62. Postulat de symétrisation

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On avance, on avance, on avance ! 

Pas forcément le chapitre le plus utile mais il faut bien quelques chapitres de transition. En espérant qu'il vous plaise quand même. 

62. Postulat de symétrisation

Milan faillit balancer son portable à l'autre bout de la pièce lorsque le réveil sonna à sept heures trente. A la place, il appuya plusieurs fois sur le bouton « répéter » avant de décider de se lever, une vingtaine de minutes plus tard. La veille, il avait bien ouvert ses livres pour réviser et être prêt pour le cours d'anatomie de ce matin, et les autres de la semaine mais il n'avait pas réussi à rester concentré plus de cinq minutes consécutives. Il avait abandonné aux alentours de vingt-trois heures, en comprenant que dans l'état où il était, ça ne servait de toute façon à rien et qu'il ferait mieux d'aller se coucher. Ça aurait été une bonne idée s'il avait trouvé le sommeil dans les minutes qui avaient suivi, or il attendu bien deux heures avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Il n'était donc pas très frais en entrant dans l'amphithéâtre, il n'avait rien avalé de solide et le café qu'il avait pris à toute vitesse n'avait eu aucun effet sur sa fatigue. Il posa son sac sur le siège à côté de lui, tout en baillant. Evan ne devait pas être dans un meilleur état, il venait de lui envoyer un message pour lui demander de lui réserver une place. Il sortit ses affaires tout en se passant plusieurs fois une main sur le visage, dans une vaine tentative de se réveiller. Il n'avait peut-être pas les idées claires mais il n'arrivait pas à regretter ce week-end sous le signe de l'impulsion, à l'autre bout de la France. Ça n'avait duré que deux jours et il avait à présent des cernes sous les yeux mais ça lui avait aussi fait du bien. Il avait eu l'impression de prendre des vacances, trop courtes, certes, mais qui avaient eu un effet positif sur son moral. Aurore avait eu raison, comme toujours. Il devait arrêter de s'inquiéter pour rien, d'être trop précautionneux avec Alice et, au contraire, d'être un peu plus lui-même.

— Remis de ton escapade, Don Juan ?

Evan venait de se glisser à ses côtés, et même s'il avait murmuré ces quelques mots dans son oreille, ils ne passèrent pas inaperçus. Leur prof d'anatomie lui lança un premier regard d'avertissement. Son meilleur ami baissa un peu la tête et sortit son cahier pour rattraper ce qu'il avait loupé. Désireux de ne pas se faire plus remarquer, les trois heures suivantes furent studieuses. Milan tâcha de ne rien louper pour avoir le moins possible à faire ce soir. Il s'appliquait à noter les différentes définitions qui lui seraient utiles mais surtout à reproduire les schémas que leur prof faisait défiler sur l'écran. Quand il allait trop vite, il se contentait de prendre une vidéo pour pouvoir les reproduire plus tard. Il se prenait la tête à déchiffrer son écriture mais réussit au moins à se concentrer pendant toute la session.

Quand ce fut fini, Evan ne mit pas beaucoup de temps à foutre tout son bordel dans son sac et à le pousser vers la sortie, tout en reprenant la discussion de la veille qu'il n'avait pas continué parce que Milan était trop fatigué pour ça. Ils se dirigèrent vers le restaurant universitaire et Evan avait en tête de connaître tous les détails de son escapade du week-end.

— Tu as croisé Emile, hier ?

Milan hocha la tête tout en prêtant attention à ce qui l'entourait. Il savait qu'Alice avait cours de physique quantique sur l'heure du déjeuner et qu'elle devait être dans les parages.

— Et tu n'as pas d'œil au beurre noir ? Vous allez finir par devenir potes !

Il lui lança un regard qui voulait dire « n'exagère pas ». Il était encore loin le temps où lui et Emile s'entendraient. Il n'était même pas sûr que ça pouvait arriver. Ils étaient partis sur de bonnes bases et ils ne faisaient rien pour se rattraper.

— Il n'a pas manqué de renouveler ses menaces alors ça m'étonnerait.

— Tu as enlevé sa sœur pour un week-end à l'autre bout de la France, je pensais sérieusement que tu allais finir à l'hôpital.

— Ça s'est bien passé, il ne pouvait rien dire.

— Et si ça s'était mal passé ?

Il en avait marre de cette question, pourquoi toujours se focaliser sur le négatif ? L'important c'est qu'ils avaient passé un bon week-end. Ils étaient adultes, elle lui faisait confiance, il avait envie de bien faire, ça devrait suffire.

— En parlant du loup.

Evan fit un signe de tête vers Alice qui avançait dans le couloir, dans leur direction. Elle était concentrée sur ses bouquins et ne les avait pas encore remarqués. Milan sourit et il sut à cet instant qu'il était foutu. Aucun moyen de faire chemin arrière. Il la laissa s'approcher, et resta à sa place, tout en demandant à Evan de se taire. Alice ne releva la tête qu'au dernier moment quand elle s'aperçut que l'obstacle qui se trouvait devant elle ne voulait pas bouger. Une ombre passa dans ses yeux avant que sa pupille ne s'éclaircisse quand elle comprit qu'il ne s'agissait que de lui. Elle se mordit par réflexe la lèvre inférieure, comme si elle ne savait pas quoi faire. Elle finit par lui tendre un des livres qu'elle tenait dans les mains, en ouvrant à une page en particulier. Il lut le titre du chapitre : « Postulat de symétrisation ».

— Quand deux particules sont identiques, il est impossible de les distinguer. Aucune expérience n'est capable de dire quel chemin chacune a suivi, même si on les a numérotées dans l'état de départ, on ne peut les identifier dans l'état final.

Le sourire de Milan s'élargit en comprenant qu'elle venait de trouver un moyen pour ne pas se prendre la tête sur comment lui dire bonjour. Il en aurait ri si elle avait été réceptive à son humour.

— Heureusement qu'on ne fait pas la même masse alors. On sera toujours capable de nous distinguer.

— On n'est pas des particules quantiques, déjà.

— Oula ! Bon je crois qu'il est temps que j'aille manger moi. Milan, tu me rejoins ?

Evan faisait les grands yeux,en les regardant comme si c'était des extraterrestres et se dépêcha de fileravant d'avoir un mal de crâne. Milan lui assura qu'il le suivait de près. Ilvoulait juste cinq minutes de plus avec la jeune fille avant qu'elle ne doivese rendre à son cours. 

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