- Non ! Non ! Non !

Une tasse de thé brûlante vola en l'air s'écrasa sur le parquet dans un bruit de porcelaine brisée. Une Elfe sortit d'un coin sombre de la pièce et s'empressa d'aller éponger le liquide en ramassant les éclats éparpillés au sol. L'Elfe s'empressa de disparaître une fois son travail fait, effrayé par la colère de la jeune fille qui venait de jeter sa tasse. Cette jeune fille avait de long cheveux dorés et bouclés dans lesquelles s'emmêlait délicatement de petites fleurs sauvages et odorantes. Ses yeux étaient un dégradé de nuance de vert, de l'émeraude aux vert tendre en passant par le vert sapin. Sa voix coulait comme du miel, mais en cette instant il était plein d'agacement et d'indignation.

- C'est de la triche !!!

Un voix masculine, amusée et moqueuse, lui répondit.

- De la triche ? En quoi est-ce de la triche ? On ne peux pas tricher aux échecs ! C'est simplement du talent ! Tu es juste vexée parce que tu as perdu.

La jeune fille tourna la tête, dépitée, faisant volter ses épaisses boucles, et décrivant une petite moue. La personne qui lui avait parlé était un jeune homme d'une vingtaine d'année, les yeux bleu lumineux suréels et les cheveux noirs ébouriffés.

- Moi ?! Vexée ?! Pour qui me prend-tu ? Je ne suis pas vexée le moins du monde !

- Oh, tu m'en vois rassuré... Alors si tu n'es pas vexée, tu accepteras ta défaite et tiendra ta parole, n'est-ce pas ?

Elle lui jeta un coup d'oeil haineux, avant de rétorquer sur un ton sec.

- Je te déteste tu le sais ? Tu détruit tout ce que je fais...

Il éclata de rire à ces mots. Entre ses doigts il faisant rouler une pièce de jeu d'échec. Devant eux, le plateau était vidé des pions blancs. Il ne restait plus que des pièces noirs.

- Je sais, je sais. C'est parce que je n'ai pas de pitié, et que j'aime voir le désespoir dans les yeux des humains au moment où je détruis ce que tu leur as donné.

- Tu es cruel.

- tout comme toi.

Elle s'apprêtait à protester mais il l'interrompit.

- Aller ! Dépêche-toi de tenir tes engagements, et re-contacte moi une prochaine fois pour jouer, j'en serais toujours ravie !

Elle referma la bouche et se rembrunit au rappel de ce qu'elle allait devoir faire, puis lui répondit.

- Au revoir Temps.

- Au revoir Vie.

Et sur ces mots, il fit demi-tour et sortit de la pièce sans un regard en arrière.