Chapitre 1

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Le vent commençait à monter. Accélérant le pas, le renard gravit la colline de débris qui lui barrait la route. Essayant de faire le moins de bruit possible, il bondissait sur les morceaux de bois assez solides, s'agrippant de toutes ses forces à leur surface de ses griffes. Il devait faire vite, ses petits et sa compagne l'attendaient.  

Des bruits étranges lui parvinrent. Il s'arrêta au sommet de la crête, les oreilles dressées, en serrant un peu plus les crocs sur sa proie fraîchement tuée. Il huma l'air, mais le vent n'était pas dans le bon sens, car aucune odeur suspecte ne venait à lui. Alors il se remit en chemin, dévalant la pente avec prudence et délicatesse.

Brusquement, il sentit sa patte arrière gauche glisser. Une planche en bois sortit de sa crevasse et commença à chuter, et il ne sentit plus que le vide sous son corps. Son cœur loupa un battement et affolé, il se mit à hurler. Tout se passa très vite. Il percuta de plein fouet un canapé déchiqueté qui chancela et dérapa à son tour. Au final, c'est la colline entière de débris qui s'affaissa en provoquant un vacarme assourdissant. Le renard se heurta contre une baignoire. Tout s'arrêta.

Ses oreilles sifflantes, il cligna des paupières. Il était sur le dos, dans l'étrange meuble incurvé et rempli d'eau sale. Un nuage de poussière s'était formé au-dessus de ce qu'était anciennement la colline. Il attendit un long moment avant que le sifflement ne s'évaporât et qu'il ne reprît entièrement conscience. Le renard tenta de bouger, mais sa colonne vertébrale était très douloureuse, et il était incapable de bouger l'une de ses pattes postérieures. Difficilement, il se retourna sur le ventre. Il remarqua qu'il avait perdu sa proie. Il haletait, tentant vainement de sortir de la baignoire à l'aide de ses pattes antérieures, mais il n'avait aucune prise et revenait à chaque fois au point de départ. 

Les membres tremblotants, suffoquant à cause de sa souffrance, il se laissa aller. Il ferma les yeux. Mais, des sons l'alertèrent soudainement. Ils se rapprochaient. Il entendait des pas et des voix. Il se demandait ce que c'était, alors il rouvrit les yeux. Paniqué, il se figea complètement, bloquant un maximum sa respiration rauque. Ils se rapprochaient. Ils étaient de plus en plus près ! Trop près ! Ces bêtes le cherchaient-elles ?

— Qu'est-ce qui a bien pu faire effondrer cette foutue colline ?

— Calme-toi, Rock. C'était peut-être juste le vent.

— Le vent ? Cette colline a résisté à des vents bien plus violents !

— Ouais, mais ça se fragilise avec le temps tu sais.

— Je suis sûr que c'est un animal. Un GROS animal.

— Décidément, tu es vraiment obsédé par ces créatures.

— Ces animaux sont le futur de l'Empire.

Le renard faillit s'étouffer tant sa gorge se noua. Un bipède était juste là et s'était penché vers lui !

— ICI ! Rock avait raison, un animal est coincé dans une baignoire !

— Un animal coincé dans une baignoire ? Sérieusement ? 

— Mais si j'vous l'dis !

— Bon, je te suis, Rock.

Deux humains apparurent à côté du premier. Ils l'avaient repéré. Le goupil ne bougeait pas, espérant qu'ils l'oubliassent.

— Quoi ? C'est juste un coyote qui a causé ça ?

— C'est pas un coyote, c'est un chacal !

— Mais qu'est-ce que vous dîtes putain, c'est un renard !

— Oh et puis on s'en fout. Coyote, chacal ou renard, c'est la même chose.

— Je m'attendais à un gros animal, moi... Genre un lion, ou un loup...

— Bon, on va pas rester planté là, on l'embarque ou pas ?

— On l'embarque.

Quand l'un des humains toucha son épaule et que d'étranges assemblages d'acier en sortirent, l'animal voulut se jeter hors de la baignoire, forçant sur ses pattes arrières malgré la douleur. Il gémissait et jappait, les oreilles rabattues, l'échine hérissée. Il finit par s'accrocher sur le rebord et commença à se hisser... Mais c'était trop tard. L'un des humains lui avait passé quelque chose autour du cou, de la queue et des pattes. Il fut tiré en arrière, remonté, et il fut projeté violemment contre le sol.

— Doucement, il nous le faut vivant !

— Oh ça va, on a bien le droit de s'amuser un peu !

Les hommes ricanaient, tandis que le renard se remettait du choc, le menton ensanglanté. Des chaînes le serraient, et bientôt, on lui mit une muselière. Il ne pouvait plus se défendre. Il se risquait à se lever, mais sa patte arrière gauche lâcha et il s'écroula. Il se contenta d'être traîné sur le sol. Ses yeux embués à cause de ses maux et de sa détresse, il repensait à sa famille. À sa compagne et ses petits qui ne reverraient peut-être plus jamais leur compagnon et père.

Les flancs éraflés, ce ne fut que dix minutes plus tard qu'enfin les Hommes s'arrêtèrent de le traînasser. Le renard se sentit soulevé, et il constata avec tristesse qu'on le déposait dans une boîte sombre. Il ne prit même pas la peine de se retourner. Il resta dans la position qu'on l'avait laissé, dépité, morfondu et totalement brisé, physiquement et intérieurement. Il avait l'impression que tout s'écroulait autour de lui. Toute sa vie était fichue. Que lui voulaient donc ces humains ? Pourquoi l'embarquaient-ils ? Pourquoi lui ? Pourquoi ne l'achevaient-ils pas maintenant ? Pourquoi !?

