C'était un beau jour de mai. Il y avait toute une petite bande de potes. Ils rigolaient, des clopes dans la bouche, des bouteilles dans les mains. Ils avaient séchés le cours, comme d'hab'. Tous ces garçons, c'étaient ceux que les gens civilisés appelaient 'des délinquants'. Des fois, certains ramenaient des jeunes filles qui jouaient aux putes pour eux, à moins qu'elles l'étaient de nature. Mystère.

Mais, cette fois là, il y avait que des gars. Ils étaient au nombre de six. Ensemble, ils se sont posés sur un toit qu'un bas immeuble de leur petite ville. Camel, un grand brun, le plus grand de la bande d'ailleurs, avait mis de la musique sur son enceinte. Et, la voix de damso criait avec eux, provoquante et rageuse. Quand c'était Esteban qui gérait la 'sic, c'était les textes poignants d'orelsan qui retentissaient autour d'eux, ou aussi les voix criardes de chanteurs de hard rock. Esteban, c'était un celui qui avait les cheveux totalement rasés, et ça lui allait bien, en fait. Ils écoutaient aussi plein d'autres choses, allant de niska à lomepal en passant par pnl, nekfeu, eminem et même aussi chilla. Mais, quand Anton mettait la musique, c'était tout autre. Grâce à ses origines russes, il écoutait le rap de son pays natal. Il faisait écouter aux autre les chansons de pharaoh, tatarka, husky, ou encore LSP, du nom russe ЛСП. Bref, Anton aimait partager ses connaissances, ses idées et tout le reste.

Après s'être posés un peu pour discuter de leurs projets pour faire chier le monde, les jeunes hommes avaient pris leurs bombes, apportées par Xùan, un blond châtain aux cheveux continuellement attachés en queue de cheval. Avec Anton, leur passion c'était les casquettes. Ils faisaient limite des sondages auprès des quatre autres membres de la bande pour savoir qui avait les plus belles, et cætera. C'était un vrai jeu pour eux, et ça alimentait leur complicité plus développée que celles des autres.

Ils étaient plutôt tous solitaires comme personnes, et ils ne se considéraient pas vraiment comme des amis, pour la plupart. Même s'ils traînaient tous les jours ensemble, qu'ils séchaient tous les cours ensemble, qu'ils faisaient les mêmes conneries ensemble, ils ne se confiaient jamais rien. Ils étaient juste ensemble pour ne pas que leurs âmes se sentent trop seules. Ils se côtoyaient quasiment jours et nuits pour combler les manques qui se formaient dans leurs cœurs. Ils avaient besoin d'aide, mais il n'y avait qu'eux pour se sauver. Ils se dirigeaient sans le savoir vers le bas, la fin. Mais, pour que la douleur soit encore plus terrible lors de l'impact avec le sol du monde, aucun d'eux ne savaient qu'ils chutaient. Une chute longue, avec une fin sans possibilité de début. Une chute longue qui allait les tuer un par un. Une chute qui se coordonnait avec celle de leurs batteries internes.