Chapitre 20 - Damien

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Dans le chapitre précédent :

« Pour te parler. J'ai besoin qu'on se voit. Je voudrais... apprendre à te connaître. Comme des amis. On pourrait aller au restaurant pour dîner... entre amis. »

Je souris. Il faisait vraiment un gros effort et cela ne me faisait que plus plaisir.

« Pas ce soir. J'ai des choses à faire, mais demain peut-être ? »

« Très bien, demain alors ! » dit-il presque fièrement.

« D'accord. »

Pendant quelques minutes, personne ne parle ni ne raccrocha.

« Tu raccroches ? » dis-je d'une petite voix. Gabriel rit, puis raccrocha.

Je soufflai enfin. Il était plus facile de lui parler par téléphone, mais j'avais toujours ce petit papillon au ventre.

Pour ce soir, je ne devais penser qu'à la mission. J'éteignis mon portable, et me mis en route vers le bâtiment désaffecté où le plan trouvé chez Eli me menait.

***

Ayant laissé ma voiture au sous-sol du bâtiment de l'entreprise, je déambulai à travers les dédales de la rue, sans destination précise. Je m'arrêtai quelques fois pour admirer les vitrines des boutiques de vêtements ou celles des boutiques d'antiquités.

Mes yeux se retrouvèrent attirer par un objet. A travers la vitre, je pus voir, posé sur la commode, une pierre rouge. Curieuse, j'entrai dans la boutique et me dirigeai vers ce bijou. Il ressemblait au collier que Damien portait. Rouge cristallin. Mais il ne contenait pas sa magie ni sa force envoûtante. C'était clairement une pierre quelconque, mais elle me rappelait Damien. Je l'achetai et l'attachai à mon cou avant de continuer ma promenade urbaine.

Ma marche continua jusqu'à ce que j'aperçus un bus et que je courus vers le transport pour m'y engouffrer. Il n'y avait pas beaucoup de monde, je m'assis à l'arrière et commençai à me déshabiller. J'enfilai un sweet-shirt trop grand pour moi et fis une queue de cheval avant de rabattre la capuche. Je troquai mes chaussures par des baskets, idéal pour courir. Je mis mon porte-feuille et mon portable dans mes poches et laissai mon sac, qui ne contenait plus rien, sous le siège. Je ensuite descendis à un arrêt quelconque.

Je courais comme si j'étais une joggeuse. Arrivée devant une maison, je vérifiai qu'il n'y avait personne aux alentours avant de sauter par-dessus la barrière en bois. Je m'accroupis dans le jardin de la demeure que je ne connaissais pas. Une fenêtre était ouverte, ce qui me permit de m'incruster dans la cuisine. Les différentes odeurs de nourriture pouvaient masquer mon odeur corporelle.

Toute cette manigance pour éviter que des loups-garous me suivent partout grâce à leur odorat. Je devais utiliser une de mes capacités que me donnaient ma demi-nature de Verndari. La téléportation. Dans son histoire, ma mère l'avait traduite par une rapidité hors norme, mais c'était techniquement faux. Les Verndari pouvaient se téléporter d'un point du monde à un autre.

Un magnifique don, mais qui consommait beaucoup d'énergie physique. Il fallait, de plus, puiser dans notre esprit la force nécessaire qui donnerait une téléportation optimale. Il était aussi possible d'emmener une autre personne avec soi, mais n'étant qu'à demi-Verndari, je n'avais pas la possibilité de le faire.

Le simple fait de me téléporter était une grosse consommation d'énergie. Je fis le vide en moi et pensai au lieu où je voulais me rendre. Heureusement, j'avais vu sur Internet à quoi ressemblait l'entrepôt et ses alentours. Je fermai les yeux et me laissai envoler par les airs, ou plutôt disparaître dans un tourbillon d'air. Je me sentais légère, comme si je volais. Un oiseau libre. Une sensation si agréable. Mais une fois de retour sur terre, je tanguai et m'écroulai. Je soufflai bruyamment en cherchant à respirer.

Au bout de quelques minutes, les battements de mon coeur se calmèrent. J'observai et m'aperçus que j'étais déjà à l'intérieur du bâtiment. L'endroit était clairement à l'abandon. L'immense entrepôt était quasiment vide de machines, mais abritaient un bon nombre de débris matériels qui jonchaient le sol.

