Chapitre 35 : Le vice

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- Bien, les jeunes ! Ce sera tout pour aujourd'hui !

Lorsque Nemuri eut terminé son cours d'Histoire d'Art Moderne, elle fit sauvagement claqué son fouet au sol et sortit de la salle en grande pompe. J'entendis des soupirs de soulagement dans la classe, m'arrachant un petit rire d'amusement. Ses cours étaient toujours épuisants et elle ne laissait jamais à quelqu'un le temps de décrocher. Moi-même, j'étais bien soulagée que la leçon soit terminée.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis les événements de Kamaryuu et j'avais pu reprendre les cours. Nemuri avait insisté pour que je prenne un plus long repos mais j'avais catégoriquement refusé, insistant sur le fait de ne pas vouloir prendre plus de retard sur les autres.

Malheureusement, je savais que c'était par peur de me retrouver seule. Je ne savais pas où mes pensées pourraient m'emmener si je restais trop longtemps à ruminer dans ma chambre. Les autres ne pouvaient pas veiller sur moi indéfiniment, alors j'avais décidé de réintégrer la classe dès lors que Recovery Girl avait terminé ses soins.

À l'instant même où la sonnerie de fin d'inter-cours se fit entendre dans tout le lycée, une chenille géante et jaunâtre fit son entrée en rampant dans la salle. Avais-je déjà dis que jamais je n'arrivais à reconnaître Aizawa lorsqu'il arrivait de cette manière ? Sous les regards intrigués de tout le monde, il se hissa de toutes ses forces contre son bureau pour se mettre debout. Enfin et seulement après ça, il daigna sortir de son duvet, laissant tomber une petite pile de document sur la table au passage.

- Bonjour tout le monde, nous salua-t-il comme s'il allait s'endormir sur place. J'ai une petite annonce pour vous les gamins, je sais pas si ça va vous plaire mais de toute façon vous avez pas le choix.

Je pouvais déjà entendre Mina, Kirishima et Kaminari déglutir difficilement. Si il nous réservait un examen, ceux-là allaient assurément morfler. Je me souvenais d'un jour où la rose m'avait raconté les rattrapages qu'ils avaient dû faire durant le camp d'entraînement de l'année dernière. Apparemment, ça n'avait pas été beau à voir.

Tout le monde était sur le qui-vive. Qu'allait bien pouvoir nous annoncer notre professeur ?

- Le principal nous envoie une semaine dans les montagnes pour un camp de ressourcement. On rentrera juste avant les fêtes de fin d'année pour que vous puissiez retrouver vos familles.

En parlant de camp tiens, nous étions servis. Mais alors que je pensais que tout le monde allait se plaindre, un chaos sans pareil explosa dans toute la salle. Un véritable capharnaüm d'élèves surexcités. Tout le monde braillait çà et là et on ne pouvait même pas distinguer ne serait-ce qu'une parole correcte. Je me penchais sur ma table, une pulsion folle de m'y fracasser le crâne pour stopper ce brouhaha. Heureusement, Eraser Head utilisa aussitôt son alter pour ramener le calme et je ne pouvais que le remercier.

- Un à la fois bon sang, oui Ashido ?

- Ça veut dire qu'on part en sortie scolaire ? Qu'on va profiter des sources chaudes ?! S'extasia-t-elle.

Aizawa soupira, et il y avait de quoi. Ce qu'il devait redouter était déjà en train de se produire et il passa une main sur son visage fatigué.

- C'est un camp, qu'est-ce que tu comprend pas dans ce mot ?

- Mais ça consiste en quoi, monsieur ? Demanda Toru en levant la main.

Il s'avança et donna la pile de feuilles qu'il avait précédemment jeté sur son bureau aux élèves du premier rang. Ceux-ci les distribuèrent dans chacune des rangées et je remerciais Todoroki lorsqu'il m'en donna une.

- Un camp de ressourcement c'est comme un camp d'entraînement. Sauf que cette fois-ci, pour plus de discrétion et pour éviter un nouvel assaut de l'Alliance, ce sera un autre type de travail sur vous-mêmes.

