Épilogue

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Shalom...

La Paix...

Quelle ironie. La guerre qui contrôle la paix, c'est sûrement le meilleur résumé de ces derniers siècles de bataille...

Le pauvre homme... Il aura tout sacrifié pour satisfaire ces envies qui lui étaient imposées, et rien ni personne ne pouvait l'empêcher de nuire. C'est pour cela qu'il me poussait à me battre jusqu'au bout, car il savait que seule la Paix pouvait le vaincre.

Jamais je ne remercierai assez l'ancien Dieu d'avoir béni mon épée et de m'avoir confié la fée, jamais je ne la remercierai assez d'avoir sauvé Aypierre, jamais je ne le remercierai assez d'être arrivé à temps avec cette même épée.

Grâce à lui, la paix est revenue sur la contrée. Aypierre et Elyes ont conclu un accord entre la citadelle et le village, désormais toutes les ressources seront partagées.

Elyes a pu prendre les pleins pouvoirs sur la région, il a formé un conseil de bourgeois et villageois pour les décisions futures. C'est un roi bon et aimé de tous, qui prévoit de nouveaux accords commerciaux avec des régions lointaines pour la prospérité de son peuple.

Le village a peu à peu renaquit de ses cendres, et, en hommage à ce jour funeste, tous préparent une nouvelle place où trônera un jour une statue de Phénix tenant entre les griffes la lame qui donna la victoire.

Aypierre a été acclamé en héros, et malgré ses protestations il n'a pas su me faire porter la responsabilité de la victoire. Mahyru était si heureuse de l'avoir vu revenir avec moi qu'elle en a pleuré pendant presque une heure. La rumeur court que mon ami pourrait être nommé futur chef du village.

Et moi dans tout cela ? Eh bien, j'attends mon destin.

Après la mort de Shalom, guidé par une conscience enfouie en moi, j'ai récupéré le pouvoir du Sorcier afin de le sceller en mon âme, et tous mes souvenirs me sont revenus. Mon départ du monde des gardiens, le Grand Gardien qui me guidait malgré mon incompréhension de la situation, son désespoir quand il a senti que j'oubliai ma mission, l'aide de tous les Gardiens qui m'ont permis de tenir lors de mon pseudo combat, et encore beaucoup d'autres choses dont je n'avais pas conscience, plongé dans mon ignorance. J'ai également recouvré la capacité de communiquer avec mon monde, chose dont j'aurai dû être capable pendant toutes ces années mais dont j'ai été privé à cause de ma précocité.

Je me suis également rappelé de la fin de ma mission ; je dois retourner là d'où je viens, auprès des miens. Le Grand Gardien m'a affirmé que personne ne se souviendra de moi une fois que j'aurai disparu de cette terre, mais je doute que mon existence soit ainsi effacée. Ces sentiments que ressentaient Aypierre et Elyes, ils ne disparaîtront jamais ; je crains même qu'ils ne souffrent éternellement dans leur recherche de cette être perdu.

Comme il était douloureux d'imaginer Elyes passer son temps dans cette chambre vide, où autrefois résidait quelqu'un dont il ne savait rien, quelqu'un dont l'absence déchirait son cœur comme la pointe d'une épée. Comme il était douloureux d'imaginer Aypierre regarder l'épée de quelqu'un dont il ignorait l'existence, quelqu'un dont il se rappelait pourtant avoir vu graver cette lame devenue bleutée.

Je savais que mon absence laisserait de nombreuses traces, des vides inexplicables, des soupires sans sens, des larmes sans raison.

Je ne pouvais m'y résoudre.

Alors j'ai eu cette idée : devenir le Gardien du village. Cela me permettrait de veiller sur tous, d'insuffler en eux l'apaisement quand leur cœur se fera lourd, et, qui sait, peut-être pourrait-je retrouver un corps matériel et leur rendre visite quelque fois...

Mon départ approchait, je le sentais.

J'ai réuni Aypierre et Elyes près d'une tombe bientôt oubliée, la tombe de Shalom que nous avons tous les trois creusée. Je ne peux partir sans leur dire au revoir...

« Mes amis... commençai-je. »

Les mots restaient coincés, bloqué par un nœud qui ne sera défait que dans les larmes.

« Je... je dois partir... »

Ma voix éclata en sanglots, puis les larmes affluèrent sans que je ne puisse les arrêter.

« C-comment ça ? »

Aypierre... C'est bien ce que tu penses... Elyes a compris, je vois ses yeux tournés vers le sol, je vois ces larmes que tu tentes de cacher.

« J-je dois re-repartir dans mon m-monde... Là-haut... »

Des poings serrés, des lèvres mordues, des yeux qui s'efforcent de ne pas pleurer... Tu n'as pas changé Aypierre, tu montres toujours que tu es fort devant moi, mais j'ai toujours vu ta tristesse.

« On ne se reverra plus alors... ? »

Non Elyes, pas pour le moment tout du moins, mais ce n'est pas le pire pour moi...

« N-Non... Mais ne vous en faites pas... Vous... vous ne vous souviendrez plus de moi... »

Des cris, des protestations, des larmes encore. Je m'y attendais...

