Chapitre 8

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Junhui était assis sur une chaise, pensif, tout en fixant Minghao qui était allongé dans ce lit d'hôpital qui donnait cette sensation qu'il était tout petit dans ces épais draps blancs. L'élève n'arrivait pas à se remettre les idées en place, à comprendre toutes les informations qu'on venait de lui dévoiler.

Quelques minutes auparavant, Hyuna était rentrée dans la pièce avec une petite valise remplie d'effets personnels du malade, car elle possédait le double des clefs de l'appartement de Minghao. Déjà cette information avait surpris Jun, les deux étaient si proche pour qu'elle puisse aller comme bon lui semblait chez l'autre ? Peut-être était-il en couple ? Ceci expliquerait la possession du passe-partout mais Hyuna nia la chose, elle était une simple amie rien de plus.

« - Il m'a donné son double pour que je puisse aller chercher ses affaires dans un cas comme celui-ci. Nous savons, Minghao et moi, que ce genre d'événement pouvait arriver. Mingyu aussi est au courant... Il risque de venir dans la soirée, après son entraînement avec les membres de son groupe vu que je l'ai prévenu de la situation...

- Que... Comment vous-pouviez prévoir que ce genre de chose pouvait arriver ? Minghao a un problème ? , Jun avait les yeux pétillants et une expression apeurée barrait son visage.

- ..., la jeune femme baissa la tête tout en serrant les poings et en déglutissant difficilement. Oui... Oui Minghao a un problème... Il est malade, gravement malade.

- Qu'est-ce qu'il a ? Il y a surement un traitement, un truc qui peut le sauver ? La médecine a énormément évolué ces dernières années. »

Junhui se voulait optimiste dans son ignorance mais, au fond de lui, il se doutait que si le garçon avait été aussi prévoyant c'était pour une bonne raison. Minghao devait déjà avoir cherché moultes solutions à sa maladie, peut-être avait-il déjà un traitement mais qu'un des effets secondaires de ce dernier serait la perte de connaissance. Il ne savait pas mais le chinois voulait espérait que son ami ne vivait qu'une « simple » rechute et que tout ceci n'était que passager, que rien de grave n'allait se passer... Mais, la mine sombre de Hyuna n'augurait rien de bien optimiste.

« - La maladie qu'à Minghao attaque directement son cerveau, ses nerfs optiques ainsi que sa moelle épinière, débuta la jeune femme en chinois afin que son interlocuteur puisse saisir tous les termes techniques. Cela s'attaque à la myéline, c'est ce qui entoure les fibres nerveuses, et donc les messages nerveux sont soit ralentis, soit totalement interrompus.

- Il est atteint de sclérose en plaques ? , lâcha sidéré Junhui.

- C'est ça... Tu sembles connaître la maladie. Tu... Tu connais une personne qui en est atteinte ?

- Ma grand-mère en est morte mais j'étais jeune, je n'ai jamais vraiment cherché à comprendre la maladie... En vérité je ne sais même pas comment elle « attaque ». Les seuls infos que j'ai c'est qu'il s'agit d'une maladie auto-immune donc que le corps se combat lui-même en pensant que la myéline est un corps étranger, mais c'est tout...

- Je vois... Je suis désolée pour ta grand-mère... J'espère qu'elle n'a pas trop souffert.

- Mh... Merci, Jun avait une mine assombrie ce qui fit mal au cœur à Hyuna puisque le garçon était habituellement si radieux.

- Je... J'ai fait quelque recherche sur la maladie lorsque Minghao m'a avoué en être atteint. Enfin peut-être tu ne veux pas en savoir plus, se corrigea la jeune fille mais le chinois lui fit signe de continuer en lui montrant de l'intérêt. Alors, déjà je ne serais jamais aussi précise qu'un véritable médecin mais je sais deux-trois trucs importants. Tout d'abord la maladie évolue par poussée où les symptômes reviennent ou d'autres se créent. Au début, les poussées ne laissent pas de séquelles, mais, plus le temps passe et plus les chances qu'elles deviennent invalidantes augmentent. Les personnes atteintes risquent de perdre le contrôle de leur mouvement, de la perception sensoriel, de la mémoire, de la parole, etc. La gravité de la maladie évolue en fonction des patients.

- Et pour Minghao ?

- Actuellement ses poussées ne lui ont causé aucun handicap. Il a quelques troubles de la mémoire mais rien d'inquiétant selon les médecins, il reste très stable. De plus, on lui a repéré la maladie très tôt.

- Ah bon ? Pourtant c'est quelque chose de difficilement repérable non ? Enfin, avec ma grand-mère les médecins c'étaient longtemps contredits avant de faire tomber le diagnostic final.

- Oui, les erreurs de diagnostics arrivent souvent mais Minghao a fait une poussée lorsqu'il était trainee à Pledis et qu'il se préparait à débuter avec les autres membres de Seventeen.

- Il devait débuter avec Seventeen ?

- Oui mais la détection de sa maladie a détruit ses projets de devenir idol... On lui prévoyait une belle carrière au côté des onze autres garçons mais le manager lui a mis un stop. C'était beaucoup trop dangereux qu'il se lance dans une carrière d'artiste Kpop. Le stress et la fatigue intense pourraient augmenter les risques de crise et donc accélérer sa dégénérescence cérébrale... Du coup, il est parti et a commencé à travailler en tant que chorégraphe. Mais bon... Il n'a jamais digéré tout ça, c'était son rêve de devenir une star mais sa maladie a tout gâché.

- Je... C'est triste... Et il n'y a pas de remède ? Une opération ? Un traitement ? N'importe quoi qui lui permettrait de stopper la maladie ?

- On peut juste la ralentir mais jamais réellement l'arrêter. Il va mourir bien plus jeune que nous, aura sûrement une perte de locomotion, tôt ou tard, ce qui l'empêchera de danser... Il va aussi avoir des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes, cela semble être la fonction la plus touchée chez lui... Et c'est ce qui l'effraie le plus : tout oublier.

- Ce... C'est horrible, Jun fixait le sol avec les yeux larmoyants tandis qu'il serrait ses mains entre elles en tremblant : la vie était si injuste.

- C'est sa deuxième poussée depuis que je le connais... Donc, en vérité, c'est limite aussi nouveau pour moi que pour toi. Le voir dans ce lit d'hôpital en me disant qu'un jour, lorsqu'il se réveillera, il aura peut-être perdu la vue, l'usage d'un de ses membre ou la mémoire... Je voudrais tellement qu'un miracle se passe soignant Minghao mais je ne suis pas réaliste... Je devrais plutôt continuer de l'encourager et l'aider à réaliser ses rêves tant qu'il le peut encore, c'est tout ce qu'il souhaite. Il ne veut pas de notre tristesse ou notre pitié... Minghao veut profiter au jour le jour, et ça, jusqu'à ce que sa maladie ne finisse par gagner sur lui.

- Je comprends totalement. J-Je... Je ne le quitterais pas. Soit en sûr Hyuna... Je le connais que depuis quelques mois mais... Je ne sais pas comment l'expliquer, j'ai le sentiment de toujours l'avoir connu et jamais je ne pourrais l'abandonner maintenant. Jusqu'au bout je serais avec lui.

- Cela ne m'étonne pas de toi Jun. Tu es une bonne personne, elle s'approcha du chinois tout en lui ébouriffant les cheveux en lui souriant. Je vais devoir retourner chez moi... Mon copain m'attend et... Il est extrêmement jaloux de mon amitié avec Minghao. J'aurais voulu passer la nuit avec lui mais ça ne va pas être possible..., elle fit une moue déçue tout en observant son meilleur ami.

- Ne t'en fais pas, je vais rester à son chevet. Je te préviendrais si on a du nouveau ou s'il se réveille, d'accord.

- Hm..., la jeune femme semblait plongée dans un profond dilemme mais elle finit par se retourner vers Junhui tout en lui lançant un sourire triste mais reconnaissant. D'accord, je vais y aller... Merci de t'occuper de lui Jun. Minghao est comme un petit frère pour moi... Je déteste le laisser seul ici mais si tu restes avec lui, alors, je serais un peu moins inquiète, je pense. »

La jeune chinoise-coréenne était partie sur ses paroles en saluant le chinois qui la rassurait une dernière fois. Puis, le garçon s'était assis tout en observant le malade dans son grand lit blanc. Presque deux heures s'étaient écoulées sans que Jun désertât sa chaise, ses paupières étaient légèrement lourdes mais il tenait bon, il avait l'espoir que son ami finisse par se réveiller en pleine forme. Puis, on vint toquer à la porte de la chambre.

Jun était surpris puisqu'une infirmière était déjà arrivée quelques minutes auparavant afin de prendre des nouvelles de Minghao, mais aussi de lui, elle lui avait même apporté de quoi se nourrir un minimum. Se levant, intrigué, le chinois ouvrit doucement la porte et il fit face à Mingyu avec dix autres garçons qui avaient tous une mine grave. Perturbé, Jun lança un regard à la seule qu'il connaissait brièvement avant de demander, d'un petite voix intimidé.

« - Bonjour Mingyu... Ce... C'est qui avec toi ?

- Salut Jun, lâcha d'une voix grave le meilleur ami de Minghao mais il ne dit rien d'autre comme si les mots étaient bloqués dans sa gorge.

- On est des amis de Minghao. Je suis Seungcheol, commença le jeune homme qui frottait le dos du géant avec sa main. Hyuna nous a prévenu pour sa crise, on est venu après notre entraînement.

- Vous... Vous êtes les membres de Seventeen ?

- C'est cela, acquiesça Seungcheol. On peut rentrer ?

- Oh ou... Oui, bégaya Jun. Il est encore inconscient, on ne sait pas quand il va se réveiller. Je... Je vais vous laisser avec lui. Je vais faire un tour en attendant, ça va me faire du bien.

- D'accord. Merci beaucoup. »

Les onze garçons sourirent, reconnaissants, puis Junhui alla prendre son portable ainsi que son porte-monnaie avant d'aller marcher dans les couloirs en direction de la salle de repos où se trouvait un distributeur. Il opta pour une simple bouteille d'eau avant de s'asseoir sur un fauteuil tout en se baladant dans les différents onglets de son mobile. Jun tenta, à plusieurs reprises, de se changer les idées mais son inquiétude pour Minghao revenait constamment, il n'arrivait pas à se l'enlever de la tête. Et, au bout de quinze minute de scroll sur twitter, le chinois éteignit son téléphone tout en se relevant pour retourner au côté de son ami en se promettant une chose : il serait à ses côtés jusqu'au bout afin de faire briller ses journées et de le rendre heureux jusqu'à son dernier souffle. 

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