Chapitre soixante-sept : Cohabiter.

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« - Merci de me recevoir.

- C'est normal... Vraiment. »

Eiden aimerait pouvoir en dire autant. Recevoir quelqu'un à la maison, c'était déjà difficile. Mais alors son beau-père...

Et pour une durée indéterminée, de surcroît...

La mère de Kris était partie à l'hôpital il y a peu. Une maladie chronique, d'après ce qu'Eiden avait compris. Il n'était pas sûr que ça l'intéresse plus que ça, étant donné que c'était la femme la plus détestable qu'il ait rencontrée. Tout ce qu'il avait besoin de savoir d'après lui, c'est ce qu'il savait déjà ; Si elle était encore en vie.

Et ça, elle l'était. Les harpies sont immortelles.

Le matin même, le lendemain de l'admission de sa sainte seigneurie dame Raven à l'hôpital, monsieur Raven avait appelé son fils pour demander à rester chez lui, le temps que sa femme sorte de l'hôpital. Il ne voulait pas être seul. Kris avait accepté, pas vraiment enthousiaste, et Eiden avait suivi, encore moins enthousiaste.

Et maintenant, on y était. Monsieur Raven débarquait avec ses valises et ses cheveux blancs.

Eiden n'appréciait pas beaucoup monsieur Raven. Il l'appréciait bien plus que sa femme, ce qui n'était pas forcément difficile, mais on ne pouvait pas dire qu'il le portait vraiment dans son cœur pour autant.

L'homme était... Un peu particulier. Un humour bien à lui, qui décrochait majoritairement rires gênés et sourires embarrassés que véritable amusement. Un regard qui vous perçait. Mais surtout, il était très difficile de savoir qui étai vraiment cet homme au fond de lui, car il était complètement soumis à sa femme, si l'on peut dire. Tout ce qu'elle disait, il acquiesçait sans se posait la moindre question.

Eiden comprenait. Vraiment, il comprenait. La vie avec cette femme était probablement bien moins fatigante en étant prêt à agréer au fait que les éléphants sont roses.

Seulement... Ce serait appréciable que ce phénomène ait une fin. D'après Kris, c'était le cas, son père n'était pas toujours comme ça. Néanmoins, il semblait aussi que plus le temps passait, plus le père avait du mal à décrocher de la personne qu'il était en présence de sa femme.

C'était l'impression qu'avait Eiden en tout cas.

« - Bien. Où est-ce que je m'installe ?

- L'ancienne chambre d'Eiden. Je vais te montrer. »

Le père n'avait pas l'air emballé à cette idée. Il lança un regard désapprobateur vers le jeune homme.

« - Son ancienne chambre ?

- ... Oui... On était colocataires avant de sortir ensembles, souviens toi. Tu pensais qu'il dormait sur le sol ? Ou c'est dormir dans son ancien lit qui te dérange ?

- Kris, laisse tomber. »

Eiden posa sa main sur le bras de son fiancé délicatement. La cohabitation ne promettait déjà pas grand-chose de bon, inutile de mettre de l'huile sur le feu.

Kris emmena son père à la deuxième chambre et l'installa pour la nuit avant de rejoindre Eiden dans leur chambre.

Il le trouva allongé sur le lit, en plein câlin avec leur chien, dos à la porte. Kris pensait déjà aux longs poils blancs qui resteraient incrustés dans leurs draps, probablement jusqu'à la nuit des temps.

« - Tout va bien ? »

Eiden tourna la tête vers lui et haussa légèrement les épaules en faisant une légère moue.

« - Je pense que ton père ne m'aime pas.

- J'en sais trop rien... Il est sûrement à cran, avec ma mère à l'hôpital tu sais...

- J'imagine bien, mais il faut avouer que c'était... Un peu bizarre... Quand il est arrivé.

- Un peu. Mais bon. Tu sais comment il est avec ma mère. Sans elle il est...

- Perdu ?

- On peut dire ça oui. »

Eiden se remit bien sur le lit, continuant son câlin avec Aka.

« - Chaton... C'est que pour quelques jours, tout au plus... Ça ira, promis.

- Je sais. T'inquiète pas, je suis moins dépité que ce que j'ai l'air. »

Kris sourit un peu et se pencha pour embrasser le front d'Eiden.

« - Ça va le faire. Et tu sais, si t'as pas le moral... On peut pousser un peu le chien, et... »

En parlant, Kris se plaça doucement au-dessus d'Eiden, poussant très délicatement Aka qui compris vite le message et sauta du lit pour aller se mettre sagement dans son panier. Kris se pencha doucement, embrassant le cou de l'autre jeune homme, caressant doucement ses hanches, glissant lentement le bout de ses doigts sous le haut d'Eiden. Celui-ci riait un peu, laissant ses mains aller délicatement dans le cou de son fiancé, frissonnant légèrement.

« - Kris, arrête~ Pas avec ton père dans la maison~

- Mais il entendra rien~

- C'est pas une raison~ »

Eiden tira légèrement Kris vers lui pour l'embrasser doucement. Kris sourit doucement.

« - T'es vraiment sûr que tu veux rien faire ? »

Eiden rit doucement et commença à taper délicatement les épaules de son fiancé.

« - Oui, aller, va te laver~ Tu verras pour me faire crier quand ton père seras rentré chez lui. Il m'aime déjà pas, j'ai pas très envie qu'il m'entende en plus. »

Kris gloussa un peu et planta un baiser sur le front d'Eiden avant de se lever pour aller prendre sa douche.

Le lendemain, Eiden espérait pouvoir passer sa matinée comme il en avait l'habitude en général : Se faire un thé, nettoyer un peu la cuisine, faire la vaisselle, oublier son thé, commencer à le boire froid avant de se rappeler de l'existence de leur micro-ondes et finir par se brûler le bout de la langue.

Néanmoins, ce n'est pas vraiment ce que son beau-père avait en tête apparemment.

L'homme était déjà levé lorsque Eiden rejoint la cuisine.

« - Oh... Bonjour monsieur.

- Bonjour. »

Eiden le regardait, appréhendant légèrement. Il alla doucement vers la cuisine pour néanmoins commencer sa routine, lorsque...

« - Pour le petit-déjeuner ? »

Le jeune homme se tourna doucement.

« - Eh bien, vous pouvez prendre ce que vous voulez.

- Qu'avez-vous à proposer ? »

'Et je dois le servir aussi ?'

Perplexe, le jeune homme se mit à proposer quelques choses classiques. Pain de mie, confiture, beurre... Monsieur Raven hochait la tête doucement sans rien dire.

« - Vous n'avez rien de plus... Frais ? »

Le roux resta silencieux un moment avant de hausser légèrement les épaules.

« - Eh bien, il y a toujours une boulangerie en bas de la rue si ça vous intéresse. »

Aux vues de l'expression de monsieur Raven, une touche d'humour n'était peut-être pas vraiment la chose à faire.

« - Bien. C'est une façon de recevoir bien particulière, jeune homme. »

Sur ce, l'homme se leva, attrapa sa veste et fila.

Eiden regarda son beau-père sortir sans rien dire avant de soupirer lourdement et d'aller préparer son thé. Il opta pour s'asseoir sur le canapé avec son thé et ne rien faire de plus jusqu'à ce que Kris se lève.

« - Mon père n'est pas réveillé ? C'est rare.

- Oh si il l'est, et il avait l'air de bonne humeur.

- ... Oh ?

- Il m'a demandé le petit déjeuner, je lui ai proposé des trucs, il a demandé 'quelque chose de plus frais', j'ai dit qu'il y avait une boulangerie pas loin, il est parti avec l'air... Soûlé. Y'a environ une heure. »

Kris soupira doucement.

« - On croirait entendre ma mère. Ça va lui passer, j'espère...

- Peut-être bien, à force d'être séparé d'elle, ou peut-être pas... »

Le brun glissa une main dans le dos du roux pour le caresser doucement.

« - Ça va le faire.

- Ouais. Il paraît. Ça te dérange si je vais voir Kyle dans la journée ?

- Non, vas-y, j'apprécierais pas non plus de me faire agresser au saut du lit. »

Eiden sourit doucement.

« - Agresser, je dirais pas ça, mais il n'a pas été très agréable.

- J'imagine bien. Je connais son ton. Le même que ma mère. »

Le roux leva le regard vers son fiancé et se blotti doucement contre lui, posant sa tête contre son épaule.

« - Ça va aller, on va survivre. C'est quelques jours. »

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