Le soleil descendait rapidement. L'air se rafraîchissait.
On marchait lentement avec mon frère quand on aperçut un grand entrepôt.

Unique bâtisse au milieu de nulle part, voilà qui était intriguant.
Mon grand frère m'invita à le suivre, il me dit qu'on allait jeter un oeil.
Je le suivi non sans une certaine appréhension.
Je n'avais de toute façon pas envie de rester seule à l'extérieur.
En plus j'avais froid.

Je senti ce petit pic d'adrénaline monter en moi. Je savais très bien qu'on avait pas à être là. Qu'on aurait des problèmes à être découvert à fouiner ici.
C'était tout de même une violation de propriété.

L'entrepôt était sombre. On avançait lentement, prenant garde à ne pas faire de bruit.
Je scrutais partout autour de moi sans jamais trop m'éloigner de mon frère.
Il y avait ces étranges cubes empilés de part et d'autre.
On s'arrêta près d'un de ces 'cubes' sur la gauche. Mon frère y plongea la main.
Je l'imitais...

- Des sables-mouvants... murmura-t-il, stupéfait.

Des cubes de sables-mouvants dans un entrepôt au milieu de nulle part...
Ça ne me disait rien qui vaille.
On échangea un regard inquiet.
On se retournait pour continuer notre avancée.

Devant nous, au centre, un bon paquet de ces étranges 'cubes' étaient arrangés sur des palettes.

Cette partie au centre était à peine plus éclairée que le reste.
On s'était arrêté et avait commencé à sérieusement avoir peur.

Soudain, résonna un bruit sourd indescriptible comme... un peu gras enfin je ne saurai dire.
Une silhouette sorti de derrière les palettes. Elle ne cessait de grandir.

Une femme -géante- en tenue très étrange un peu comme une déesse païenne qui était tapie là depuis on ne savait quand.
Je cru reconnaître ma mère.
Elle commença d'une voix resonnante :
- Comment osez-vous pénétrer ces lieux ?

Elle ne nous laissa pas le temps de répondre qu'elle se mit dans une colère noire, nous maudissant et nous invitant à mourir ici-même.

- COURS !! me hurla mon frère en prenant ma main.

Il me traînait presque tant je peinais à courir. J'étais terrifiée.
Autour de nous les blocs de sables s'effondraient en une immense vague houleuse qui menaçait de nous engloutir.
La sortie me paraissait si lointaine...
J'ai bien cru ne jamais l'atteindre.

Mon frère me tenait toujours fermement, m'empêchant de tomber.
Ce qui avait l'apparence de ma mère pestait toujours derrière nous déversant sa colère au gré de la vague qui était à nos talons.

Mon frère referma la porte aussitôt qu'on l'eut franchie. On entendit le fracas du sable contre cette dernière.

Il m'ordonna de continuer à courir. J'obéis.
En me retournant sur lui quelques mètres plus loin, je le vis poser du C4 sorti de nulle part sur l'entrepôt avant d'entreprendre sa course vers ma position.
À peine m'avait-il rejoint que la charge de C4 explosa, emportant le fameux entrepôt.

La dernière chose qu'on entendit semblait être le cri inhumain de cette femme.
Le tout était en flammes.