|Liberté.|

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Allez, une dernière photo du paysage. Après tout, je risque de ne pas le revoir avant longtemps, voire même plus jamais. Mais puisque ça peut m'éloigner d'elle, ça ne me dérange pas. Ça fait près de dix-huit ans que j'ai envie de m'enfuir d'ici, d'être libre. Je n'ai plus envie de la voir, je veux m'éloigner d'elle, être le plus loin possible. Je veux enfin pouvoir faire ce que je veux, pas ce qu'elle veut, ou du moins voulait.
J'ai attendu tout ce temps, et depuis mes neuf ans, après... cet événement, l'envie de partir était encore plus grande. Alors enfin, je vais pouvoir le faire.

Je voulais faire comme lui, partir loin, aller sur le champ de bataille.. Sauf que, je veux le faire d'une autre façon.

Je suis assis sur ce muret, celui qui est proche de la maison, celui où j'allais souvent pour être seul, celui où je rêvais d'être libre. C'était depuis ce muret, en regardant la vue devant moi que je m'imaginais, loin de tout ça, loin de tout ce qui me rendait malheureux. Je m'imaginais juste moi, heureux, pour une fois, et libéré de tout. Sans obligations ou règles ennuyeuses pour me barrer la route, juste moi. Libre.

C'est pour ça que, avant de partir, avant de quitter sûrement à jamais cet endroit et ne plus voir ce paysage, je l'ai pris en photo. En réalité j'ai toujours été intéressé par la photographie, et prendre en photo cette vue qui me faisait tant rêver étant plus jeune permettrait de me laisser un souvenir de ce pourquoi je suis parti. C'est-à-dire pour la liberté.

J'ai photographié plusieurs lieux autour de la maison que je trouvais magnifiques. Et d'autres lieux aux alentours aussi. En fait, je voulais garder un souvenir de cet endroit qui m'a sûrement vu grandir, pour que je ne l'oublie jamais et pour qu'il me rappelle la cause de mon départ.

D'ailleurs, en parlant du départ.
J'ai toujours voulu faire comme lui, mais pas de la même manière. Alors, en regardant mon appareil photo, je me suis rendu compte de quelque chose, et me suis dit que cette idée pourrait être la meilleure, surtout qu'avec ça, je pourrais photographier d'autres paysages qui me rappellent la liberté. Mais je pourrais aussi photographier d'autres choses...

En fait, je ne sais pas vraiment si cette idée est la meilleure, mais je ferai tout pour m'éloigner d'elle, et de cet endroit que j'ai trop vu. Je veux découvrir d'autres horizons, et si ça la dérange, ainsi soit-il. Je partirai quand même, que ça lui plaise ou non.

C'est pour ça que, tout de même, avant de sortir pour la dernière fois de cette maison, j'ai simplement écrit un mot, sur une feuille, et l'ai posé sur la table. Il y a juste écrit "Adieu." mais avec ça, elle se rendra peut-être compte de ses erreurs. Puisqu'elle n'est pas là pour le moment, j'en ai donc profité. Après avoir posé ce mot là, je suis sorti, et ai juste pris quelques dernières photos, mais maintenant, il ne faut plus tarder.

Je me lève, regarde une dernière fois cette maison que j'ai tant détestée, admire pour la dernière fois ce paysage, puis pars.
Je sais déjà où je vais aller, je vais y arriver, il n'y a aucun problème.

Sur mon chemin, je passe devant ce fameux cimetière, celui où il y est. Je suis déjà allé le voir les autres jours, je lui ai déjà tout dit, j'éspère juste que s'il m'entend, il ne me trouve pas trop stupide. Malgré tout je m'arrête, et regarde longuement sa tombe que j'ai réussi à identifier au fil des années.

Désolé de t'abandonner comme ça, j'espère que tu seras fier de moi comme je l'ai toujours été pour toi..

Et je continue mon chemin, après l'avoir regardé, et lui avoir parlé une dernière fois.

●●●▪▪•▪▪●●●

Enfin. C'était enfin le cas. J'avais attendu si longtemps pour pouvoir partir, agir de mon plein gré. Après toutes ces années, je me sentais enfin.. libre. J'avais l'impression d'être libéré de quelque chose. La pression, peut-être, ou juste de toutes ces années passées à avoir l'impression d'être une marionnette. J'avais trouvé mon échappatoire, je savais ce que je voulais devenir. Je le savais depuis tout petit.

J'ai toujours pensé que je voulais devenir comme mon père, être un soldat qui se bat pour son pays, mais ce n'était pas exactement la même chose. J'ai réalisé qu'après avoir pris ces photos, après avoir eu cette si grande sensation de liberté rien qu'à travers un paysage, je voulais pouvoir faire les deux en même temps.

Je me suis donc dit que, je pouvais vivre la même chose que mon père, mais d'une manière différente, je pouvais aussi photographier ce qui m'entourait, et peut-être aussi mieux comprendre ce qui m'entourait.
Quand je suis parti, à mes dix-huit ans, je ne pensais pas aux conséquences, à tout ce qui allait bien pouvoir se passer, je voulais juste en finir avec cette vie monotone et m'envoler de mes propres ailes. Je ne pensais même plus à ma mère, celle qui avait fait que je voulais partir plus que tout, je me demandais juste quelle serait sa réaction après avoir appris ça.

En fait, plus rien n'importait puisque j'étais libre, c'est ce que je me répétais en boucle. Tout allait bien se passer, puisque j'étais libre. Je pourrais enfin faire tout ce que je voulais, puisque j'étais libre. Je pouvais enfin m'en aller, et devenir le photographe de guerre que j'étais avant.

Mais seulement, qui aurait pu savoir ce qui allait se passer par la suite, et me faire dire qu'au final, ce n'était pas une si bonne idée que ça.

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