Chapitre non relu ! Desolé pour les fautes et phrases qui ne veulent rien dire (il y en a sûrement dans le tas x))

Dans le chapitre précédent :

« Il faut que tu partes d'ici avant que le patron ne te voie... »

« Trop tard, » annonça Jonas qui était dans l'embrasure de la porte.

Je me mis en position d'attaque, mais Eli se plaça devant moi. Il faisait face à Jonas comme s'il était un ennemi. À mon tour d'être confuse par la scène. Eli recula quand Jonas avança vers nous. Très vite, Eli était devant moi puis se retourna avec une vitesse prodigieuse quand je ne m'y attendais le moins. Un mouchoir étouffa mon cri de surprise. Le chloroforme liquéfia mes jambes puis mes pensées. Mais j'eus le temps de me traiter d'idiote avant de traiter ces salauds de tous les noms.

Eli m'avait bien eu, et j'étais de nouveau prisonnière des mains de Jonas comme il me l'avait prédit. Peut-être qu'il savait même que j'allais revenir ici. Oui, il avait tout manigancé pour cette fin.

Je plongeai dans le noir en le maudissant de tout mon être.

***

Mal. Ma tête était aussi lourde que de l'acier. Elle me plombait mes pensées. Confuse, mes paupières s'ouvrirent sur un plafond que je ne reconnaissais pas. Une peinture blanche l'enduisait sans aucune craquelure apparente. Je tournai la tête pour apercevoir une porte métallique fermée.

J'enlevai le drap qui me recouvrait et fit l'effort de me lever du lit moelleux sur lequel je m'étais endormie. Malgré mon enlèvement, je disposais d'un certain confort qui devait être dû à Jonas. Cet homme utilisait toujours en premier la compassion pour m'avoir puis si je ne céder pas, il utilisait la menace. Et du fait qu'il connaissait mon secret de Verndari, j'étais obligée de répondre à sa demande. Un vrai salaud quand j'y repensais. Comment avais-je pu aimer un homme pareil ? Et surtout comment avais-je pu me faire berner ? L'amour rendait vraiment aveugle.

Maintenant que Gabriel occupait mes pensées, je n'avais plus cette immense crainte par rapport à ce monstre. Mon âme-soeur me retrouverait. J'en étais convaincue. Espérons qu'il vienne avant que Jonas ne me fasse torturer pour que je lui donne mes pouvoirs.

Soudain, la porte s'ouvrit dans un grincement sourd m'écartant de mes pensées. Les sens en alerte, Eli apparut dans l'embrasure de la porte. Il entra dans la pièce avec un regard perçant. Il était différent de l'homme qu'à j'avais rencontré la première fois au bar. Une aura mal sainte émanait de lui.

Nous restâmes quelques minutes à nous fixer dans le blanc de l'œil. Je cherchais à trouver un plan pour m'enfuir. Avec mes pouvoirs ce serait simple... Jusqu'à ce que je me rende compte que je ne ressentais rien. Plus rien. J'étais comme dénuée de pouvoir. Je voulus toucher ma pierre bleue qui ornait mon cou, mais seule ma peau effleurait mes doigts. Je regardais de nouveau Eli avec un air paniqué. Puis la colère traversa mes pensées quand un sourire narquois étira ses lèvres.

« Où est mon collier ?! » criai-je les poings serrés prêts à me battre.

Mon ravisseur éclata de rire.

« Pas ici en tous cas. Alors qu'est ce ça fait d'être démunie hein ? » demanda-t-il sans se départir de son sourire.

Je me lançai sur lui le poing en avant. Il esquiva en se penchant sur le côté. Il prit mon bras et le tordit dans mon dos. Je hissai de douleur sous sa prise. Il était plus rapide qu'un humain.

« Alors qu'est-ce que ça fait d'être sans pouvoir ? »

« Y avait quoi dans le chloroforme ? » demandai-je en me débattant comme je pus.

« Un petit produit qui t'empêche d'utiliser tes pouvoirs innés, » répondit-il dans le creux de mon oreille.

« Et comment as-tu eu des pouvoirs de mon espèce ? » continuai-je mes interrogations avant qu'il ne refuse de me répondre.

« Ça mon ange, c'est un secret. »

« Tu n'es pas le Eli que je connais... » soufflai-je.

« Toi non plus tu n'es pas la Kelly que je connaissais. Qui aurait cru que tu avais de magnifique pouvoirs qui pendaient juste à ton cou... mais je ne comprends pas comment tu peux aider de loups garous, » déclara-t-il en me relâchant le bras.

Je reculai de plusieurs pas et me frottai le bras faisant dissiper ma douleur.

« Les loups garous ne sont pas des monstres. Ils ont une famille, leur meute. Ils ont un cœur comme nous. Ils éprouvent des sentiments comme nous... »

« Ils ont une bête à l'intérieur d'eux qui tuent des êtres humains. Ils sont des monstres, » affirma Eli avec rage.

« Ce n'est pas vrai. La plupart contrôle leurs loups. Tu es tombée sur des loups solitaires qui tuent sans distinction. Eux n'appartiennent à aucune meute et tuent pour le plaisir, » tentai-je d'expliquer. Mais il ne voulait rien entendre de mes paroles. Jonas l'avait bien trop endoctriné dans sa haine contre les loups-garous.

Aussi me tus-je en le défiant du regard.

« Comment as-tu eu des pouvoirs ? »

« Un très gentil gars me les a donnés, » dit-il avec un grand sourire. Sa prestance avait changé en l'espace de deux minutes passant de la colère à une petite joie. Quelque chose lui était vraiment arrivé pour qu'il change à ce point.

« Viens faut qu'on y aille. Le patron veut te voir. »

Docilement, je marchai devant lui. L'air froid me fit frissonner. Je ne portai qu'une robe blanche m'arrivant à mi-cuisse. Un des hommes ou Jonas même m'avait sûrement habillée.

Traversant les couloirs gris et les portes métalliques, nous arrivâmes dans une pièce où divers ordinateurs longeaient le mur, tandis qu'une grande vitre occupant tout un mur renvoyait mon reflet. Après être rentrée, j'entendis la porte se refermer derrière moi. Eli m'avait enfermée.

Je soupirai puis regardai la glace. Soudain, je ne vis plus mon reflet, mais une autre pièce derrière. Joshua était attaché à une chaise. Sa bouche ouverte, il criait mais je n'entendais rien derrière la vitre. A un autre bout de la pièce de torture se trouvait une femme rousse. Elle était aussi assise, mais la tête baissée. Elle était inconsciente ou pire morte.

Voulant les rejoindre, je me dirigeai vers la porte et tirai la poignée, mais elle ne cédait pas.

« Ça ne sert à rien, mon amour. Tu vas rester ici avec moi. On a tellement de choses à rattraper, » murmura une voix que je reconnaissais très bien. Elle était la source de tous mes problèmes. Ma plus belle erreur dans cette vie.

« Jonas, » soufflai-je en me retournant vers cet homme qui était dans un coin sombre.

Il s'avança vers moi, et je restai là. Figée. De toute façon, je n'avais plus aucun pouvoir alors que lui en possédait sûrement. Rien ne servirait de fuir, cela ne lui ferait que plus plaisir.

Tel un prédateur, il afficha un sourire satisfait. Il caressa ma joue puis voulus descendre plus bas, mais je dégageai rapidement sa main.

« C'est Joshua qui t'a donné une partie de ses pouvoirs. Tu le menaces avec sa femme, je suppose. »

« C'est ça. Heureusement qu'on a retrouvé quelqu'un comme toi. Tu m'as menti, mon amour. Je croyais que tu étais la seule de ton espèce. Mais il semblerait que cet homme ait plus de puissance que toi. J'ai pu le ressentir dès que ses pouvoirs m'ont traversé. »

« Salaud ! Tu n'as pas le droit de faire ça ! » criai-je pleine de rage.

« Mais je l'ai fait. Du coup, je ne sais pas si tu es vraiment utile... » laissa-t-il en suspens.

Une légère peur s'immisça dans mes sens. Si je ne lui étais plus utile, il se débarrasserait de moi sans aucun regret.

« Qu'as-tu fait à Eli ? » demandai-je pour changer de sujet.

« Oh lui, » commença-t-il comme s'il était un vulgaire déchet. « Je lui ai fait entendre raison à ma manière et je lui ai donné un peu de pouvoir. Tu as vu comment il a l'air complètement différent ! Le pouvoir change bel et bien un homme. »

Il éclata de rire, mais ce qu'il disait valait aussi pour lui. Il voulait tuer tous les loups garous avec ses nouveaux pouvoirs qui ne lui appartenaient pas.

Soudain, un homme habillé de noir et le visage caché par un foulard vint dans la pièce où se trouvait prisonnier Joshua et sa félagi. Elle était encore endormie. L'homme releva sa tête en lui tirant les cheveux.

« Le spectacle commence. Tu veux le son avec ? »

Jonas appuya sur un bouton puis les cris de Joshua envahirent la salle. Il menaçait l'homme de main de Jonas.

« Laisse-la tranquille ! Elle n'a rien à voir avec ça ! » ordonnai-je au monstre qui avait été mon petit ami.

« C'est vrai, mais c'est indirectement elle qui me permet d'avoir tous ces pouvoirs, » annonça-t-il en se déplaçant avec une vitesse hors norme pour un humain.

Le dégoût avait remplacé tous mes traits. Comment pouvait-on traiter les gens aussi bas ? Cet être abject n'était pas nécessaire en ce monde.

« Les Dieux te feront payer pour tous ces morts que tu causes, » dis-je avec une lueur de revanche dans mes yeux.

« Je ne savais pas que tu étais croyante, » dit pensivement Jonas.

« Je crois en mes Dieux. Ceux de mon espèce. Ils sont partout où toi un simple humain ne les verra pas. Parce que c'est ce que tu es au final. Un simple humain. Petit et faible. Tu as l'illusion d'être fort, mais tes pouvoirs sont temporaires. Ils viennent et partent. Jamais tu ne seras aussi fort que nous ou d'autres créatures surnaturelles, » lui envoyai-je avec satisfaction.

