66. Aller jusqu'à chez moi

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Je suis en pleine lecture de pas mal de romans en ce moment mais je n'en oublie pas l'écriture !

66. Aller jusqu'à chez moi

Milan hocha la tête, prenant la nouvelle avec détachement. Contrairement à la plupart des personnes entourant Alice, Aurore n'avait jamais constitué une barrière à leur relation. Elle l'avait sans doute accompagnée ici pour qu'elle ne soit pas seule. Maintenant qu'il était là, elle était partie, voulant sans doute les laisser tranquilles pour qu'ils puissent se parler et ce n'était pas plus mal. Même s'il l'aimait bien, elle aurait été de trop entre eux deux.

Il passa une main dans ses cheveux mouillés, les négligeant encore plus, envoyant quelques gouttes dans sa nuque, tout en regardant Alice qui n'avait pas bougée. Elle fixait son sac de sport, comme si elle cherchait à savoir ce qu'il y avait dedans.

— J'aurais été plus rapide si j'avais su que tu attendais ici toute seule.

Les vestiaires n'étaient pas réputés pour être l'endroit le plus propre du gymnase et elle avait dû voir certains de ses coéquipiers passer juste à côté d'elle. Peut-être même qu'ils lui avaient fait des réflexions salaces. Faudrait qu'il leur en touche quelques mots. Elle tourna la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que ça ne l'avait pas gênée. Il replaça son sac sur son épaule pour sortir de la salle de sports et respirer un air un peu plus pur que l'odeur de transpiration qui se dégageait du bâtiment.

C'était bizarre de marcher aussi tranquillement à côté d'elle après un match, mais ce n'était pas dérangeant pour autant.

— Tu ne m'as pas redis, au final. Tu es un libre, un soir de cette semaine ?

Il savait qu'il ne devrait pas insister, tout en lui, lui criait de lui laisser le temps qu'il lui fallait pour digérer la situation. Mais, en même temps, son instinct lui disait le contraire. On lui avait bien fait comprendre que si elle s'était intéressée à lui, si elle l'avait laissé rentrer dans sa vie, c'était parce qu'il ne prenait pas de pincettes avec elle. Il devait se rappeler qu'elle n'était pas une chose fragile et qu'il pouvait aussi lui demander des comptes, même si la communication n'était pas son point fort.

Alors qu'il tournait la tête vers elle, tout en passant les portails de l'université, il s'aperçut qu'elle fixait encore son sac. Il fronça les sourcils, se demandant pourquoi elle semblait ainsi obsédée par son contenu. Elle ignora sa question pour lui en poser une autre.

— Tu laisses ton maillot de rechange aux vestiaires ou tu le prends avec toi après le match ?

Le fameux sujet du maillot qui revenait sur le tapis. Il plissa ses yeux, ne comprenant pas bien d'où cette fascination pour ses maillots de rechange et leur situation pouvait venir.

— Non je le laisse aux vestiaires, ça m'évite d'avoir à y penser.

— Ha.

La réponse était courte, plutôt mécanique, mais il commençait à bien la connaître. Les nuances n'étaient peut-être pas faciles à discerner dans son ton plutôt monotone, pourtant il avait l'impression qu'elle était déçue.

— Et donc, cette sortie ?

— On peut aller jusqu'à chez moi si tu veux ?

Ce n'est pas ce qu'il voulait. Il ne voulait pas qu'elle se sente obligée de l'inviter. Il voulait juste que tout soit de nouveau naturel entre eux et qu'il n'ait pas à penser à mille stratégies pour passer un peu de temps avec elle. Ce n'était pas son genre de lui dire non, et il lui emboîta le pas. Elle l'étonna quand elle s'arrêta à un arrêt de bus et il s'aperçut que s'il faisait toujours attention aux transports qu'il prenait quand elle était avec lui, il ne s'était jamais demandé comment elle faisait pour rentrer de la fac toute seule, chaque jour. Il se contenta de sortir sa carte de transports, sans poser plus de questions, quand le bus arriva à leur hauteur. Il était bondé à cette heure-ci, mais ils réussirent à se frayer un chemin. Elle se plaça devant une barre qu'elle prit soin de ne pas toucher et il se mit juste derrière elle, faisant barrage avec les personnes aux alentours. Il pouvait voir que la situation n'était pas confortable pour elle, elle ne l'était pour personne, mais c'était quelque chose dont elle semblait avoir pris l'habitude. Elle se contentait de regarder le sol, la mâchoire serrée.

Le trajet dura une vingtaine de minutes et, au fur et à mesure, ils commencèrent à mieux respirant, passant les plus grosses stations où la plupart des passagers descendaient. Bientôt, ils arrivèrent non loin de la rue où habitait la famille d'Alice. Au coin de la rue, quand le bus tourna, Milan reconnu l'épicier devant lequel il passait en sortant du métro. Plus loin se tenait la boulangerie dont les odeurs qui en émanaient le tentaient à chaque fois. Ce n'était pas si rare qu'il y entre et craque pour des chouquettes, qu'il partageait avec Alice, allongés dans l'herbe. Cette dernière, habituée au trajet, appuya sur le bouton d'arrêt et se dirigea bien avant ce qu'il lui semblait nécessaire vers la porte de sortie. Il la suivit et ils ne tardèrent pas à sortir dans la rue. Il la sentait plus nerveuse, qu'à l'intérieur du véhicule alors que c'était le contraire qui aurait dû arriver.

Quand elle se dirigea vers la porte de son immeuble, composant le code pour entrer dans le hall, il ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. Il était persuadé qu'elle lui avait dit de venir chez elle pour qu'ils aillent s'allonger tranquillement au stade et parler sous les étoiles. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle veuille monter chez elle, alors qu'il n'était jamais allé jusque-là et ne se sentait absolument pas prêt à une confrontation avec ses parents, ou une énième avec Emile. Il ne réussit pas à cacher sa surprise et Alice ne dit rien pour le rassurer alors qu'elle appuyait sur le bouton de son étage dans l'ascenseur. Elle semblait décidée à aller jusqu'au bout de ce qu'elle avait prévu et il ne comptait pas l'arrêter, même si une dizaine de questions se bousculait à présent dans son esprit.

Arrivés devant ce qui semblait être son appartement, Alice sortit son trousseau de clés de la poche intérieur de son blouson, lui confirmant que c'était bien là qu'ils allaient. Elle n'eut pas à tourner la clef dans la serrure que Nate vint leur ouvrir la porte. Il ne parut pas surpris de les trouver sur le palier et se contenta d'un hochement de tête pour saluer le jeune homme alors qu'Alice passait à ses côtés pour entrer à l'intérieur de l'appartement. L'étudiant en droit esquissa un mouvement pour prendre le sac de Milan et il eut un temps d'hésitation avant de finalement le lui tendre. Ils se trouvaient dans l'entrée de l'appartement, le parquet, luisant, était sombre, les murs recouverts d'une tapisserie beige, avec des fleurs, de temps à autre, comme motifs. Un portrait familial des Jacobs trônait au-dessus d'un secrétaire où s'éparpillaient clefs et papiers. Il était chez Alice et Emile lui faisait face, accoudé au chambranle de la porte. Il n'était pas des plus chaleureux mais il n'avait apparemment pas l'intention de gâcher la soirée. Il ne lui dit pas bonjour mais repartit dans le couloir, comme s'il ne s'était pas trouvé là, à l'observer, une minute plus tôt. Allant de surprise en surprise, Aurore apparut un sourire aux lèvres en le voyant sur le pas de la porte.

— Super ! On est au complet pour la soirée cinéma ! On va pouvoir lancer le film !

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