Chapitre V

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-DEBOUT AZE !!
Je me réveillais en sursaut à cause d'une masse s'étant jeté sur moi. Quand j'ouvris les yeux, je pus voir qu'il ne s'agissait de personne d'autre que Pierre... Je m'assis sur le mince lit que l'on partage depuis maintenant quatre ans et je le regarde, l'air mi-agacé mi-amusé. Il avait un grand sourire aux lèvres, et je savais très bien ce que cela signifiait...
-Diiiiis, commença-t-il. On peut aller espionneeeer ?
Je soufflais doucement avant de lui dire :
-Pas aujourd'hui... Je dois...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il recommença son manège :
-S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaiiiiiit !! Je te promet qu'on fera vite... Viens avec moi !!
Et avant que je puisse répliquer, il me tira gentiment pour que je me lève du lit et, une fois sur pied, il commença à descendre, toujours ma main dans la sienne. J'eus un petit rire et le suivis en courant à travers les champs afin que l'on rejoigne notre cachette habituelle. On joua dans la forêt sur le chemin et entre les arbres. Depuis la cérémonie, il s'en était passé des choses !! D'abord, j'avais appris à contrôler ma peur pour garder mon arme sur moi, même si je ne m'en servais jamais. Ensuite, on avait eu avec tous les enfants du village un entraînement intensif pour la survie. On nous avait appris divers techniques pour bien se cacher en forêt ainsi que plusieurs méthodes pour échapper à d'éventuels poursuivants, comme monter à un arbre par exemple. Enfin, j'apprenais chaque jour un peu plus d'informations sur la mission de laquelle j'étais investi... Selon la prêtresse du village voisin, Jin, amie de Mayru qui communique avec les esprits, cela aurait un rapport avec les Gardiens car l'un d'eux lui répétait sans cesse : "Je sais qu'il peut accomplir sa mission... J'ai confiance..."
Enfin, on courrait encore à travers le bois, le vent faisant voleter nos cheveux, un grand sourire jusqu'au oreilles, on avait l'impression que rien ne pouvais nous arrêter. On grimpa sur le Mont Nalelle au pied duquel reposait la forteresse puis on s'agenouilla au pied du mur, devant l'ouverture où on se postait habituellement. Je savais pertinemment que la voix me demandera de partir si on revoit l'homme mystérieux mais je sais également que cela me permettrai d'avoir certaines réponses à mes questions. La porte de la forteresse s'ouvrit sur un jeune garçon que nous connaissons bien : c'était le garçon qui voulait me frapper après la cérémonie !! Mais que fait-il donc là ? C'est forcément un villageois si il y a participé... Mais il est dans le fort... Ce n'est pas normal... Une autre porte s'ouvrit et l'étrange homme me ressemblant approcha de lui. C'est étrange, il a l'air de ne pas vieillir d'une année sur l'autre... Le traître -appelons-le ainsi- adressa quelques mots à mon sosie qui fit un signe de la tête pour le remercier puis ils partirent tous deux à l'intérieur du bâtiment principal. On se regarda un moment Pierre et moi puis on se releva pour rentrer au village afin de prendre un bon repas. Il valait mieux être en forme, nous avions atteint l'âge de nous battre désormais... Sur la route, je soupirais doucement. Mon ami me prit tendrement la main en demandant :
-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu t'inquiètes ?
Je hochais la tête en ajoutant :
-Ça ne me dit rien qui vaille... J'ai peur que quelque chose de grave n'arrive prochainement...
Il me tourna face à lui en prenant ma deuxième main puis il me dit :
-Quoi qu'il arrive, je te protégerai... Je t'en ai fait la promesse et je compte bien la tenir...
Et il me serra contre lui, ne manquant pas de faire chauffer mes joues et palpiter mon cœur. Depuis quelques temps, ces simples gestes qu'il a toujours fait avaient le don de me gêner... Mais je ne savais pas à quoi correspondaient ces signaux qu'envoient mon corps... Il m'embrassa le front, faisant encore augmenter la rougeur de mes joues, puis on se remit en route. Alors qu'on allait pousser la porte de la maison, un bruit trop familiers retentit, me faisant comme à chaque fois frissonner et verser une petite larme... Mais cette fois ça ne s'arrêta pas à une, non, c'était un torrent qui dévalait actuellement mes joues. Pierre essuya délicatement ce fleuve en me chuchotant :
-Ne t'inquiète pas, je serai là... Et si vraiment ça ne va pas, tu pourras partir...
