16. Anatomie

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Evan arriva avec un bon quart d'heure de retard. Il s'empressa de s'asseoir à la place que lui avait gardé son meilleur ami, grâce au sac à dos que ce dernier avait posé nonchalamment sur la chaise. Il sortit rapidement ses livres de son sac tout en faisant attention à être le plus discret possible. Il n'avait pas vraiment envie de se faire remarquer plus que ça. Il se reprochait déjà assez d'arriver en retard tous les jours et il ne souhaitait pas perturber davantage le cours.

Il arrêta cependant tout mouvement lorsqu'il regarda enfin Milan. Evan était en train de sortir sa trousse quand il bloqua soudainement son attention sur son meilleur ami. Le bras tendu vers l'avant, l'expression figée, il devait paraître complètement stupide d'un point de vue extérieur. C'est pourquoi il se reprit rapidement en rassemblant finalement toutes ses affaires sur la table avant de glisser un mot à son voisin.

« On s'est levé du bon pied ce matin ? Elle s'appelle comment ? »

Milan avait la mine apaisée, un sourire au coin des lèvres. Il n'avait plus les yeux éteints qu'il arborait depuis deux bonnes semaines. Oui, son meilleur ami transpirait actuellement la joie de vivre et il ne lui avait rien dit. Or, le jeune homme était curieux, c'était bien connu. Il aimait les ragots même s'il s'en défendait lorsqu'on pointait ce défaut chez lui.

Milan lut rapidement le mot, sans même prendre la peine de l'attraper. Il le parcourait des yeux à une vitesse hallucinante pour, ensuite, se laisser retomber en arrière, sur sa chaise.

- Un mot ? Sérieusement, Evan ? On n'est plus au collège.

- Chuuuut.


Bien que Milan ait murmuré, Evan n'était pas rassuré pour autant. Il détestait leur professeur d'anatomie, et ce dernier le lui rendait bien. Il n'avait pas envie de se faire virer du cours alors qu'il venait à peine de s'installer. Il n'avait pas besoin de cela en ce moment. Depuis qu'il était avec Carole, il devait avouer que ses notes étaient en chute libre. Il n'étudiait plus assez pour maintenant le niveau. Il faisait partie de ces étudiants qui avaient absolument besoin de se plonger dans ses livres pour espérer réussir son année.

Il n'était pas comme Milan. Il suffisait au jeune homme de lire deux fois un passage pour le connaître. Pour autant, il n'était pas bon partout. Il avait ses préférences dans les matières. Mais comme la biologie était plutôt son domaine, il réussissait bien en médecine sans trop cravacher. C'était ce qui lui permettait de jouer dans l'équipe de hand et de sortir tous les week-ends, sans que ses notes ne s'en voient affectées.

Oui, Evan l'enviait parfois. Même s'il savait très bien que Milan n'avait aucunement conscience de ses facilités. Et c'est pour ça que le jeune homme étudiait tout de même tous ses chapitres, sans même se rendre compte que cela lui prenait moins de temps que les autres étudiants. Evan soupçonnait le jeune homme de ne jamais s'être rendu compte qu'il pourrait faire une très belle carrière s'il le décidait. Milan n'était pas ambitieux, il aspirait juste à une vie simple et un tant soit peu normal.

- Tu te fous de moi ? Très bien. Alors tu vas devoir attendre l'intercours. Il est hors de question que j'écrive sur un papier.

- Donc il y a un truc ?

- Hum.

Milan savait très bien qu'il avait réussi à piquer la curiosité de son meilleur ami. En réalité, il n'avait rien à raconter mais cela le faisait marrer de voir Evan en train de débattre avec lui-même pour aller contre ses principes. C'était tellement facile de le mettre au pied du mur. Il n'eut qu'à attendre deux minutes avant qu'Evan jette finalement les armes.

- Ok. Mais discrètement. Alors ?

- Il n'y a personne.

Evan joua l'offusqué, se retournant brusquement vers Milan avant de lever les yeux au ciel.

- Tu te fous de ma gueule ? Tout ça pour ça ? En plus, tu devrais savoir depuis le temps que je te connais assez bien pour savoir quand tu mens.

Milan ne cessait de tourner un stylo entre ses doigts, tandis qu'il regardait leur professeur remplir le tableau de velleda. Il y était projeté une image du squelette du membre supérieur et était en train de leur expliquer l'innervation des muscles et territoires moteurs et sensitifs des nerfs du membre supérieur. Il regarda un dernier instant le dessin du plexus brachial dans la fosse auxiliaire qui entourait l'artère axillaire avant de reporter son attention sur Evan.

- Je ne mens pas, il n'y a personne. Et c'est bien un problème d'ailleurs. Aucune fille n'a fréquenté mon lit depuis plus de deux semaines.

- Le grand donjuan de la médecine s'assagirait ? Pincez-moi, je crois rêver !

- Ne te pince pas trop vite. Je n'ai jamais dit que c'était ma volonté, bien au contraire. Moi tout ce que j'ai envie c'est qu'une fille s'allonge devant moi et que...

Milan était en train de mordiller le bout de son crayon, et il ne faisait nul doute qu'il était en train d'imaginer à quoi il pourrait très bien passer son prochain samedi soir.

- Epargne-moi les détails de ta vie sexuelle, Milan.

- Ah oui, désolé, ça pourrait te rendre jaloux, vu l'absence d'existence de la tienne.

- Tu peux parler, Milan, mais depuis plus de deux semaines, c'est toi qui est abstinent.

- Involontaire, l'abstinence.

Milan fit tomber son stylo à terre, comme à chaque fois qu'il jouait trop longtemps avec. Il ne remarqua pas tout de suite qu'Evan était en pleine réflexion sur leur discussion et cette fameuse abstinence.

- Mais attends, deux semaines ? Tu veux dire que depuis que tu as rencontré Alice, rien du tout ?

- Commence pas à te faire des idées. Oublie même ce à quoi tu viens de penser !

- Et à quoi j'ai donc pensé, Monsieur le génie ?

Milan se laissa retomber en arrière sur sa chaise, passant une main dans ses cheveux avant de soupirer.

- Je sens déjà les effluves de ton romantisme venir jusqu'à moi, Evan. Moi aussi je te connais très bien, je te signale. C'est à croire que tu n'as qu'un rêve dans ta vie, me voir casé. Tu préfèrerais que j'arrête les aventures d'un soir et que je trouve quelqu'un que je pourrais chérir. Désolé de briser tes rêves, Evan, mais je ne suis pas toi. Moi j'aime ça, enchaîner les filles. Et je ne vais pas m'arrêter là. En plus, je ne connais même pas Alice. Je ne vois pas pourquoi tout le monde a l'air de penser qu'il va absolument se passer un truc entre elle et moi.

Voilà que le sujet d'Alice était revenu sur le tapis et toute sa bonne humeur s'était envolée. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi tout le monde s'évertuait à lui parler d'elle. En réalité, seuls Aurore et Evan lui en avaient parlé mais c'était déjà trop pour le jeune homme.

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