Ses points se refermèrent sous la colère. Le premier coup partit. Trop rapide pour que je le voie, son poing cogna mon ventre avec force. Je criai sous la douleur et me pliai en deux. Le souffle coupé, j'essayai de récupérer ma respiration. Mes pouvoirs me manquaient. J'aurais pu esquiver ou au moins guéri pour ne plus éprouver cette douleur.

« Sois gentille Kelly. Tu sais que je ne veux pas te faire de mal, mais si tu continues... » gronda-t-il énervé.

Je déglutis avec difficulté avant de me relever. La peur me fit baisser la tête. Je n'osai pas le regarder. Stupide faiblesse. Son aura, plus forte que la mienne, m'obligeait à être soumise. Je détestais ressentir cela.

Soudain, je ressentis un picotement dans mon esprit. Le lien que j'avais avec Gabriel vibrait doucement. Je pouvais le sentir car il était près de moi. Cela voulait dire qu'il était dans la forêt nous entourant. J'essayai d'ouvrir le lien, mais rien n'y fit. La corde translucide garda une luminosité moindre. Pas assez pour lui parler à travers le lien. J'avais oublié que même sans mes pouvoirs, je gardai ce lien magique avec mon âme-soeur. L'espoir me revint.

Un cri suraigu me grisa les tympans. En regardant derrière la vitre, l'homme masqué avait giflé la félagi. Elle était à terre en train de pleurer tandis que son tortionnaire souriait. Joshua hurlait sur l'homme. Ses veines ressortaient tellement il tirait sur ses poignées enchaînées. Son désespoir était poignant. Il avait mis tant d'années à essayer de la retrouver. Et maintenant qu'ils étaient ensemble, il avait fallu que je gâche son bonheur avec mes problèmes.

« Arrête ça merde ! Elle a rien fait ! Pourquoi tu la tortures ? » hurlai-je avec les yeux qui me piquaient de larmes contenues.

Je détestais ne rien pouvoir faire. Ils étaient juste là, à quelques mètres de moi, et je ne pouvais pas les aider comme je le voudrais.

Je me dirigeai vers la porte et tenter à nouveau de l'ouvrir. Je tapai dessus comme si elle allait céder. Les cris désespérés de Joshua ne m'aidait pas à avoir les idées claires. J'entendis dans le fond Jonas qui me dissuadait de l'ouvrir.

Je me retournai et cherchai du regard un objet contondant. Je fouillai ici et là, derrière les ordinateurs, dans les placards, mais rien de pointu. Jusqu'à ce que mon regard se porte sur la brillance d'un objet qui tenait dans ma paume. Je le cachai en attendant une fuite possible. Mon idée n'était pas brillante, mais c'était une solution. J'espérai seulement que Joshua serait d'accord avec mon plan. Je fis semblant de fouiller avec frénésie malgré les faibles protestations de Jonas. Il se fichait de ce que je pourrais trouver. Avec ses pouvoirs, il se croyait invincible. Mais lui ne reviendrait pas à la vie s'il mourrait contrairement aux Verndari. Soudain, la poignée tourna, et ce n'était pas mon œuvre.

Quand elle s'ouvrit, une jeune femme habillée en noir comme un des hommes de Jonas resta dans l'entrebâillement de celle-ci. Je reconnus Célia, la félagi de Mattias. Elle était ma chance. La chance que les Dieux m'accordaient. Aussi quand Jonas allait lui parler, je courus dans sa direction. Je sautai sur elle de tout mon poids. Nous percutâmes le mur d'en face avant de nous écrouler à terre. D'abord surprise, elle se releva quand je voulus me relever pour m'enfuir. Une tentative veine, car elle bloqua mon mouvement et retourna mon corps afin de me bloquer au sol.

Je poussai un cri de rage tout en lui glissant le briquet trouvé plus tôt dans la main. Rien sur sa figure ne montrait une quelconque surprise. Une véritable actrice.

Brûle tout. Mattias te cherche.

Mes lèvres bougèrent sans qu'un son ne sorte de ma bouche. Ses yeux s'agrandirent un instant avant qu'elle ne reprenne son visage insondable. Elle me releva avec un semblant de force et me regarda avec colère.

« Comme on se rencontre, Kelly. J'aurais dû me douter que tu ne serais jamais contre les loups-garous, » me cracha-t-elle à la figure.

« Vous vous connaissez ? » demanda Jonas de la pièce informatisée.

« On s'est vu quand Eli l'a amené ici la première fois, » répondit-elle.

« Hmm... pourquoi es-tu venue Célia ? »

« Le vieux loup-garou est agité. Il se débat alors qu'il était resté tranquille jusqu'à maintenant, » expliqua-t-elle.

« Injecte-lui quelque chose, » dit-il avec nonchalance.

Je le regardai toujours avec mépris et dégoût. Mais le fait que Lucas était toujours en vie était une bonne nouvelle. J'avais peur que sous la torture, les chasseurs l'aient tué. Mais il semblait bien portant. Pour l'instant. J'espérais que Gabriel arrive à nous retrouver d'ici là.

J'espère que vous avez passé un bon Noël ^^