Chapitre 3

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Le seul membre de l'équipage qu'Amélia était déjà sûre de détester, était celui avec lequel elle allait passer le plus de temps. L'ambiance dans le cockpit ne promettait pas d'être idéale.

Elle avait eu le temps de se construire un avis sur la plupart des personnes qui lui faisaient fasse alors Underwood était sorti depuis déjà plus de cinq minutes. Morgan Hanson était le seul qu'elle n'arrivait pas à cerner. Son visage n'affichait pas la moindre expression et à aucun moment, elle n'avait décelé le moindre sentiment derrière son impassibilité.

L'absence d'Underwood se prolongeait et elle s'en voulait un peu de laisser son second ramener Lloyd à l'ordre à sa place.

Amélia décida donc de prendre les choses en mains. Après tout, c'était à elle d'assoir son autorité. Underwood n'avait pas à faire régner l'ordre à sa place, même si elle venait à peine de rejoindre l'équipage. Il fallait qu'elle prouve son autorité à Lloyd ou effectuer cette mission serait encore pire que ça ne s'annonçait déjà.

Elle sortit donc du hangar pour rejoindre Underwood et Lloyd.

Lorsqu'il la vit arriver, le médecin poussa un soupir d'un air rassuré tandis que Lloyd la dévisageait.

-Vous pouvez y aller, Underwood, lui dit Amélia. Je contrôle la situation.

Le concerné s'exécuta et entra rejoindre le reste de l'équipage. En entendant ces mots, Lloyd leva un sourcil d'un air provocateur. Lorsqu'ils furent seuls, elle plongea ses yeux dans les siens et déclara :

-Je ne m'attends pas à ce que vous soyez ravi par mon arrivée. Être déstabilisé par un tel changement est tout à fait normal. Mais je reste votre supérieure hiérarchique. J'attends donc de vous un minimum de respect envers moi ainsi qu'envers ceux qui ont pris la décision de me confier ce post.

En l'entendant, Lloyd sourit et se rapprocha d'elle mais elle ne recula pas, prouvant qu'elle n'avait pas peur de lui. Comme elle n'eut aucune réaction, il s'avança un peu plus. Il était bien plus grand qu'elle mais ça ne l'inquiétait pas. Soudain, le sourire de Mickael Lloyd disparut et il la plaqua contre le mur. Elle tenta de se débattre mais elle était prise au piège.

-Vous savez ce qu'on va faire, mon Colonel ? demanda-t-il enfin. Je vais prendre votre post, pas officiellement, mais c'est moi qui prendrait toutes les décisions. Comprenez bien que, pour le bien de la mission et de tout l'équipage ainsi que pour avenir de notre planète, il vaut mieux qu'une personne qualifiée soit en charge. Mais si l'idée vous venait tout de même de vous opposer à mes décisions ou de dénigrer mon autorité, je me ferais un plaisir de vous remettre à votre place.

-Et qu'est-ce qui vous fait croire que vous avez les moyens de « me remettre à ma place », comme vous le dites ?

Lloyd eut un petit rire et la poussa un peu plus contre le mur. Mais Amélia Everan tenait toujours son air fier et arrogant, ce qui déplut beaucoup au co-pilote.

-Peut-être mes talents de dissuasion vous feront-ils changer d'avis ? la menaça-t-il.

-De quel type de talents de dissuasion parler-vous exactement ?

-Vous êtes bien arrogante pour quelqu'un de votre taille.

Amélia sourit et dit :

-Sûrement parce que je suis capable de sous maitriser si vite que vous n'auriez pas le temps de vous rendre compte de ce qu'il vous est arrivé.

A ces mots, Amélia frappa de tout sa force dans la poitrine de Lloyd et, sans que celui-ci n'ait eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, il s'était retrouvé écrasé par terre sur le ventre, dans l'incapacité de bouger. Le genou de la jeune femme, appuyé sur son dos, l'empêchait de se relever et il ne pouvait pas non plus se retourner car elle maintenait son bras droit d'une clef de bras. En un simple mouvement, elle pouvait le lui casser, sans le moindre effort.

-Alors ? Où sont passés vos fameux talents de dissuasions ? se moqua-t-elle, hilare.

Lloyd posa sa tête sur le sol en soupirant. Satisfaite de sa victoire, Amélia lâcha sa prise et se releva en arrangeant son pantalon tandis que Lloyd époussetait sa veste militaire.

-Pourquoi avoir refusé de devenir le second de Brown si vous tenez autant au pouvoir ? demanda-t-elle, curieuse des motivations de son adversaire.

-Vous posez trop de questions, répliqua-t-il.

-Comment peut-on apprendre sans poser de questions ?

-En cherchant soi-même les réponses.

Il sembla immédiatement regretter ce qu'il venait de dire mais il n'avait pu s'empêcher de prononcer ces quelques mots. Everan à la recherche d'informations sur lui était la dernière chose qu'il souhaitait voir arriver. Il était déjà bien assez stressé par la mission.

La jeune femme se crispa soudainement et recula d'un pas. Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas réussi à deviner les sentiments et les pensées de quelqu'un aussi fallait. A vrai dire, elle n'avait réussi cet exploit qu'avec une seule personne auparavant.

Se ressaisissant, elle tourna les talons pour rentrer dans le hangar mais la voix, maintenant beaucoup plus faible et essoufflée du co-pilote retentit :

-Everan, attendez.

Surprise qu'il souhaite déjà lui adresser ses excuses, elle se retourna. Soudain, elle vit son poing se rapprocher dangereusement de son visage. Elle eut le reflex d'attraper le poignet de Lloyd et elle se vengea immédiatement en lui faisant une balayette. Il s'écrasa lourdement contre le sol poussiéreux.

-Vous faites exprès de me provoquer parce que vous adorez passer votre temps allongé par terre ?

Lloyd soupira et se contenta de regarder le ciel, sans répondre. Amélia s'apprêtait à partir mais se retourna alors qu'elle allait ouvrir la porte. Elle hésita avant de déclarer :

-Vous êtes rapide. C'est rare.

Puis elle entra dans le hangar, laissant Lloyd seul dehors.

*

La semaine qui les séparait du décollage s'écoula rapidement. Amélia passa ces quelques jours dans le simulateur de vol au lieu de fréquenter les différents membres de l'équipage comme la Générale Parish le lui avait conseillé. Elle aurait bien assez de temps pour sociabiliser pendant leur long trajet vers Andromède. Néanmoins, elle avait un délai des plus courts pour s'entraîner à piloter un aussi gros vaisseau. Elle se doutait, qu'en à peine une semaine, elle n'arriverait jamais à égaler le niveau de son prédécesseur : Brown avait eu pratiquement un an pour apprendre à maîtriser Artémis.

Amélia allait découvrir bien assez tôt si elle avait été trop ambitieuse d'accepter de prendre cette mission en charge. Elle n'avait, jusque-là, n'eut l'occasion que de piloter des Chasseurs III qui, certes, étaient les avions de chasse les plus compliqués à piloter et qui n'était habituellement jamais confiés à de nouveaux pilotes, à peine diplômés. Mais ces Chasseurs avaient la particularité d'être très petits et ainsi parmi les avions les plus discrets qu'on puisse trouver dans la Voie Lactée. Son fidèle Chasseur jaune pétant était donc le contraire de l'énorme vaisseau qu'était Artémis.

Jaune pétant, car la discrétion n'avait jamais été le point fort d'Amélia. Cet avion de chasse lui avait été confié en raison de sa vitesse hors du commun. La jeune femme étant une des rares pilotes capables d'aller à la vitesse maximale des Chasseurs III sans en perdre le contrôle. Ce don n'était pas passé inaperçu auprès de la Générale Parish qui, dès que la mort de Brown avait été annoncée, s'était tournée vers Amélia Everan, encore Capitaine à l'époque. On lui avait fait gravir les échelons à une vitesse accélérée pour qu'elle ait l'autorité nécessaire pour commander la mission.

