[text] au commencement, il y avait la Mort

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heyheyhey

la deuxième partie du petit texte que j'avais publié il y a quelques temps. Je préfère prévenir, je n'écris pas toujours du tout rose, c'est plus glauque (en même temps, vu que c'est question de la Mort...) que la première partie. Si âmes sensibles, ne lisez pas, conseil d'auteure.

Premier contact :

Et des Arbres. Et du Noir.

J'étais au cœur de mon cauchemar.

Je me rappelle avoir hurlé jusqu'à brûler mes cordes vocales, jusqu'à que mes poumons soient en feu, jusqu'à ce que je tombe sur mes genoux, jusqu'à ce que j'en pleure. J'étais terrorisé. Et c'est bien peu face à ce que je ressentais. On a tous une phobie, vous savez ce que ça fait d'être confronté.e face à elle, seulement moi, ce n'était même pas une phobie. C'était plus que ça. J'en avais terriblement peur, mon cœur en attestait, je savais pour autant que je n'allais pas mourir. Le sang battait à mes temps, je tremblais de rage envers moi-même de m'être laissé prendre au piège de la Forêt, je titubais au cœur des arbres, des orties brûlantes. Je me suis rattrapé à un arbre alors que j'allais tomber au sol, recouvert de mousse verdoyante. Par-dessus tout, je ne voyais rien. La lumière ne passait pas entre les feuilles et seuls les vers luisants me guidaient. Je n'avais plus aucune affaire, rien de quoi faire une torche, ni même à manger.

J'étais terriblement terrifié et même les Rêves des Artistes ne dépassaient pas ce seuil de manifestation de terreur, de rage et de fascination mêlées. J'étais perdu au cœur d'une Forêt et tout ce que j'avais pu imaginer avant de partir avec Lian était faux. Je savais que j'avais peur, que c'était totalement irraisonné, qu'il fallait respirer, fermer les yeux et imaginer le lac Shosaï pour que tout se calme. Mais je n'y arrivais pas.

J'avais peur.

Totalement, entièrement, complètement, absolument, pleinement, parfaitement.

La gorge en feu et les yeux humides, j'ai fait trois pas vers... je ne savais même pas où. J'étais perdu, égaré en route. Les Arbres m'entouraient et tous semblaient me menacer avec leurs frondaisons bases, leurs feuilles toxiques et leurs araignées venimeuses. Je me prenais les grosses racines dans les pieds, me cognais la tête toutes les trois secondes et rien ne me guidait.

J'étais oublié, comme disparu en mer. Mais même un maelström est plus attrayant qu'une Forêt.

Au moins, tu as la certitude de mourir.

J'ai redoublé mes cris quand j'ai senti des fils me caresser la peau, comme tes toiles d'araignées. Le sol remuait sous mes pieds, comme des sables mouvants en beaucoup plus humides. Des hululements parvenaient à mes oreilles qui tintaient et tiquaient au moindre bruit suspect. Le vent circulait et chuchotait les entendait ses secrets mystérieux. Des branches se brisaient en hauteur et les bruits qui résultaient de leur chute me faisait accélérer vers un endroit que j'espérais plus sûr. Mais tout est plus sûr qu'une Forêt.

La Voix a commencé à murmurer dans mes oreilles quand j'étais à bout de forces. Je ne comprenais pas ce qu'elle disait. Plus un chant venu d'outre-tombe avec des mots oubliés que des mots distincts et significatifs. J'ai réussi un temps soit peu à garder mon sang-froid mais ce chant, glacé et antédiluvien, me mettait les nerfs à fleur de peau. Je me suis donné une pause, le temps de me remettre un peu et de faire un point sur ce qu'il m'arrivait.

J'étais au cœur d'une Forêt et à la vue de tous les Arbres, je n'allais pas en sortir tout de suite alors autant s'y habituer et se calmer. Je ne savais pas ce que j'y faisais, ni comment je m'étais retrouvé ici. Toujours était-il que j'y étais enveloppé. J'ai frissonné. Il n'y avait pas âme qui vive et la faible lueur blafarde de la Lune n'aidait pas. J'ai pris une grande inspiration et me suis relevé, l'odeur de l'humus se frayait un chemin jusqu'à mes poumons. Les jambes encore tremblantes, j'ai essayé un pas, suivi d'un autre puis d'un autre encore. Je tenais debout, faisais attention à tous les indices que je pouvais prendre pour éviter de chuter. J'ai soudain senti un souffle dans mon cou. J'ai fait volte-face et j'ai vu une femme. Je me rappelle avoir hurlé, d'un cri plus effrayant qu'un chien des Enfers, et j'ai fait quelques pas en arrière avant de buter contre un tronc. L'inconnu portait une robe noire tout en voiles reposés stratégiquement sur sa silhouette proportionnée. Ses pieds nus touchaient à peine le sol, comme un esprit échappé des Rêves. Sa peau étincelait d'un éclat surnaturel, comme les lucioles qui me guidaient jusqu'alors. Ses yeux aussi noirs que la nuit me reflétaient et ses lèvres rouges charnues entrouvertes laissaient passer un chant. Chant que j'ai immédiatement reconnu.

J'ai fait un pas en arrière, prévoyant de reprendre une course folle à travers la forêt. L'esprit a fait un pas vers moi ; je n'ai pas attendu davantage pour prendre les jambes à mon cou. Toujours aussi maladroitje me suis pris les pieds dans une racine, ma tête a rebondi contre la mousse humide. Ça a été suffisant pour que l'apparition me rattrape. Ses mains ont pris les miennes alors que je voyais flou. Je me suis débattu mais peine perdue, sans repère, autant se battre contre l'amour. D'une force insoupçonnée, l'esprit m'a attiré vers elle sans que je ne puisse rien faire. Son chant hypnotisant me murmurait toujours à l'oreille des paroles incompréhensibles. Le sang glacé par la peur que m'inspirait cette créature, j'ai coupé ma respiration et serré les paupières.

J'ai senti son souffle sur ma joue, avant de descendre dans mon cou. Ma tête a arrêté de tourner, j'en ai profité pour donner un coup avec mes pieds, bien mal dirigé. La créature a été détournée et d'un geste brusque, je me suis dégagé et pris la poudre d'escampette.

Il fallait absolument que je retrouve le chemin.

Musique : Where I Stay de Twisted Jukebox

mystic storm

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