36. Craquage

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Milan était rentré à l'appartement en plein milieu de l'après-midi. Il avait hésité un instant à partir se balader dans Paris, sans avoir une destination précise en tête, afin de se remettre les idées mais il savait que cela ne servirait à rien, sinon à s'user les pieds.

Et puis, il était encore capable de trouver son chemin jusqu'à l'immeuble des Jacob pour interrompre le rendez-vous de Victor et Alice. Rien que d'y penser, il sentait son ventre se contracter de colère et frustration. Peu à peu, la panique l'envahissait. Et si le numéro de charme de son adversaire fonctionnait sur Alice ?

Après tout, il avait beau clamer haut et fort qu'il connaissait la jeune fille, ça ne restait qu'une histoire de provocation. S'il savait en effet des choses sur elle, c'était loin de suffire pour créer un réel lien avec. Et c'est sans doute ce qui lui faisait le plus peur.

Oui, Alice et lui avaient parlé, plusieurs fois déjà. Mais ce n'était pas non plus comme si Milan avait saisi tout ce qu'elle cherchait à lui dire. Et puis, il était incapable de savoir comment elle allait réagir, ce qu'elle recherchait, et si elle voulait devenir ami avec lui. Il avait l'impression de s'être jeté les deux pieds dans un tourbillon qui l'emportait toujours plus loin, tandis que le brouillard le perdait.

Alors, en rentrant, il avait échangé quelques mots avec ses colocataires avant d'aller s'enfermer dans sa chambre. Il avait besoin d'être seul. Maintenant qu'il avait quitté Aurore, il devait faire le point sur ce qu'ils s'étaient dit, pour que tout ça ne serve pas à rien.

Les révélations faites par la jeune blonde lui avaient permis de voir certaines choses d'un angle différent et sans doute, également, de clarifier ses pensées. Il avait mis des mots sur ses sentiments. Mais c'était une chose d'en parler, une autre de passer à l'action.

Assise sur le bord de son lit, la tête entre ses mains, Milan essayait de trouver une solution à cette situation. Il ne voyait que deux choix se présenter à lui.

Soit il abandonnait réellement. Il laissait cette histoire derrière lui, parce qu'il ne se voyait pas se poser ni mettre de côté ses aventures d'un soir et sa liberté. Mais, alors, il ne faudrait plus revenir en arrière, ne pas être jaloux et être clair sur le sujet avec lui-même et les autres. Cela sous-entendait ne plus approcher Alice, ne plus lui parler, ne plus être obsédé par ses lèvres rouges.

Soit il essayait quelque chose... mais, dans ce cas-là, il fallait qu'il mette toutes les chances de son côté, qu'il fasse les choses correctement. Et bien qu'il en ait envie, il n'était pas sûr d'en être capable. Il n'avait jamais connu ça avant, et il avait peur de commettre des erreurs.

Il se laissa tomber en arrière, son dos heurtant le matelas. Ses mains passaient sur son visage comme s'il pouvait essuyer ses doutes et ses craintes. Il n'était pas sûr de l'option qu'il devait prendre.

Ces deux dernières semaines, il avait eu l'impression de respirer de nouveau, qu'un poids s'était enlevé de ses épaules. Il avait repris ses habitudes, et sa routine l'avait aidé à se sentir mieux. Il ne pouvait le nier. Il aimait flatter les courbes de ses partenaires, partir dans un état second avec l'aide d'un peu d'alcool fort. Ne plus se prendre la tête était ce qu'il préférait.

Mais il s'apercevait à présent que ça n'avait pas été un retour à sa vie d'avant, mais plutôt une fuite, lâche. S'il regardait dans les yeux la fille avec qui il couchait, ce n'était en aucun cas pour sonder ses prunelles mais pour ne pas en imaginer d'autres, les paupières fermées. S'il ne se penchait plus à la fenêtre des appartements, quand il parlait avec un ami qui fumait, c'était pour ne plus voir la lune le narguer.