« Je ne sais pas pourquoi, mais ça doit être ainsi... Pierre, j'ai réfléchi pendant toutes ces années, je pense que nous ne nous aimions pas comme nous le pensions... J'ai mis des mots sur mes sentiments, tu es un frère pour moi, un véritable protecteur, comme un jumeau que je comprends d'un regard, notre lien est beau et fort, mais ce n'est pas de l'amour. »

Son regard s'adouci légèrement, et un bref soulagement passa sur son visage. Lui aussi a dû y réfléchir pendant ces quatre ans de mort. Quand j'y pense, il a sûrement beaucoup souffert en revenant sur terre, apprendre que quatre ans sont passés, que je suis tombé aux mains de l'ennemi...

« Elyes... Je te remercie sincèrement pour ces années où tu as veillé sur moi. Tu as été un vrai guide, un vrai ami quand j'en avais besoin. J'en ai même développé un sentiment profond, chaud et agréable, mais je ne connais pas sa nature, s'il s'agit d'amour ou d'autre chose... »

Il hocha doucement la tête, un sourire triste sur le visage. Ses yeux humides faisaient se serrer mon cœur, c'était une vision douloureuse mais à laquelle je ne pouvais échapper.

« Je sais que vous allez dire que vous ne m'oublierez jamais, c'est un peu vrai dans le sens où ces sentiments que nous avons les uns pour les autres ne disparaîtront jamais. C'est juste que... Vous ne saurez plus qui je suis, vous ne vous souviendrez ni de mon nom, ni de mon visage, ni de ma voix... »

Je sentais mon esprit défaillir alors que les deux personnes face à moi ne parvenaient plus à garder intact les fragments de masque qu'ils avaient su conserver.

« Adieu... mes amis... Peut-être qu'un jour je reviendrai... Mais d'ici là, je veillerai sur vous... »

Je vous le promets...

...

Les années ont passé, l'équilibre retrouvé, le monde dans la prospérité.

Si seulement, pour tous, tout était si parfait...

Agenouillés devant la tombe abandonnée, deux âmes en silence souffraient.

Puis d'un coup, l'explosion.

Les larmes coulaient sur les joues abîmées, lavant une terre auparavant souillée.

Douloureusement enlacés, yeux et poings serrés, ils ne pouvaient oublier.

Chanceux sont ces hommes, ces dirigeants-nés, car l'oubli est la plus cruelle des souffrances.

« Oh, Azenet... Comment as-tu pu croire que nous t'oublierons ? Tu ne quitteras jamais nos cœurs, jamais... »

Peut-être qu'un jour, dans un village nouveau, alors que nos deux derniers héros auront bien grandi, une silhouette se dessinera devant la grande statue dorée, les yeux embués devant un message gravé, peut-être que trois destins liés se retrouveront, et jamais ne se quitteront.

« Hommage à une personne formidable, notre Gardien, qui apporta la paix en la contrée.

Hommage à une personne oubliée, notre Azenet, dont nos cœurs se souviennent à jamais. »


--[~*~]--



Et voilà, c'est enfin la fin de cette histoire.

Commencée sur un coup de tête lors d'un retour de voyage scolaire en mai 2017, terminée avec détermination lors de cet été 2020, c'est une aventure de trois ans qui s'achève pour ce récit.

Cette histoire ne s'est pas terminée comme je l'avais originellement imaginée ; j'avais pensé à se faire rebeller Azenet face à son retour chez les gardiens, pour le faire revenir sur terre et vivre de son amour avec Aypierre, mais en la reprenant le moi dernier j'ai bien compris que c'était stupide et complètement contraire à son caractère absolument pacifique.

Cette fin n'est ni blanche, ni noire, elle est un peu grise, Azenet repart avec la promesse de revenir en tête, Aypierre refait une vie sans lui, mais sans jamais l'oublier, et au final ils peuvent se retrouver des années plus tard (j'avais imaginé 15 ans).

Une petite question pour vous cependant : êtes-vous déçu de la relation d'Azenet et d'Aypierre ? En relisant je la trouvais rapide et injustifiée, pour la cohérence c'est devenu un syndrome de l'infirmière. Je voulais que les personnages s'en rendent compte, c'est pour cela que j'ai créé ce lien entre Azenet et Elyes. Est-ce que vous avez apprécié cette relation ?

(Fun fact, ce petit roi a changé de nom trois fois, je n'arrivais pas à me décider x))

Parfois, je me demandent si les lecteurs viennent pour le ship, pour les personnages, ou pour l'histoire... J'espère honnêtement que, peu importe la raison, vous avez apprécié me lire et suivre l'histoire de leur vie, leur légende, malgré cette attente de deux ans.

Ceci est la dernière fanfiction que j'écris, voire les derniers mots que j'écris sur ce compte. Ce n'est plus mon identité, je ne suis plus une personne au milieu de tant d'autres, je suis quelqu'un à part entière.

Merci à vous de m'avoir suivi durant mon évolution ici, et merci à tout ceux qui me suivront dans le futur.

Quelqu2

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