A présent, la jeune femme commençait un peu à regretter sa témérité. Elle n'avait jamais été moins sûre de ses capacités. La phrase de Lloyd lui revenait sans arrêt en tête : « Il vaut mieux qu'une personne qualifiée soit en charge. ». Peut être avait-il eu raison de douter d'elle. Peut-être n'aurait-elle pas dû laisser quelqu'un d'autre prendre cette responsabilité. Peut-être Lloyd aurait-il été vraiment plus qualifié pour cette mission. Toutefois, Underwood lui avait raconté que lorsqu'il avait proposé de confier le pilotage à Lloyd, Parish avait refusé. Elle le connaissait assez bien, pour l'avoir observé pendant des années, depuis qu'il avait intégrée l'armée en tant que pilote. D'après elle, il était fondamentalement incapable de prendre de bonnes décisions. C'est d'ailleurs ça qui lui avait valu de ne pas avoir la carrière exceptionnelle à laquelle il aurait pu aspirer. Si Parish n'avait pas été là pour l'aider, il serait actuellement technicien de surface sur un porte avion du Vatican et pas second pilote sur Artémis.

-Donc il est vraiment aussi talentueux qu'il le prétend ? avait-elle demandé à Underwood.

-Oui mais s'il est aux commandes, il serait capable de désobéir à un ordre direct pour nous conduire dans un trou noir, persuadé que c'est un trou de verre qui débouche sur Andromède.

La conclusion à laquelle Amélia été arrivée c'est qu'elle allait devoir faire preuve de beaucoup d'autorité pour canaliser Lloyd.

Le jour du décollage arriva et la jeune femme se leva de bonne heure pour être la première de l'équipage à visiter le vaisseau. Evidemment, elle avait déjà vu les photos que des ingénieurs qui travaillaient sur Artémis en avaient pris et elle connaissait par cœur l'organisation du cockpit, ayant passé la dernière semaine dans le simulateur. Mais jamais aucun membre de la mission n'avait mis le pied dans l'immense vaisseau.

Elle entendait distinctement chaque goutte de pluie s'écraser contre le toit et résonner dans son plafond, et ne fut donc pas surprise de voir une épaisse couche de nuage recouvrir le ciel lorsqu'elle sortit. Elle verrouilla l'appartement qu'elle avait occupé pendant à peine une semaine. Auparavant, des militaires n'auraient pas pu jouir d'autant de confort. Mais il y avait tellement peu d'habitants sur Terre que les appartements étaient bien trop nombreux dans les villes. Les bases militaires ne faisaient pas exception et, à cette époque, il n'était pas étonnant voir les logements -avant réservés aux gens très hauts placés de l'armée- occupés par de simples fantassins.

Amélia avait tenu à habiter au dernier étage, sans trop de raison. Elle aimait tout simplement l'impression d'être loin de tous les autres, lorsqu'elle était seule chez elle. Elle descendit donc quatre étages avant de remarquer Underwood qui sortait de chez lui. Il la rejoignit et ils dévalèrent les 5 étages qu'il restait ensemble.

-Je pensais être le premier à aller voir Artémis, lui dit-il.

-Je suis sortie de chez moi la première, donc je serais la première à rentrer dans le vaisseau, répondit Amélia, amusée.

-Pas si je suis plus rapide ! lança-t-ils en sautant les dernières marches et en se mettant à courir.

Elle lui laissa une dizaine de mètres d'avance, le temps de sortir sa moto de l'abris où elle l'avait cachée, puis elle le rattrapa en quelques secondes et le dépassa aisément. Elle s'arrêta et attendit qu'il arrive, en riant à gorge déployée. Il arriva enfin à côté d'Amélia, essoufflé, par sa course et monta derrière elle.

Artémis n'était plus très loin, et ils furent arriver en à peine cinq minutes. Le vaisseau était effectivement vide. La pluie s'abattait contre sa carrosserie argentée en un bruit sourd, si bien qu'Amélia entendit avec difficulté ce qu'Underwood lui dit :

-Votre moto est très rapide. Vous n'allez quand même pas la laisser sur Terre ?

Elle n'avait jamais réfléchi à emmener sa moto avec elle sur Artémis. Il n'était prévu qu'ils fassent escale sur une planète à aucun moment mais une urgence les obligerait peut-être à se poser au cours de la mission. De plus, Underwood et Amélia étaient seuls. C'était le moment idéal pour faire quelque chose de certainement interdit.

Elle poussa donc sa moto jusqu'à la rampe, assez loin pour que cette dernière ne les écrase pas en s'ouvrant. Puis, elle déclara :

-Amélia Everan.

Des éclairages s'allumèrent automatiquement autour de la rampe qui commença à s'abaisser silencieusement. Surement, n'était-elle pas si silencieuse que ça mais la pluie aurait couvert n'importe quel bruit à cet instant. Le coffre était immense et remplit de boite contenant tout sortes de choses. Elle poussa sa moto dans le coffre et la cacha derrière une montagne de farine et de sucre.

-Prête ? demanda Underwood en s'apprêtant à ouvrir la porte qui menait à l'intérieur du vaisseau.

-Toujours.

Il entra un code, la porte s'ouvrit et ils purent découvrir avec émerveillement l'immensité d'Artémis. Chaque étage faisait trois mètres de haut et les couloirs étaient larges de deux mètres. Ils commencèrent par visiter le réz de chaussée, ils parcoururent un vaste couloir d'un blanc immaculé au bout duquel se trouvait le cockpit qu'Amélia souhaitait visiter en dernier. Ils rentrèrent donc dans les cuisines qui étaient tout simplement gigantesques. Mais ils ne s'y attardèrent pas, trop impatients de découvrir le reste du vaisseau. Un ascenseur les mena au premier étage qui étaient composés de nombreux laboratoires à droite et à gauche, un gymnase et une salle de musculation. Ils montèrent encore d'un étage et découvrirent l'espace exclusivement consacré à la détente de l'équipage : l'ascenseur s'ouvrait directement sur le magnifique jardin qui était parfaitement bien entretenu. Il permettait d'alimenter le vaisseau en oxygène mais les rapprochait également de la terre et de la beauté de sa nature, rendant ainsi un séjour dans l'espace beaucoup plus agréable. A un bout du jardin se trouvait une immense cafétaria et à l'autre, une piscine de quinze mètres de long et dix mètres de larges dont le toit n'était d'une gigantesque vitre, qui permettrait d'observer les étoiles tout en nageant, au cours de la mission.

Le troisième étage n'était composé que de chambres. Chacune d'entre elles accueillait trois ou quatre personnes, selon la taille mais les responsables de chaque département étaient deux par chambre, tandis qu'elle, en tant que capitaine, était seule dans une chambre deux fois plus grande que les autres.

Ils descendirent ensuite au premier sous-sol qui était composé d'une salle consacrée à l'analyse des informations et remplie d'ordinateurs, de l'infirmerie, d'un salon et d'une salle de cinéma. Le deuxième sous-sol abritait les divers vaisseaux plus petits qui étaient emmenés, d'armes, de munitions, de batteries etc... Les moteurs étaient tout au bout de ce deuxième sous-sol, en dessous du coffre où Amélia avait caché sa moto, plus tôt.

Ils reprirent l'ascenseur, aussi euphoriques que des enfants le jour de noël. Underwood resta au premier sous-sol pour prendre le temps de regarder plus en détail l'infirmerie et pour commencer à s'installer tandis qu'Amélia remontait au réz de chaussée, impatiente de découvrir le cockpit. Mais lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut surprise de voir Lloyd en train de s'amuser sur les chaises tournantes au son de Led Zeppelin.

*** 

Voici le chapitre suivant, 6 mois après le chapitre 2. Oui x). Je vais essayer de poster plus régulièrement dans les mois à suivre mais je ne garantis rien. Le lycée me prend beaucoup de temps (pas travailler hein mais les 1h de bus matin et soir tous les jours... Et non, je peux pas écrire dans le bus, j'ai le mal des transports #faible) mais j'essaierai de mieux m'organiser prochainnement. Sur ce, à+ (à dans six mois ;) )

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