Pourquoi se rendait-il compte de tout cela que maintenant ? Il avait pourtant eu l'impression de revenir à la normale et non de fermer les yeux sur tout ce qu'il lui rappelait qu'il était piégé. Parce que c'était ce qu'il était, piégé. Enfermé. Confiné. Et le traquenard devenait de plus en plus étroit au fur et à mesure qu'il voulait avancer dans la direction qui lui semblait la plus logique. Merde. Il était foutu.

Sur une impulsion, il se releva, pris son jogging, attrapa ses baskets et passa un tee-shirt. Il fallait qu'il exprime sa frustration. En quelques secondes, il était prêt à partir. Il passa en coup de vent dans le salon et répondit à peine quand Yann l'interpella. Ce dernier attrapa cependant son bras pour l'obliger à se retourner.

- Tu vas courir ?

- Oui j'ai besoin de me changer les idées.

- Tu sais que je suis là si tu veux me dire ce qui se passe.

- Il faut juste que je me défoule.

- Bon, mais tu sais où me trouver si tu as besoin d'en parler.

- Ok.

Et Milan partit telle une flèche à travers les escaliers de l'immeuble afin de s'échauffer. Il fit attention à ne pas tomber, ce n'était pas le moment de se blesser. Il poussait sur ses limites, sachant pertinemment qu'il n'allait jamais pouvoir être endurant s'il continuait ainsi, mais il voulait oublier les mille questions qui se mélangeaient dans ses pensées.

Il zigzaguait entre les passants, sauter sur les pavés, effectuait quelques mouvements de boxe avec ses mains pour se motiver. Mais, de plus en plus clairement, le visage d'Alice apparaissait à ses yeux. Il ne comprenait pas comment il s'était fait avoir. Comment il avait pu devenir aussi obsédé par elle, sans même s'en rendre compte. Il se trouvait stupide et il détestait cette sensation de ne rien contrôler.

Quand il rentra de nouveau chez lui, Yann et Evan l'attendaient sur le canapé. Ils arrêtèrent leur discussion quand il passa la porte.

- Je crois qu'il faut qu'on parle, Milan.

- De ?

- Je ne sais pas trop, à toi de nous le dire.

Milan leva les yeux au ciel, sentant ce qu'il craignait arriver. Il n'avait pas envie de s'expliquer, pas tant qu'il n'était pas sûr, lui-même, de ce qu'il voulait faire.

- Je ne vois pas.

- Mec, tu étais complètement torché, samedi soir, et si cette Aurore n'était pas intervenue, je ne sais pas trop comment tu aurais fini.

- Il s'est passé quoi à la fin du match ? Avec ce gars de l'équipe adverse ? Vous avez échangé quelques mots et il s'est complètement énervé. Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Ça ne vous concerne pas.

Il essaya de se rendre dans sa chambre mais Evan lui fit barrage, les yeux réellement inquiets pour lui.

- Merde, Milan, qu'est-ce qui se passe ? Ces derniers jours, on ne te reconnaît plus ! On dirait une pâle copie de toi.

- Laisse-moi passer.

- Non.

- Laisse-moi passer, Evan.

- Non, pas tant que tu ne m'auras pas dit ton problème.

Milan ne voulut pas en entendre davantage, le poussant vers l'arrière tout en s'enfermant dans sa chambre. Il tapa dans le mur, de rage, et comprit qu'il ne suffirait pas d'une séance de course pour apaiser son esprit.

Et j'en profite pour vous dire que j'ai commencé une nouvelle histoire en Chicklit cette fois-ci qui se nomme "Autumn. Mon footballeur, mon roman et moi". Je n'ai en effet pas pu résisté à participer au nouveau concours Fyctia "la vie secrète des auteurs" et je suis vraiment contente de cette nouvelle histoire alors n'hésitez pas à aller la découvrir et à me soutenir ici : http://www.fyctia.com/pages/69697 (elle est également sur mon compte wattpad)

Bien sûr je continue d'updater Blue Blurred à raison d'un chapitre par semaine !

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