7. Gibier

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng



7.

Instinctivement, Milan jeta un regard noir à la jeune fille, avant de reprendre ses esprits. Cette histoire était déjà allée trop loin. Il ne savait même pas pourquoi il avait encore les deux pieds dedans.

- Je n'ai rien à voir avec Emile.

- Non, c'est vrai. Le seul point en commun que vous ayez est de changer de filles comme de chemises.

Elle disait cela comme si elle réfléchissait réellement à ce que les deux jeunes hommes pouvaient avoir en commun. Milan soupira. Il voulait juste rentrer chez lui. Il avait des cours à réviser et l'idée était loin de lui plaire. Il souhaitait finir le plus rapidement possible ses révisions pour commencer à apprendre les nouveaux chapitres. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'aller en médecine ?

Il allait donc prendre congé quand elle tendit sa main en avant, le regard franc.

- Aurore. Je ne me suis pas présentée, il me semble, samedi dernier.

- La gifle était une belle signature, pourtant.

La jeune fille sourit plus largement tandis que Milan ruminait intérieurement. Ce n'était pas vraiment que ça le touchait, mais on ne pouvait pas vraiment dire non plus que ça lui plaisait.

- Elle était méritée, tu ne penses pas ?

- Hum.

- C'était trop pour ta fierté ?

- Frappe plus fort la prochaine fois, si tu veux vraiment une réaction de ma part. Je n'ai rien senti samedi dernier.

- Je devrais peut-être réessayer maintenant ?

Milan tourna la tête vers la gauche, ennuyé. Il voyait le portail, non loin de lui. Quelques pas seulement suffiraient. Cependant Evan choisit ce moment pour intervenir dans la discussion.

- Je pense qu'une gifle lui suffira. Tu sembles bien connaître Alice, pourtant tu n'es pas une amie de Carole...

- Je ne dirais pas que je la connais bien mais je la côtoie depuis longtemps, oui. Mon grand frère est son meilleur ami.

Une ombre passa dans le regard de la jeune fille, chose que Milan ne manqua pas de remarquer. Il ne fit pourtant aucun commentaire. Ce n'était pas lui le curieux dans l'histoire, il n'en avait rien à faire d'où elle pouvait bien connaître Alice. Il n'était pas intéressé.

- Tu es la petite sœur de Nate Dubois ?

- En effet.

Milan ne put toutefois s'empêcher de tiquer à l'entente du nom. Nate Dubois était le meilleur joueur de tennis de l'université. Il avait d'ailleurs obtenu une bourse grâce à cela. Très proche d'Emile, il avait pourtant beaucoup moins de frasques à son palmarès. Nate Dubois était doué dans tout ce qu'il entreprenait et les études de droit qu'il suivait ne faisaient pas exception. On parlait de lui comme le prochain seigneur des barreaux. Il avait successivement obtenu des stages dans des cabinets prestigieux de la capitale, sans aucun carnet d'adresses de départ. Nate en faisait rager plus d'un, mais il était intouchable. C'était l'avantage d'appartenir à la petite clique d'Emile Jacob.

- Ce n'est pas que vous m'ennuyez, mais je dois y aller. C'est la dernière fois que je te le dis, Milan, mais Alice n'est pas pour toi.

Aucune fille n'était pour lui, et pourtant toutes finissaient un jour ou l'autre dans son lit. Il se fichait éperdument de son taux de compatibilité avec les conquêtes qu'il amassait. Il ne demandait qu'une bonne partie de plaisir. Un défouloir, une porte de sortie. En outre, il s'était déjà fait une raison. Alice ne pouvait pas entrer dans le schéma habituel et c'est pourquoi il n'insisterait pas.

Il devait juste se trouver une autre cible. Sauf qu'il ne pouvait en aucun cas se permettre de la faire en semaine. Les entraînements de hand et ses sorties du samedi soir lui prenaient déjà beaucoup trop de temps sur son emploi chargé de futur médecin. Il devrait donc subir cette frustration latente tout le reste de la semaine.

- Ravi de t'avoir revu Milan. Bye !

Et la jeune blonde s'en alla comme elle était venue. Milan était déjà revenu à son portable comme si cela allait lui faire oublier son début d'obsession pour des lèvres aussi rouges que pleines.

- Tu as raison. J'aurais sans doute dû te préciser qui était Alice.

C'était tout ce que voulait Milan d'Evan. Cette simple petite phrase était tout ce qu'il attendait de la part de son meilleur ami. Alors pourquoi une petite voix, faible, au fond de son cerveau, semblait vouloir lui crier qu'il avait bien fait de ne pas le lui dire, au contraire ?

- C'est fait, n'en parlons plus.

- Oui. Après tout, ce n'est pas comme si tu allais t'attarder sur le sujet plus d'un week-end.

Evan rit nerveusement. Il n'était pas à l'aise avec la façon dont Milan traitait ses conquêtes, ni sur leur nombre qui ne cessait de progresser, chaque semaine. C'était cependant un bon moyen d'enterrer le sujet et Milan ne le relaça pas. C'était passé, comme il l'avait dit.

- Et alors, avec Carole, tu as conclu ?

- Tu ne cesseras donc jamais ?

- Je m'inquiète pour toi, c'est tout.

- Parce qu'on a inversé les rôles, maintenant ?

- Ne t'inquiète pas, Evan Miller, le rôle de maman te convient à merveille, je te le laisse.

- Ta bonté te perdra un jour, Milan.

La semaine se passa lentement. Les cours devenaient de plus en plus intenses et les heures de sommeil de Milan se réduisaient au fur et à mesure que les jours avançaient. Il ne rêvait que d'une seule chose : ingurgiter une assez grande quantité d'alcool pour se mettre minable et appuyer sur le bouton off. Seulement, il fallait encore que samedi arrive, et vu comment c'était parti, il allait devoir se montrer patient. Les secondes lui semblaient devenir des heures, les jours des mois.

Alors quand son jour préféré de la semaine pointa enfin le bout de son nez, Milan ne se fit pas prier pour entrer avec grand fracas dans l'appartement où lui et le reste de ses amis avaient prévu de passer la soirée, ni, d'ailleurs, pour se diriger vers le bar apprêté pour l'occasion et se servir un fond de whisky. Il détestait cet alcool mais c'était le seul qui le mettait dans l'ambiance rapidement. Il vida le verre d'un trait, ne pouvant empêcher une légère grimace due au goût. Comment pouvait-on réellement apprécier cette chose ? Pour lui, il n'y avait que l'effet qui comptait.

- Tu devrais arrêter de te noyer dans ton verre, Milan. Mate plutôt le gibier présent.

Milan sourit à Raph, un bon ami à lui qui partageait sa passion des belles choses. Il reposa son verre d'un coup sec sur le comptoir en parcourant la salle du regard pour la première fois depuis qu'il était arrivé. Raph avait raison, il aurait de quoi se mettre quelque chose sous la dent ce soir. La frustration qu'il avait ressentie toute la semaine commençait déjà à s'atténuer et cela lui faisait un bien fou.

- Que la chasse commence ! 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro