Il n'était plus là le lendemain, n'était pas revenu le surlendemain... Il ne l'avait pas vu de la semaine.

Et les factures qui s'entassaient sur la table de sa petite cuisine. Il n'osait pas les ouvrir, il savait qu'il serait incapable de faire face.

Il se bourre la gueule avec Rayenne, Guep et "Nannoxx". Matthieu n'avait pas voulu venir, il n'aimait pas l'alcool.

Le propriétaire était venu le voir aujourd'hui. Il payait ou il dégageait dans la semaine.

Il avait appelé ses parents, impossible de l'aider. Ils étaient déjà bien en dessous du découvert, ce mois ci.

Il avait accompagné Rayenne, chez Thomas. Quelque chose semblait changée entre les deux. Mais c'était pas ses affaires. Apparemment le grand roux avait peut-être une solution. Il lui passa un numéro et une adresse.

"Un ami, qui cherche un coloc'... T'es peut-être un peu jeune, mais c'est moins cher que ton loyer de ce que m'a dit Rayenne.

– Combien ?

– Les deux tiers, environ. C'est plutôt pas mal, grand, lumineux. Pas loin de ton école.

– Je... J'vais aller voir. J'ai pas vraiment le choix de toute façon."

Il les remercia, une poignée de main, une tape sur l'épaule et il partait, sous le regard attendri de Thomas, qui en savait plus qu'il ne le disait. Noël était le lendemain. Il envoya un message au numéro que lui avait filé le grand roux, et avec l'accord du propriétaire, il se rendit à l'appart' où il pourrait peut-être trouver sa solution.

La façade était propre, la rue sympa. Pas loin des bars et des boîtes de nuit, autant un avantage qu'une nuisance. Il sonna à l'interphone et la porte s'ouvrît.

Il comprit la connerie qu'il venait de faire en lisant plus attentivement le nom mais c'était trop tard. Il monta les trois étages à pied, l'ascenseur visiblement en panne. On lui ouvrir avant même qu'il ne toque et le regard froid d'Axel le fit frissonner.

Il ne semblait pas surpris que ce soit lui, on lui avait probablement dit, ou il l'avait déduit seul. Ils se serrèrent la main en silence. Quoi dire ? C'était son prof. Ils avaient baisé ensemble. A son regard il comprenait parfaitement maintenant que ça avait été une erreur pour Axel, et que ça ne se reproduirait probablement plus jamais.

Sa gorge se noue. Il lui fait visiter l'appart' avec une distance froide, impersonnelle.

Sa tête tourne. Ils signent un accord le lendemain, dans l'urgence pour qu'il ne soit pas sans domicile pour les fêtes. Une tempête bouillonne en eux et ne peut s'exprimer.

C'est noël aujourd'hui et il est seul. Sa famille est trop loin — le billet de train était trop coûteux — donc il ne les a pas rejoint. Il déambule tristement dans les rues froides.

Rayenne est avec Thomas, ils lui ont proposé de venir fêter noël avec eux mais il aurait eu le sentiment de s'imposer. Matthieu était chez ses parents et Guep était parti rejoindre les siens dans le sud.

Comme toujours quand il était seul, il pensait à lui. Est-ce qu'il fêtait noël ? Est-ce qu'il avait rejoint sa famille ?

Il ne savait pas... tout ce qu'il sût, c'est qu'en rentrant déprimer chez lui, par dessus l'amas de facture qui cachait presque sa petite table de cuisine se trouvait une minuscule boîte empaquetée d'un fin papier cadeau pourpre, avec juste à côté une photocopie du contrat pour la coloc'.

Il s'endormit sans avoir ouvert le cadeau, le gardant pour demain matin, sans même se demander comment il avait pu mettre tout ça ici.

Probablement était il passé par la cheminée après tout...