Chapitre 25 : La Géhenne

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AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des scènes et des termes de violence. Mon but n'est pas de choquer les lecteur.rices mais vous êtes responsables de ce que vous lisez. 
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Pourquoi est-ce si douloureux ?

Une petite fille d'à peine cinq ans était attachée à un autel en pierre, les bras et les jambes maintenus par de lourdes chaînes, au beau milieu d'une grosse crevasse percée dans la terre. La seule source de lumière était dû aux flammes qui crépitaient çà et là dans la fosse de ce souterrain où personne ne se souvenait de la chaleur des rayons du soleil.

La petite fille aux cheveux noirs était entourée par une vingtaine de religieux en soutanes noires, leurs visages cachés par un tissu blanc où une tête de dragon reposant sur deux faucilles avait été cousue. On pouvait les entendre réciter les mantras religieux des livres qu'ils avaient eux-mêmes écrit. C'était une voix grave, profonde, comme un chœur diabolique autour de l'enfant.

Au milieu de ce spectacle macabre, un homme en blouse blanche était penché au-dessus de la petite fille, son sourire fendant son visage dans un rictus de folie. Il avait les cheveux blancs neige et les yeux aussi noirs qu'une nuit sans lune. Son bras était plongé dans le plexus de l'enfant, un halo rouge les entourant alors que l'homme, perdant la raison, criait autant que les hurlements de douleurs poussés par l'enfant à l'agonie.

Les récitations se firent plus fortes, plus vives, à la manière d'un orchestre de folie collective.

- Elle est même réceptive à celle-ci !! Hurla l'étrange savant fou dont les yeux étaient presque sortis de leurs orbites. Dieu, cette enfant est fantastique !

Soudain, il retira son bras dans un dernier hurlement furieux et le chant religieux s'estompa. Le visage de l'homme se ferma, comme si la raison était enfin revenu à lui et il tourna les talons sans un regard en arrière pour la petite qu'il avait torturé maintes et maintes fois depuis qu'elle était ici.

Une bonne sœur détacha l'enfant et la porta dans ses bras alors que celle-ci avait déjà perdu connaissance depuis quelques minutes. La femme quitta la fosse et traversa un couloir creusé dans la terre dont les murs avaient été consolidés par des pavés en pierre. Elle traça ainsi son chemin dans un dédale de couloirs qui s'enfonçaient toujours plus loin. Le tunnel déboucha sur une grande pièce où de petites cellules avaient été aménagées. Elle sortit un trousseau de clés accroché autour de son cou et ouvrit la dernière, tout au fond. La femme entra, sous les regards terrifiés des quelques enfants présents et déposa avec douceur la petite fille sur une couverture en tissu salie par la terre et le sang. Elle se pencha et déposa un baiser sur son petit front en sueur.

- Dieu t'observe mon enfant, ne l'oublie pas et sois courageuse, murmura-t-elle.

Elle sortit ensuite sans un regard pour les autres enfants et referma bien la cellule avant de quitter la grande pièce. Une fois que la bonne sœur fut définitivement partit, deux petits garçons s'élancèrent sur le corps inconscient de la brune. Le plus petit, dont les cheveux châtains étaient sales et en bataille, apporta une coupelle d'eau aux lèvres de la fillette tandis que le plus âgé releva son corps inerte.

Ils la firent boire, doucement, sachant pertinemment ce qu'elle venait encore une fois de vivre. Le plus âgé était un petit blond aux cheveux mi-longs d'à peine sept ans et dont les yeux bleus presque blanc étaient comparable au givre de la neige. Il était même sans doute le plus âgé de la petite dizaine d'enfants qui vivaient avec eux dans cette étroite chambre de prison.

Après une attente et une inquiétude interminable pour les deux enfants, la petite fille reprit lentement connaissance. Le blond caressa tendrement les cheveux courts de celle-ci tandis que le plus petit se saisit de sa main pour la réconforter. Mais contre toute attente, la fillette ne pleura pas. Elle se releva en position assise et observa les deux garçons à ses côtés. Puis, fébrilement, elle tendit les bras pour étreindre les deux enfants qui restèrent pantois, interdits devant le comportement de leur amie. Malgré tout, ils resserrèrent bien rapidement leurs bras autour de la petite fille, lui témoignant qu'ils étaient là pour elle. Et enfin, comme si elles s'étaient retenus de couler jusque là, les larmes dévalèrent les joues de l'enfant.

- Ça va aller maintenant, tu es tranquille pour un moment... commença le plus âgé en lui frottant le dos.

Le plus petit resta silencieux, ayant encore quelques difficultés à comprendre ce qu'il se passait autour de lui du haut de ses quatre ans mais il ne tarda pas à pleurer à son tour.

- T-Teruko... Ça fait mal...

Le dénommé Teruko attrapa ses deux cadets dans ses petits bras et les serra fort contre lui, tel un grand frère protégeant et rassurant sa famille.

- Allons, allons... Ne pleurez pas tous les deux, ça rend les choses plus difficiles...

