Un mois et demi.

Voilà un mois et demi que ma fille fait comme si je n'existais pas, comme si j'étais décédé lors de notre dispute.

Pourtant, j'étais encore derrière elle, faisant tout mon possible pour qu'elle me remarque, mais cela n'en valait pas la peine, rien y faisait. Elle restait fixée sur l'idée que je n'existais pas, excepté quelques fois, où je me retrouvais appelé par mon nom de famille, j'en étais touché ou tout simplement vexé.

Ce mois et demi de « séparation » me renfermait sur moi-même à petit feu. Je ne pouvais pas croire que ma propre fille me rejette, et cela semblait être le cas.

Je venais de congédier Happy dans sa mission, je me devais d'aller la chercher au moins une fois, pour qu'elle remarque réellement que j'étais toujours là pour elle... Me dirigeant vers la sortie de mon laboratoire, je continuais de réfléchir, me tourmentant sur l'action que j'allais prochainement accomplir. Atroce, voilà la seule idée qui me venait en tête, bien que j'eus déjà plusieurs minutes de retard.

Et pourtant, je dus m'arrêter, face à moi se trouvaient Jena et Didier ainsi que leur fils dont je ne me rappelais plus le nom. Je devais sans doute rêver, ils n'étaient jamais venus la chercher depuis quatre ans, pourquoi cela devrait commencer en ce moment ?

Je les regardais, un regard bien plus fort sur celui qu'elle prenait pour second père, je ne pouvais pas accepter sa présence dans ma tour, mais je ne pouvais pas non plus le jeter comme cela, alors qu'ils sont tous deux en droit d'être là, les vacances commençaient pour une longue semaine.

Un soupir franchit rapidement mes lèvres, alors que je m'avançai vers eux et leur serrai la main, ils n'avaient pas changé.

_Puis-je savoir la raison de votre présence ici ?

_Tony, nous venons chercher Eva' avant que tu ne viennes nous l'apporter demain, pour profiter d'un moment père/fille, fit mon ex-compagne tout en souriant, elle savait parfaitement comment j'étais.

_Pour cela, il faudrait déjà que nous en ayons des moments père/fille ! Elle n'accepte toujours pas le fait que je l'ai privé de sortir jusqu'à nouvel ordre ! Vois-tu sur ce point, elle a bien ton caractère, à me faire vivre un enfer depuis un bon mois et demi.

_Tu dois le mériter pour subir ce genre de comportement de sa part ! En parlant d'Evalia, où est-elle ?, rajouta le « Daddy » de ma fille.

_Je ne t'ai rien demandé Mcnight ! Si tu veux tout savoir je dois aller la chercher au lycée !

Qu'est-ce qu'il pouvait bien m'importuner, je ne l'aimais guère, mais si Evalia l'appréciait, je me devais bien de faire un effort en sa personne ? Je soupirai à nouveau, prenant mes affaires, il fallait vraiment que j'aille la chercher, déjà que j'avais pris plus d'une heure à terminer les réparations de mon armure, mais je venais de rajouter à ce retard, cinq bonnes minutes, je savais que j'allais le regretter, et qu'avec Happy, ce genre de « broutille » ne serait jamais arrivé.

Pourtant, j'étais perdu, je n'avais plus remis les pieds dans ce lycée après mon entrée au MIT à quinze ans, oui ce lycée avait été mon premier choix, lorsque j'eus sauté mes classes de collège à douze ans, mais ne l'était pas tellement pour mon père, soit disant pas assez prestigieux et sérieux et c'était là que j'avais décidé d'y inscrire ma fille, et ainsi lui éviter les cours bien trop sérieux et complexes du MIT, bien qu'elle aurait pu être diplômée bien plus rapidement que dans un simple lycée, mais au vu de la normalité que nous voulions lui donner Jena et moi-même, ce lycée était la meilleure solution.

Je garai ma voiture devant le lycée et je l'aperçus, elle...

Elle était trempée, face à une jeune fille qui se relevait difficilement. Je les regardais, la jeune femme face à elle, cria quelque chose que je n'entendis que parfaitement. Je souriais en coin.

_Stark t'es morte !!!

Je souris une nouvelle fois en coin, en voyant qu'Evalia ne se laissait pas faire. Elle se retourna rapidement. Elle avait envie de la détruire, mais je ne pouvais pas laisser les choses se produire ainsi, de part le fait que j'étais son père, mais aussi par le fait que son abruti de beau-père aurait son mot à dire sur le comportement de ma fille.