J'observais la feuille, intriguée, et découvris tout un descriptif de ce que nous devions emmener pour un séjour en montagne. Nous allions devoir nous entraîner en plein hiver et je n'étais pas très friande des températures habituelles de la saison. De toute évidence, Nemuri utiliserai ce prétexte pour aller faire les magasins et j'en soupirais déjà d'avance.

- Bref, fin de la discussion les gamins, on en reparlera plus tard. Alors filez aux vestiaires, on part au terrain gamma.


Une réelle catastrophe. Une gêne, une honte, un embarras extrême. Bref, le cours de Super-Héros 101 avait été une fois de plus pathétique pour moi. J'avais eu un score minable et ce, uniquement parce que toute la classe était bien plus futée que moi. J'avais dû jouer la vilaine dans l'usine du terrain gamma, seule contre l'équipe de Shinso, Tsuyu et Todoroki. En à peine trente secondes et avec une minute d'avance sur l'autre équipe, j'avais finis momifié et congelé de la tête aux pieds alors que Tsuyu avait traîné mon cadavre avec sa langue de grenouille.

Je n'avais rien pu faire et j'étais complètement déçue par ma performance d'aujourd'hui. Je retirais mon costume d'héroïne pour enfiler mon uniforme, perdue dans mes pensées. Recovery Girl avait prit la peine de me soigner entièrement, je devais donc être capable de leur tenir tête. Mais je n'avais même pas eu le temps d'utiliser mon alter contre eux, c'était terriblement frustrant.

Agacée, je quittais le vestiaire, le nez plongé dans une discussion téléphonique avec Nemuri. Comme par hasard, elle me demandait comment s'était passé ma journée, alors que j'avais encore le goût amer de la défaite dans la bouche. Il était certain qu'elle allait se moquer de moi si je lui expliquais ce qu'il s'était passé.

- Nous allons une nouvelle fois partir en camp, c'est super tu ne trouves pas ?

Une voix guillerette attira mon attention, me poussant à regarder en face de moi. Je ne savais pas si c'était à mon tendre bonheur ou à mon plus grand désarroi, mais mon cœur rata un battement en voyant Momo discuter joyeusement avec Todoroki.

Je n'entendis pas la réponse de mon camarade mais je baissais la tête, honteuse des sentiments que je ressentais en ce moment même. Momo était si intelligente, il était évident qu'elle n'aurait pas perdu aussi rapidement que moi durant le cours de Super-Héros 101. Elle était aussi plus expérimentée et de ce que j'avais pu comprendre, elle était amoureuse du bicolore.

Et peut-être l'aimait-il aussi.

Un nœud tordit douloureusement mon estomac, m'obligeant à ralentir et à les observer de loin. J'étais spectatrice de cette scène qui se déroulait sous mes yeux. Je grinçais des dents, agacée et furieuse contre moi-même.

Quel genre d'amie suis-je pour être jalouse d'elle ?

Pitoyable, minable, dégueulasse. Je ne méritais pas de considérer Momo comme mon amie. Elle n'avait rien demander à personne, profitant simplement de quelques moments avec l'élu de son cœur. Et j'étais là, quelques mètres plus loin, à les observer cupidement alors que j'aurais rêvé d'être à sa place.

Rêver d'être à sa place ?

Je soupirais, fixant un petit caillou par terre. J'avais l'impression d'être ce petit bout de pierre, insignifiant et traînant dans la poussière. Je lui ressemblais bien, tiens. La veille encore, je me triturais le cerveau pour savoir ce que je ressentais pour mon camarade, mais la vérité était là. Elle était apparue dans mon esprit comme une certitude et à mon grand malheur, je connaissais déjà les réponses à mes questions.

J'étais en train de tomber amoureuse de Shoto Todoroki.

C'était exactement comme ce que m'avait décrit Nemuri. 