Je repris connaissance lorsqu'on me jeta un sceau d'eau glacée au visage. Par réflexe, je criais de surprise et voulus lever la tête pour voir qui était la personne qui avait fait ça. Mais je me figeais, sentant un poids bien trop familier peser sur mon corps entier et j'entendis le métal claquer autour de moi. Mes bras et mes jambes étaient retenus par de courtes chaînes contre un mur et un lourd collier de fer était attaché autour de mon cou.

Encore.

Ça recommençait.

Je ne pouvais pas y croire.

Je levais les yeux sur la silhouette de l'homme se tenant droit en face de moi. Mon sang se glaça dans mes veines en distinguant sa blouse et ses cheveux blancs. J'étais certaine que si je levais encore un peu le regard, je croiserais des iris aussi ténébreuses que cet endroit.

- Bon retour en enfer, gamine ! L'entendis-je dire dans un rire rauque.

L'enfer.

Il était là.

Et j'étais de retour.

- Tu dois te demander ce que tu fais ici, je présumes ? Bien, je vais te faire l'honneur de t'expliquer. Vois-tu, j'ai été fortement embêté quand ces héros ont foutu en l'air une dizaine d'années de travail. Tu dois bien savoir de quoi je parle, non ? Évidemment puisque tu t'es lâchement enfuie avec eux.

Il s'approcha à grands pas de moi et je crus vomir lorsque je sentis ses doigts froids et rugueux m'empoigner le menton pour me forcer à le regarder. Et je le vis à nouveau. Ce regard fou et glacial que je revoyais bien trop souvent dans mes cauchemars.

- Mais bon tu devrais me féliciter, j'ai même pas mis trois ans à te retrouver. C'est dire que t'étais pas trop maline de te mettre autant à découvert dans un lycée de héros.

- Vous devriez être mort ! Vous êtes mort brûlé dans la fosse ce jour-là ! Crachais-je.

- Faut croire que j'avais encore quelques tours dans mon sac, tu devrais l'avoir compris en revoyant ton cher Hisobe, railla-t-il trop cyniquement à mon goût.

Mon cœur rata un battement dans ma poitrine. Hisobe. Je l'avais vu en chair et en os. Il était venu et quand bien même il avait été celui à m'amener ici, je ne me surprenais pas à m'inquiéter pour lui. Dans un élan de rage en pensant à celui qui me considérait comme sa grande sœur depuis que nous étions enfants, je trouvais la force de donner un coup de tête à l'homme en face de moi. Il eut un mouvement de recul sous la surprise et grogna, tenant son nez en sang. Cette fois-ci, c'était moi qui affichait un rictus mauvais au visage.

- Sale putain de-

- Où est Hisobe ?! Vociférais-je.

Il s'avança furieusement vers moi et me gifla si fort que mes tympans bourdonnèrent pendant quelques instants. Je sentis ma joue chauffer et picoter sous le choc alors que ma tête avait violemment dégagé sur le côté.

- Libérez-moi ! Qu'est-ce que vous me voulez ?! 

- Ferme-là un peu.

Il tourna les talons et quitta la cellule où j'étais retenue captive. À l'extérieur des barreaux, je vis le grand gaillard à l'alter de marteau-piqueur parler avec mon ravisseur mais ne pus distinguer que quelques murmures.

- Yumeko, m'interpella-t-il depuis l'extérieur. Je m'appelle Yukimoto Seji. Grave-toi à nouveau ce nom dans la mémoire.

- Yukimoto... ?

Yoichi.

Mon cœur loupa un nouveau battement lorsque je reconnus ces cheveux blancs et ces yeux noirs comme la nuit. Comment n'avais-je pas pu voir ça avant ?! J'espérais qu'il s'agisse d'une malheureuse coïncidence mais les nombreuses images du passé me donnaient bien trop d'informations contradictoires.

Un sourire mauvais fendit le visage du grand costaud lorsqu'il rentra à son tour dans ma cellule, traînant une valise suspecte derrière lui. Un rire gras et profond sortit de son immonde bouche et je perdis bien vite le peu d'assurance qu'il me restait en le voyant déposer sa valise sur une table non loin de là. Lorsqu'il l'ouvrit, mes craintes se révélèrent fondées. Cet enfoiré possédait tout un arsenal de torture avec lui et j'avais clairement compris que j'étais en mauvaise position.

Il s'avança vers moi et, de la même manière que le fou de tout à l'heure, il posa ses mains moites sur mon menton pour me forcer à le regarder. Avec bien plus de force que l'autre, il tourna mon visage dans sa direction et je plongeais mon regard dans des iris encore plus folles.

- Le cap'taine m'a dit que je devais t'abîmer un peu avant de commencer l'extraction, histoire que tu captes que c'est lui le chef.

- Vire tes sales pattes de mon visage, enflure.

Grossière erreur que d'être effrontée envers un homme qui se trimbalait avec toutes sortes d'instruments dangereux sur lui. Il perdit son sourire. Mais au lieu de me gifler comme l'avait fait Yukimoto, il se retourna et sans un mot, attrapa un couteau dans sa valise.

J'avalais difficilement ma salive et sentis mes jambes s'affaiblirent drastiquement sous l'effet de la peur. Une boule d'acide se forma dans mon estomac alors que je serrais les poings à travers mes menottes.

Et lorsque je sentis la fraîcheur de la lame caresser ma peau, la torture commença.   

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