Il leur avait toujours échappé, auparavant, mais là, il avait échoué... Peut-être que c'était son destin.

Un grondement de moteur retentit et le sol sembla se déplacer. A moins qu'il s'agissait de la boîte qui se déplaçait ? Le renard voulait tout abandonner. Abandonner la vie. Se laisser aller. Mais quelque chose de profondément ancré en lui l'en empêchaient. Une voix lui disait sans cesse de se lever, de se battre, de lutter, de ne pas décrocher.

Le canidé se retourna avec quelques coups d'épaules. Tout était si sombre, il n'y voyait absolument rien ! Et avec ces humains qui ne cessaient de bavarder dans une langue qui lui était inconnue, il ne pouvait pas écouter grand chose... Il reposa sa tête contre la surface froide de sa cage et attendit.

Des souvenirs lui revenaient à l'esprit. Pourquoi maintenant ? Il ne pouvait y échapper. Il se laissa porter par le courant de ses pensées. Il repensait à la petite bouille adorable de ses petits. Ils marchaient d'un air pataud, et ils jouaient ensembles. Parfois, ils se mordillaient la queue, et le renard adorait quand ils lui grimpaient sur le dos pour attraper ses oreilles. Il repensait à sa compagne. Il aurait tant voulu plonger son museau dans sa douce fourrure rousse claire. Il voulait revoir ses beaux yeux bruns. Qu'allait-elle devenir, sans lui ? Comment allait-elle faire, pour surveiller ses petits, les protéger et les nourrir toute seule dans ce monde si dangereux ? Comment allait-elle faire pour se repérer dans ses plaines immenses et désertiques de terre sombre et dure ? Comment allait-elle échapper aux humains, alors qu'elle ne sortait que très rarement du terrier ?

Le renard se rendit compte à quel point sa vie était dure. Trop préoccupée par ses petits, elle ne sortait presque jamais. Il se souvint qu'une fois, elle lui avait parlé d'une portée qu'elle avait perdu à cause des tempêtes. Ils étaient allés dehors, et une tempête de débris les avait pris au dépourvu... Les petits étaient morts, assommés ou emportés. La renarde avait survécu, mais elle aurait préféré mourir à leur place. Elle s'était réfugiée dans un terrier, seule, et n'en sortait plus, se laissant mourir de faim... Et c'était à ce moment là qu'il l'avait rencontré. Il lui avait redonné espoir, et ils avaient fini par avoir une portée. La renarde repartait de zéro. Elle revivait. Oh, qu'allait-elle devenir sans lui ? Elle serait de nouveau triste. Elle serait de nouveau seule avec sa portée. Se laisserait-elle mourir ? Le renard espérait que non, car elle devait élever les petits. S'occuper d'eux, et aussi, leur apprendre à survivre. Y'avait-il quelque chose de bon en ce monde ? Un endroit sûr ? Peut-être le chercherait-elle. Dans ce cas, elle devait le trouver. Non, rester dans les environs était trop dangereux.

Le renard fut sortit de ses pensées lorsque la boîte pila soudainement. Cela s'était arrêté de bouger. Il ressentait les hommes s'agiter autour de lui. Il y avait beaucoup de voix et de bruits, un nombre intarissable d'odeurs inconnues et des mouvements dans tous les sens. De la lumière pénétra la boîte et éblouit le goupil, qui plissa les yeux. Des mains ouvrirent un grillage et on le souleva. 

Il fut porté dans un couloir, a l'écart de tout ce vacarme. Il n'avait pas eu le temps d'apercevoir quoi que ce soit, alors il se concentra sur cet endroit. Il y avait des cellules un peu partout, et des animaux y étaient parfois logés. Certains étaient roulés en boule, d'autres poussaient des cris à la grille. Le renard avait peur. Était-ce là-dedans qu'on allait le mettre ? Cela avait l'air affreux, les animaux, inconnus à ses yeux, avaient pourtant l'air d'être dans un piteux état ! 

Il ne s'était pas trompé. Les humains s'arrêtèrent devant l'une des pièces grillagées, totalement faite de métal. Après avoir ouvert la porte grillagée, le renard fut lancé à l'intérieur comme un vulgaire déchet. N'est-ce pas fini, ces violences inutiles !? Grogna le renard dans sa langue. On lui retira la muselière et les chaînes. Il voulut mordre l'un des bras tendus vers lui, mais ne fut pas assez rapide. En plus, cela ne lui offrit qu'une bonne gifle qui le fit tomber par-terre.

— Ces animaux, toujours traîtres, à vouloir mordre dès que l'occasion se présente, hein !? Vivement que vous soyez à nous...

Le renard entendit la porte claquer et la serrure cliqueter. Il redressa légèrement la tête et regarda les humains partir, les pupilles luisant de haine. Le renard n'avait qu'une envie: se venger. Mais, qu'est-ce qu'un petit canidé comme lui pouvait-il bien faire ? De plus, Il était souffrant et faible. Allait-il périr ici ? Cet endroit puait la mort, le sang et la peur... Comment avait-il bien pu atterrir ici ? Était-ce réel ? Si seulement ce n'était qu'un cauchemar... Les émotions se succédaient. Il n'arrivait pas à croire qu'il en était arrivé là, tout s'était déroulé si vite... Qu'allait-on lui faire ? Il avait si mal ! Il était si terrorisé ! Et il était si désespéré...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro