Chapitre VI : Déconstruction ou Reconstruction ?

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Jour 441, Mois 8, Année 4087, Rapport par Bulle-243.

"629 et moi avons atterri quelques jours plus tôt. Après avoir fouillé les environs à la recherche de signes de vie, nous n'avons trouvé que des animaux de taille raisonnable et suffisamment gras pour nous nourrir. La végétation est luxuriante et plus haute et dense que ce que nous avions prévu. Il y a une montagne à quelques kilomètres, c'est là- bas que nous allons afin d'avoir une meilleure vue des environs. Nous avons établi le camp autour de nos vaisseaux, pour ne pas perdre nos ressources ni les bouger. 629 est blessé à la jambe suite au crash, mais il s'en remet plutôt bien jusqu'à présent. Selon le robot médecin, que nous avons activé après l'atterrissage, 629 se remettra du voyage interstellaire. Dans mon cas en revanche, il n'est sûr qu'à 51 % que je m'en remette, et cela descend."


Un bruit de pas me force à quitter mon poste d'enregistrement. D'un geste rapide, j'attrape mon arme à la ceinture et fais face à la prétendue menace qui me fond droit dessus. Avec un feulement puissant, une sorte de panthère aux yeux violets passe au-dessus de moi et s'abat sur sa proie initiale, à savoir un petit cochon, pas plus haut qu'un chat terrestre. 

Un soupir de soulagement m'échappe tandis que j'appuie sur le bouton pour terminer mon enregistrement. Je n'ai pas dit à 629 à propos de mon cerveau, de peur qu'il ne me surveille tout le temps. Ce dernier est parti chasser tandis que je prépare nos provisions pour notre marche jusqu'à la montagne. 

Nos sacs sont un peu abîmés par le temps dans l'espace, mais ils tiendront encore quelques temps je pense. Je me relève et enjambe des roches avant de rentrer dans mon vaisseau, où se trouve le kit médical, indispensable pour soigner la blessure de 629. Devant mes yeux ahuris, mon père se tient devant moi. 

Ses cheveux rouges balayent son visage tandis que ses yeux meurtriers sont fixés sur moi. J'ai beau me dire que ce n'est qu'une hallucination, je ne peux pas la faire disparaître. Doucement, je recule tandis qu'il bondit sur moi. 

Je ferme les yeux et le laisse me transpercer. En les rouvrant, je découvre simplement le robot-médecin, qui m'observe depuis quelques mètres de distance. Il s'approche rapidement et prend mon poignet pour prélever un peu de mon sang. Un bruit de succion plus tard, il tire une drôle de tête.

— Pourcentage de chance de survie descendu à 49 %. Vous devriez être sous surveillance, gronde la voix du robot.

Je me contente de passer à côté de lui et enfourner d'un mouvement sec le kit médical dans mon sac. Je ne supporterai pas de devoir vivre sous surveillance, en permanence dans le vaisseau ou ses alentours et devoir être constamment sous perfusion. 

Je ne sais pas ce qui cause les hallucinations. En fait, je le sais. Et ça aurait dû me tuer. Et c'est ce que c'est en train de faire, plus lentement que je ne le pensais. Quand nous étions encore dans l'espace, la petite voix dans ma tête m'a fait respirer de l'air spatial. 

Quelque chose qui aurait dû me tuer immédiatement. Mais tout ce qui ça a fait, c'est priver mon cerveau d'oxygène suffisamment longtemps pour me faire halluciner, entendre des voix et faire des cauchemars très réels et violents. 

Et pour l'instant, seul le robot sait que je suis mourante. Mais il ne sait pas pourquoi. Je perds en pourcentage de manière assez irrégulière. Mais au moins, j'aurais connu une Terre nouvelle. J'aurais connu l'amour, aussi. 

Et c'est suffisant pour me faire sentir plus vivante que jamais. Le robot ne lâche pas l'affaire, s'approchant à nouveau de moi pour m'observer. Je sais que mes mains mettront du temps à guérir des derniers coups que j'ai portés. Le vaisseau lui-même en garde un souvenir, une petite bosse dans la coque métallique à l'intérieur. Heureusement, le robot n'a pas posé de questions, sinon il aurait sans doute tout compris.

— Pourquoi refusez-vous un traitement ? s'enquiert le robot.

Un soupir franchit mes lèvres plus vite que je ne pensais possible. Il n'y a pas de réelle raison, en vérité. Le fait que ma famille soit loin de moi, dans l'Univers, en train de dériver. Ne pas savoir si notre message les a atteints, ne pas savoir qui est en vie et qui ne l'est plus. 

Pourtant je suis au Sol, avec un homme que j'aime, une vie qui jusque-là, ne manque pas de rebondissements. Nous n'en sommes qu'au début, aux découvertes de cette terre promise et enfin trouvée. Alors vraiment, pourquoi ?

