Chapitre 7 : "Cependant, la machine n'était pas là. "

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Naomi jeta un coup d'œil rapide à son téléphone. Il n'y avait toujours pas de réseau –ce n'était même plus une surprise–, et il était actuellement presque dix heures.

– Dites, lança-t-elle à l'intention d'Ange, vous n'aviez pas dit qu'il n'y avait qu'une heure de marche pour atteindre votre station, là ?

Ange ne répondit, comme à son habitude, pas tout de suite. Il marchait devant elle, se débrouillant bien mieux que la jeune femme pour avancer dans la neige. Finalement, il haussa les épaules, sans même se retourner.

– Je ne sais pas. Je n'y suis jamais allé.

Naomi serra les dents pour ne pas lui envoyer une réplique cinglante. Il se moquait d'elle ?

– Attendez, vous êtes sûr que c'est la bonne direction ? fit-elle.

– Oui.

Ils continuèrent à marcher en silence, dans le froid. Naomi éprouvait beaucoup de difficultés à avancer dans la masse blanche, ses pieds étant entièrement enfoncés dans celle-ci. C'était limite si elle ne voyait plus ses mollets. Heureusement, Ange se frayant un chemin, elle arrivait à le suivre en passant par celui-ci, mais même avec ça c'était compliqué.

Elle n'avait également pas mangé depuis le midi précédent, et son ventre commençait à crier famine.

– Vous n'auriez pas un truc à grignoter ? lança-t-elle, pas sûre de recevoir une réponse.

– Non. lui répondit simplement Ange.

Il avait beau être un peu plus sympathique que la veille, il n'en restait pas moins aussi froid que la température ambiante de la montagne.


Naomi lança un regard désespéré à son téléphone : il était presque midi. Cela faisait bien plus d'une heure qu'ils marchaient, et il n'y avait toujours aucune station à l'horizon. Elle avait essayé à plusieurs reprises d'entrer en contact avec Ange, mais celui-ci l'ignorait royalement. Et, à présent, elle regrettait amèrement de lui avoir accordé ne serait-ce qu'un peu confiance.

 Malgré cela, elle hésitait à l'interpeller. Elle était en pleine terre inconnue, sans n'avoir rien mangé depuis plusieurs heures, en compagnies d'un homme dont elle ne savait rien. Mais elle ne pouvait tout de même pas le laisser l'enfoncer dans les montagnes  ! Tout en se frictionnant les bras, Naomi lança un regard mauvais au jeune homme. 

Lorsque soudain, l'impensable se produisit. 

– On est arrivés. 

D'abord soulagé, Naomi se décala pour mieux voir ladite station. Mais quelle ne fût pas sa surprise de constater que les bâtiments en question n'étaient qu'un tas de ruines. Cette fois-ci, la jeune femme ne se retint pas. 

 – Vous vous foutez de moi ! Je peux savoir à quoi vous jouez ? cria-t-elle, hors d'elle. 

Ange se retourna, affichant un air plus ou moins surpris. 

 – Quel est le problème ? demanda-t-il. Je n'ai jamais dit que la station était encore utilisée... Je sais juste que le téléphone fonctionne encore. 

Naomi le fusilla du regard. 

 – Et il est où, ce foutu téléphone ? pesta-t-elle. 

 – Là-haut... répondit le jeune homme en désignant la partie de la zone la plus haute, à laquelle on pouvait accéder avec un téléphérique. 

 – Vous en avez d'autres, des comme ça ? Vous croyez vraiment que je vais me taper l'escalade ?

 – Non, le téléphérique fonctionne aussi. fit Ange avec un calme olympien. 

 – Je vous jure... je vous jure que si ce truc lâche, je vous tue avant que vous ne touchiez le sol. persifla Naomi. 

Ange hocha la tête, un petit air légèrement inquiet sur le visage. Il fallait dire que la brune l'intimidait un peu. Après cela, il se tourna à nouveau et se fraya un chemin vers l'escalier qui menait à la machine qui était censée les faire monter dans les hauteurs, suivi de près par Naomi. Ils montèrent les marches en ferraille, le seul son perçant le silence étant celui de leurs semailles sur le métal glacé. 

Une fois en haut des marches, ils arrivèrent sur une grande passerelle contre le flanc de la montagne, où devait s'arrêter le téléphérique. Cependant, la machine n'était pas là. 

 – Comment vous compter le faire fonctionner ? Il faut que quelqu'un d'extérieur le fasse marcher non  ? souffla la jeune femme entre ses dents, le froid l'empêchant d'articuler correctement. 

 Ange ne lui répondit que par un signe du doigt. Naomi tourna la tête vers la direction qu'il pointait,  et vit avec stupeur que le téléphérique arrivait vers eux, chancelant et grinçant.  Après quelques secondes à ralentir, il s'arrêta devant eux dans un grand bruit métallique. Ange entra à l'intérieur sans hésitation, et se tourna vers la brune, qui affichait un air très peu rassuré. 

 – Vous croyez sérieusement que je vais entrer là-dedans ?... 

 – Comme vous voulez. Moi je préfère comme ça,  c'est plus court. 

 – Ce truc est à deux doigts de lâcher ! s'écria-t-elle. 

 – Vous pouvez toujours monter à pied. répondit Ange en affichant, pour la première fois, un petit sourire. 

Il n'en fallut pas plus à Naomi. Hors de question de gravir une telle montagne, ça lui prendrait des heures. Résigné, Naomi s'engouffra à son tour dans le téléphérique. Les portes se refermèrent quelques secondes plus tard. La machine chancela, se secoua légèrement brutalement, et commença sa montée. Un peu secouée, Naomi s'était accroché à Ange, qui lui ne bougea pas d'un pouce. 

 – Bon sang ! On se croirait dans le métro parisien ! dit-elle, secouée. 

 – Vous n'avez jamais pris de téléphérique ? demanda Ange en lui lança un petit regard amusé. 

 – Nan. Je ne suis jamais allée à la montagne. 

Ange ne lui répondit pas, comme à son habitude. Le téléphérique, continuant à trembler, ne fit pas Naomi se décrocher d'ange, au contraire. Elle avait un peu peur de s'étaler par terre. 


Mais, mine de rien, elle avait un mauvais pressentiment. Comme si une partie d'elle lui hurlait qu'elle aura dû monter cette fichue montagne à pied. 



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