Je pris les choses en mains.

Je klaxonnai rapidement, la surprenant, ainsi que surprenant la totalité des élèves encore présents alors que les vacances commençaient à peine. Evalia soupira et fit ses " au revoir " à ses amis et resta un peu plus à l'un des garçons, il s'agissait sans doute de Chuck ou de Peter, enfin l'un des deux, c'était une certitude.

Alors qu'Evalia s'approchait de la voiture, je pus remarquer qu'elle avait ses vêtements ainsi ses cheveux totalement rouges. Je lui ouvris le coffre depuis l'intérieur. Il fallait vraiment qu'elle m'explique le pourquoi de son état.

Silencieusement, elle revint, avant d'ouvrir la porte côté passager. Je la regardai, souriant, j'avais envie de savoir, mais aussi de la taquiner. Je me devais bien d'essayer de renouer avec elle, les liens que nous avons laisser se déchirer depuis plus d'un mois et demi. Et cela me manquait de ne plus rire avec elle, même lorsque je pouvais lui téléphoner quand j'étais en mission avec le S.H.I.E.L.D, mais plus rien ! Son regard croisa le mien, et le froid me transperça de plein cœur, mais je laissai cela aux oubliettes, je voulais savoir, son état ne me rassurait pas, surtout que ce genre de geste était un châtiment d'humiliation au lycée. Et je le connaissais parfaitement, l'ayant pratiqué sur d'autres élèves. Et je regrette quelque peu en voyant que ce n'est pas ma fille qui le fait, mais qui le reçoit.

_Qu'est-ce que tu as fait pour te retrouver arrangée de cette manière ?

_Rien de spécial !

_Mais il n'est pas question que tu entres dans cette voiture dans cet état ! Soit tu te changes, soit tu rentres à pied !, lui dis-je assez neutre, quoi que personnellement, je le disais à la rigolade.

_Pas besoin de le dire deux fois Stark !

J'écarquillais les yeux, alors elle le prenait de cette façon ? Habituellement, elle l'aurait pris à la rigolade, mais en cet instant, je voyais bien, qu'elle n'était plus elle-même. Depuis plus d'un mois, ma fille avait laissé sa place à une autre, bien plus froide, bien moins famille qu'habituellement.

Ma fierté mise de côté, je me permis de la suivre en voiture, ne la lâchant pas, évitant de lui donner l'autorisation d'une fuite. Nous entrions en même temps dans le garage de la tour. Elle m'ignora, montant à l'étage.

Son sourire réapparut lorsqu'elle les vit tous les trois. Leur sautant dessus, oubliant parfaitement ma présence.

Je les regardais, jaloux. Ma fille me manquait, et je ne pus m'empêcher de les envier d'avoir droit à cette image d'elle. D'avoir cette image d'une adolescente souriante, heureuse. Elle me manquait... Mais je ne pus l'avouer ouvertement, après tout, elle allait enfin partir en vacances.

Je les regardais, ils avaient vraiment l'image d'être une famille à mes yeux. Famille que je ne pouvais lui donnée, parce qu'elle était tout à mes yeux. Elle et seulement elle.

_Daddy !, dit-elle, alors que je ne pus m'empêcher de sortir un grognement. Je haïssais réellement ce surnom qu'elle donnait à cet homme qui n'était autre qu'un inconnu pour elle, aucun lien de sang ne les unissait. Et pourtant elle continuait à faire comme si elle le lui appartenait aussi...Ça va ?

_ Très bien ma chérie et toi ? Tu es toute collante...

Quoi ?! Comment osait-il l'appeler ? Elle m'appartenait, c'était ma fille, lui n'avait rien avec elle. Est-ce qu'il l'aidait pour ses travaux de sciences ? Non ! Est-ce qu'il donnait l'amour qu'elle méritait ? Malheureusement oui. Mais en aucun cas, il sera son père.

Et pourtant, elle faisait comme si de rien n'était. Comme si c'était moi qui n'existais pas...

_C'est rien, je t'expliquerai une fois à la maison Daddy, se sera sans doute mieux, je vais me changer en vitesse !

Je souris à ces mots, elle allait enfin se séparer de lui, ce qui se passa bien évidemment. Elle alla ensuite dans les bras de sa mère. Je souris, elles se souriaient énormément, bien qu'au fond de moi la tristesse me prenait, les voir ensemble me réchauffait le cœur. Je souris lentement, alors qu'elle partit ensuite avec son DEMI-frère vers sa chambre.