J'aurais peut-être dû demander à Ethan de me couvrir en m'envoyant un sniper. Même si le tireur de longue portée ne pouvait pas me voir dans un sous-sol, je saurais qu'il y avait quelqu'un sur qui compter, alors que maintenant, j'étais vraiment seule. J'avais bien sûr, mon ouïe développée, mais c'était un don que je ne pouvait pas utiliser tout le temps. Surtout pas maintenant, après avoir fait une téléportation. Si un ennemi m'attaquait, il me tuerait sûrement. J'étais déjà fatiguée, mais je ne pouvais pas reculer alors que j'étais déjà près du but.

Je parcourus l'entrepôt en évitant les débris et tuyauteries, et vis une trappe métallique. Je dégageai l'entrée qui était recouvert d'une planche de métal rouillé, et plongeai dans ce trou noir. J'atterris dans un couloir qui était déjà moins poussiéreux qu'en haut. Plus propre en tous cas. Certaines personnes devaient sûrement passer par ce chemin.

Je me situai au milieu d'un couloir. Je choisis d'aller vers ma droite, mais très vite je découvris une porte blindée et sécurisée avec un code. Je pouvais le craquer à l'aide d'un appareil, mais je ne l'avais pas pris avec moi. Je retroussai chemin et explorai l'autre côté du couloir éclairé par des lumières artificielles.

Je n'avais encore repéré aucune caméra, ni aucun piège incrusté dans les murs. Je me retrouvai devant un autre couloir, mais celui-ci était longé de plusieurs portes fermées. Je regardai à droite puis à gauche et décidai de partir à gauche. Je n'avais pas de miettes de pains, ni de fil assez long pour retrouver mon chemin. Je fis en sorte de ne pas m'enfoncer trop loin, et ouvris une porte au hasard.


Derrière la porte se trouvait un simple bureau classique. Un table, un ordinateur dessus, une chaise, une étagère avec des classeurs et une poubelle. Aucune décoration n'ornait les murs beiges. Soulagée, je regardai néanmoins aux alentours pour repérer de quelconque caméras de surveillance, mais il n'y avait rien. Je fouillai les tiroirs un à un, mais n'y trouvais pas de feuilles ou d'objets.

J'aperçus que l'écran de l'ordinateur était en veille, donc j'appuyai sur le clavier à l'aide de ma manche pour éviter que mon empreinte se retrouve sur l'appareil.

L'écran s'alluma, mais je ne le voyais plus. Le porte du bureau s'ouvrit, mais je ne l'entendais plus. Un homme vint vers moi, mais je ne le sentais plus.

Figée sur place, je m'écroulai à terre en tenant ma poitrine. Mal. Une douleur insoutenable me consumait. Mon cœur semblait être transpercé par des milliers d'aiguilles empoisonnées. Cela faisait tellement mal. Je n'en pouvais plus.

Damien...

L'homme cria dans mes oreilles en me tirant le bras. Je repris connaissance de mes sens et le tirai vers moi tout en lui donnant un coup de genou au ventre. Erreur. J'aurais dû viser plus bas. Cependant, l'ennemi recula et me relâcha. L'adrénaline m'avait donnée une nouvelle force.

En colère, l'homme revint avec tous ses muscles contractés et son regard haineux. Le bureau nous séparait, mais plus pour très longtemps. Tandis que je restais derrière la table, il sortit une arme qui était coincée dans son dos. Je ne pris pas le temps de bouger assez rapidement pour m'enfuir de la pièce.

J'étais encore chamboulée par mon mal de cœur qu'il m'était presque impossible de bouger efficacement. Je levai les bras au-dessus de la tête quand il pointait l'arme sur moi. Son sourire carnassier n'était pas une bonne chose.

« Qui es-tu ? » demanda-t-il. Étant donné que je ne répondais pas, il me dit, ou plutôt, m'ordonna d'avancer vers lui.

Je contournai la table tout en gardant un visage calme. Il faisait un peu près la même taille que moi. Je puisai donc dans mes pouvoirs restants, une force surhumaine pour pouvoir le battre. Je pris avec rapidité une dague situé au niveau de ma ceinture et le plantai dans son abdomen. Je ne voulais pas le tuer maintenant. Il pouvait peut-être répondre à certaines de mes questions avant.

