72. Fin de soirée

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Je lis tous vos commentaires et ils sont magiques, merci ♥. J'y répondrais individuellement plus tard, parce que je me sens bien en veine en écriture ! 

72. Fin de soirée

A mesure que la soirée passait, il commençait à se faire à cette situation, certes toujours étrange, mais qui s'implantait à présent dans une réalité. Deux tournées plus tard, il était déjà plus calme. Il n'avait pas craqué, laissant ses pulsions au placard et avait ralenti sur la boisson. Le fait qu'Alice boive quelques gorgées de chacun de ses verres n'y était pas pour rien. Elle ne prenait certes pas beaucoup mais ça l'empêchait d'enchaîner les pintes et ça freinait sa descente.

Il pensait que ses potes agiraient différemment avec la jeune fille en face d'eux mais elle ne semblait pas les perturber. L'alcool qui coulait à flots ne devait pas y être étranger. Ils étaient surexcités et bien décidés à finir leurs nuits avec les filles qui les avaient rejoints. La plupart n'avait pas cours le lendemain matin et comptait bien sur cette pause pour se remettre de leur gueule de bois. Ils étaient même, peut-être, reconnaissants envers elle. Sa présence garantissait la non-participation de Milan dans la course. Ça n'empêchait pourtant pas certains d'essayer de se rapprocher de lui. Il captait les signes évidents, même si elles restaient à distance. Les œillades habituelles, les sourires qui ne trompent pas, les faux rires... Tout cela lui semblait bien face soudainement.

Ça ne l'intéressait plus qu'une fille réponde à ses vannes, tente de rentrer dans la discussion. Ce n'était même pas sûr que ça l'ait un jour intéressé. C'était la finalité qui lui importait à l'époque. Il les laissait pourtant faire, il savait très bien qu'il ne se passerait rien et il n'était pas en train de flirter avec elles. Il savait aussi que le concept de jalousie était sans doute très lointain pour Alice. Ça le rassurait de ne pas avoir à faire face à une crise. Il pouvait ainsi continuer à plaisanter avec ses potes sans avoir à un mettre un stop monumental et à gâcher ainsi la soirée de tout le monde parce qu'une de ces filles essayaient de l'attirer dans ses filets.

Même si elle n'était pas particulièrement tendue, il s'aperçut néanmoins qu'Alice faisait attention à ces tentatives. C'était comme si elle se positionnait en tant que scientifique et qu'elle observait ces gestes anodins. Il ne l'avait jamais vu faire aussi attention à des non-dits. Il savait qu'elle avait besoin qu'on lui dise franchement les choses pour les comprendre, elle ne saisissait pas la plupart des signes qu'il tentait de lui envoyer. Aurore lui avait également dit qu'elle avait beaucoup imité ses camarades en grandissant pour qu'il n'y ait plus beaucoup de différences entre elles et eux et qu'elle avait ainsi réussi à capter des interactions. Elle ne les comprenait pas forcément toujours, mais elle les notait. Elle passa la plus grande partie de sa soirée à le faire, quand elle ne répondait pas à une question de Carole ou des garçons.

Ce n'était pas si mal pour une première soirée. Il ne savait pas à quoi s'attendre d'autre. C'était bien la première fois qu'il présentait une fille à ses potes. D'habitude, ils applaudissaient quand il se dirigeait vers les escaliers, une conquête au bras. Il ne restait pas avec eux pour discuter ou faire en sorte qu'un lien se crée entre eux. Ce n'était pas vraiment la même motivation.

Un peu avant une heure du matin, on les mit gentiment dehors. Le bar allait fermer et il n'y avait pas de négociation possible. En semaine, c'étai encore moins bien vu de rester traîner tard alors que la majorité des voisins bossait le lendemain. Ils se dirigeaient donc vers la sortie. Les filles comptaient dormir chez Alice tandis qu'il rentrait avec Yann et Evan. Les autres partaient un peu dans tous les sens, selon les métros qu'ils prenaient et, surtout, selon ceux qui étaient encore ouverts. Certains avaient déjà commandé un uber et l'attendaient, avec eux, sur le trottoir pour une dernière clope. Ils étaient tous un peu éparpillés du fait de leur nombre et, au final, il ne restait que le noyau dur.

Ils parlaient de tout et de rien et l'alcool ne les aidait pas vraiment à dire des choses intelligentes ou même compréhensibles. Il eut comme un frisson quand il sentit la main d'Alice venir se loger dans la sienne. Elle n'était pas contre les quelques marques d'affection qu'il lui montrait mais elle n'était jamais initiatrice et il ne savait pas trop bien comment se positionner par rapport à ça mais il se contenta de resserrer ses doigts autour des siens. Après tout, c'était le signe que leur relation évoluait dans le bon sens. Il n'y avait pas de quoi se poser un milliard de questions.

Il avait envie de prolonger cette nuit mais il savait que tout était déjà prévu et il ne voulait pas bousculer ses repères. Ils avaient tous les deux cours demain. Il essaya donc de ne pas rester concentré trop longtemps sur ce contact inhabituel tout en tentant de suivre la conversation. Quand il intervint de nouveau pour vanner Yann, il ne comprit pas la réaction de la jeune fille qui émis un rire. Il ne sut pas comment réagir. Il s'était habitué au fait qu'elle n'était pas comme les autres filles avec qui il sortait. Elle ne riait pas à ses blagues, ne les comprenait pas les trois quarts du temps ou s'en fichait. Il s'était fait à cette idée et, dans un sens, ça lui plaisait. Il n'avait pas à être drôle pour la séduire. Il n'avait pas à chercher à la faire rire. Il lui suffisait d'être lui et d'accepter, parfois, qu'il y aurait quelques incompréhensions, qu'elle prendrait certaines choses au premier degré et qu'il aurait juste à lui expliquer.

Alors que les autres étaient trop pris dans leur discussion, il lui lança un regard interrogatif et elle fit semblant de ne pas comprendre. Il avait beau être redescendu depuis le début de la soirée, il n'était pour autant pas totalement frais et ne se voyait pas avoir cette discussion maintenant, sur un trottoir, à une heure du matin passée. Le groupe se dispersa et il se contenta d'un bisou sur le front en lui souhaitant bonne nuit avant de la laisser repartir avec Carole.

— Et ben mon gars, tu es vraiment accro.

C'était une vanne méritée et il ne tapa même pas l'épaule de Yann pour ça. Il était accro, attaché, lié et il savait très bien que ce n'était que le début.

— C'est vrai que de prime abord, elle me semblait un peu froide et hautaine, et je ne voyais pas trop ce que tu pouvais lui trouver mais elle est cool. Vous allez bien ensemble.

Et on était reparti dans les confessions de potes bourrés qui avaient bien besoin de retrouver leur lit avant de dire encore plus de conneries. 

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