Les branches éloignées du grand cerisier laissaient voir des bourgeons naissants. Petits êtres végétaux. Nourrisson de la nature environnante. Mêmes enfants verts sur les belles fleures éparpillées entre les pâquerettes. Mouvement violent mais si beau du vent leurs frappant en plein cœur. Pas pressés d'une adolescente écartant les graviers sous ses pieds. Ses points noirs de maquillage coulé sous ses paupières. Ses lèvres teintés de brun laissant paraître un sourire en coin. Sa main passant derrière son oreille y glissant une mèche rebelle.

- Alors... De quoi voulait tu parler...?

- Regarde ça, maman à pleurer devant. Tu les connais ?

- Non...qui c'est ? Le mec à le même nom que nous : Larson. Et la fille... Amira Baïra... Je ne sais pas.

-  Bon ba... merci soeurette, je dois y aller salut.

Me changer les idées. Tout ce que je veux faire. Je n'ai même pas envie de savoir qui sait en fait. Je ne veux pas qu'il détruise une famille construite et soudée.

L'université m'attendais. Enfin, peut être pas, mais j'étais censé y aller.
Il fallait vraiment un argument exceptionnel pour laisser passer une absence d'autant de temps.

Je passais la porte battante du bahut et arpentait les longs couloirs menant au gigantesque salles. Je me rendais devant le bureau du directeur et tapais trois coups timides.

***

Après avoir bien justifier mon absence et avoir signé quelques papier, je me rendis dans le couloir principal, emplacement de la cafétéria. Quelques personnes que trouvais. Balayant l'espace et ses occupants du regard, une coiffure rouge m'interpellas. Alia. Je lui fit signe de la main et elle m'invita d'un geste de la main à venir s'assoir à ses côtés.
Elle englouti son reste de muffin et lança la conversation :

- Coucou Jordan ! T'étais passé où ?

- Ah, salut. C'était rien, un ami à Jen était à l'hôpital c'était un peu dur pour elle. je baissait discrètement les yeux sur mes genoux.

- H'm... C'est vraiment ça qui te donne les yeux rouges et qui te noue la gorge ?

- Eu... Ba oui. Tu veux que ce soit quoi d'autre ?

- Non non... C'est juste que tu a l'air bien triste pour un "ami à ta sœur". Bref.

- Oui... Ça c'est arrangé avec Martin...?

-  Ba...ce fut à son tout de baisser les yeux. Il refuse de me pardonner pour la fois où je l'ai ignoré...

-  Je suis désolé. Mais tu sais, je connais Martin depuis... ,Depuis très longtemps en tout cas, et toutes ses petites copines avaient refusé, rien qu'une seule fois, de le prendre dans ses bras, et il les a quitté une à une.

Sans le vouloir, j'avais touché son point sensible. Ses iris verts devenaient flous derrière ses larmes. Je lui pris la main amicalement.

- Oh. Écoute moi... C'est peut être pas un bon gars pour toi Martin...

Il l'avait lâché. Il était allé voir ailleurs. Fatima. Le nom de son actuelle petite amie. Je connais Martin depuis longtemps, mais je connais Alia depuis aussi longtemps. Pour une fois c'était mon amie que j'allais défendre. Elle essuyait ses larmes avec le dos de sa main prenant garde à ne pas faire couler le maquillage qu'elle avait sur ses cils.

- Tu veux quoi ? demandai-je me levant et montrant le distributeur de boissons.
- Tu sais très bien ce que je vais prendre ! me lança elle avec un sourire en coin.

Je lui rendit son sourire et me précipita devant la grosse machine. J'y insérai quelques pièces sorties de ma poche. Un coca à la cerise et une limonade en sortirent.

Je tendis la cannette à Alia qui me félicita. J'ouvris ma petite bouteille et l'entamais.

Dehors il faisait déjà nuit. Les portes de l'université se fermaient à 18 : 30.

Je serra Alia dans mes bras et lui annonça qu'il était temps que je parte.

J'avais voulut me changer les idées, c'était réussi. C'était réussi sauf que maintenant j'avais une autre affaire qui me rendais triste.

***

À Garence :
Coucou tata, j'aimerais te parler. Quand tu es disponible ?

Nouveau message à 18: 27 :
De Garence :
Coucou Jordan ! Bien sûr ! Tu sais où j'habite ? Rejoins moi vers 19h. ♥ Bisous mon chéri !