Je soupirai et m'avançai près de mon ex-femme et de cet idiot, leurs donnant à tous deux une tasse du breuvage amer que nous aimions tous une fois adulte. Un sourire apparut sur son visage, sourire que je n'avais plus eut en guise de réponse depuis quatorze ans et se fut sans surprise que je continuais à aimer se sourire. Il m'avait tout de même bercer pendant plus de dix ans.

Je me souvenais de tout : notre rencontre, sa présence à mes côtés lorsque mes parents ont perdu la vie. Notre mariage, la naissance d'Evalia, mais aussi nos disputes, notre divorce et le tribunal pour la garde d'Evalia. Tous ces souvenirs me hantaient, mais c'était cela ma force pour ne pas craquer devant elle. Après tout, si elle m'a quitté, ce n'est pas ma faute. Elle avait fait son choix.

Par contre, Didier ne me remercia que d'un regard froid que je me permis de lui rendre ! Entre lui et moi, cela n'allait jamais se passer autrement que par la dispute et une haine immense. Il m'avait pris MA femme et me prenait en prime MA fille. Une adorable adolescente qui revint changer et bien habillée, enfin, bien habillée pour retourner dans le monde « normal » comme me l'avait souvent rappelé Jena lorsque je la reprenais lors des vacances.

Je souris lentement... Ma fille était ravissante malgré tout, et elle se mit entre son beau-père et moi, le regardant pour lui rappeler qu'ils devaient rentrer au New-Brunswick. Pourquoi si loin ? Parce que c'était comme cela...

Je soupirai, mon regard devenant triste alors qu'elle partait sans un mot. Ce même regard se dirigea vers Jena qui hocha la tête en ma direction avant de regarder dans celle de notre fille.

_Eva' tu n'as pas oublié quelque chose ?

_Non maman !

_Dis au revoir à ton père !

_Non ! Pour cela il faudrait qu'il le mérite !, dit-elle, me brisant le cœur une nouvelle fois. Je n'arrivais pas à croire qu'elle puisse m'en vouloir autant.

_Evalia !

_Oui maman...

Silencieusement, elle se rapprocha de moi, bien que ses gestes montraient qu'elle possédait une difficulté à avancer vers moi. Ce que je ressentis encore plus lorsque je la serrai contre moi. Son corps se crispa, sa respiration se fit un peu plus lente et saccadée, et ce ne fut guère pour autant que je la relâchai. J'avais besoin de la sentir une dernière fois avant qu'elle ne parte pour une semaine plus au nord du pays.

Lentement, je montai l'une de mes mains dans ces cheveux, les lui caressant délicatement, les humant, et je souris, ma tête dans son cou. Elle était tout pour moi.

_Amuses toi bien ma chérie... Je t'aime..., lui dis-je en un léger murmure.

_M'ouais... Bon salut !

Ça y était, elle partait finalement. Elle partait pour une semaine. Je baissai la tête, demandant ensuite à J.A.R.V.I.S de m'afficher les dernières images de ma fille dans la tour. Elle souriait énormément, riant déjà avec eux.

Les larmes me montèrent sur les joues, alors que cela n'était pas arrivé depuis tellement longtemps. Ma fierté était mise de côté en ce moment. Je n'acceptais pas son départ... Mais c'était ainsi. Je baissai la tête avant de descendre vers mon laboratoire. Que pouvais-je faire pour résister à son absence ? En faisant tout ce qui me faisait penser à elle. Mes armures. Oui, mes armures me faisaient penser à ma fille, surtout à sa sécurité. Avec Iron Man, je pouvais me permettre de me dire que sa sécurité était solide et qu'elle ne risquait rien. Qu'elle ne risquait que perdre ce qui la définissait ; être ma fille.

Une semaine, voilà le temps que je me donnais pour tout réparer la totalité de mes armures. Une semaine où je ne donnerais sans doute pas de directive à Pepper et Happy. Une semaine ou j'allais subir le manque de mon enfant.

Une semaine pendant laquelle le cauchemar de solitude allait perdurer.

Car oui, j'étais seul. Horriblement seul.

°°°°°°°°

TADA !

Voilà la fin du chapitre 8! En espérant qu'il vous a plut!!!

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Je vous aime.

Bisouuuuuuuu!

GhostAdventures-SLG