Gabriel - Ma colère

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Première fois que j'écris sous le point de vue d'un homme donc n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ;)

« Alpha, nous devons y aller.

– Je sais, Raphaël, » dis-je à contrecœur.

Je regardai encore le manoir à moitié détruit et les arbres déracinés avec brutalité. Je fermai les poings sous la rage. Les chasseurs allaient me payer cette attaque. Ils allaient périr de mes mains.

Mon regard se porta ensuite sur les reniflements aux alentours. Plusieurs personnes attendaient mon accord pour s'en aller loin de ce territoire comme je l'avais exigé. Bien sûr, certains ne voulaient en aucun cas fuir, mais la sécurité était ma priorité. J'avais déjà perdu tellement d'hommes, de femmes et d'enfants. Je ne pouvais pas risquer que les chasseurs réapparaissent et enlèvent encore des membres de ma meute.

Je donnai le signal pour se transformer puis nous partîmes en groupe vers un nouveau territoire. J'avais réussi à passer un accord avec cet Alpha. Angus Wolff. D'après les informations récoltées, il n'était pas un mauvais chef. Au contraire, il tenait sa troupe d'une poigne de fer. Après l'avoir appelé il y a quelques jours, il était disposé à nous donner une terre pour nous reposer le temps des réparations. Il nous offrait aussi leur protection. En contrepartie, il voulait qu'on fasse un contrat signé pour un partenariat sur un nouveau projet technologique. C'était la raison officielle. Mais il fallait aussi conclure sur le fait que des loups étrangers venaient dans la forêt de la ville.

Il y a des siècles, jamais je n'aurais eu une chance pareille... Les meutes ne s'entraidaient pas comme aujourd'hui, au vingt-et-unième siècle. Et mon père aurait sûrement évité cette attaque que je n'ai pas réussi à gagner. Toujours dans la colère contre mon manque d'acte, j'accélérai pour arriver sur leur territoire. Je ne voulais pas croiser des loups solitaires susceptibles de nous ralentir.

Arrivés à l'orée de la forêt, nous pouvions entendre les bruits et les senteurs urbains. Les voitures, les claquements de chaussures sur le pavé, les gaz, les parfums par milliers... Je reniflai avec dégoût tandis que je me transformais de nouveau.

Les humains s'étaient recroquevillés dans leur tour, cloîtrés entre quatre murs et avaient pavé les routes tout en coupant les arbres parce qu'ils les gênaient. Comment pouvait-on dénaturer autant la Nature ? Elle était présente avant eux. Elle était celle qui nous permettait de respirer. Elle nous maintenait en vie durant des millénaires. Et les humains ravageaient tout. Avec les siècles passés, tout devenait pire.

« Gabriel ? demanda Chloé, inquiète.

– Allons-y, » dis-je sans me retourner.

Je ne pouvais pas regarder ma sœur en face sachant que c'était de ma faute. Si j'avais mieux protégé ma meute, sa fille et les autres enfants n'auraient jamais été enlevés. Si seulement j'avais été plus fort, comme mon père.

Très vite, nous fûmes accueillis par des loups-garous de la meute de Wolff. Très poli bien qu'un peu trop souriant, Logan Wolff nous avait emmenés dans leur demeure et avait établi des règles simples pour délimiter la portion de la forêt où nous pouvions courir et chasser. Malgré mon envie de lui arracher la tête pour oser me donner des ordres, à moi, un Alpha, je forçai mon loup au calme sachant que je devais absolument faire en sorte que tout se passe bien. Logan nous montra aussi où nous pouvions nous réfugier en cas d'attaque.

Le dîner puis la soirée se passèrent sans dérangement. Après la course effrénée et le moral dissipé, nous allâmes nous coucher, chacun éparpillé dans des chambres d'un hôtel. Il avait réservé tout le bâtiment pour notre meute. Mais mes loups n'étaient pas habitués à se terrer entre quatre murs. Heureusement, il avait prévu un libre accès à la forêt se trouvant assez près de l'hôtel.

Une grande partie de la nuit, je repensai à l'attaque-surprise perpétrée par des chasseurs. Personne ne les avait sentis. Leur odeur avait comme disparu. Je n'avais jamais vu ça. Même Luc, notre membre âgé d'un millénaire, n'avait jamais vu un phénomène de ce genre arriver. Avec nos odorats développés, nous aurions dû les sentir. J'aurais dû.

La Lune se moquait bien de moi, perchée en haut à nous fixer sans nous aider. Sous la rage et cette envie irrépressible qui augmentait en moi, je courus dans les couloirs pour sortir de l'hôtel. Je traversai les portes, et respirai l'air frais de la nuit. Personne dehors.

La colère me consumait. Je laissai mon loup prendre possession de mon corps. En me dirigeant vers la forêt, mes poils se hérissèrent et se multiplièrent. Ma peau et mes os s'étirèrent dans un craquement dur qui traduisait mon excitation. Ou plutôt celui de mon loup. Je voulais m'échapper de cet enfer.

Je courus, esquivai les arbres, plantai mes griffes dans la terre, volai presque à travers la forêt jusqu'à l'épuisement. Je laissai le vent me fouetter le visage puis glisser sur ma fourrure. Je me laissai plonger dans la forêt. Enfin drainé, je me couchai sur la terre, mais toujours à l'affût des murmures de la nature.

« Gabriel, tu as fini ? »

La voix de mon Bêta me fit grogner de déplaisir. L'homme que je connaissais depuis tout petit s'assit près de mon loup.

« Ce n'est pas ta faute. Personne n'aurait pu prédire ce qu'il allait arriver. Mon père ne t'en veut pas... Il pense que même ton père, s'il avait été en vie, n'aurait pas pu éviter cette attaque des chasseurs. »

Je commençai à me transformer en humain. C'était plus pratique pour lui parler qu'en utilisant le lien. Les membres de la meute avaient sûrement dû sentir ma colère grandissante. Et cette pensée augmentait ma honte de n'être pas un bon Alpha.

Je m'allongeai et fixai la Lune.

« Je sais...

– Alors pourquoi toute cette colère ?

– Je suis sûr que mon père aurait évité que des membres soient enlevés, expliquai-je.

– Au moins, il n'y a pas eu de morts. Ils les ont gardées en vie donc nous avons encore nos chances de les retrouver.

– Je les tuerai, Raphaël... grondai-je.

– Je n'en doute pas, » dit-il avec un sourire en coin.

Après quelques minutes, nous repartîmes vers l'hôtel pour dormir un peu avant le lever du soleil. Demain, les choses seraient différentes. Au plus profond de moi, je le sentais. Mon loup le sentait aussi.




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