Sous la surprise, il appuya sur la détente. Je reculai pendant qu'il se tenait le ventre. Son visage retranscrivait la douleur. Le problème était que son arme, qui était tombée à terre avait causé du bruit qui pouvait alerter des personnes. Épuisée, je dégageai du pied l'arme qui glissa sous le bureau. De la sueur perlait sur mon front. Toute cette énergie, que je consumais, faisait travailler mon corps plus que d'habitude. L'endurance n'était définitivement pas mon point fort. Et Damien me le faisait souvent savoir lors de nos entraînements.

Damien était...

« C'est quoi cet endroit ? » demandai-je avec force. Il ne faisait que haleter sous la douleur.

Je le vis glisser discrètement une de ses mains vers sa poche de pantalon pour y sortir un objet. Je n'attendis plus, et levai sa tête par les cheveux avant de lui planter mon couteau en plein cœur d'un geste vif et rapide. Il y avait des jours comme ça où j'étais contente d'avoir des pouvoirs. Les yeux exorbités, il s'écroula sur le sol en faisant quelques soubresauts. Du sang se déversa sur le parquet, tandis que son corps resta inerte.

Je respirai fortement. La fatigue me gagnait rapidement. Soudain, je mis ma main au niveau de mes côtes et aperçus un liquide rouge. Du sang. Mon sang.

Je compris que la balle tirée par inadvertance m'avait touchée ou frôlée, je ne savais pas. La peur et la douleur me saisirent. Je ne savais pas quoi faire. C'est pour cela que nous étions toujours deux. Deux Verndari pour une mission. Pour veiller l'un sur l'autre, et surtout pour ne pas hésiter à tuer son compagnon s'il mourrait, car c'était la seule manière pour que le Verndari puisse renaître dans un nouveau corps.

Je ne pouvais pas mourir. Pas maintenant.

Ma tête tournait de plus en plus. Je sentais que mon esprit allait bientôt s'en aller. J'allais sûrement m'évanouir avant de mourir.

Allongée sur le sol, j'aperçus la pierre rouge qui brillait devant moi. Elle se mariait bien avec la couleur du sang. Verndari. Je ne l'étais qu'à moitié, mais je ferais tout pour vivre et protéger les gens que j'aimais.

Je me concentrai une dernière fois pour me téléporter auprès de Thomas, une des rares personnes qui connaissait l'existence du monde surnaturel, mais aussi un excellent médecin. Je pensai à lui et à son bureau d'hôpital, mais j'échouai. Je n'arrivais pas à partir d'ici.

Je ne me laissai pas faire malgré la douleur, et repris une longue inspiration, qui finit en quinte de toux. Je me concentrai une nouvelle fois et réussis à sentir le tourbillon d'air qui m'emportait.

Complètement épuisée, je rouvris les yeux et fus confuse par le décor de la pièce. Les meubles étaient anciens. On aurait dit que j'étais dans un musée. Ou une vieille demeure comme chez mes parents. J'espérai me tromper.

Une voix cria mon nom avant de me toucher. Telle une poupée, je me laissai faire. Je n'avais plus du tout de force pour pouvoir bouger. Mais j'étais sauve. Au moins l'un d'entre nous était sauf. Depuis que j'avais rencontré Damien, j'étais devenu son compagnon de mission. Toujours deux Verndaris pour une mission. Pour que l'un puisse brûler le corps de l'autre s'il mourrait. Et c'était ce qu'il venait de se produire.

La douleur grandissante au niveau de mon cœur signifiait la mort de mon ami, d'un de mes frères.

Damien était mort.

Voilà un nouveau chapitre plein d'action ! Je me suis rendue compte en l'écrivant qu'il n'y avait même pas de dialogues x) J'espère qu'il vous a quand même plu :3

Kelly est à moitié humaine, moitié Verndari. Vous en apprendrez un peu plus sur elle dans le prochain chapitre ;)

Vous pensez qu'elle a atterri où ? Chez ses parents ? Ou peut-être chez quelqu'un d'autre ? Comme chez Gabriel ? *w*

Merci pour tous vos votes et commentaires ! <3


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