Je donnais un grand coup de pied dans le cailloux, comme si ce geste archaïque suffirait à calmer la tornade déchaînée en moi. Malheureusement, j'arrachais juste un sursaut de frayeur à Kyoka qui était à peine arrivée à mes côtés. Elle me dévisagea bizarrement et un long soupir désappointé s'échappa de mes lèvres.

- Et bah dis donc, à ce point là ? S'amusa-t-elle.

- Si tu savais...

Elle pencha la tête sur le côté, ne comprenant bien évidemment pas ce qu'il m'arrivait. Je haussais simplement les épaules et on marcha ensemble jusqu'à l'internat. Elle ne m'avait pas posé de questions et j'avais tout fait pour essayer de ralentir les battements furieux de mon cœur.

C'était si désagréable de ne pas se sentir maître de soi-même et de ses émotions. De plus, cette terrible sensation de colère ne s'atténua pas lorsqu'en entrant, je vis la brune et le bicolore s'installer pour étudier ensemble sur une des tables de la salle commune. J'espérais au fond de moi que Momo appréciait ce moment.

J'espérais qu'elle profitait de tout son cœur.

Je filais dans ma chambre et, sans même prendre la peine de fermer la porte derrière moi, je jetais ma valise contre ma commode et me laissais tomber sur le lit, la tête la première dans mon oreiller. Je soupirais une nouvelle fois, lâchant bientôt un grognement de colère comme si c'était devenu mon seul moyen de m'exprimer.

- Et bah dis donc, à ce point-là ?

Je me retournais et vis Shinso dans l'encadrement de la porte, un rictus moqueur lui fendant le visage. Si seulement j'avais pensé à fermer cette fichue porte ! Le violet n'aurait pas eu à rire de moi. Je levais les yeux au ciel et laissais à nouveau tomber ma tête contre le coussin.

- Si tu savais, répondis-je d'une voix étouffé par le tissu.

Je l'entendis pouffer discrètement, ne sachant évidemment pas de quoi je parlais. S'il y avait un quelconque dieu dans ce monde, il devait bien rire de moi.

- C'est ta défaite de cette après-midi qui t'énerve autant ?

Je grommelais quelque chose d'incompréhensible autant pour moi que pour lui et mon camarade tourna simplement les talons pour entrer dans sa chambre. Non pas que je ne voulais pas parler, mais plutôt que je ne savais pas quoi dire. Dans ma vie, je n'avais porté d'affection qu'à Teruko et Hisobe et ce n'était clairement pas la même chose avec Todoroki. C'était quelque chose dont je connaissais l'existence mais n'avait jamais eu l'occasion de ressentir avant aujourd'hui. Ce n'était donc pas maintenant que j'allais le crier sur tous les toits.

Ressaisis-toi bon sang !

Je me levais d'un bond, claquant mes mains contre mes joues alors que celles-ci commençaient déjà à picoter. Je devais arrêter de penser à lui et me concentrer sur moi-même. De ce fait, je sortis de ma chambre sans plus attendre et rejoignis la salle commune, ignorant malencontreusement le regard du jeune homme en passant à son niveau. Je filais directement au côté salon, espérant passer un moment tranquille avec mes quelques amis présents.

Je m'assis sur le canapé, dos aux deux tourtereaux et sans même m'en apercevoir, lâchais un soupir monstre. Décidément, mon corps avait choisit d'agir tout seul et sans mon accord aujourd'hui. J'espérais seulement que Momo ne s'inquiète pas en m'entendant et viendrait m'en demander la raison plus tard. J'étais cuite si c'était le cas. Complètement foutue. Je déposais mon avant-bras sur mon front et laissais mollement ma tête retomber contre le dos du canapé.

Tout doucement, je sentis le sofa s'affaisser à côté de moi et reconnus Kyoka. Une petite mine inquiète ornait son visage et je soufflais une nouvelle fois d'avance. Elle m'avait vu m'énerver tout à l'heure, elle avait donc comprit que quelque chose n'allait pas. Je ne pouvais de toute évidence pas la blâmer de s'inquiéter pour moi.

