58. Prendre des risques

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Ce titre de chapitre vaut aussi pour moi ^^, je prends des risques avec ce chapitre mais en même temps ça fait longtemps que j'ai pas fini un chapitre avec le sourire aux lèvres. J'espère qu'il vous plaira !

Milan sortit son portable pour prendre quelques photos, il avait envie de garder un souvenir. Et puis, c'était vraiment trop beau. Cette eau turquoise entourée de falaises, cette petite plage au sable fin. L'endroit était paradisiaque. Alice, elle, était face à l'eau, les cheveux au vent. Et ça, aussi, c'était beau.

La jeune fille tira ses chaussures et s'approcha de l'eau, un peu méfiante. Alors qu'ils étaient dans le train et que Milan envoyait des messages à tout le monde pour que personne ne s'inquiète, il avait eu une discussion avec Aurore. En apprenant la destination, elle lui avait fait comprendre qu'Alice n'était pas très fan de l'eau parce qu'elle avait peur de l'inconnu et qu'elle n'avait jamais appris à nager à cause de ça. Et aussi à cause de la difficulté de trouver un instructeur qui soit assez compréhensif pour lui apprendre calmement les bases de la natation.

Il n'avait donc pas prévu de nager dans les calanques et il ne pouvait s'empêcher de regarder Alice toutes les trente secondes pour vérifier que tout allait bien et qu'elle n'allait pas trop loin. C'était stupide, il le savait. Il se donnait l'impression de surveiller un enfant mais il se disait également qu'il préférait éviter un drame. La journée avait si bien commencé.

C'est pourquoi il posa leurs sacs devant un rocher. Il n'y avait pas foule et il ne comptait pas s'éloigner, de là où il serait il pourrait garder un œil dessus. Il tira également ses chaussures pour la rejoindre dans l'eau. Cette dernière était froide et il ne put s'empêcher de grimacer. Alice sourit à ses grimaces et il se dit qu'il pouvait bien endurer ça. Il aurait pu s'y habituer vite si la jeune fille cessait d'avancer, mais elle continuait. Comme lui, elle avait enfilé un short et pouvait donc s'enfoncer dans l'eau jusqu'aux cuisses ce qu'elle fit avec précaution.

Alors qu'il arrivait à sa hauteur, Alice sembla glisser et se rattrapa à son tee-shirt. Il avait beau l'avoir serrée contre lui quelques instants plus tôt, ce fut comme un électrochoc. Adieu les précautions, adieu les interrogations. Il n'était pas son médecin, ni sa famille. Et il savait qu'elle était habituée à lui à présent. Il fallait qu'il arrête de faire tout avec prudence. Certes, ce n'était pas comme ses relations habituelles, certes, il devait faire plus attention à elle, à ce qu'elle ressentait mais il avait l'impression d'avoir perdu toute impulsivité au fur et à mesure qu'il en apprenait plus sur elle, sans vraiment en avoir conscience.

Elle, elle n'avait pas changé. Elle lui répondait toujours de la même manière. Elle souriait plus, elle n'était plus anxieuse quand il l'approchait, mais elle n'avait pas changé son rapport à lui. Elle était indépendante, et souvent ça lui faisait peur mais s'il voulait avancer, il fallait qu'il prenne des risques. Et c'est ce qu'il fit, alors qu'il la serrait tout contre lui, dans l'eau, au milieu d'une crique quasi déserte, sous le soleil du Sud.

Il releva son menton, se plongea un instant dans ses yeux juste le temps de prendre une grande inspiration et de se donner du courage, pas assez longtemps pour y réfléchir plus posément. S'il le faisait, il fuirait, de nouveau. Et il était hors de question qu'il laisse passer cette chance, hors de question qu'il lui tourne le dos.

Et alors que l'eau chatouillait ses mollets, que le soleil frappait sa nuque, alors qu'elle frissonnait légèrement tout contre ses bras, il se pencha vers elle et ses lèvres rejoignirent enfin les siennes. C'était naturel, comme si ça avait été écrit. Il en avait tellement rêvé ses dernières semaines, alors qu'il faisait tout pour se rapprocher d'elle. En réalité, il était obsédé par ses lèvres rouges depuis leur rencontre, un soir, dans cet appartement parisien. Il n'avait pas réalisé à quel point il avait attendu ce moment.

Ce n'était pas la première fois qu'il agissait égoïstement avec elle. Mais ça faisait un certain temps qu'il n'avait plus fait passer son intérêt avant celui de la jeune fille. Depuis le match de hand, depuis qu'il avait réalisé qu'il ne s'agissait pas que d'une attirance passagère. Depuis qu'il savait qu'il voulait faire les choses bien.

Mais là, maintenant, perdu en pleine nature, il allait savourer ce moment. Surprise, Alice ne réagit pas tout de suite. Il savait pourtant qu'elle avait compris ce qu'il allait faire avant que ses lèvres ne touchent les siennes, il l'avait vu dans ses yeux et c'est ce qui l'avait poussé à continuer. Il n'était pas sûr qu'il en aurait eu le courage sinon. Et si elle ne participait pas vraiment, elle ne le rejetait pas non plus, il pouvait sentir que sa respiration avait accéléré mais elle n'était pas angoissée.

Il pressa une dernière fois ses lèvres contre les siennes avant de se reculer. Ça n'avait pas duré plus d'une minute mais, un instant, ça lui avait paru l'éternité et c'était suffisant. Si ça venait à se savoir, Emile le tuerait vraiment cette fois-ci, mais il s'en fichait. Il s'en fichait parce que tandis qu'il riait, Alice souriait.

Ils restèrent encore plusieurs minutes à profiter de l'eau avant que leurs ventres ne les rappellent à l'ordre et qu'ils rejoignent le sable chaud pour déjeuner. Milan sortit du sac les sandwichs qu'ils avaient acheté à Marseille avant de partir, tint le sien à Alice qui s'empressa de commencer à manger. Il sourit parce qu'il savait qu'en faisant ça, ça lui permettait d'éviter son regard mais qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de lui jeter des coups d'œil de temps en temps, en espérant qu'il ne l'observait pas à ce moment-là. Ce qui était vain.

- Tu sais de quoi est constitué le relief sous-marin des calanques ? De deux écosystèmes : le coralligène, qui peut donner les massifs coralliens, et l'herbiers à posidonie, qui sont des plantes aquatiques mais pas des algues.

Le sourire de Milan s'élargit en l'entendant. Alice avait toujours eu une méthode bien particulière pour retrouver ses repères et ne pas se laisser déstabiliser. Et c'était plus agréable de regarder ses lèvres se mouver maintenant qu'il avait pu les toucher. 

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