[text] - Au commencement, il y avait la Mort

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Troisième partie de cette nouvelle. Toujours aussi... dérangeante, je préviens !


Il fallait absolument que je retrouve le chemin.

Deuxième Contact :

Je ne pouvais pas rester ici une seconde plus. Tous mes repère ss'écroulaient un à un et Lian, par-dessus tout, me manquait. Si elle avait été avec moi, j'aurai pu me calmer. Mais la seule personne que j'avais rencontré avait essayé de... je ne préfère même pas me questionner dessus. Un esprit échappé dans une Forêt, c'était normal. C'était l'environnement propice à ces manifestations effrayantes.

J'ai ouvert les narines et j'ai ralenti ma course folle. Je n'avais pas de moyen de retrouver mon chemin mais à la vue des troncs d'Arbres sans fin, je me suis dit qu'au moins, j'avais essayé.

Essayé de survivre dans cet endroit qui m'horrifiait. Et dans un sens, me fascinait. Quelque chose que vous n'avez jamais connu se présente à vous, et curieux de nature, je voulais tout en savoir.

J'ai détaillé les environs et ne trouvant rien de compromettant, j'ai sorti un calepin de ma poche avec le crayon accroché. Quelques mots griffonnés après, j'étais en route vers un ailleurs inconnu. Rien ne m'empêchait de sursauter au moindre bruit suspect et manque de chance, il y en avait beaucoup.

Lian savait-elle que j'étais dans la Forêt ? Et où était-elle ? Est-ce qu'elle avait quelque chose à voir avec ma présence en ce lieu ? Non, elle savait que c'était ma bête noire, jamais elle ne me forcerait à y entrer, surtout d'une manière aussi effrayante. Mais alors qui ? Qui avait bien pu m'introduire dans la Forêt ? Elle ne pouvait pas se déplacer, je n'étais pas somnambule – et même si je l'étais, j'éviterai d'aller dans la Forêt ! Qui alors ?

J'ai secoué la tête. Savoir pourquoi j'y étais ne résoudrait pas le comment j'en sortirai. J'ai levé la tête vers le ciel et ai vu une étoile. Ridicule, une étoile, ça ne pouvait pas être un indice, même pour retrouver le nord. Pourtant, j'ai souri bêtement, rassuré de voir que tout l'univers n'avait pas basculé dans le chaos total. J'ai gonflé mes poumons et ai repris ma marche.

La Voix a repris à ce moment, glaçant mes os et détraquant mes pensées qui commençaient à se calmer. J'ai fait volte-face mais seuls le vent qui sifflait et les feuillages épineux qui se balançaient se trouvaient là. Eux ne pouvaient pas chanter quelque chose d'aussi... lugubre. Je n'ai pas réfléchi davantage avant de prendre les jambes à mon cou.

Jamais je ne voulais me retrouver face à l'esprit.

Les battements de mon cœur effrénés n'arrangeaient en rien la situation, mes jambes qui tremblaient me faisaient trébucher sur n'importe quelle racine qui avait eu la bonne idée de se trouver là. Je repoussais les frondaisons basses de mes bras et les ronces que je ne reconnaissais pas assez tôt me laissaient des traînées brûlantes sur mes mains. Mon calepin coincé dans ma ceinture, j'ai tenté d'ignorer le chant. Mais cette voix rocailleuse, ancienne, mystique presque, attirait le monde entier et avec la meilleure volonté que je puisse avoir, je n'ai pas réussi à lui rendre une place secondaire. J'ai soudain vu un tronc immense. Devant moi, imposant et massif, que l'on ne pouvait passer à côté sans le voir. Pourtant, je courrais vers lui sans l'avoir remarqué. J'ai pilé net. Un parterre en mousse verte s'étalait à ses racines, des fougères me chatouillaient les mollets et les insectes me voletaient autour. J'ai voulu les chasser de la main mais ça n'a pas servi à grand-chose. La Voix me glaçait toujours les os, je n'ai pas réfléchi. J'ai contourné l'immense arbre et d'un coup, la lune est apparue. Sa lumière baignait le pied de l'Arbre pourtant j'étais persuadé que ce spectacle recelait un mystère qui me glaçait le sang. La Voix s'est arrêtée. J'ai soufflé, plus ou moins refréné mes battements du cœur. Avant qu'elle n'apparaisse. Ses voiles noirs entouraient son visage comme des nuages le soleil et sa peau, blafarde telle une lune obscure, étincelait comme des milliers de lucioles. J'ai voulu détourner le regard mais je devais être attiré, comme un ours du miel.

Ses lèvres m'appelaient. Elles bougeaient, murmuraient, chuchotaient, proféraient des mots tellement inconnus qu'ils coulaient comme du feu, brûlaient comme de l'eau dans mes oreilles obnubilées par ce chant. C'était totalement surnaturel. Et plus elles me parlaient, plus je me sentais fondre, comme de la cire.

Je n'ai pas bougé. Je ne pouvais pas bouger.

L'Arbre était derrière moi, l'esprit devant et il m'appelait. Aussi sûrement que ce que je pouvais croire, il m'appelait. Comme Morphée appelle les rêves, comme un loup crie à la lune. Lentement, j'ai levé les yeux pour croiser son regard.

Et j'ai voulu m'enfuir.

Ses yeux reflétaient la plus sanglante des batailles, les plus douloureuses des morts, la plus grande tragédie familiale. Impuissant, j'ai assisté à la chute des Nécromanciens et la fureur de leur dernier membre, l'Ombreuse, assassin qui défia l'empire. Désarmé, j'ai vu la fin et le début de la Vie, comme si c'était un jeu où le seul maître était Lui. C'était Noir d'OutretombeRouge Carmin et Bleu Nuit Noire. Je voulais échapper à ce regard terrifiant. Mais il me retenait plus sûrement que des chaînes.

Avec un sursaut de volonté, j'ai compris. L'esprit était la Mort en personne.

" Deuxième contact. "

J'ai entendu ces deux aussi distinctement que s'ils m'avaient été criés devant l'oreille.

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