- Quelque chose te tracasse ?

Ugh.

Il n'y avait pas grand monde autour de nous, seulement Tokoyami et Shoji qui discutaient sur un autre canapé, Sero et Kaminari qui faisaient encore les quatre cents coups et Momo et Todoroki derrière nous. J'inclinais la tête vers l'adolescente, la fixant quelques secondes avant de parler de la voix la plus basse possible.

- Ça t'est déjà arrivé de sentir quelque chose te filer entre les doigts sans que tu ne puisses rien faire pour le contrôler ?

Son regard se perdit dans le vide quelques instants avant de revenir sur moi. Elle se pencha doucement, m'intimant de m'approcher également.

- Tu parles de Todoroki ? Me murmura-t-elle.

Mon visage s'enflamma d'un coup, stupéfaite et prise de court. Mais quoi ?! J'étais certaine qu'on pouvait voir des volutes de fumée s'échapper de mon crâne. J'eus un fort hoquet de surprise, attirant immédiatement l'attention de Tokoyami et Shoji sur moi.

- Tu vas bien ? Me demanda Tokoyami.

- Oui oui, tout va parfaitement bien, bégayais-je bien plus nerveusement que je ne l'aurais voulu.

Kyoka m'attrapa par la manche et me tira vers elle, nous collant ensemble sur le canapé. J'entendis un petit gloussement s'échapper de ses lèvres alors qu'elle se penchait à nouveau vers mon oreille.

- C'était une blague, rigola-t-elle, mais tu sais que je ne te jugerai pas. C'était plutôt une évidence pour moi puisque je suis très observatrice.

- C-Comment ça ?

- Je suis très probablement la seule qui ai remarqué ton attirance pour lui. Observer celui que tu aimes, ne rien dire et rester loin, j'en connais un rayon.

Sa voix s'était fait bien plus désenchantée sur la fin de sa phrase, piquant ma curiosité. Je ne savais pas de quoi elle parlait, mais peut-être ressentait-elle des sentiments similaires. Cependant, la jeune fille s'en doutait et elle reprit immédiatement son air taquin et amusé.

- La jalousie, hein. C'est sans aucun doute le pire sentiment qui puisse exister. Je me doute déjà de ce que tu es en train de te dire mais ne t'inquiète pas. Tu n'as pas à te sentir coupable d'être jalouse, les sentiments ne sont pas quelque chose qu'on réprime.

Elle avait comprit.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Kyoka Jiro m'avait totalement cerné. Et aussi frustrant que cela puisse être, je ne trouvais rien à lui contredire.  

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Bonjour tout le monde ! 

Je vous rassure (surtout à cause de votre panique sur le chapitre précédent mdrr), il n'y a et n'y aura pas de "TodoMomo". Rappelez-vous que la majorité des chapitres sont en point de vue interne et à la première personne, ce qui veut dire que tout se passe dans la tête de Yumeko.

Alors s'il-vous-plait, ne détestez pas notre petite Momo 😭❤️️

Le chapitre 35 clôture définitivement l'Arc Kamaryuu et toutes les horreurs et mon sadisme que j'y ai déversé 😈 Je ne vous donne pas le nom de celui que nous venons d'entamer, j'espère juste que vous êtes accroché.e.s pour la suite ❤️️

De base, ce chapitre était intitulé "La jalousie d'Héra" mais je me suis dis que ça faisait un peu trop guignol. Héra est une déesse de la mythologie grecque connue pour sa jalousie excessive alors qu'elle est elle-même la divinité du mariage, de la vie et de la famille. Bref, ça m'a totalement inspiré ce chapitre mais le titre était trop pimpant.

L'auteure vous aime et vous réserve tout un tas de surprises pour les vingts prochains chapitres 😈❤️ (PS : les médias me gavent, le nom des titres part dans tous les sens à cause du format qu'héberge Wattpad donc désolée si ça ressemble à rien)

Bisous ღ

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