Chapitre 41 : Le futur sorcier

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Chapitre 41

- Alors, déjà, on fera quoi une fois arrivés devant Royle ? demanda Annie lorsqu'ils furent réveillés de leur sieste au supermarché désaffecte.

Ils étaient tous assis sur le canapé à vider à la cuillère des conserves de litchis au sirop tirés du supermarché qu'ils avaient dévalisé la veille, attendant le crépuscule pour repartir.

- Bonne question, approuva Kathy.

- D'ailleurs, je n'étais pas là lors de la libération de Karl, fit River. Annie non plus, non ?

- Effectivement. Il y avait Alizée, Kenric, Kathy, Albe, Teddy et moi, annonça Zéphyr.

Tout le monde baissa les yeux à l'évocation d'Albe, surtout Annie dont les yeux devinrent humides. Le sorcier se remémora le moment où Alizée avait sauvé Karl de l'emprise de Royle ; bien qu'à moitié assommé, il se souvenait de quelque chose, et Alizée lui avait tout décrit par la suite.

- C'est moi, insista Alizée. Étincelle.

Ses yeux changèrent de couleur et Karl parla avec une voix différente, moins grave, commençant ainsi un dialogue avec lui-même ;

- Je...

- Arrête ! cria Royle en prenant de nouveau une voix dure, insensible.

- Non, se répondit Karl à lui-même. Va-t'en.

- Non !

- Va-t'en !

Durant un dernier instant terrible, les yeux de Karl redevinrent rouges et il poussa un hurlement ; puis une ombre s'échappa du corps du jeune homme, ses yeux redevinrent bleu sombre et il les leva vers sa cousine.

- Étincelle !?

Vidé de ses forces, inconscient, il s'effondra.

Avec l'aide de Kathy, il leur expliqua plus précisément ce qui était arrivé ce jour-là, les plongeant dans uns intense réflexion.

- Il faudrait lui parler de son passé ? Des évènements marquants dans sa vie ? Comme avec Karl, où elle lui a parlé de leur amitié, presque fraternité...

- Royle fera tout pour nous en empêcher, murmura Annie en réponse aux suppositions de River. Mais je suis d'accord ; lui parler de sa vie d'avant la possession serait un bon moyen de l'amener à se battre et à s'en sortir.

- Qui devrait lui parler ? s'enquit la sorcière rousse. Kathy ? Tu es sa meilleure amie...

Kate Elias eut un rire, amusée.

- Qui, moi ? Non, c'est Zéphyr qui devrait lui parler !

Le sorcier eut un vague hochement de la tête : elle avait raison. Si quelqu'un pouvait résonner Lizzie, c'était bien lui... Mais il avait sincèrement peur de faillir à sa mission, et de ne pas parvenir à l'éveiller. Il était le dernier espoir du monde des sorciers tout entier, ou plutôt, Alizée l'était ; si elle se battait contre son emprise diabolique, elle pourrait fuir et redevenir la sorcière qu'ils connaissaient, et elle, enfin, sauverait le monde des sorciers...

La pauvre, d'ailleurs. Porter pareil poids sur ses épaules, et à un âge pareil, c'était dur. Elle avait accepté les responsabilités sans broncher, avait endossé son rôle sans plaintes, épousant sa vie périlleuse, ses risques nombreux, ayant toujours l'air fier et décidé, les menant avec brio vers un avenir plus radieux. Même s'ils discutaient parfois ses choix, ils avaient tous une confiance aveugle en cette jeune fille, qui elle-même ne semblait pas avoir conscience de son influence sur son entourage, sur la rébellion. Quand elle avait été possédée, leur monde s'était en partie écroulé ; même River, qui la connaissait depuis si peu, avait été effondrée, malgré ses essais pour le cacher ; même Cyrah avait semblé profondément affectée, rivalité ou non. Après tout, Alizée avait sauvé sa meilleure amie Marisa sur le Chemin de Traverse...

D'une certaine façon, ils lui devaient tous quelque chose.

Zéphyr montra aux autres la rue où se trouvait l'appartement qu'ils occupaient ; elle était baignée par une lumière orange crépusculaire. Le soir était tombé, et il était temps pour eux d'avancer.

Annie et River sortirent vérifier qu'il n'y avait pas de Détraqueurs, tandis que Zéphyr empaquetait leurs affaires et que Kathy traçait leur itinéraire à l'encre bleue sur leur carte de Londres, de façon à se repérer. Ils sortirent de leur tanière douillette pou avancer dans les rues illuminées par des rais rouges où voletaient des poussières, des rayons de soleil couchant, et durent éviter de nombreux disciples de Royle, des voitures renversées et des amoncellements d'ordures pour parvenir à avancer.

Annie pressa le pas pour marcher à sa hauteur : Zéphyr jeta un coup d'œil derrière eux. Les cheveux roux de River étaient si brillants et illuminés qu'on aurait pu croire qu'il y avait une auréole autour de sa tête, comme des flammes dansantes, et ses yeux gris-vert avec des teintes violacées étaient bordés de cils rouges ; Kathy aussi était magnifique, baignée sous la lueur fugace. Annie, elle, trouvait sa minceur soulignée par la lumière ; ses joues creuses, son teint de porcelaine, tout était révélé et les ombres s'étiraient sur sa peau aux lieux qui n'avaient que la peau sur les os.

- Tout va bien, An' ? demanda Zéphyr en croisant son regard fatigué.

- Tout va bien, approuva-t-elle doucement. Mais on n'avance pas assez vite. La traversée de Londres devait durer trois jours ; on voyage depuis deux jours et une nuit, et on n'en est qu'à la moitié du chemin...

Il hocha la tête ; la lycanthrope avait raison. Il décida de presser un peu le pas pour passer devant les autres ennemis qui surveillaient les rues, et ils se mirent à marcher avec plus d'empressement.

Tous les quatre passèrent devant de nombreux immeubles fracassés, des amoncèlements de Détraqueurs qui flottaient vers eux en sentant leur présence, et de nombreux chien ou oiseaux charognards qui vidaient les poubelles ou les supermarchés abandonnés. Des vignes s'étaient épanouies sur des murs en les envahissant, des fleurs et de la mousse avaient commencé à poindre entre les pavés. Les humains en grande partie disparus, la faune et la flore reprenaient leurs droits sur la ville...

En se cachant derrière un lampadaire couché sur le côté, ils croisèrent même des disciples de Royle qui s'amusaient à torturer des innocents ; ils furent horrifiés de ce spectacle. Les trois hommes vêtus de capes noires pointaient leurs baguettes à tour de rôle sur un homme endormi qui se tournait et se retournait dans son sommeil. Un garçon de sept ans à peu près était à côté de lui et gémissait pour qu'on relâche son père, ne recevant en réponse que des salves de sortilèges cuisants qu'il évitait avec agilité.

- Je ne peux pas regarder ça, lâcha Kathy, furieuse.

Cette scène lui rappelait beaucoup trop celles que lui avait décrites Kenric, quand la famille des Black s'acharnait sur lui dans son enfance, et elle ne pouvait pas le supporter. Elle sortit sa baguette de son sac et sauta par-dessus le lampadaire renversé.

- Stupéfix !

- Attends-moi, Kat' ! s'exclama River en lui emboîtant le pas, pointant les mages noirs de sa baguette. Pétrificus Totalus ! Expelliarmus ! Bombada !

Zéphyr se précipita à leur suite et visa le dernier homme ;

- Incendio ! Stupéfix !

- Avada Kedavra ! hurla le mage.

- Protégo, s'exclama Annie en jaillissant à leur suite pour former un bouclier protecteur.

- Avada Kedavra ! Endoloris ! Impéro ! Sectusempra !

- STUPÉFIX !

Pétrifié, il retomba au sol, et tous les quatre se mirent à courir vers le garçon qui les regardait avec de grands yeux admiratifs. S'il était encore réveillé, cela voulait dire qu'il avait de la magie en lui, puisque le Mésolum n'atteignait que les Moldus.

- Vous pouvez le réveiller ? demanda-t-il d'un ton suppliant.

- Oui, on peut, lui sourit Zéphyr en faisant flotter le corps de l'homme pour le cacher à l'intérieur d'un immeuble sûr. On est en train de se diriger vers la base de celui qui a fait ça pour l'arrêter, puis on réveillera toute la ville.

- Et Jaze ?

- Qui ?

- Mon meilleur ami pour la vie, fit gravement le garçon. Il est endormi aussi... Dites, c'est quoi les pouvoirs que vous pouvez faire ? J'y arriverais aussi, moi ? J'arrive à ouvrir les fleurs fermées et à faire voler des jouets.

- Comment tu t'appelles ? interrompit Kathy en s'agenouillant devant lui.

- Mar, dit-il. Ça vient de Martin Adams.

- Tu as quel âge ?

- J'ai dix ans et trois quarts ! fit-il fièrement.

- Alors, Mar, dans quelques mois, tu recevras une lettre écrite à l'encre verte sur du parchemin. Si tu l'ouvres, tu pourras venir dans une école de magie.

- Une école de magie ? répéta Martin Adams, émerveillé.

- Oui. Et tu nous verras peut-être là-bas, d'accord ? Maintenant, on doit partir.

- Vous allez où ?

- On va sauver le monde, sourit River en venant s'asseoir à côté de Kathy. Et nous aussi, on a une meilleure amie pour la vie, comme ton copain euh...

- Jaze.

- Oui, eh bien notre amie à nous est en danger et on doit vite aller l'aider, tu comprends ? Mais on vous sauvera, je te le promets.

- Comment s'appelle ton amie pour la vie ? demanda Martin Adams.

- Alizée. Elle s'appelle Alizée.

- J'espère que vous retrouverez votre Alizée...

Attendris, ils menèrent le futur sorcier dans la maison close où il se cacha et échangèrent un regard. Il était temps de reprendre la route ; plus que quelques kilomètres, et ils seraient devant Royle.


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Coucou !

Déjà je voulais vous remercier car on a atteint les 11,5k, c'est géannnt ! Je vous avais promis un deuxième chapitre de remerciements, ce sera probablement le prochain, j'espère qu'il vous plaira. Sinon je suis consciente que... Euh... Tout ça part un peu en cacahuètes non? Je reçois moins de messages, moins de votes, et je crois que c'est parce que toute l'histoire de la traversée de Londres est un peu longue et soûlante. Je pense donc que les prochains chapitres vous plairont, puisque c'est très bientôt la fin du voyage de Londres.

N'hésitez pas à commenter, ça fait toujours plaisir !

Et merci pour tous vos retours !

Bises

Hermy

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