Il déposa un baiser sur ma joue puis il empoigna le pommeau de son épée et se mit en marche, moi à sa suite. Tous les hommes et femmes en âge de se battre se dirigeaient vers le champ de bataille tandis que les plus jeunes partaient se cacher dans la forêt. Certains peuvent penser que nous sommes trop jeunes du haut de nos douze ans mais les habitants de la forteresse forçaient des enfants aussi jeunes que nous a combattre, et les adultes se refusent à tuer de jeunes enfants... Je restais légèrement en retrait, derrière Pierre, puis l'armée du fort arriva à son tour. Ils étaient tous en armure de métal et avaient de lourds boucliers ainsi que d'immenses épées de fer. J'étais vraiment intimidé et je savais que je ne pourrais assister à la totalité du combat. Le chef de l'armée ennemie leva son arme puis l'abaissa en criant "À l'attaque !!". À partir de ce moment, les deux masses foncèrent l'une sur l'autre et les premiers coups furent donnés. Je pris mon courage à deux mains et m'élança vers l'ennemi mais dès que j'ouïe le bruit de métal de deux armes s'entrechoquent, je ne pus rien faire d'autre que lâcher la mienne et m'écrouler au sol en bouchant mes oreilles. Pierre m'aperçus et me hurla avant d'esquiver de justesse une attaque :
-Cours Aze !! Je viendrai te chercher !! Fait attention à toi...
Je récupérai mon épée et m'enfuit en courant dans les bois vers notre cabane.
Tout à long de ma fuite, j'entendais les armes qui se croisaient, les cris de douleurs des blessés et les corps tombant au sol. Je trébuchais régulièrement sur des racines ou de petits rochers mais je continuais à courir sans arrêt. Au bout d'un moment, je m'arrêtais contre un arbre pour souffler mais mon repos fut de courte durée... Des pas ainsi que des éclats de voix retentirent près de ma position. J'entendais distinctement quelqu'un dire :
-Je sais qu'il est là... Trouvez le et ramenez le moi en vie... Ainsi nous pourrons enfin gagner cette guerre...
Je retins un cri et attendis qu'il furent éloignés pour reprendre ma course folle. Je me décidais à faire un long détour afin d'égarer ces gêneurs. Je sortis de la forêt et courrai tout droit en direction de la mer de Nalelle avec au loin la montagne de Feu d'Arginn. Je me plaquais contre un recoin de la falaise car, comme je le pensais, ils m'avaient suivis... Je croyais qu'ils allaient finir par me trouver mais ils grimpèrent dans une barque qui traînait là et traversèrent la mer... En sortant discrètement de ma cachette, je pus voir qu'une autre embarcation avançait seule sur le lac... Peut-être avaient-il crû que je l'avais prise pour fuir plus loin. En tout cas, une chose est sûre : il y a bel et bien quelqu'un là-haut qui veille sur moi. Je retournais sur mes pas en chancelant, fatigué par ma récente course-poursuite, et atteignis la cachette mais Pierre s'y trouvait déjà, paniqué. Quand il me vit, il se précipita vers moi pour me soutenir et me prendre dans ses bras tandis que je me laissais littéralement tomber. Il me porta et me ramena au village en me demandant sur la route :
-Où tu étais parti ? J'ai eu tellement peur quand j'ai vu que tu n'étais plus à la cachette...
Je m'accrochais à lui comme je le pouvais en lui racontant tout : ma fuite dans les bois, les hommes qui me cherchaient, la course-poursuite jusqu'à la mer et l'étrange événement du bateau. Puis, il me raconta à son tour l'issue du combat. Heureusement pour lui, il n'avait pas eu à tuer quelqu'un mais plusieurs personnes avaient perdu la vie... Il m'apprit également que Mayru a été blessée sévèrement au bras et qu'on pensait qu'elle ne pourra plus s'en servir. Il déposa ensuite un doux baiser sur mon front en me disant de me reposer et je m'endormis dans ses bras, épuisé de cette après-midi.

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