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-       Alors ce rendez-vous ? interroge Constance en me voyant m'installer sur la chaise en face d'elle au café.

Aujourd'hui, pas le temps pour les salutations et les habituelles bises « coucou ça va ? », Constance ne tient plus en place.

-       Je ! veux ! tous ! les ! détails ! s'exclame-t-elle en articulant chaque mot avec enthousiasme.

J'ouvre la bouche mais n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit, la brune me coupe d'une traite :

-       J'étais sûre qu'elle allait te plaire ! Audrey quoi ! Elle ressemble à un mannequin ! Elle a de longues jambes ! Des yeux bleus « mashallah plus plus » mon dieu et oh my god Aubin, ses cheveux blonds ! J'ai envie de faire des tresses avec à chaque fois que je les vois. Un vrai rayon de soleil cette fille !

Sur le coup, je me fige une longue seconde pour me rendre compte de la détresse de la situation. Bonne blague Constance mais elle ne marchera pas sur moi.

-       Attends quoi ? lâché-je tout de suite plus réveillé.

La métisse arrête de sourire subitement, toute aussi confuse que moi.

-       Attends quoi quoi ?

La description qu'elle vient de me donner de mon supposé rendez-vous de la veille ne colle absolument pas avec la fille avec qui j'ai passé dix heures de ma vie. Je suis retourné chez moi à 6 heures du matin, les jambes engourdies à force de devoir grimper des rochers sur la plage et ramasser de la flore pour faire un supposé feu. Mes oreilles étaient hors services encore en y réfléchissant. J'ai passé tout un long rendez-vous à écouter la petite brune raconter sa vie et la voir insulter Hitler tout en faisant des croix nazis barrés avec des petites brindilles. Elle m'a expliqué qu'elle avait un arrière-grand-oncle nazi et que ce n'était pas une fierté dans la famille mais qu'on s'en foutait parce qu'elle avait « vraiment super faim ».

-       Bah sauf si j'ai eu des sacrés problèmes de vue, elle était petite, 1m58 au max, brune avec des cheveux attachés en un chignon vraiment mal fait parce qu'elle les jugeait « trop gras pour la soirée » et Audrey est son deuxième prénom aux dernières nouvelles, pas premier, je réponds plutôt sûr de moi sur le coup.

Ma meilleure amie a arrêté de siroter sa grenadine de 16h pour cligner des paupières, une fois, deux fois, dix-huit fois à la suite.

-       Mon dieu Aubin, est-ce que tu t'es fait kidnappé par une inconnue usurpatrice d'identité hier soir ? demande-t-elle presqu'en criant, épouvantée.

Je ris face à la peur qui se lit dans ses yeux. Elle blague encore, une vraie bonne actrice.

-       Non mais c'est vrai, elle s'appelle Audrey. C'est écrit dans ses prénoms sur sa carte d'identité. J'étais surprise de voir que tu traînais avec une fille qui pouvait s'appeler « Jésus Poudding » mais en y réfléchissant à deux fois, tout est possible dans la vie... Bref, c'était un bon rendez-vous avec Margot, vraiment, je suis pas sûr de la revoir mais... j'ai bien ri je dois te l'avouer et ça m'a fait un peu de bien de rencontrer une nouvelle personne. T'avais raison sur le coup.

Constance me tape alors l'arrière du crâne, subitement, alors que le serveur recule avec l'addition.

-        Mais t'es con ou quoi Aubin ! C'est elle Audrey, pas la meuf que tu décris ! Je te jure que je vais tuer la fille qui a essayé de te kidnapper ! s'écrie-t-elle en me montrant l'écran de son portable.

La jolie nana affichée dans la photo sur l'écran ne ressemble absolument pas à Margot. Elle ne lui ressemble tellement pas que je me demande comment je dois vivre la situation. Est-ce que je devrais supprimer le numéro de Margot de mon portable ? Non, la soirée s'est vraiment mieux passée que je ne l'aurais cru.

Constance a ouvert son application Facebook, a récolté le maximum d'informations possibles sur elle de ma bouche afin de peaufiner sa recherche. "Trouvée !" s'extasie-t-elle en cliquant sur le profil de Margot Audrey Descieux. Elle passe en revue toute sa page. 18 piges comme nous, partage des vidéos de chatons comme ma meilleure amie et habite dans la même ville que nous.

- Elle est assez jolie pour toi... Bon, raconte quand même, insiste ma meilleure amie perdue mais déterminée à rassasier sa curiosité.

Et en sortant les pièces de ma poche pour payer mon café, je débute mon récit du déroulement du début de la soirée, alias le fameux dîner.

nda:

le format sera assez court niveau chapitre mais les chapitres ("aubin blablabla") seront ancrés dans le présent d'aubin, tandis que ceux-ci alterneront avec le passé d'aubin ("là où blablabla") mais racontés au présent (bref comme dans le prologue quoi) (wow j'ai compliqué la chose de ouf en expliquant)

je suis contente de me remettre à écrire et n'hésitez pas à sortir des jeux de mots héhé, je les ressortirai avec une dédicace des familles <3

elo