu mais à chaque mot, on sentait toute la force qui émanait d'elle, on voyait la joie qu'elle dispersait autour d'elle, on respirait son air qui devenait plus vrai à son contact, on goûtait chacun de ses mots prononcés avec une sagesse infinie, on touchait du bout des doigts, presque comme un chat grimpe sur un arbre, son esprit entortillé autour de ses lettres. Même le soleil semblait plus joyeux quand elle vibrait de métaphores et parallélisme.

   Elle n'avait pas peur de la forêt et ses écrits sur les contrées oubliées du monde me donnaient tout ce dont j'avais besoin pour m'imaginer tel ou tel paysage et pou le reproduire ensuite. Lian était unique et un jour, je l'ai accompagnée dans un de ses voyages fantastiques.

   J'avais beau le regretter une fois devant une Forêt, les premiers jours j'ai découvert tout ce que Lian ne racontait pas dans ses poèmes : l'hospitalité des gens ; les nuits à la belle étoile ; le marchandage avec les Artisans pour avoir à manger gratuitement ; les spécialités culinaires ; les bains dans les rivières gelées ; les réveils qui suivaient le soleil ; les veillées au coin du feu ; les amis d'un jour ; l'aide que l'on peut fournir.

   Et surtout, l'Art.

   Dès que nous pouvions, nous installions nos petites tables et pendant qu'elle grattait à toute vitesse, renversait au passage l'encre au sol, je dessinais tout ce que je voyais. Les yeux de cette personne qui scintillaient, le ciel qui tourbillonnait, les montagnes qui s'élancaient vers le ciel.

   Nous vivions, simplement, et je donnais raison aux insistances de Lian. Je m'étais trouvé une vocation et à vingt-trois ans, j'en étais heureux. Je n'avais pas peur de m'ennuyer parce que j'avais déjà réservé ma place au temple de Shengu, le plus bel endroit du monde. Perdu dans les montagnes, le lac Shosaï reflétait le cœur de vie des Artistes. Sur la montagne voisine, au beau milieu des bois, le temple en ruines des Nécromanciens planait dans tous els esprits, bien que ce soit de l'histoire ancienne.

   L'anéantissement d'une Caste nous avait tous refroidis les cœurs, même si cette Caste était lugubre. C'est d'ici que j'écris, dorénavant, que je raconte mon histoire qui j'espère, vous donnera à penser.

   Trois jours après notre départ, Lian et moi trouvions notre premier désaccord. Elle n'avait fait comprendre que passer par une Forêt était incontournable mais face à l'inévitable, je reculais. Dire que j'en avais atrocement peur était un euphémisme. Plus je dévisageais les arbres, plus j'y décelais des preuves que je n'étais pas fait pour y vivre, ne serait-ce qu'y passer.

   Alors que Lian avançait sans moi, je montais ma tente et faisais un feu, en attendant son retour. Je m'endormis sans penser que la Forêt, hantise de ma vie, était beaucoup trop près.

   Je ne rêve pas souvent et jamais quand il le faut. Mais déjà, le rêve des Artistes est sans aucun doute différent des vôtres. Un rêve d'Artiste est réel - ou du moins donne cette impression - et quand on en a un, il n'est pas rempli de paillettes et de rose bonbon ; plutôt de rouge sang, noir nuit et lune blanche. Pour avoir de l'inspiration, dit notre Livre, mais ces rêves ne montrent que l'aspect sombre de notre âme et nous le rejette à la figure, comme un seau d'eau croupie. J'ai rarement besoin de rêver, le texte de Lian suffisent. Mais évidemment, proche de la forêt, j'ai rêvé. Et celui qui te reste en mémoire, celui qui te ait hérisser les poils, celui qui te donne envie de courir ou d'effacer ta mémoire. J'ai ouvert les yeux le plus vite que j'ai pu mais une seule des images rêvées avait suffit à me déstabiliser et me faire peur pour une décennie. J'ai repoussé mes paupières.

   Sur des arbres.

   Et des arbres.

  Et des Arbres. Et du Noir.

J'étais au cœur de mon cauchemar.

image d'inspiration (non-libre de droits)

mystic storm

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro