les cheveux bleus électrique d'idrise étaient de cette couleur tout simplement parce que c'était celle qu'elle préférait. ils lui correspondaient bien. foudroyant, et aussi impressionnants que des éclairs. elle les aimait beaucoup. vraiment beaucoup. elle se retrouvait dans ses cheveux comme on se retrouve dans un texte ou dans un film. orion et helios adoraient, eux aussi, la couleur de sa chevelure. elle apportait un côté sauvage qui ressemblait très bien à leur amie. c'est fou comme une couleur peut, à elle seule, décrire quelqu'un. orion, lui, avait le cheveux rouges sang pour la simple et bonne raison qu'il avait perdu un défi lancé par idrise et helios. puisqu'il enchaînant les conquêtes d'un soir, ils l'ont défié, pour rire sûrement, de coucher avec loana, la pire ennemie d'idrise. c'était une vraie peste. elle était la pire ennemie de la jeune fille tout simplement parce qu'elles savaient pas se comporter et enchaînaient toutes les deux les provocations, les mauvais coups et le reste. idrise se faisait un malin plaisir à emmerder loana. et c'était réciproque. c'était comme une guerre perpétuelle être elle. mais aucune ne semblait vouloir en venir à bout. pour en revenir au défi, orion avait échoué et depuis, avait dû se faire colorer ses cheveux châtains en rouges sang. de base, il ne voulait pas garder cette couleur longtemps mais finalement elle lui a énormément plut et depuis, il ne la quittait plus. tout comme idrise, cette coloration lui correspondait à merveille. ce rouge était aussi explosif que son caractère. les étincelles que l'un et l'autre créaient provoquaient tant de flammes qu'il se faisait flamber lui même. peut-être qu'elle lui correspondait trop bien.

toujours dans leur cabane, allongés les uns à côté des autres sur de piètres matelas gonflables  moitié dégonflés, helios, orion et idrise laissaient le silence envahir leurs cœurs. c'était un silence si effrayant, si froid que même la mort en aurait eu peur. un silence qu'aucun d'eux n'osaient briser. helios était le plus tendu, il ne bougeait presque plus. le silence qui s'était installé lui faisait peur. pourquoi ce silence était-il apparu ? nul ne le savait. peut-être juste que les trois amis avaient besoin de se parler en silence. d'attraper et de serrer dans leurs bras leur amitié si spéciale. de toucher la vie de leur bras tendu et d'embrasser la mort qui frappait à la porte de leurs âmes. en silence, helios commençait à écrire le texte de leur future chanson. idrise réfléchissait à ce qu'elle allait pouvoir apprendre à orion à la guitare. et ce dernier naviguait parmi les silences plein de pensées de ses amis. il tergiversait sur sa vie, son avenir et ses libertés. orion rêvait d'être libre. libre vraiment. libre comme il le voulait. vivre libre, c'était son rêve le plus cher. il y croyait et même si énormément de gens, d'adultes qu'il mettait dans la case 'vieille france', il continuait d'y croire. se rattacher à ce rêve sûrement irréalisable était une sorte de besoin pour lui. il le sortait de la triste réalité de sa vie.

à vrai dire, idrise et helios pensaient à peu près la même chose qu'orion. c'était même cela qui les avait fortement rapprochés. ce besoin de ne pas faire tout comme les autres, de se démarquer d'une façon originale. pas comme la plupart des ados de leur âge qui se ressemblaient tous et se faisait remarquer tous de la même façon. helios, idrise et orion ne voulait pas qu'on les remarque à cause de leur physique avantageux ou non, de leur niveau d'intelligence ou de leur passé. ils voulaient être remarqués pour leurs idéaux, les rêves, leurs pensées, leurs façons de voir la vie. et aussi dans leurs manières de s'exprimer, d'être qui ils étaient. pas de codes, pas de règles, pas de rôles. juste eux et eux mêmes. ne pas être comme la société voulait qu'ils soient. être comme ils voulaient l'être, eux.

_vous pensez à quoi, vous ?

_au silence.

_à la mort.

_helios !

_quoi ?

_stop avec la mort.

_c'est elle qui me court après.

_comme le silence ?

_comme le silence.

_c'est beau le silence, vous trouvez pas ?

_le silence de la mort l'est encore plus.

sɪʟᴇɴᴄᴇ, ᴡᴇ ʟɪsᴛᴇɴ ᴛʜᴇ ᴅᴇᴀᴛʜ.
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