— Je ne suis pas sûre. Je pense que je ne suis pas aussi forte que 629, dans le fond. Je ne sais pas si je suis capable de coloniser un paradis pareil, je confesse.

La voix de 629 interrompt notre conversation. Ce dernier entre dans le vaisseau, salue le robot et lui présente son poignet, pour se faire vérifier. Nous devons le faire tous les jours, pour être sûrs. Ensuite, le robot le fait s'asseoir pour regarder l'état de sa jambe, qui guérit avec une rapidité surprenante, comme si le simple fait d'être au sol lui faisait du bien. 

Le sourire du jeune homme ne faiblit pas une seule fois et son regard est fixé sur moi. Il ne revient pas non plus les mains vides, puisqu'il ramène deux animaux que je n'ai pas encore identifiés. Des sortes de très, très gros chiens. 

Plus gros que des loups, moins qu'un ours, une sorte d'entre-deux assez terrifiant. Pendant que le robot procède aux derniers soins, je m'occupe d'emmener les cadavres dans mon ancienne couchette, transformée en chambre « froide » pour entreposer la viande. Cela me dégoûte, mais il faut bien survivre non ? 

À peine arrivés, nous voilà déjà en train de détruire un écosystème, sans avoir compris comment il fonctionne. N'est-ce pas ce que nos ancêtres avaient fait sur Terre et qui les a conduits, au final, vers la mort ? Cette simple pensée me fait frissonner.

Je ressors de la salle et m'occupe de finaliser les sacs ainsi que d'attraper la feuille sur laquelle nous avons inscrit les distances et géolocalisations des endroits que nous avons découverts. Évidemment, nous ne ferons pas tout, mais ce que nous faisons permettra aux prochains arrivants de se repérer plus facilement et savoir où se trouve ce dont ils auront besoin pour établir une ville ici. 

J'espère que nos vaisseaux seront encore là, pour témoigner de notre passage. Ou au moins du mien, si je ne suis pas là pour les voir arriver moi-même. Ma mère viendra-t-elle jusqu'ici ? Ou sera-t-elle trop vieille pour faire partie du voyage ? 

Mon cœur se serre en l'imaginant avec les personnes trop âgées pour survivre au voyage, enfermés dans la Bulle qui se détruit. Je les vois agoniser, manquer d'air et se mettre à flotter et dériver quand la Bulle cèdera au néant. 

Des larmes perlent sur mes joues et je les efface d'un revers de main. Ma mère réussira à atterrir sur cette fichue Planète, parce qu'elle ne laissera jamais tomber mon petit frère. Et seul, il ne pourra pas survivre bien longtemps, il est trop jeune !

— Tout va bien ? Demande la voix graveleuse de 629.

Je lui réponds d'un sourire avant d'embrasser sa joue. Je ne veux pas lui faire perdre son sourire, bien qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert. Je me force à garder ce sourire plus que je ne l'aurais voulu, pour ne pas qu'il pose plus de questions.

— Tout va bien. On se reconstruit, c'est tout, je réponds.

Cela semble marcher, puisqu'il m'embrasse en réponse et m'aide à me relever. Il attrape son sac et le pose sur son dos, avant de marcher jusqu'au robot pour le préparer au départ. Il nous sera utile, en cas de blessure ou de rechute pour 629. 

Mais dans mon cas, j'ai juste peur qu'il déballe mon secret au jeune homme, qui s'empresserait de me couver comme un œuf. Alors quand il commence à renforcer le métal du robot avec ce qu'il trouve, je m'éclipse et sors du vaisseau, affrontant une nouvelle fois le soleil en face. 

En fermant les yeux, je le laisse m'éclairer le visage, chauffant mes pommettes et mon cou. Libérée du poids de mes cheveux, ma nuque frotte l'élastique de mon haut. Le vent balaye le chignon rapide que je me suis fait ce matin et quelques mèches rebelles viennent frapper mon visage sans grande violence. 

L'herbe mouillée caresse mes jambes et la fine parcelle de peau entre mes chaussures et mon pantalon, ce qui me fait sourire. Je suis sur une Planète, et je suis vivante.

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Salut !

Comment ça va ? 

Quoi de neuf ? 


Bienvenue sur la nouvelle Planète ! 

J'ai le "regret" de vous annoncer que la prochaine partie n'est que l'épilogue, le récit s'arrête donc ici ! Après, le "trou" temporel entre ici et l'épilogue peut être imaginé, à vous de voir ce que vous en pensez ! Cela va me faire bizarre d'arrêter cette histoire la dernière semaine de cours avant les vacances... ^^ Qu'est-ce que je vais bien pouvoir poster ensuite jusqu'à Janvier ? 


Gros bisous et à mardi prochain !


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